Du lundi au jeudi, passez la soirée avec Lara et son équipe sur FUN Radio !
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AmusantTranscription
00:00:00La radio qui fait plaisir, à aux auditeurs mais aussi aux invités de l'émission, ça y est,
00:00:07on va le mettre, pour toi chérie, ta chanson, la chanson qui a marqué ton esprit et ta vie,
00:00:13on l'a trouvé ? Non, I kissed a girl, ça va danser dans le studio et aussi de l'autre côté
00:00:22de la radio, franchement c'est le moment de chanter à tue-tête, ça c'est les chanteurs
00:00:25en voiture là, I kissed a girl and I liked it, vas-y Michel, chante aussi, chante aussi, et c'est parti,
00:00:32oh yeah, 3, 2, 1,
00:00:44Merci pour vos messages qu'on reçoit sur WhatsApp, 0478 425 425, vous avez réagi à l'histoire d'Andréa
00:00:49qui nous a appelé, on a découvert qu'il avait eu un incendie il y a deux semaines,
00:00:52donc toute sa maison qui a brûlé, et donc on lui a offert les places pour aller voir le spectacle
00:00:57des dragues ce samedi, au théâtre Novum, ça c'est déjà bien, mais Anaïs, on a vu aussi ton message
00:01:02où tu veux aider justement cette famille pour Noël, et ça c'est vraiment très sympa,
00:01:06en envoyant des cadeaux de Noël, parce qu'ils n'ont plus rien.
00:01:09Je trouve ça hyper touchant de voir que les auditeurs,
00:01:12ben oui,
00:01:14ce sont les auditeurs qu'on mérite,
00:01:16ben écoute, en tout cas, c'est que de l'amour cette émission, on essaye,
00:01:18on essaye que ce soit un endroit où on peut parler des choses,
00:01:21l'union fait la force,
00:01:23et puis on a le temps de pouvoir parler, de pouvoir faire connaissance,
00:01:27et ça c'est chouette,
00:01:29du coup,
00:01:31ça va,
00:01:33ça va les filles,
00:01:35et chérie,
00:01:37c'est vrai, je t'ai dit que j'allais potentiellement me tromper,
00:01:40c'est pas grave, je suis là pour rattraper,
00:01:42tu peux rattraper, parce que justement,
00:01:44là, on peut rentrer dans le vif du sujet,
00:01:47tu vois,
00:01:49de ces craintes que les gens peuvent avoir,
00:01:51ou de cette méconnaissance,
00:01:53on va dire, du monde LGBT,
00:01:55des queers en général,
00:01:57et de la transidentité, qui maintenant est au centre des débats.
00:02:00Oui, vraiment, il y a 10 ans, c'était le mariage pour tous,
00:02:03maintenant c'est la transidentité,
00:02:06il faut toujours une petite bête sur laquelle appuyer.
00:02:09Le truc, c'est que les débats se font sans la personne concernée dans les débats,
00:02:12j'en parlais en début d'émission,
00:02:14j'ai suivi un contenu qui était sur C8,
00:02:16et j'étais un peu troublée
00:02:18que tout le monde parlait,
00:02:20et qu'il n'y avait pas une personne pour représenter au moins un parcours,
00:02:23une vie humanisée, un peu la question,
00:02:25parce qu'en fait, c'est 5 personnes autour de la table,
00:02:27c'est scandaleux, et ça, et ça, et ça, mais...
00:02:29Mais c'est même pas un débat, du coup.
00:02:31C'est ça, c'est des existences.
00:02:33C'est pas un débat.
00:02:34On débat sur des gens qui n'ont pas les mêmes droits,
00:02:37et qui juste essayent de vivre leur vie,
00:02:39et on fait, tu ne peux pas vivre ta vie,
00:02:41jugeons-le !
00:02:43Ça part de peur,
00:02:47d'une idée traditionnelle
00:02:49de ce monde,
00:02:51sans inclure
00:02:53la réalité
00:02:55de la vie, de la nature,
00:02:57et justement, de l'humain,
00:02:59et puis,
00:03:01parfois, en faisant comme si
00:03:03c'était une question qui existe
00:03:05depuis 5 ans,
00:03:07que la transidentité est née de la pride,
00:03:09genre !
00:03:11Parce que, moi, en plus,
00:03:13je suis d'origine turque,
00:03:15j'ai une amie en plus qui est ici, ça va ?
00:03:17Ça va bien ? On est deux turcs
00:03:19dans ce studio aujourd'hui.
00:03:21Et je sais qu'il y avait des chanteurs
00:03:23à l'époque,
00:03:25qui sont des chanteuses, du coup,
00:03:27qui étaient déjà des personnes trans, reconnues comme telles,
00:03:29et qui étaient des stars,
00:03:31des icônes, en Turquie !
00:03:33Dans les années 60-70, quoi.
00:03:35Je sais aussi qu'en Iran, il y avait énormément
00:03:37de personnalités
00:03:39qui étaient déjà reconnues comme des personnes
00:03:41transgenres, et qui étaient...
00:03:45Célébrées pour qui elles sont ?
00:03:47Absolument !
00:03:49Et maintenant, on dirait que
00:03:51l'étroitesse
00:03:53d'esprit
00:03:55est là, dans un monde où,
00:03:57justement, on se dit que normalement, ça doit aller
00:03:59dans l'autre sens, et d'être le plus bienveillant
00:04:01possible, et de connaître
00:04:03l'histoire, on a tous les outils
00:04:05pour aller se renseigner sur
00:04:07notre humanité,
00:04:09sur les questions même...
00:04:11Je dis l'histoire, parce que c'est important
00:04:13de remettre ça aussi, de ne pas se dire que c'est nouveau.
00:04:15Tout d'un coup, il y a des gens qui...
00:04:17Non, c'est juste que maintenant, on en parle plus.
00:04:19C'est juste pour ça ?
00:04:21Oui !
00:04:23Maintenant, ça fait plus de bruit, ça prend plus de place,
00:04:25du coup, ça dérange plus ceux que ça dérange.
00:04:27Alors qu'avant, ils disaient, bon,
00:04:29ça dérangeait...
00:04:31Tandis que maintenant, ça prend plus de place,
00:04:33c'est plus médiatisé, c'est plus mis en avant,
00:04:35d'une certaine manière. En tout cas, les gens sont moins
00:04:37cachés, et je pense que les gens
00:04:39que ça dérange, ça dérange davantage, parce que
00:04:41justement, ils sont là, ils bossent.
00:04:43Oui, il y a peut-être aussi des choses qui sont
00:04:45dites
00:04:47sur les réseaux,
00:04:49peut-être des lois dont on parle,
00:04:51qui vont passer pour faire...
00:04:53Par exemple, pour...
00:04:55J'essaie de trouver les mots pour ne pas dire n'importe quoi, mais
00:04:57pour donner des hormones plus tôt
00:04:59dans la vie des enfants
00:05:01qui reconnaissent ne pas être dans le
00:05:03bon corps, etc. Et ça, je pense que ça pose problème
00:05:05à beaucoup de personnes. Si ils disent, ah, c'est
00:05:07trop tôt, il y en a certains qui sont d'accord
00:05:09avec ça, mais il faut attendre un certain âge.
00:05:11Tu vois, genre, il vaut mieux attendre 18 ans
00:05:13ou 22 ans ou 25 ans, je ne sais pas.
00:05:15Et puis d'autres, il y a
00:05:17des fake news absolues aussi,
00:05:19des choses qui viennent des Etats-Unis, parce que l'esprit américain
00:05:21est en train de quand même pas mal
00:05:23se déverser. Enfin, est en train,
00:05:25c'est depuis les années 50 que
00:05:27on mange leur soupe américaine.
00:05:29Mais je veux dire, là, dans le mauvais sens du terme, c'est plus du diversisme,
00:05:31c'est vraiment politique.
00:05:33Donc, est-ce que
00:05:35toi, par exemple,
00:05:37chéri, tu as
00:05:39des informations sur ça ?
00:05:41Est-ce que c'est une fake news ?
00:05:43Est-ce que c'est bien ?
00:05:45Moi, je vais m'exprimer juste pour moi, déjà.
00:05:47Parce que je ne suis pas du tout expert
00:05:49sur pas mal de questions.
00:05:51On peut parler pour soi, mais pas pour tout le monde.
00:05:53Je pense que déjà, le fait d'avoir plus de visibilité,
00:05:55ça aurait permis
00:05:57aux chéries d'il y a quelques années
00:05:59de plus vite se trouver
00:06:01et donc de moins passer par des cases
00:06:03qui s'appellent la dépression,
00:06:05des choses vraiment fun, pendant pas mal d'années.
00:06:07Il faut savoir aussi que
00:06:09les personnes trans ont toujours existé.
00:06:11Souvent dans le placard,
00:06:13où on ne pouvait pas avoir
00:06:15les mêmes droits que d'autres personnes,
00:06:17que c'est même parfois dangereux de sortir dans la rue.
00:06:19Notamment aux femmes trans, qui sont beaucoup plus
00:06:21agressées dans la rue.
00:06:23Pour que les personnes comprennent bien, quand on dit une femme trans,
00:06:25c'est quelqu'un qui est
00:06:27devenu une femme.
00:06:29Il y a des personnes qui ne savent pas.
00:06:31Quand on dit femme trans, elles disent
00:06:33c'est un homme, c'est une femme.
00:06:35C'est une personne assignée homme à la naissance,
00:06:37qui a des attributs masculins.
00:06:39Quand le bébé naît, on dit
00:06:41c'est un garçon, parce que je vais regarder
00:06:43entre ses jambes et je vais décider que ça, ce sera un garçon.
00:06:45Donc des attributs, un sexe masculin.
00:06:49Si on déconstruit un petit peu aussi
00:06:51la biologie, parce que là on va partir sur autre chose.
00:06:53Tu peux, mais parlons-en.
00:06:55Dans la biologie,
00:06:57il y a environ
00:06:5942 variations
00:07:01des sexes biologiques.
00:07:05On a décidé de mettre
00:07:07tout dans deux cases, qui sont mâles,
00:07:09femelles, en partant des chromosomes,
00:07:11des organes génitaux,
00:07:13etc. On les a rangés en deux.
00:07:15Je ne suis plus exactement sûr
00:07:17du nombre, je peux regarder sur internet
00:07:19tout à l'heure.
00:07:21Tout ce qui ne rentre pas dans ces deux cases,
00:07:23on va un peu
00:07:25forcer les personnes à rentrer.
00:07:27C'est ce qu'on appelle parfois les personnes intersexes.
00:07:29On appelait ça à l'époque
00:07:31hermaphrodites, mais maintenant c'est intersexes.
00:07:33C'est un mot qu'on n'utilise plus.
00:07:37C'est à peu près le même pourcentage
00:07:39que les personnes rousses dans la population.
00:07:41Si vous connaissez une personne rousse, vous connaissez une personne intersexe.
00:07:43Ah d'accord !
00:07:45On parle bien
00:07:47qu'il y a les
00:07:49deux appareils plus ou moins.
00:07:51Ce n'est pas forcément tout de suite.
00:07:53Ce n'est pas que les organes génitaux.
00:07:55Ça peut être tes hormones.
00:07:57Il y a plein de femmes qui ont
00:07:59beaucoup plus de testostérone.
00:08:01Qui ont beaucoup plus de testostérone que des hommes
00:08:03et qui ont des répercussions
00:08:05sur leur santé, qui ne savent pas
00:08:07que c'est parce qu'il y a un taux d'hormones
00:08:09qui n'est pas genré très féminin
00:08:11et qui ont des
00:08:13méconnaissances. En général, on règle ça avec des pilules,
00:08:15avec de l'ostrogène.
00:08:17Il y a beaucoup de variations
00:08:19parce que l'être humain est un être
00:08:21complexe, que la nature est complexe.
00:08:23C'est super chouette à se renseigner là-dessus.
00:08:25Par exemple,
00:08:27l'athlète
00:08:29CGO
00:08:31qui ne rentrait pas du tout
00:08:33dans les normes
00:08:35féminines. On a dit que c'est une athlète
00:08:37trans, il ne faut pas qu'elle
00:08:39... Dans les normes, c'était simplement
00:08:41visuellement.
00:08:43C'est une boxeuse.
00:08:45C'est un peu normal
00:08:47qu'elle ait des gros muscles
00:08:49et que son visage
00:08:51a peut-être pris des coups.
00:08:53C'est juste sa nature.
00:08:55Tout le monde est tombé dessus alors que
00:08:57c'est juste une athlète
00:08:59qui voulait concourir et qui a d'être ça
00:09:01en plus.
00:09:03Dans la nature, il y a plein de
00:09:05variations, comme on peut voir aussi
00:09:07chez les animaux.
00:09:09Et quand on est
00:09:11une personne trans,
00:09:13ce n'est pas la même chose que ce qu'il y a dans nos
00:09:15pantalons. C'est vraiment
00:09:17l'identité de comment je me sens,
00:09:19comment je veux me représenter.
00:09:21Et donc,
00:09:23comme dans la nature, on peut se sentir
00:09:25très homme, très femme, et on peut se sentir
00:09:27non-binaire, on peut ne se sentir rien du tout.
00:09:29Donc ça, c'est les personnes
00:09:31a-genre, par exemple, ou non-binaire.
00:09:33A-genre, on dit ? A-genre, qui n'ont pas de genre.
00:09:35Qui ont décidé, le genre, ce n'est pas pour moi.
00:09:37C'est en miroir, asexué,
00:09:39a-genre. Voilà.
00:09:41Les personnes fluides, il y a les femmes.
00:09:43C'est ça.
00:09:45C'est un spectre.
00:09:47L'identité, il faut le voir vraiment comme un spectre
00:09:49qui bouge et qui est en mouvement tout le temps.
00:09:51Donc voilà, on peut se sentir
00:09:53ce qu'on appelle
00:09:55cisgenre, donc c'est une personne qui est
00:09:57en adéquation avec le sexe
00:09:59qui lui a été attribué à la naissance.
00:10:01Mais il y a des personnes qui sont fluides,
00:10:03il y a des personnes qui se disent non-binaires,
00:10:05il y a des personnes transgenres, etc.
00:10:07Donc vraiment, le spectre du genre est
00:10:09très très vaste, et je pense que c'est
00:10:11hyper important de célébrer
00:10:13justement cette différence et de
00:10:15justement ne pas se focaliser
00:10:17sur soit l'un ou soit l'autre, parce que
00:10:19c'est dans les différences et c'est dans
00:10:21apprendre un peu des expériences
00:10:23de chacun, chacune,
00:10:25qu'on va pouvoir justement
00:10:27faire évoluer le débat et faire avancer
00:10:29les mentalités et les causes.
00:10:31Donc, célébrons les différences plutôt que
00:10:33de dire, tu n'es pas une
00:10:35fille correcte, ça ne va pas.
00:10:37Donc voilà.
00:10:39Quelles sont les peurs
00:10:41ou les choses que vous entendez
00:10:43de la part des gens qui
00:10:45ne comprennent pas, c'est quoi la peur ?
00:10:47C'est des parents, par exemple, qui se disent
00:10:49j'ai peur pour ma fille ?
00:10:51Je pense qu'une des peurs aussi, c'est
00:10:53pour les parents,
00:10:55c'est de savoir que son enfant va avoir une vie
00:10:57plus difficile. Ouais, je pense que c'est surtout ça.
00:10:59Moi, c'est le premier truc que mes parents
00:11:01m'ont dit, c'était mince.
00:11:03En tout cas, ma maman, c'était
00:11:05j'aurais voulu que tu aies une
00:11:07chouette vie, moi aussi, mais en fait, elle est vachement
00:11:09mieux maintenant que j'assume ce que je suis.
00:11:11Oui, évidemment, parce que
00:11:13avant, tu vivais en
00:11:15pas en te cachant, mais en n'étant
00:11:17pas forcément toi-même à 100%, etc.
00:11:19Même moi, pendant des années, je ne le savais pas forcément.
00:11:21Pourquoi je n'arrive pas à faire comme les autres
00:11:23filles ? C'est très bizarre.
00:11:25Du coup, je vais faire comme les autres filles, très très fort.
00:11:27Non, il y a
00:11:29quelque chose qui ne fit pas.
00:11:31Si j'avais eu peut-être plus de représentations
00:11:33de personnes trans dans ma jeunesse,
00:11:35je serais passé tellement plus vite.
00:11:37En France, c'est à quel âge que tu as su ?
00:11:39Pardon, excuse-moi. C'est à quel âge que tu as su ?
00:11:41Que j'ai su ?
00:11:43Je pense qu'il y a eu des allers-retours.
00:11:45Moi, quand j'étais enfant, j'étais là,
00:11:47je suis un garçon.
00:11:49Je vais me couper les cheveux très très courts comme un garçon,
00:11:51et ça va être super.
00:11:53C'était quelque chose que tu ressentais amplement.
00:11:55Et vraiment,
00:11:57j'ai fait
00:11:59l'école catholique.
00:12:01J'ai fait ma communion avec
00:12:03les filles d'un côté, les garçons de l'autre.
00:12:05Et moi, je suis vraiment pile au milieu.
00:12:07Avec un ensemble rose-bonbon
00:12:09comme jamais, mais mes cheveux courts parce que je voulais les couper
00:12:11comme un garçon. Et je suis là comme ça,
00:12:13avec un petit papillon à sequin.
00:12:15Vraiment, tu as le spectre du genre.
00:12:17Et je suis au milieu, vraiment,
00:12:19très très content.
00:12:21Il y a des signes, tu vois,
00:12:23depuis quelques années.
00:12:25Je pense que je m'assume depuis
00:12:27à peu près mes 25 ans.
00:12:29Tu as quel âge ? Je ne sais pas si je peux te demander.
00:12:31Je vais avoir 29 ans.
00:12:33C'est récent.
00:12:35Oui, c'est ça.
00:12:37Ça fait quelques années que je l'assume, je le dis.
00:12:39Maintenant, j'ai un prénom
00:12:41que j'ai choisi.
00:12:43Sous Chéri, il y a Eden.
00:12:45C'est mon nom civil.
00:12:47Merci, c'est moi qui l'ai choisi.
00:12:49En plus, tu peux choisir toi.
00:12:51A chaque fois qu'on me dit Eden, c'est beau, je fais.
00:12:53C'est chouette.
00:12:55C'est génial.
00:12:57On est peu à pouvoir choisir son prénom.
00:12:59Choisissez vos prénoms si vous avez envie.
00:13:01Choisissez vos prénoms si vous avez envie.
00:13:03Vous n'êtes pas obligés d'être trans pour choisir vos prénoms.
00:13:05Je ne pense pas qu'il coûte si cher
00:13:07d'aller changer son nom à la commune.
00:13:09Tu peux même demander à tes amis de t'appeler d'une certaine manière.
00:13:11Oui, c'est ça.
00:13:13Les surnoms, ça sert à ça aussi.
00:13:15De toute façon, la manière dont on se présente au monde,
00:13:17c'est toujours dans notre pouvoir.
00:13:19À part si on a évidemment
00:13:21des discriminations qu'on subit
00:13:23en fonction de ce qu'on renvoie.
00:13:25Mais on peut choisir de se dire
00:13:27je veux qu'on m'appelle comme ça
00:13:29et tu vas me respecter en m'appelant comme ça.
00:13:31Et si on ne se comprend pas,
00:13:33on essaye de discuter ensemble.
00:13:35Si on se trompe aussi, ce n'est pas grave.
00:13:37C'est fait avec bienveillance.
00:13:39Il n'y a personne qui va vous tomber dessus
00:13:41si jamais vous m'appelez Aiden
00:13:43plutôt qu'Eden, ce n'est pas grave.
00:13:45C'est juste qu'on se corrige.
00:13:47On fait la même chose pour les chiens.
00:13:49J'ai adopté un chien il n'y a pas longtemps.
00:13:51Elle est très mignonne.
00:13:53Ah oui, il est très mignon.
00:13:55Alors que moi, on s'excuse à peine
00:13:57ou au limite on m'engueule.
00:13:59Pour mon genre à moi, on s'excuse
00:14:01plus pour mon chien que pour moi.
00:14:03Je vois très bien ce que tu veux dire.
00:14:05C'est la même décomplexion,
00:14:07ce n'est pas grave.
00:14:09C'est il ou c'est elle ?
00:14:11C'est yel.
00:14:13Les gens sont là.
00:14:15On parlait des craintes.
00:14:17Je pense que les craintes des parents,
00:14:19dans ce que tu disais,
00:14:21c'est plutôt des craintes parce que tu as peur
00:14:23qu'on ne dispose pas
00:14:25de toutes les cartes en main pour avoir une vie.
00:14:27Parce qu'on sait qu'on est dans un monde
00:14:29où malheureusement il y a encore beaucoup de personnes
00:14:31qui sont homophobes.
00:14:33La différence fait peur.
00:14:35Peu importe la différence.
00:14:37C'est des craintes aussi.
00:14:39Des traditions religieuses
00:14:41ancrées.
00:14:43Quand ça dépasse,
00:14:45mais à plein de niveaux.
00:14:47Ce n'est pas toujours pour le genre.
00:14:49Ça peut être d'avoir une relation
00:14:51hors de la communauté.
00:14:53Des mariages mixtes.
00:14:55Il y a beaucoup de choses.
00:14:57Ça peut être compliqué.
00:14:59Tu disais chouchou.
00:15:01Je disais que
00:15:03c'est plutôt des...
00:15:05C'est pas que je peux comprendre.
00:15:07C'est plutôt une peur bienveillante.
00:15:09C'est que tu veux vraiment le bonheur
00:15:11de ton enfant et que tu as peur
00:15:13en voyant le monde et la méchanceté
00:15:15qu'il peut y avoir que ton enfant ne soit pas aussi heureux
00:15:17que tu aimerais qu'il soit.
00:15:19Il faut être confronté à des gens
00:15:21qui ont peur.
00:15:23Il y a ceux qui ont peur.
00:15:25Par gentillesse, par amour.
00:15:27Il y a des parents qui peuvent avoir peur.
00:15:29Je crois qu'il y a plus de...
00:15:31Il y a des personnes qui ont...
00:15:33Comment dire ?
00:15:35Qui juste n'acceptent pas.
00:15:37Qui pour eux, c'est
00:15:39contre nature.
00:15:41Je trouve ça intéressant
00:15:43d'appeler contre nature.
00:15:45Non.
00:15:47On n'aimerait rien.
00:15:49Je trouve ça intéressant
00:15:51de déconstruire la vie d'une personne
00:15:53qui est contre ça.
00:15:55Parfois, c'est difficile.
00:15:57Il suffit de voir
00:15:59d'où vient...
00:16:01Pour avoir un fait récent, il suffit de voir
00:16:03ce qui s'est passé avec le grand cactus
00:16:05il n'y a pas très longtemps.
00:16:07Nous, on s'est un peu
00:16:09insurgés contre ça.
00:16:11Parce qu'on trouvait ça pas OK.
00:16:13Qu'on a expliqué par A plus Z
00:16:15Pourquoi on trouvait ça pas OK.
00:16:17Mais il suffisait de voir les réactions
00:16:19sur les réseaux sociaux.
00:16:21C'était vraiment intense.
00:16:23Très virulent. Je me suis chopé des menaces de mort.
00:16:25Pour les gens ignorants comme moi, il s'est passé quoi avec le grand cactus ?
00:16:27Il y a une chanson qui a été
00:16:29faite, donc une parodie
00:16:31de Christine & The Queens
00:16:33qui s'appelle maintenant Rahim Redkar.
00:16:35Tout à fait, je ne me trompe pas.
00:16:37Ils ont un duo ensemble.
00:16:39Ils ont repris la chanson Troisième Sexe.
00:16:41Dans le grand cactus,
00:16:43ils font souvent des parodies.
00:16:45Mais c'était une parodie où
00:16:47pour moi, parce qu'on a parlé de ça,
00:16:49pour moi, dans la chanson,
00:16:51dans la parodie, il n'y a pas eu ce moment de soupape
00:16:53de sortir des personnages
00:16:55et de faire une moralité quelque part.
00:16:57Parce que les couplets
00:16:59c'était je suis une chaise, je suis un abricot,
00:17:01je suis un écureuil, je ne sais pas quoi.
00:17:03Ça c'est des choses, c'est-à-dire que
00:17:05si tu regardes ça avec bienveillance,
00:17:07mais quelque part ça soulève
00:17:09des stéréotypes de personnes
00:17:11qui sont contre la cause
00:17:13et qui vont dire aujourd'hui je suis une chaise
00:17:15et aujourd'hui je suis rah, rah, rah.
00:17:17Mais en vrai, ça aurait été intéressant
00:17:19de faire une parodie sur ça,
00:17:21sur justement le fait que
00:17:23des personnes se moquent de ce...
00:17:25Ils n'ont pas fait une parodie sur la transphobie,
00:17:27ils ont fait une parodie transphobe.
00:17:29Alors qu'en fait, s'ils avaient fait
00:17:31je pense un moment dans la chanson
00:17:33au bridge, par exemple, où ils sortaient du truc
00:17:35et où ils disaient mais en fait, la différence,
00:17:37on est tous, etc.
00:17:39Ça aurait été un masterpiece.
00:17:41En fait, il a manqué
00:17:43désarçonner ça.
00:17:45Il aurait fallu
00:17:47contextualiser avant,
00:17:49faire le sketch et ensuite désarçonner
00:17:51pour dire en fait, la réalité c'est ça.
00:17:53Puisque là c'était un peu moqueur
00:17:55en disant
00:17:57demain matin je me lèverai, je serais
00:17:59peut-être une chaise ou alors un chien.
00:18:01Ça déshumanisait complètement.
00:18:03Oui clairement, en voyant ça avec
00:18:05pas mal de potes trans, on s'est dit mais en fait,
00:18:07ce qui est drôle dans ces blagues, c'est notre transidentité.
00:18:09Donc nous, on est un sujet
00:18:11de moquerie.
00:18:13Notre existence
00:18:15déjà n'est pas souvent comprise
00:18:17parce qu'il y a peu de dialogues, parce qu'il y a peu de visibilité,
00:18:19etc. Mais alors en plus, quand il y a de la visibilité,
00:18:21c'est pour qu'on se moque de nous
00:18:23et qu'on nous déshumanise et qu'on dise qu'on veut
00:18:25devenir des chiens et des chaises et des hélicoptères
00:18:27et de combat, je sais pas.
00:18:29C'est ça aussi le problème, quand on fait des parodies
00:18:31sur une minorité
00:18:33et qu'on le fait
00:18:35pas bien.
00:18:37C'est quand même un sujet, même en dehors
00:18:39de ce sketch, j'imagine que vous devez
00:18:41de toute façon recevoir des
00:18:43messages haineux. Là, ça n'a fait qu'amplifier.
00:18:45Justement, ce qu'on va faire
00:18:47c'est que cette ligne de WhatsApp, elle est ouverte.
00:18:490 478
00:18:51425 425
00:18:53Vous avez des questions à poser justement
00:18:55à Alvilda, à Chéri.
00:18:57Vous avez une position, peut-être
00:18:59tout à fait autre que celle qu'on est en train
00:19:01d'évoquer. Parlez-nous,
00:19:03écrivez-nous, dites-nous ce que vous en pensez.
00:19:050 478
00:19:07425 425
00:19:09On continue la soirée ensemble autour de ce thème
00:19:11et on va aussi parler du spectacle.
00:19:13Bien sûr,
00:19:15parce que c'est lié quelque part
00:19:17dans votre spectacle qui se joue
00:19:19samedi justement au Nouveau Monde.
00:19:21Le contexte, c'est ça, c'est la vie
00:19:23que vous menez et les combats
00:19:25aussi que vous menez, mais aussi la légèreté,
00:19:27l'art, l'humour,
00:19:29le rire. Parce que
00:19:31je vais juste faire une petite remarque,
00:19:33c'est vrai que si vous vous branchez sur la FunVision maintenant,
00:19:35vous voyez ici deux
00:19:37artistes. Vous les voyez
00:19:39maquillés, coiffés, habillés.
00:19:41Il ne faut pas non plus faire un amalgame
00:19:43parce qu'il y a des personnes qui vont
00:19:45dire, ah ouais, mais alors tous les trans,
00:19:47toutes les personnes trans
00:19:49sont des dragues. Non.
00:19:51Absolument pas. Ici,
00:19:53ça c'est sous-jacent
00:19:55à l'art que vous performez.
00:19:57Je veux juste préciser
00:19:59parce qu'il peut y avoir un amalgame.
00:20:01Pour préciser, on peut dire que
00:20:03la transidentité,
00:20:05donc Chéri est une personne trans,
00:20:07c'est ce qu'il est,
00:20:09mais le drague, c'est ce qu'il fait.
00:20:11Tout à fait. Absolument.
00:20:13Et que dans la vie de tous les jours,
00:20:15il y a des personnes trans,
00:20:17vous ne savez même pas que c'est
00:20:19le cas. Les personnes trans
00:20:21ne sont pas tous dragues clownesques.
00:20:23J'aurais trop
00:20:25de compétition.
00:20:270478 425 425
00:20:29pour venir discuter avec nous.
00:20:57Ça, c'est l'intro du spectacle.
00:20:59Ça commence sur ça. Bonsoir.
00:21:01Ça donne envie.
00:21:03Moi, j'ai trop envie d'être là.
00:21:05Comment ?
00:21:07Tu ne seras pas là ?
00:21:09Ben si, je pourrais.
00:21:11Ben oui, venez.
00:21:13C'est samedi à 20h30.
00:21:15Samedi à 20h30 au Théâtre Nouveau,
00:21:17le nouveau Théâtre Saint-Michel à Bruxelles,
00:21:19rond-point Montgomerie.
00:21:21Trop chouette.
00:21:23Cette musique,
00:21:25ça me plonge dans l'ambiance.
00:21:27Je te jure.
00:21:29Avec toutes les dragues.
00:21:31On avait dit que tu m'emmènerais au cabaret.
00:21:33On n'a pas encore trouvé le temps.
00:21:35Tu veux qu'on y aille samedi ?
00:21:37Moi, samedi, j'ai un dîner de Noël.
00:21:39C'est avec nous ton dîner de Noël ?
00:21:41Je ne le sais pas encore.
00:21:43On ira au cabaret,
00:21:45j'aimerais bien.
00:21:47En 2025, je vais mettre ça dans ma bucket list.
00:21:49C'est un très bon truc.
00:21:51Si je ne coche pas toutes mes cases,
00:21:53je ne vais pas être hyper contente.
00:21:55Tu as déjà beaucoup de cases quand même.
00:21:57En 2025, à cocher ?
00:21:59Je suis déjà belle,
00:22:01je suis en bonne santé, j'ai une mise en marge.
00:22:03Ce ne sont pas des trucs que je mets dans ma bucket list.
00:22:05Je mets des objectifs réalisables.
00:22:07Tu es belle, tu ne dois pas devenir.
00:22:11Je mets des choses à faire.
00:22:13Par exemple,
00:22:15aller au cabaret,
00:22:17lire un livre en anglais.
00:22:19Tu fais ça ?
00:22:21Oui, des petits objectifs.
00:22:23Vous faites ça aussi Alvilda ?
00:22:25Pas du tout.
00:22:27J'essaie déjà de tenir mon agenda.
00:22:29C'est déjà l'objectif 2025.
00:22:31Il y a des personnes qui n'ont pas d'agenda.
00:22:33Je ne sais pas comment ils font.
00:22:35J'ai vu ça sur internet.
00:22:37Il y a deux filles qui parlent
00:22:39et il y en a une qui dit
00:22:41qu'elle n'a pas d'agenda.
00:22:43Elle n'a rien.
00:22:45Elle, c'est la fille qui arrive
00:22:47tout le temps en retard à tous les rendez-vous.
00:22:49Ah oui, qui oublie.
00:22:51Mon frère n'a pas d'agenda.
00:22:53Samedi dernier,
00:22:55on a fait un dîner en famille.
00:22:57Il ne s'est jamais pointé.
00:22:59Je vais oublier.
00:23:01Moi, si je ne note pas, je ne vais nulle part.
00:23:03Moi, ce n'est pas ce que j'ai noté
00:23:05que je me dis que je dois y aller.
00:23:07Si je n'ai pas noté que j'ai mis trois réveils,
00:23:09j'arrive encore une heure et demie en retard.
00:23:11Si tu arrives en drague, on te pardonne.
00:23:13Le temps de la beauté.
00:23:15Oui, de la beauté,
00:23:17de l'art, du spectacle
00:23:19et de l'engagement.
00:23:21On était hors antenne dans des discussions.
00:23:23Je me suis dit qu'il faut qu'on pose les questions
00:23:25pour que nos auditeurs entendent nos questions
00:23:27et nos conversations tellement elles sont intéressantes.
00:23:29Audrey, tu avais posé une question à Alvilda.
00:23:31Oui, tout à fait. J'avais demandé à partir de quel âge
00:23:33elle savait.
00:23:35Quand tu as su.
00:23:37On était sur la transidentité.
00:23:39Moi, je ne suis pas
00:23:41une personne trans.
00:23:43Je me considère plutôt comme fluide.
00:23:45Genre fluide ?
00:23:47Genre fluide, je vacille
00:23:49entre les codes du masculin,
00:23:51du féminin, du non-binaire.
00:23:53Parce que tu es drague ?
00:23:55Non, pas du tout.
00:23:57J'étais fluide avant de faire du drague.
00:23:59Quand tu dis que tu es fluide,
00:24:01je caricature.
00:24:03Un matin, tu pourrais plus
00:24:05te sentir féminine ?
00:24:07Ça n'a rien à voir avec ça.
00:24:09Comment expliquer ça ?
00:24:11C'est la première fois que j'entends parler de moi aussi.
00:24:13Une image facile
00:24:15que je donne quand j'essaie d'expliquer
00:24:17ce que c'est le genre fluide,
00:24:19c'est qu'on imagine une échelle
00:24:21où d'un côté de l'échelle, on a le masculin
00:24:23qui est à 10.
00:24:25On revient au centre, on est à 0.
00:24:27Et de l'autre côté de l'échelle, on a le féminin qui est à 10.
00:24:29Moi,
00:24:31je vais fluctuer
00:24:33sur cette échelle.
00:24:35Il y a des jours où je me sentirais
00:24:37plus 5 du côté féminin.
00:24:39Il y a des jours où je me sentirais plus 1 du côté masculin.
00:24:41Et ce n'est pas de l'ordre
00:24:43de la transidentité ?
00:24:45La transidentité, c'est un côté binaire ?
00:24:47Ou pas ?
00:24:49Transidentité, ça veut surtout dire
00:24:51je ne me reconnais pas
00:24:53dans le genre qu'on m'a assigné à la naissance.
00:24:55Toi, tu te reconnais dans le genre
00:24:57qui t'a été assigné à la naissance ?
00:24:59Pas toujours.
00:25:01Transidentité, c'est aussi un terme parapluie.
00:25:03C'est un terme qui englobe
00:25:05plusieurs situations
00:25:07du spectre du genre.
00:25:09On a les personnes transbinaires,
00:25:11les femmes trans et les hommes trans.
00:25:13Et on a aussi toutes les personnes
00:25:15qui se retrouvent plus dans la non-binarité.
00:25:17Le genre fluide se retrouve un petit peu
00:25:19dans la non-binarité, mais pas que,
00:25:21vu qu'il vacille un peu.
00:25:23C'est un peu...
00:25:25C'est complexe.
00:25:27On peut faire des powerpoints.
00:25:29J'adore ça.
00:25:31Powerpoint numéro 1 !
00:25:33En vrai,
00:25:35moi, souvent...
00:25:37Comment est-ce que je vais expliquer mon histoire ?
00:25:41Je suis dans ma vie.
00:25:43Je ne me dis pas que je suis une femme.
00:25:45Je ne sais pas comment te dire.
00:25:47On a déjà eu cette discussion
00:25:49sur mon rapport au corps.
00:25:51Je suis un peu déconnectée de mon corps.
00:25:53C'est quelque chose qui prend place dans ma vie.
00:25:55Mais je n'ai pas nécessairement conscience
00:25:57de mon corps de femme.
00:25:59Oui et non, parce que je fais quand même attention à moi.
00:26:01Je m'habille...
00:26:03Mais à ma poitrine...
00:26:05C'est un peu un attribut qui est là,
00:26:07mais que je ne constatise pas nécessairement.
00:26:11Je ne suis pas là...
00:26:13Non, je ne les vois pas.
00:26:15Est-ce que je fais partie...
00:26:17Est-ce que peut-être je suis
00:26:19fluide ?
00:26:21C'est à moi de dire, déjà, premièrement.
00:26:23Ce n'est pas à vous autres de me dire ce que je suis.
00:26:25Mais cette question,
00:26:27elle est complexe.
00:26:29Vous ne vous levez pas le matin,
00:26:31de l'autre côté de la radio,
00:26:33et aujourd'hui, je suis un homme,
00:26:35et je suis un homme. D'ailleurs, je signe ce papier,
00:26:37je suis un homme.
00:26:39Ce n'est pas quelque chose qu'on décide.
00:26:41C'est quelque chose qu'on ressent à l'intérieur.
00:26:43C'est vraiment le ressenti que tu as
00:26:45au plus profond de toi-même.
00:26:47Peut-être que tu n'as pas conscience de ton corps,
00:26:49mais pour autant...
00:26:51Au plus profond de moi, j'ai une femme.
00:26:53Mais tu as des traits de toxic boy.
00:26:55Oui, c'est vrai.
00:26:57Ça, c'est la misogynie intériorisée, peut-être.
00:26:59Quoi ?
00:27:01Hier, on a eu un débat sur ça.
00:27:03Non, non, non. T'es malade ou quoi ?
00:27:05La misogynie, non.
00:27:07Je ne suis pas une toxic boy, je suis une toxic girl.
00:27:09Tu vois ce que je veux dire ?
00:27:11Parce que souvent, sur les réseaux,
00:27:13on parle des toxic boy,
00:27:15et c'est bon, il n'y a que eux qui existent,
00:27:17et les femmes ne sont jamais toxiques.
00:27:19Moi aussi, je suis toxique.
00:27:21Merde, moi aussi, je suis Britney Spears.
00:27:23Non, mais c'est vrai. Il y a beaucoup d'accents
00:27:25qui sont mis sur les hommes toxiques,
00:27:27mais on oublie que les femmes toxiques,
00:27:29ce n'est pas très masculin, la toxicité.
00:27:31D'ailleurs, j'ai l'impression que c'est quand même plus...
00:27:33C'est horrible ce que je veux dire.
00:27:35J'ai l'impression qu'une femme blessée peut être plus...
00:27:37Plus vicieuse.
00:27:39Mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'est plus toxique.
00:27:41Ça défend des personnes, je crois.
00:27:43Mais les fluides vexés, ça, je peux te dire...
00:27:45Il ne faut vraiment pas nous embêter,
00:27:47parce que nous, on est partout.
00:27:49Oh my god.
00:27:51Donc, la fluidité,
00:27:53l'échelle.
00:27:55C'est quelque chose que je ressens.
00:27:57Mon homosexualité,
00:27:59c'est quelque chose que j'ai toujours su
00:28:01au fond de moi.
00:28:03Que je ne conscientisais pas forcément
00:28:05quand j'étais plus jeune.
00:28:07Parce que tu n'avais pas forcément connaissance des termes ?
00:28:09J'avais pas connaissance des termes.
00:28:11Je n'étais pas du tout éduqué là-dedans non plus,
00:28:13parce que toutes les personnes de ma famille sont hétéros.
00:28:15J'ai vu beaucoup de choses
00:28:17hétéronormées.
00:28:19Oui, même dans les dessins animés.
00:28:21Tu faisais du foot ?
00:28:23J'ai fait 10 ans de foot.
00:28:25Forcé, malgré moi.
00:28:27Tu n'aimais pas ?
00:28:29Je détestais ça.
00:28:31Tu jouais bien, mais forcé.
00:28:33C'est vrai ?
00:28:35Pourquoi ?
00:28:37C'était plus facile pour mon père.
00:28:39Mes deux grands frères faisaient du foot.
00:28:41Je suis dans une famille de footeux.
00:28:43C'était plus facile
00:28:45de déposer tout le monde au foot.
00:28:47C'est pratique.
00:28:49Le nombre de fois où mon père a dû me tirer...
00:28:51Pourquoi ne pas faire de sport ?
00:28:53C'était obligé de faire du sport.
00:28:55On peut comprendre ça.
00:28:57Un sport collectif.
00:28:59Je voulais faire de la danse,
00:29:01mais c'était hors de question.
00:29:03Est-ce que tu l'as dit ?
00:29:05Tu l'avais dit ?
00:29:07Je voulais faire du tennis.
00:29:09On m'a dit non, collectif.
00:29:11Elle dit pas gueule.
00:29:13J'ai donc dû faire du foot.
00:29:15Et j'ai détesté ça.
00:29:19Quand je marquais un but,
00:29:21je faisais les chorés de la Star Academy.
00:29:23J'ai célébré 11 ans Paris Latino.
00:29:25Il n'y a personne qui a eu un doute ?
00:29:27Tout le monde savait, à part moi.
00:29:29Mes frères et soeurs
00:29:31faisaient des paris avec mes cousins
00:29:33pour savoir quand j'allais leur annoncer.
00:29:35Est-ce que quelqu'un a eu l'audace
00:29:37quand tu ne savais pas ?
00:29:39C'est audacieux.
00:29:41T'es proche ?
00:29:43Mes proches, non.
00:29:45Ma famille m'a laissé le temps
00:29:47de me découvrir moi-même
00:29:49et de venir leur dire quand je me sentais prêt.
00:29:51Mais autour de moi,
00:29:53c'était que ça.
00:29:55À l'école, c'était
00:29:57Alexandre, c'est pas un vrai garçon.
00:29:59C'était des choses méchantes.
00:30:01C'était du bon harcèlement.
00:30:03J'ai eu du bon harcèlement scolaire.
00:30:05Parce que tu t'habillais d'une manière...
00:30:07J'étais différent.
00:30:09Je traînais beaucoup plus avec les filles.
00:30:11Je me sentais beaucoup plus à l'aise
00:30:13et en sécurité avec les filles.
00:30:15J'ai eu la chance dans ma jeunesse
00:30:17d'avoir une grande gueule,
00:30:19très charismatique,
00:30:21qui s'assumait et qui défendait les autres.
00:30:23On a Aveline, notre amie commune,
00:30:25qui m'a vraiment pris sous son aile.
00:30:27Elle était vraiment là pour moi.
00:30:29Et même avant de connaître Aveline,
00:30:31j'avais d'autres amis de la trempe.
00:30:33Aveline était assez forte pour me défendre.
00:30:35Je me sentais beaucoup plus en sécurité avec elle.
00:30:37Parce qu'il n'y avait pas toutes ces questions
00:30:39qui se posaient. On était juste ensemble et on était bien.
00:30:41On était heureux d'être ensemble.
00:30:43Ça dérangeait certaines personnes.
00:30:45Oui, j'ai eu beaucoup de...
00:30:47Oui, je me rappelle, par exemple,
00:30:49en cinquième primaire,
00:30:51on me disait que Alexandre n'était pas un vrai garçon.
00:30:53C'est une fille, va là-bas.
00:30:55Et toi, tu disais quoi à la maison ?
00:30:57Quand tu rentrais, tu osais en parler ?
00:30:59Je n'en parlais à personne.
00:31:01Mais tu te disais quoi à l'intérieur ?
00:31:03Parce que tu dis que tu en as pris conscience bien plus tard.
00:31:05Mais par contre, les gens le voyaient pour toi.
00:31:07Oui, les gens le voyaient pour moi.
00:31:09Je crois que j'irradie l'homosexualité.
00:31:11J'irradie l'homosexualité.
00:31:13C'est plus fort que moi.
00:31:15Oui, ça se voit.
00:31:17Mais je ne l'acceptais pas.
00:31:19Donc, tu étais un peu dans un déni ?
00:31:21J'étais dans un gros déni.
00:31:23J'étais dans le placard.
00:31:25Tu étais jeune aussi ?
00:31:27Oui, j'étais juste jeune.
00:31:29Et à un enfant, on ne dit pas...
00:31:31J'avais pas le temps de conscientiser
00:31:33que ce qu'on me traitait,
00:31:35j'associais ça déjà au mal.
00:31:37Je disais que ce qu'on me dit, c'est mal.
00:31:39J'étais très homophobe
00:31:41en étant moi-même homosexuel.
00:31:45J'ai l'impression que c'est souvent le cas.
00:31:47Quand on est réprimé à ce point,
00:31:49on ancre dans notre tête
00:31:51que ce qu'on est, c'est mal.
00:31:53Du coup, je me suis forcé jusqu'à mes 22 ans
00:31:55à détester ça.
00:31:57Surtout à me dire que
00:31:59je ne serais pas comme ça.
00:32:01J'étais très ouvert pour les autres.
00:32:03Tu peux être gay, c'est OK pour moi.
00:32:05Mais pas moi.
00:32:07Je ne peux pas l'être.
00:32:09C'était hors de question, c'était mal.
00:32:11Je n'avais pas envie d'être différent.
00:32:13Je n'avais pas envie d'être
00:32:15pointé du doigt.
00:32:17Quel a été l'élément déclencheur
00:32:19qui a fait qu'à 22 ans,
00:32:21tu t'es dit...
00:32:23J'ai eu un amoureux.
00:32:27J'avais déjà eu un premier copain
00:32:29à 18 ans.
00:32:31C'était une relation cachée.
00:32:33C'était horrible.
00:32:35Je savais.
00:32:37Mais tu le vivais
00:32:39avec une faille identitaire.
00:32:41Quelque part, c'est comme si
00:32:43tu avais créé aussi de personnages.
00:32:45Ce que tu vivais dans l'intimité,
00:32:47dans ta vie personnelle,
00:32:49et l'image que tu montrais à l'extérieur,
00:32:51c'était très dangereux.
00:32:53Désolé de dropper ça comme ça,
00:32:55mais j'ai eu des pensées suicidaires
00:32:57et j'ai pensé à partir
00:32:59parce que c'était plus viable
00:33:01pour moi ce monde.
00:33:03Mon deuxième amoureux
00:33:05m'a mis en confiance
00:33:07et m'a dit
00:33:09ce que t'es, c'est ok
00:33:11et on va l'être ensemble.
00:33:13Lui avait quelques années
00:33:15en plus que moi, donc il était très ouvert
00:33:17dans tout ça.
00:33:19Sa famille était déjà au courant.
00:33:21Moi, il a fallu
00:33:23que ce soient les gens de ma classe au conservatoire
00:33:25qui me disent qu'on est au courant
00:33:27parce que je cachais cette relation.
00:33:29On me disait qu'on est au courant de ta relation
00:33:31et qu'on t'aime quoi qu'il arrive
00:33:33parce que tu es notre amie.
00:33:35On t'aime pour ça,
00:33:37on t'aime comme tu es.
00:33:39Du coup, j'ai commencé à l'accepter.
00:33:41Mais ça prend du temps.
00:33:43Ça prend beaucoup de temps à sortir
00:33:45toutes ces...
00:33:47Ça me touche trop.
00:33:49Ça prend vraiment du temps à sortir ces idées.
00:33:51Même encore aujourd'hui, j'ai parfois
00:33:53des réflexes qui viennent
00:33:55parce que de mes 0 à 22 ans,
00:33:57j'ai agi comme ça.
00:33:59C'est ancré quelque part.
00:34:01Tu dois te défaire toi-même.
00:34:03Déformatiser un peu.
00:34:05J'aimerais juste vous conseiller un spectacle
00:34:07qui est disponible sur Netflix
00:34:09qui s'appelle Nanette de Anna Gadsby
00:34:11qui est incroyable.
00:34:13Qui parle de comment on vit
00:34:15dans ce monde quand on est différent
00:34:17et qu'est-ce que c'est d'être
00:34:19pas correct dans un monde
00:34:21où on est censé être
00:34:23gender correct.
00:34:25Qu'est-ce qui fait qu'on en arrive là
00:34:27et
00:34:29comment on vit avec ça ?
00:34:31C'est la plus grosse claque que je me suis tapée.
00:34:33Alors tu peux redire le nom.
00:34:35Nanette de Anna Gadsby.
00:34:39Sur Netflix.
00:34:41Franchement, je vous le conseille activement
00:34:43parce que c'est vraiment un must-see.
00:34:45C'est drôle, c'est méga touchant.
00:34:47C'est une grosse claque.
00:34:49Pendant que vous rajoutez justement ça dans votre liste,
00:34:51ajoutez à votre liste Nanette de Anna Gadsby,
00:34:53je vous laisse le temps
00:34:55de le faire.
00:34:57On va s'écouter Clean Bandit, Cry Baby.
00:34:59Cette playlist qui était prête déjà à la base
00:35:01est totalement là pour la soirée.
00:35:03Britney Spears, Lady Gaga.
00:35:05On est prêts, on est paris.
00:35:07On est sur le thème.
00:35:09Absolument.
00:35:11On ne s'attendait pas à cette chanson
00:35:13de Britney.
00:35:15C'est Britney, on prend.
00:35:17De Noël quoi.
00:35:19All I want for Christmas
00:35:21is you.
00:35:23All I want for Christmas is a drag show.
00:35:25Exactement.
00:35:27Le drag show, ça se passe ce samedi au Novum
00:35:29à Etterbeek, à Bruxelles.
00:35:31On vous invite évidemment à aller
00:35:33soutenir les artistes, les performeurs,
00:35:35les performeuses,
00:35:37le spectacle vivant.
00:35:39Les articles.
00:35:41Les articles.
00:35:43En fait, je n'ai pas dit article, j'ai dit artic.
00:35:45Les artistes.
00:35:47Les artistes.
00:35:49Soutenir les artistes.
00:35:51Vous êtes des artistes.
00:35:53Tout à fait.
00:35:55On a eu des moments,
00:35:57on a eu les larmes aux yeux
00:35:59dans les discussions qu'on a eues.
00:36:01Je suis sûre que de votre côté aussi, vous passez une très chouette soirée
00:36:03parce que c'est vrai que c'est l'occasion de pouvoir poser
00:36:05toutes les questions qu'on a envie de poser
00:36:07à des personnes que parfois
00:36:09on ne côtoie pas.
00:36:11Même si franchement,
00:36:13tu n'as pas avoué,
00:36:15tu n'as pas fait ton coming out dans cette émission.
00:36:17Mais,
00:36:19ça permet d'humaniser,
00:36:21de voir ta vie,
00:36:23la vie que tu as menée,
00:36:25le masque que tu as porté pendant longtemps.
00:36:27Et toi, de ton côté,
00:36:29chérie,
00:36:31tu nous as dit qu'il y a 4-5 ans
00:36:33que
00:36:35ça s'est équilibré
00:36:37à l'intérieur de toi,
00:36:39dans ton identité.
00:36:41Là, je suis prête.
00:36:43En fait, pendant des années, j'ai vraiment performé
00:36:45le fait d'être une fille.
00:36:47On m'a élevée comme ça.
00:36:49Je me suis dit, j'y vais à fond.
00:36:51Comme tu disais tout à l'heure,
00:36:53tu te réveilles le matin, tu ne te dis pas, je suis une femme.
00:36:55Je me levais le matin, je disais, je suis une femme, let's go !
00:36:57C'est ça, tu ne te poses vraiment pas la question.
00:36:59Après, je dis, est-ce que je suis vraiment une femme ?
00:37:01Je ne comprends pas.
00:37:03Ça prenait tellement de place que c'était un peu trop
00:37:05pour être vrai.
00:37:07J'ai performé tellement à fond.
00:37:09J'ai eu un intérêt très spécifique
00:37:11là-dessus.
00:37:13Je regardais les trucs de comment être
00:37:15une bonne femme pour bien se coiffer,
00:37:17pour bien se tenir.
00:37:19J'ai vraiment regardé tous les trucs des années 50.
00:37:21Ah oui, les trucs de savoir-vivre.
00:37:23Le manuel de savoir-vivre pour les jeunes filles.
00:37:25C'était ce genre de truc que je lisais.
00:37:27J'étais en mode, c'est comme ça qu'il faut performer la féminité.
00:37:29Ok, j'y vais.
00:37:31Tu croises en dessous de ta chaise,
00:37:33pas par au-dessus parce que sinon, on voit ta jupe.
00:37:35Alors que je ne mettais pas forcément
00:37:37beaucoup de jupe.
00:37:39J'ai un peu trop.
00:37:41Je me suis un peu trop renseignée.
00:37:43C'est vrai.
00:37:45Moi, je suis plus con.
00:37:49Pendant tout ton adolescence,
00:37:51tu étais fille.
00:37:53Oui, je pense.
00:37:55En tout cas, je me suis considérée comme ça.
00:37:57En fait, j'étais juste une personne trans dans le placard
00:37:59bien loin.
00:38:01Vraiment, c'était Narnia.
00:38:05Même s'il y avait des moments où je sentais
00:38:07que je n'étais pas à l'aise dans plein de trucs.
00:38:09Moi, j'étais très amie
00:38:11avec des gars.
00:38:13C'était mes potes, mes bros.
00:38:15J'étais one of us.
00:38:17La fille de la bande ?
00:38:19Voilà, c'est ça.
00:38:21Je n'avais rien contre mes potes.
00:38:23Je voulais être
00:38:25un peu différent.
00:38:27Et là, j'avais de la misogynie
00:38:29intériorisée.
00:38:31En tant que fille, en plus.
00:38:33Oui, c'est ça.
00:38:35Moi, je n'aime pas le rose.
00:38:37Je ne me maquille pas.
00:38:41J'avais un peu cette envie
00:38:43de ne pas être considérée que comme une fille.
00:38:45J'avais l'impression qu'on me renvoyait un peu souvent à ça.
00:38:47En tout cas, c'est ce que je retenais.
00:38:49Ce n'était pas assez pour toi.
00:38:51C'était réducteur, c'est ça ?
00:38:53Si on me renvoie tout le temps à ça,
00:38:55je vais le performer à fond et je vais trop bien me débrouiller.
00:38:57Spoiler, non.
00:39:01J'avais vraiment toutes les robes possibles.
00:39:03Mais ça ne fitait pas
00:39:05quelque part.
00:39:07Et à partir du moment où je me suis dit
00:39:09que c'était trop fluide,
00:39:11je me suis dit,
00:39:13trop bien, on peut porter des robes
00:39:15et ne pas être une fille.
00:39:17J'avais à ce moment-là pas trop compris
00:39:19le rapport entre comment tu te sens à l'intérieur
00:39:21et ce que tu portes, les vêtements, l'expression de genre, etc.
00:39:23Comment tu te présentes aux autres.
00:39:25À partir du moment où j'ai découvert
00:39:27ce terme-là, j'étais en mode,
00:39:29trop bien.
00:39:31Si, par exemple, tu n'avais pas été confrontée à ce terme,
00:39:33où tu en serais maintenant ?
00:39:35Je ne sais pas.
00:39:37Franchement, je ne sais pas.
00:39:39Je pense que
00:39:41maintenant, il y a beaucoup plus de visibilité
00:39:43concernant les personnes trans,
00:39:45qui est parfois bien faite, parfois moins.
00:39:47Parfois, tu n'es pas content non plus
00:39:49de ce que tu vois.
00:39:51Déjà, par exemple, dans des films,
00:39:53quand il y a un personnage qui est transgenre,
00:39:55ce qui est déjà rare,
00:39:57souvent, on donne le rôle à un acteur
00:39:59ou une actrice qui n'est pas transgenre
00:40:01pour le jouer, parce que c'est une tête d'affiche
00:40:03et qu'il faut bien ramener de l'argent.
00:40:05Il y a eu des films comme ça ?
00:40:07Les seuls films auxquels je pense là,
00:40:09naturellement, c'est les films d'Almodovar,
00:40:11qui était quand même un des premiers
00:40:13qui a parlé des personnes trans.
00:40:15Je ne sais pas,
00:40:17peut-être que je me trompe.
00:40:19Il y a The Danish Girl, par exemple,
00:40:21où là, c'est un acteur qui joue.
00:40:23Il y a eu un film, je ne sais plus du tout le nom,
00:40:25le nom de l'actrice non plus, avec un mec trans
00:40:27qui tombe enceint,
00:40:29et du coup, c'est un parcours...
00:40:31Non, ce n'est pas du nom.
00:40:33C'est un homme trans.
00:40:35C'est un film français.
00:40:37Ils ont casté une actrice cisgenre
00:40:39parce que c'est une très bonne actrice.
00:40:41Mais en fait, il y a des acteurs trans qui existent
00:40:43et des actrices trans.
00:40:45Et pour ça, par exemple, en France,
00:40:47il y a un site qui s'appelle ReprésenteTrans
00:40:49et qui recense les films, déjà,
00:40:51où il y a des représentations trans
00:40:53et aussi des actrices transgenres.
00:40:55Donc voilà, si vous avez un film
00:40:57sur le feu et que vous vous dites
00:40:59« OK, les actrices trans... »
00:41:01Et je pense que
00:41:03sans cette représentation,
00:41:05à l'époque, il y avait moins de représentations,
00:41:07je me suis vraiment perdu
00:41:09pendant des années.
00:41:11Quand il a commencé à y avoir un peu plus de représentations,
00:41:13là, il y a un endroit en moi qui a fait
00:41:15« OK, c'est ça, trop bien ! »
00:41:17Et le drag est arrivé plus ou moins à la même période pour moi.
00:41:19Et c'est aussi arrivé avec
00:41:21une artiste drag
00:41:23qui est un mec trans
00:41:25et qui fait du drag.
00:41:27Elle s'appelle Gothmic
00:41:29et qui ne nous écoute pas du tout
00:41:31parce qu'elle est en Amérique.
00:41:33C'est un Américain.
00:41:35Et son drag, ça m'a permis
00:41:37de me dire « Ah, mais trop bien ! »
00:41:39Ce n'est pas que des mecs qui jouent ou des meufs.
00:41:41Pour moi, le drag, c'est un peu ça.
00:41:43Oui, mais la plupart des gens pensent que c'est ça.
00:41:45En fait, finalement,
00:41:47dans l'imaginaire collectif,
00:41:49ça vient du travestissement,
00:41:51des boîtes qu'on voyait à l'époque,
00:41:53des spectacles
00:41:55où, en général, c'était plutôt des artistes
00:41:57qui étaient représentés,
00:41:59des hommes qui
00:42:01représentaient Dalida.
00:42:03Le transformisme.
00:42:05Le travesti
00:42:07et le transformisme, c'est encore deux choses différentes, il me semble.
00:42:09Alors, transformisme, c'est plus l'art ?
00:42:11C'est ça.
00:42:13C'est l'ancêtre du drag, quoi.
00:42:15En fait, c'est beaucoup de termes qui évoluent aussi avec les pratiques.
00:42:17Donc, on a l'impression que ça fait beaucoup.
00:42:19Mais effectivement,
00:42:21le drag, c'est
00:42:23se transformer autrement,
00:42:25se présenter autrement,
00:42:27avoir un personnage,
00:42:29c'est une extrapolation de soi-même.
00:42:31Alors que, peut-être, le transformisme,
00:42:33c'est un peu plus imiter
00:42:35une artiste, un artiste,
00:42:37imiter ses chansons,
00:42:39imiter sa parole.
00:42:41Que là, vous, vous créez votre propre personnage
00:42:43à vous, nouveau, original.
00:42:45Un autre imaginaire.
00:42:47Oui, c'est beau.
00:42:49Et ça donne ça.
00:42:51Je voulais juste me revenir un peu sur la représentation.
00:42:53Oui.
00:42:55Que je trouve hyper importante.
00:42:57Que ce soit pour le cas de Chéri ou pour moi,
00:42:59si on avait eu des représentations
00:43:01dans les médias plus tôt, je pense que
00:43:03ça nous aurait évité pas mal de
00:43:05souffrances internes. Parce qu'en fait,
00:43:07la représentation,
00:43:09j'entends beaucoup pour l'instant que
00:43:11il y a tout le temps un personnage gay,
00:43:13il y a tout le temps, etc.
00:43:15Mais en fait, la représentation, c'est hyper important
00:43:17et ça sert à connecter.
00:43:19Ça sert à tendre des mains et ça sert à dire
00:43:21tu n'es pas seul. Regarde,
00:43:23des personnes comme toi existent
00:43:25et c'est OK. Et moi, j'ai pas eu ça
00:43:27dans mon enfance. Je pense que Chéri n'a pas eu ça
00:43:29dans son enfance aussi. Et c'est pour ça
00:43:31qu'on a eu beaucoup cette notion d'être dans le placard
00:43:33et d'avoir beaucoup de honte. C'est parce qu'on avait
00:43:35personne qui nous représentait
00:43:37dans les médias et personne à qui on pouvait
00:43:39se raccrocher. Oui, dans les dessins animés.
00:43:41Oui, c'est ça. Alors, je vais sortir une carte.
00:43:43Une carte que peut-être
00:43:45des personnes qui nous écoutent sont en train
00:43:47de brandir
00:43:49le wokisme.
00:43:51Ah, le fameux wokisme.
00:43:53Alors, le wokisme, le mot,
00:43:55n'est pas dans le dictionnaire alors que le Yel y est.
00:43:57Alors, je ne vais pas faire mon réac,
00:43:59mais... Ça n'a rien
00:44:01à voir avec la cuisine asiatique. Ça n'a rien à voir
00:44:03avec le wok dans lequel on fait nos
00:44:05bons plats.
00:44:07Parce que le wokisme, aujourd'hui, c'est un mot
00:44:09qu'on voit partout, partout. Parfois même
00:44:11dans cette émission, quand on prend
00:44:13des positions sur certaines choses, on peut recevoir des messages
00:44:15qui disent que cette personne est
00:44:17wokiste.
00:44:19On a toujours un avis neutre, mais on a
00:44:21plusieurs personnalités autour du micro.
00:44:23Et parfois, c'est vrai qu'il y a des personnes qui vont être
00:44:25plus engagées sur certaines choses. Et donc, on brandit
00:44:27la carte du wokisme.
00:44:29J'arrête cette musique.
00:44:33Alors, la représentation. Ici, on fait
00:44:35l'avocat du diable, entre guillemets,
00:44:37ou peut-être qu'on donne la parole à des personnes qui nous écoutent.
00:44:39Sur la représentation,
00:44:41par exemple, dans les pubs,
00:44:43dans les émissions, dans les films,
00:44:45il y a beaucoup de personnes qui vont dire
00:44:47que maintenant, c'est partout.
00:44:49C'est-à-dire que tu vas voir une pub
00:44:51pour Ikea, ça va être un couple gay,
00:44:53ça, c'est pour la
00:44:55représentation pour la cause
00:44:57LGBT. Mais ça peut être aussi
00:44:59que maintenant, c'est des familles noires,
00:45:01un couple
00:45:03mixte, etc. Et c'est partout.
00:45:05Il y a des gens qui ont
00:45:07cette position de dire que c'est trop.
00:45:09En fait, c'est juste
00:45:11un reflet
00:45:13de la société. La société est diverse.
00:45:15C'est juste qu'on n'a jamais été habitués
00:45:17à voir ça. Et donc, maintenant,
00:45:19les gens ne sont pas habitués au changement.
00:45:21Selon moi. Et donc, dès qu'on
00:45:23change un petit peu quelque chose dans les normes,
00:45:25je veux dire, avant, dans les panneaux publicitaires,
00:45:27par exemple, des trucs de lingerie,
00:45:29c'était toujours des femmes taille 32, par exemple.
00:45:31Maintenant,
00:45:33il arrive de plus en plus souvent qu'on puisse voir...
00:45:35Il y a eu l'époque avec
00:45:37toutes les blondes aux yeux bleus.
00:45:39On peut plus voir des femmes avec des photos vraiment pas trop retouchées,
00:45:41avec eux-mêmes des vergétures,
00:45:43des choses comme ça.
00:45:45Et les gens, parfois, sont là,
00:45:47« Ah, mais enfin ! Ce n'est pas du tout vendeur ! »
00:45:49ou j'en sais rien. Mais je veux dire, c'est juste que
00:45:51les gens ne sont pas habitués.
00:45:53Je veux dire,
00:45:55c'est important pour moi que justement, toutes les personnes
00:45:57de toute la société, que chacun,
00:45:59que chaque personne autour de cette table,
00:46:01dans ce studio...
00:46:03Pas de vendre un fantasme de vie, en fait. Parce que quelque part,
00:46:05avant, dans les publicités,
00:46:07je pense juste à une seule chose,
00:46:09on peut donner son avis aussi,
00:46:11tout le monde peut avoir un avis différent, mais par exemple, pour les pubs
00:46:13de protection hygiénique,
00:46:15maintenant, ils mettent du rouge.
00:46:17Avant, c'était du mauve.
00:46:19Du bleu, je crois. Du bleu, du mauve, en fonction de la marque et tout.
00:46:21Ça choque beaucoup de personnes,
00:46:23de voir que ce soit
00:46:25du sang.
00:46:27« On n'est pas des schtroumpfs ! » Quoi ?
00:46:29Non, mais de dire, je ne sais pas,
00:46:31« Pourquoi vous mettez ça là, juste après,
00:46:33les midis ?
00:46:35Reste avec du mauve, c'est bon, on a compris. »
00:46:37Donc...
00:46:39Qu'est-ce qui...
00:46:41Je pense aussi, pour revenir
00:46:43sur la représentation
00:46:45des couples, plus on voit
00:46:47en fait, un seul
00:46:49schéma, moins
00:46:51ça peut correspondre aux plus de gens
00:46:53possibles, et je pense qu'après, on parle
00:46:55des pubs aussi,
00:46:57effectivement, je pense que...
00:46:59Spoiler, on vit
00:47:01dans une société capitaliste, et donc, du coup, il faut
00:47:03correspondre aux plus de gens, et donc, en fait, plus t'inclus,
00:47:05plus tu vends, mais pour nous
00:47:07aussi, pour revenir sur des films ou de la représentation
00:47:09peut-être plus positive, moins capitaliste,
00:47:11plus tu mets
00:47:13des personnages divers, plus ça va parler
00:47:15à d'autres gens, et je pense, par exemple,
00:47:17moi, en tant que
00:47:19personne trans, effectivement, j'ai pas vu
00:47:21de représentation, aussi en tant que queer,
00:47:23j'ai vu que des trucs hétéros, j'étais en mode, « Bon,
00:47:25ok, voilà, c'est pas ça qui m'a rendu
00:47:27queer », mais aussi pour toutes les personnes racisées
00:47:29qui, en fait, au quotidien, ne voient
00:47:31quasi que des personnes blanches
00:47:33partout, que ce soit dans les films, que ce soit
00:47:35dans les pubs, et aussi,
00:47:37c'est important, aussi, de se dire
00:47:39qu'il y a la représentation
00:47:41pour tout le monde.
00:47:43Oui, oui, que tout le monde se voit, mais bien sûr,
00:47:45ça, c'est l'idéal, et qu'on arrive à trouver
00:47:47un équilibre, et que tout le monde puisse, à un moment donné...
00:47:49Mais, évidemment, pour faire avancer
00:47:51les causes, parfois, il faut pousser aussi un peu
00:47:53le schmilbic, mais
00:47:55on est dans une réalité fantasmée.
00:47:57Avant, c'était, voilà, le modèle
00:47:59américain, blanc,
00:48:01les filles, enfin,
00:48:03voilà, les top-models étaient toutes d'une certaine
00:48:05manière, et puis maintenant, ça évolue grâce à
00:48:07J-Lo, et ces
00:48:09formes qui sont, quelque part, même pas
00:48:11des immenses formes, enfin voilà, ça évolue et tout.
00:48:13Et de l'autre côté, il y a les causes
00:48:15qu'il faut faire avancer
00:48:17sur le racisme, sur
00:48:19les queers, LGBT, et plein
00:48:21voilà, tous les visages, et toutes
00:48:23les personnes qu'on peut... Mais, dans
00:48:25cette société capitaliste, maintenant,
00:48:27c'est quelque part, on peut se dire
00:48:29mais c'est récupéré par la société capitaliste.
00:48:31Tu vois, comme on va dire
00:48:33voilà, le climat,
00:48:35il y a le greenwashing, mais du coup,
00:48:37dans certaines multinationales
00:48:39ou des bureaux
00:48:41de marketing, c'est pas nécessairement
00:48:43pour faire avancer la cause, tu vois.
00:48:45Oui, après, il y a une question de tokenisme,
00:48:47c'est le fait de mettre, par exemple...
00:48:49Tu peux nous expliquer ça, justement, le token ?
00:48:51Tokenisme, token, donc c'est le
00:48:53jeton, donc c'est vraiment,
00:48:55par exemple, si
00:48:57on veut se faire croire inclusif, etc.,
00:48:59on va mettre un seul personnage gay
00:49:01qui n'aura que pour fonction d'être un personnage gay.
00:49:03Voilà, il n'a pas de dimension, il est juste gay.
00:49:05Ou c'est le noir.
00:49:07Parce qu'il doit juste être là, en fait.
00:49:09Et donc ça, c'est le tokenisme,
00:49:11c'est d'en mettre qu'un seul qui n'a pas de fonction,
00:49:13qui est juste là pour représenter
00:49:15un stéréotype. Pour dire qu'on a coché la case
00:49:17quota gay dans le film, quoi.
00:49:19C'est exactement ça. Et qu'est-ce qui est...
00:49:21C'est une question, mais qu'est-ce qui est mieux,
00:49:23est-ce qu'il n'en est pas du tout ?
00:49:25Ou est-ce qu'il y a quand même ce...
00:49:27Où est l'équilibre ?
00:49:29Ça dépend comment c'est traité aussi.
00:49:31Si ton personnage est un personnage
00:49:33qui a un arc narratif
00:49:35et qui développe
00:49:37cet arc narratif, etc.,
00:49:39sans forcément être qu'un cliché,
00:49:41ça c'est intéressant, si effectivement.
00:49:43Par contre, si c'est un personnage gay
00:49:45qui, en fait, va te sortir toutes les expressions
00:49:47gays qu'ils ont pu trouver avec ChatJPT
00:49:49ou je sais pas,
00:49:51c'est intéressant. À quoi sert ton personnage ?
00:49:53Qu'est-ce qu'il veut raconter, à part juste montrer qui il est ?
00:49:55C'est chouette de montrer qui on est,
00:49:57mais en fait, on est des ex complexes.
00:49:59Parce que dans la pub, on n'a pas le temps de voir les dimensions
00:50:01de gens.
00:50:03Est-ce que vous comprenez que, par exemple, certaines personnes
00:50:05peuvent être embêtées
00:50:07par la représentation ou ce qu'ils considèrent
00:50:09comme de la sur-représentation ?
00:50:11C'est un peu complexe comme question, on va dire.
00:50:15Je sais pas. Moi, j'ai une théorie.
00:50:17Je me dis que pour faire avancer les choses
00:50:19dans le monde, parfois, il faut pousser
00:50:21plus loin. Pour moi, je le vois comme
00:50:23une boule, une bille qui se balade.
00:50:25Alors, évidemment, les extrêmes, c'est les extrêmes.
00:50:27On connaît.
00:50:29On sait ce qu'il y a dans les extrêmes.
00:50:31Mais cette boule, en fait,
00:50:33il faut la pousser pour qu'elle
00:50:35revienne naturellement vers un équilibre.
00:50:37Ça, c'est mon sentiment par rapport aux sociétés.
00:50:39Et parfois, on pousse trop loin
00:50:41d'un côté, et donc, par inertie, ça va aller
00:50:43trop loin de l'autre côté.
00:50:45Pour trouver un équilibre dans la vie,
00:50:47il faut rester centraux, quelque part.
00:50:49Et pousser à droite, à gauche,
00:50:51à droite, à gauche.
00:50:53Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:50:55Ah !
00:50:57C'est une basse question.
00:50:59Les extrêmes, du coup.
00:51:01Il y a beaucoup de communautés
00:51:03qu'on traite de radicaux.
00:51:05Ils vont trop loin, parfois.
00:51:07Et donc, peut-être qu'ils font du mal,
00:51:09mais dans les deux sens.
00:51:11Après,
00:51:13moi, je trouve ça toujours bien qu'il y ait de la représentation
00:51:15quoi qu'il arrive.
00:51:17La représentation est là, et il en faut
00:51:19parce que la société n'est pas que d'une
00:51:21certaine façon.
00:51:23Pour moi, la représentation est toujours bonne à prendre,
00:51:25et toujours encouragée.
00:51:27Mais, le revers
00:51:29de la médaille à ça, c'est plus il y a de représentation,
00:51:31plus il y a de haine qui va aussi avec ça.
00:51:33On le voit.
00:51:35Comme on est beaucoup représentés,
00:51:37on est plus mis en avant,
00:51:39plus mis
00:51:41au lieu de la société.
00:51:43Et du coup, les voix
00:51:45contre vont se faire aussi plus fortes.
00:51:47Et se lier beaucoup plus ensemble.
00:51:49Donc, il y a un revers
00:51:51à la représentation, mais qui pour moi
00:51:53est quand même nécessaire.
00:51:55Il faut quand même instruire
00:51:57et il faut continuer,
00:51:59quoi qu'il arrive, à montrer que notre société est diverse.
00:52:03On va avoir, bien sûr, ce moment
00:52:05où les voix seront contre,
00:52:07mais après, ça va juste rentrer dans la norme.
00:52:09Il faut normaliser le fait de voir
00:52:11qu'on est un peu plus gay,
00:52:13ou un transgenre à la télé,
00:52:15ou peu importe, il faut juste normaliser.
00:52:17Comme on dit, on a beaucoup
00:52:19cet argument
00:52:21de vous pousser votre façon de vivre
00:52:23sur nous, vous nous imposer votre façon de vivre.
00:52:25Ok, ça c'est intéressant, oui.
00:52:27Mais en fait, pas du tout, c'est juste qu'on montre que notre façon de vivre
00:52:29existe, et par exemple,
00:52:31quand j'étais petit,
00:52:33on m'a poussé la façon de vivre hétérosexuelle
00:52:35avec
00:52:37les dessins animés, c'était plutôt
00:52:39la princesse Aladdin et Yasmine,
00:52:41pour quand même tasser John Smith.
00:52:43Ça ne m'a pas rendu hétérosexuel.
00:52:45C'est pas parce que j'ai vu des bisous hétérosexuels à la télé
00:52:47que ça m'a rendu hétérosexuel.
00:52:49Donc, il ne faut pas penser comme ça.
00:52:51C'est juste dire, ça existe,
00:52:53c'est ok, ça fait partie de notre société.
00:52:55Mais moi, j'existe.
00:52:57Le fait qu'eux existent,
00:52:59ça ne m'enlève aucun droit.
00:53:01Ça ne m'enlève rien à ma vie, je vais continuer à vivre normalement.
00:53:03Je vais juste prendre conscience
00:53:05qu'il y a d'autres façons d'exister
00:53:07que la vie.
00:53:09Il y a beaucoup de gens
00:53:11qui s'offusent,
00:53:13de l'âge auquel...
00:53:15Il y a une vraie problématique sur
00:53:17le moment où il faut évoquer
00:53:19ces questions-là auprès des enfants,
00:53:21à l'école, vous avez vu ce que l'Evras a fait.
00:53:23Je pense justement que si
00:53:25dès le...
00:53:27dans les dessins animés
00:53:29que tu montres aux enfants, dès le plus jeune âge,
00:53:31t'es confronté
00:53:33à tout ce qu'il y a...
00:53:35toutes les représentations
00:53:37qu'il peut y avoir dans la société.
00:53:39Tu peux voir une personne noire,
00:53:41un couple hétéro, un couple gay,
00:53:43une personne transgenre, etc.
00:53:45Directement, tu vas l'assimiler
00:53:47comme étant quelque chose de normal.
00:53:49Parce qu'entre nous,
00:53:51tout le monde est d'accord pour dire que c'est totalement normal.
00:53:53Et donc,
00:53:55les questions qui vont se poser
00:53:57après seront juste...
00:53:59Nous, ici, autour de cette table, on se dit
00:54:01parce qu'on a une réflexion naturelle,
00:54:03de nature.
00:54:05Oui, parce qu'on a été éduqué aussi, comme ça.
00:54:07Tu vois ce que je veux dire ?
00:54:09Oui ou non, que toi-même, ton tempérament,
00:54:11ta curiosité,
00:54:15fait que tu te renseignes sur les choses
00:54:17et ta personnalité,
00:54:19on est ouvert ou pas, ça dépend de plein de choses.
00:54:21Je pense aussi que les enfants peuvent aussi parfois éduquer leurs parents.
00:54:23Je veux dire, moi, peut-être que mes parents ne sont pas...
00:54:25Mes grands-parents,
00:54:27parce que mes parents regardent quand même beaucoup la télé, etc.
00:54:29Par exemple, ma grand-mère, elle pourrait ne pas tout à fait être au courant
00:54:31de ce que c'est le drag, etc.
00:54:33Je trouve ça hyper intéressant de pouvoir avoir une discussion avec elle
00:54:35et de lui expliquer et de moi pouvoir l'éduquer.
00:54:37Je comprends,
00:54:39parce qu'elle vient d'une autre génération,
00:54:41ce qui fait que si maintenant dans la rue
00:54:43où elle est confrontée par exemple à Alvilda
00:54:45et à Chéri, qui sont en plus en drag,
00:54:47à ce moment-là, elle pourrait se questionner,
00:54:49se dire, tiens...
00:54:51Et c'est complètement OK, bien sûr.
00:54:53C'est normal.
00:54:55Et lui expliquer un petit peu
00:54:57quels sont aussi les nouveaux termes qu'on emploie,
00:54:59c'est vrai que tout le vocabulaire...
00:55:01Elle ne va pas l'avoir.
00:55:03C'est normal.
00:55:05C'est important dans les deux sens.
00:55:07Je pense aussi que moi, si je suis ouverte
00:55:09à ce sujet,
00:55:11c'est parce que mes parents
00:55:13m'ont toujours dit que
00:55:15c'était OK, qu'il n'y avait aucun problème,
00:55:17que je pouvais aimer une fille
00:55:19comme aimer un garçon, que je pouvais...
00:55:21Oui, t'as de la chance.
00:55:23Dans beaucoup de familles, c'est pas du tout comme ça.
00:55:25C'est même des questions dont on ne parle même pas.
00:55:27Et donc, il y a des...
00:55:29En fait, on en fait des gros sujets tabous.
00:55:31Et quand il y a du tabou,
00:55:33il y a forcément un peu de honte
00:55:35qui va avec.
00:55:37C'est des choses qu'on n'ose pas poser.
00:55:39C'est des questions qu'on...
00:55:41Et donc, du coup, on se renferme dans quelque chose qu'on n'ose pas.
00:55:43Et en fait, il faut juste enlever tous ces tabous.
00:55:45Juste se laisser se poser des questions.
00:55:47Et ça se passe même
00:55:49chez les personnes hétérosexuelles ou cisgenres.
00:55:51Parce qu'il y a plein de tabous.
00:55:53Déjà, en tant que parent,
00:55:55rien que la sexualité,
00:55:57de parler de la sexualité avec ton enfant,
00:55:59c'est déjà compliqué.
00:56:01Même pour toi, Audrey, par exemple,
00:56:03parce que toi, tu es quelqu'un de très ouvert.
00:56:05Je suis très ouvert et mon fils sait qu'il peut me parler.
00:56:07Mais c'est vrai que
00:56:09j'ai déjà vécu des moments
00:56:13avec mon fils
00:56:15qui, d'une certaine manière, découvrait
00:56:17de manière soudaine
00:56:19certaines situations.
00:56:21Des images ?
00:56:23Il découvre, il ressent des trucs et en fait,
00:56:25il est un peu perdu vis-à-vis de la sexualité.
00:56:27Et en fait, même en tant que parent,
00:56:29alors que je suis très ouverte,
00:56:31le step d'avoir cette discussion
00:56:33ouverte et de montrer que tu es posé,
00:56:35tu peux en parler, voici,
00:56:37et même utiliser les termes,
00:56:39aussi bête que ce soit,
00:56:41dire un pénis,
00:56:43il y a une pudeur qui se fait.
00:56:45Je peux comprendre aussi que parfois,
00:56:47en tant que parent,
00:56:49je serais très ouverte que mon fils ou ma fille
00:56:51s'intéresse vers moi en m'expliquant
00:56:53qu'ils ont une autre orientation sexuelle ou autre.
00:56:55Mais je peux comprendre que
00:56:57d'engager la conversation soi-même
00:56:59envers ton enfant vis-à-vis de ça,
00:57:01c'est déjà compliqué. Rien que la sexualité.
00:57:03Passer d'autres capes en plus,
00:57:05en tant que parent,
00:57:07c'est aussi compliqué.
00:57:09Je comprends parfois quand il y a un peu
00:57:11cette gêne,
00:57:13cette pudeur et qu'on ne va pas forcément dire
00:57:15« Ah, t'as vu, c'est toi aussi ! »
00:57:17C'est un peu compliqué,
00:57:19c'est un peu plus complexe que ça.
00:57:21Peut-être pas forcément aller vous-même vers vos enfants,
00:57:23mais si vos enfants viennent vers vous,
00:57:25de laisser la porte ouverte.
00:57:27Je suis totalement d'accord.
00:57:29Mais comment tu laisses la porte ouverte ?
00:57:31Dans ta personnalité,
00:57:33on te connaît, Audrey,
00:57:35tu es quelqu'un de très ouvert
00:57:37et je pense que c'est aussi les phrases
00:57:39qu'on dissémine en tant qu'adulte avec des enfants
00:57:41à côté de nous. Si tu es un parent
00:57:43et que chaque fois que tu vois
00:57:45des gays à la télé, tu te dis « Sale pédé ! »
00:57:47Oui, effectivement.
00:57:49Même si ton enfant, même s'il est cisgenre,
00:57:51il n'est même pas gay ou quoi,
00:57:53il va développer la même aversion
00:57:55parce qu'il fait comme ses parents.
00:57:57Donc, toi, je pense que
00:57:59l'équilibre, il est
00:58:01aussi dans l'image,
00:58:03le monde qu'on voit
00:58:05et les mots qu'on dit par rapport à ce monde
00:58:07avec des enfants à côté.
00:58:09Il n'y a pas que les parents aussi.
00:58:11Tout ce qui fait l'éducation, c'est aussi l'école.
00:58:13Et c'est pour ça que les phrases, c'est hyper important.
00:58:15Si il y a cette pudeur de ne pas savoir
00:58:17« Comment j'aborde tel sujet ? »
00:58:19Il y a des livres
00:58:21qui sont écrits par des gens
00:58:23qui se sont posés la question
00:58:25et qui se sont dit « Comment on parle de sexualité aux enfants ? »
00:58:27Parce que la question se pose
00:58:29pour eux, il y a des livres qui sont adaptés.
00:58:31Et c'est ça aussi
00:58:33que les cours d'éducation sexuelle,
00:58:35ça fait tout de suite très peur parce qu'on est en mode
00:58:37« Oh mon Dieu, on va dire aux enfants comment faire ? »
00:58:39Il y a tellement de fausses informations.
00:58:41C'est ça qui est terrible. Sur les réseaux sociaux,
00:58:43il y a des faux, des machins, des trucs.
00:58:45Tout le monde fait ça sur n'importe quel thème.
00:58:47Sur des thèmes moins importants,
00:58:49tu regardes l'image, tu vas voir le commentaire,
00:58:51le type il a dit un truc, tu crois que c'est vrai.
00:58:53On est tous enclins
00:58:55à lire une phrase
00:58:57et à se dire « C'est ça qu'il a fait »
00:58:59Sur l'éducation sexuelle
00:59:01en elle-même,
00:59:03de manière générale,
00:59:05je ne pense pas qu'il y ait des gens
00:59:07qui aient envie d'aller dans des écoles maternelles
00:59:09et de commencer à dire des choses
00:59:11qu'on dirait à un enfant de 15 ans.
00:59:13Il y a une approche qui n'existe pas.
00:59:15C'est fait avec des âges différents.
00:59:17Il y a aussi pas mal de lectures
00:59:19qu'on peut faire en drague
00:59:21où on se dit « Comment on va parler drague aux enfants ? »
00:59:23Ça, les gens n'aiment pas.
00:59:25Mais ça dépend.
00:59:27Pour les enfants, en tout cas,
00:59:29on est des êtres magiques.
00:59:31On ne vient pas avec
00:59:33le même spectacle
00:59:35qu'on fait aux adultes.
00:59:37On vient parler à des enfants avec leurs parents.
00:59:39On prend aussi des livres qui sont adaptés.
00:59:41Quand je vais faire mes lectures drague,
00:59:43je prends toujours mon petit Panda avec moi
00:59:45et on va raconter des histoires.
00:59:47Il y a plein de livres qui peuvent aborder
00:59:49ces questions sans forcément être dans le cru,
00:59:51sans être tout de suite
00:59:53dans de la pornographie, etc.
00:59:55On est juste dans « Tenez, regardez,
00:59:57on est des êtres différents. »
00:59:59Il y a des schémas de famille qui sont différents
01:00:01mais qui ne sont pas juste queer.
01:00:03Par exemple, une maman solo, c'est un schéma différent
01:00:05que ce qu'on a l'habitude de voir dans les contes
01:00:07de papa, maman, etc.
01:00:09Le fait de montrer cette représentation
01:00:11avec quelqu'un
01:00:13qu'on ne sait pas forcément son genre,
01:00:15c'est un peu magique.
01:00:17C'est ça qu'on recherche aussi quand on est enfant.
01:00:19Je pense que ce qui dérange les gens,
01:00:21s'il faut vraiment dénouer le bazar,
01:00:23c'est que, quelque part,
01:00:25les dragues, par exemple,
01:00:27qui vont dans les écoles et qui parlent
01:00:29à des petits-enfants, ils ne parlent pas que du drague.
01:00:31Ils ne parlent pas que du drague clownesque
01:00:33ou du personnage que tu as créé.
01:00:35C'est lié à la question de genre aussi.
01:00:37C'est ça, je pense,
01:00:39qui est le point
01:00:41qui discorde.
01:00:43Beaucoup de personnes ont tendance à sexualiser le drague
01:00:45là où il ne l'est pas forcément.
01:00:47Je pense aussi que ça dépend de l'âge
01:00:49à lequel on va parler aux enfants.
01:00:51Oui, c'est ça, la question de l'âge
01:00:53mais aussi du discours.
01:00:55Toi, tu dis que, par exemple,
01:00:57quand on voit une drague,
01:00:59on imagine tout de suite du sexe.
01:01:01Oui, c'est ça.
01:01:03Ça sexualise dans le genre
01:01:05du genre.
01:01:07C'est un genre différent,
01:01:09on va d'office parler de ça,
01:01:11mais il y a aussi le côté sexuel.
01:01:13C'est vraiment
01:01:15un amalgame de tout ça et les gens
01:01:17font des mélanges
01:01:19avec tout ça.
01:01:21Par exemple, quand vous allez parler...
01:01:23Vous avez déjà fait ça dans des écoles, d'ailleurs ?
01:01:25Des lectures de contes aux enfants.
01:01:27Quelle âge ont les enfants ?
01:01:29Ça dépend. Il y a des enfants de maternelle,
01:01:31il y a des enfants de primaire,
01:01:33il y a des ados, parfois aussi des rencontres avec des ados.
01:01:35Évidemment, ce n'est pas du tout le même discours
01:01:37à chacun, chacune.
01:01:39Je ne vais pas venir avec mon panda chez les ados,
01:01:41je vais bien le ranger.
01:01:43Mais aux enfants
01:01:45aussi de maternelle,
01:01:47juste de dire les copains, les copines,
01:01:49les copaines, ils sont en mode OK.
01:01:51C'est juste ça.
01:01:53C'est juste raconter des contes et raconter...
01:01:55On vient plus jouer avec de l'imaginaire.
01:01:57Il y a des schémas de famille qui sont différents.
01:01:59Aux enfants de primaire, il y a plus de questions
01:02:01sur ce qu'on est.
01:02:03C'est beaucoup plus... Mais toi, t'es une fille ou t'es un garçon ?
01:02:05Ils sont là...
01:02:07C'est très bizarre.
01:02:09La discussion vient peut-être d'eux, parce qu'eux aussi
01:02:11se posent la question.
01:02:13Moi, je suis un peu des deux ou aucun des deux.
01:02:15Ils sont en mode OK.
01:02:17Ça crée le dialogue
01:02:19et ça ne parle pas du tout de sexualité.
01:02:21On va juste parler de moi
01:02:23et je vais juste parler de moi avec eux.
01:02:25Je ne vais pas leur dire, mais toi, il faut que tu sois comme ça.
01:02:27Ça, c'est chacun leur propos de quoi.
01:02:29Du coup, je comprends que ça a pu amener
01:02:31un plus chez un ado
01:02:33ou peut-être un pré-ado.
01:02:35Mais par contre, qu'est-ce que ça peut rapporter ?
01:02:37Et là, je ne vais pas juste
01:02:39parler du drag.
01:02:41Je ne parle pas de la différence de genre,
01:02:43etc.
01:02:45Chez quelqu'un en maternelle, par exemple.
01:02:47Par exemple, avec les maternelles, on va aborder
01:02:49tout ce qui est, comme Chéri a dit,
01:02:51les schémas de famille différents.
01:02:53Ça ne serait pas vraiment
01:02:55par rapport au drag en lui-même.
01:02:57Non, on ne parle pas de les comptes.
01:02:59Ce n'est pas sur le drag.
01:03:01Les comptes sont sur les schémas de famille,
01:03:03sur le genre.
01:03:05Même sur des enfants qui sont plus atypiques.
01:03:07Il y a des livres sur la neuroatypie,
01:03:09sur comment
01:03:11on rencontre l'autre
01:03:13en général, que ce soit l'autre qui soit
01:03:15différent de nous ou qui nous ressemble.
01:03:17Et ça, quand on est en maternelle,
01:03:19c'est pour ça qu'on va en maternelle aussi.
01:03:21La différence.
01:03:23Et les réponses
01:03:25que vous avez des enfants
01:03:27sur ça ?
01:03:29Déjà, on part du postulat
01:03:31de dire que ce n'est pas parce que tu vois un couple
01:03:33gay à la télé que toi, tu deviens gay.
01:03:35Voilà.
01:03:37Même si tu as envie ou tu peux.
01:03:39Il n'y a pas de problème. Mais les enfants ?
01:03:41Généralement, les enfants sont hyper enthousiastes.
01:03:43Par exemple,
01:03:45j'ai eu le cas
01:03:47où j'avais un compte où c'était une mère célibataire,
01:03:49une mère seule.
01:03:51Et il y avait tout de suite deux ou trois enfants qui faisaient
01:03:53« Ah, moi aussi, ma maman, elle est toute seule ! »
01:03:55Ils étaient à fond dans l'histoire et ils connectaient vraiment.
01:03:57Et puis, il y en avait d'autres qui disaient
01:03:59« Ah, mais non, moi j'ai deux mamans ! »
01:04:01« Ah, moi j'ai un papa et une maman ! »
01:04:03Du coup, ils parlaient entre eux et échangeaient entre eux
01:04:05sur leur vie
01:04:07et sur leur réalité.
01:04:09Ils prenaient conscience
01:04:11qu'il n'y avait pas que leur schéma de famille
01:04:13qui existait et que ça existait.
01:04:15C'est intéressant parce que du coup,
01:04:17une petite qui a deux mamans ou deux papas
01:04:19peut, par des remarques justement,
01:04:21parce qu'il n'y a pas d'éducation autour de ça,
01:04:23être stigmatisé, discriminé.
01:04:25Et avec une histoire,
01:04:27en fait, on raconte
01:04:29ces problématiques-là sans forcément
01:04:31qu'on fasse une réunion de classe
01:04:33pour parler de la famille de tel enfant.
01:04:35C'est un compte.
01:04:37C'est de l'ordre de la féerie, du compte.
01:04:39Mais je trouve que du coup,
01:04:41la publicité,
01:04:43et je mets des grands guillemets parce que j'ai pas à défaut
01:04:45d'avoir un autre terme pour ce genre de choses,
01:04:47est mal foutue.
01:04:49Parce que moi, en tant que parent,
01:04:51si on m'avait dit oui, on va ramener des drags pour parler de ça
01:04:53à ma fille en maternelle,
01:04:55alors que je suis ouverte,
01:04:57c'est peut-être un peu tôt,
01:04:59mais par rapport à comment tu l'exprimes
01:05:01et comment tu, je mets des guillemets,
01:05:03vends le truc, je me dis oui en fait.
01:05:05C'est parce qu'il y a en avant le côté drag
01:05:07qui n'est pas forcément...
01:05:09Quand les gens
01:05:11voient le drag, ils voient le drag qui se fait
01:05:13dans les cabarets pour adultes où les enfants
01:05:15sont pas invités.
01:05:17En fait, le drag, c'est
01:05:19comme chanter. Si je chante,
01:05:21je chante des comptines pour enfants et je chante
01:05:23des chants graveleux le soir pour
01:05:25amuser les copains.
01:05:27C'est pas le même...
01:05:29C'est le même art, mais sur des plans différents.
01:05:31Et le drag, c'est pas que
01:05:33dans les cabarets. Il y a du drag
01:05:35qui se fait effectivement dans les écoles.
01:05:37Il y a du drag qui se fait
01:05:39pour des trucs associatifs.
01:05:41C'est vraiment hyper large.
01:05:43Il n'y a pas que drag queen, il y a drag king,
01:05:45mais il y a aussi drag monstre.
01:05:47Les enfants doivent adorer ça.
01:05:49Il y a vraiment plein de sortes.
01:05:51Et j'ai l'impression que
01:05:53avec aussi ce qu'on voit à la télé,
01:05:55avec
01:05:57la visibilisation du drag,
01:05:59c'est une sorte de drag qu'on voit.
01:06:01C'est un monde très méconnu.
01:06:03Très méconnu.
01:06:05Même si le spectacle de ce
01:06:07satellite, c'est un petit peu plus
01:06:09tout public, mais adulte
01:06:11plus.
01:06:13On va continuer à en parler absolument,
01:06:15puisque ce samedi, grand spectacle,
01:06:17super chouette à Bruxelles, au Théâtre Nouveau.
01:06:191000 personnes.
01:06:21Il restait des places.
01:06:23Si cette discussion vous a intéressé,
01:06:25on va continuer la discussion.
01:06:27Je vous rappelle le numéro du WhatsApp.
01:06:290478 425 425
01:06:31pour venir poser vos questions.
01:06:33Posez vos questions à Chéri, à Alvilda,
01:06:35et à nous aussi autour de la table.
01:06:37Donnez votre avis sur cette discussion.
01:06:390478 425 425
01:06:41On va faire une petite pause, et je vois qu'il y a Lady Gaga qui arrive.
01:06:43Avec sa nouvelle chanson
01:06:45qui ressemble beaucoup à Judas.
01:06:47J'ai adoré.
01:06:49Judas est incroyable.
01:06:51C'est Dizzy, mais elle a repris le
01:06:53Elle est pas mal.
01:06:55Elle met la pêche à tout de suite.
01:06:57Oui, j'ai dit elle met la pêche à tout de suite.