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00:00Europe 1, la France bouge. La pépite. C'est une pépite Yassmine ce soir. Alors d'abord bravo parce que vous avez reçu il y a
00:07quelques semaines le prix Bold Future Awards de Veuve Clicquot. C'est un prix très prestigieux qui récompense
00:14l'entreprenariat au féminin. Toutes ces femmes qui osent, qui avancent. Cette année c'était la 52e édition
00:20qui mit donc à l'honneur ces femmes entrepreneurs pour leur audace et de l'audace Yassmine vous en avez.
00:26On va revenir sur votre parcours si vous êtes d'accord. Vous êtes née en Algérie. Vous êtes
00:31arrivée en France à l'âge de 7 ans à Sergy-Pontoise avec des parents médecins. C'est ça. Et vous avez
00:37un bac plus 5. C'est ça. Donc déjà bravo, ça c'est formidable. École de commerce, vous avez travaillé
00:42huit ans dans le textile notamment dans la finance donc rien à voir avec les métiers de la livraison
00:48plutôt des sujets financiers. Mais moi ce qui m'a plu c'est que pendant tout ça vous avez quand même
00:53fait beaucoup de judo aussi. Oui, j'ai été championne de France aussi. De judo, ça prouve un état d'esprit
00:59quand même, de battant et de gagnante. L'entrepreneuriat est un sport de combat.
01:03Arrive 2020, au moment aussi où vous avez des enfants. Oui, je venais d'avoir mon deuxième
01:12petit garçon donc congé maternité, le temps et moins le temps de réfléchir un peu. Donc le temps
01:16de réfléchir, on est en plein Covid et là vous voyez juste votre famille à la maison et des
01:22livreurs qui ont commandé beaucoup. Racontez-nous ce qui s'est passé dans votre tête à ce moment-là.
01:27Du coup, je me faisais livrer un peu plus que d'habitude mais comme beaucoup de français et en
01:32fait, depuis tout à l'heure on parle beaucoup de productivité et c'est vrai que je ne me
01:36peignais pas de la productivité. C'était très rapide, l'information est très claire donc ça
01:42c'était ok. Par contre ce qui était moins ok, c'était ce moment d'échange entre le livreur
01:46ou moi où je le sens très pressé, très agacé avec aucune notion de service client. Ça veut dire
01:52qu'on sent que le service client pour lui ce n'est pas important. Pourtant pour moi, à ce moment-là,
01:55c'est la projection de la marque que je consomme, c'est le moment de rencontre entre l'achat et le
02:02produit que je consomme et à ce moment-là je me dis en fait pourquoi ? Je commence à poser des
02:06questions à tout mon entourage et en fait tout le monde me dit oui c'est vrai mais c'est comme ça.
02:12Et en fait, il n'y a rien que j'étais plus au monde et c'est comme ça. C'est insupportable.
02:16C'est franchement horrible. La deuxième question que je me pose c'est pourquoi c'est que des hommes
02:20qui me livrent et en fait à ce moment-là la majorité des colis sont légers. Vous parlez du
02:24moins 30 kg donc moi en général je porte mes garçons ils font plus de 30 kg et c'est ok donc
02:29je suis capable de le faire. Et c'est pourquoi tout le monde parle de décarbonation mais quand
02:32je regarde par ma fenêtre les véhicules ne sont pas non plus très décarbonés. Donc là on est en
02:362020, vous vous dites qu'il y a peut-être un truc à faire. Voilà, c'est trois questions et je me dis ok,
02:39tu ne connais rien mais ce n'est pas grave, engagement d'une consommatrice qui a envie de
02:44faire changer les choses. Et en fait je creuse ces sujets-là et la première réponse c'est en
02:50fait métier ouvrier, enfin ouvrier aucune formation, aucune qualification. Donc en fait souvent c'est
02:55des jeunes en plus issus de banlieue, on leur demande de faire quelque chose mais on ne prend
02:58pas vraiment le temps de leur faire comprendre ce métier. Donc je me dis ok ça c'est le premier
03:02sujet. Leur faire comprendre c'est important, on n'est pas dans le process qu'on décrivait
03:06tout à l'heure, c'est vraiment sur le service client, sur le rapport à l'autre quand on livre
03:11le colis. Il y a une notion de qualité, une notion de sécurité, une notion de sûreté,
03:15une notion de transition énergétique, enfin il y a plein de notions. Et en fait moi j'ai eu un
03:18bac du 5, quand je suis arrivée en entreprise, toutes les semaines on analysait mes indicateurs
03:23de performance, j'avais des formations à chaque step et en fait on arrive dans les métiers ouvriers,
03:27c'est ok, tiens tu sais faire, c'est ok, tu sais pas faire, au revoir. Et en fait je me suis dit
03:31ben non c'est pour moi le début de la réflexion et de se dire comment on peut améliorer, comment
03:35on peut minimiser que le turnover c'est pas grave parce qu'on estime qu'il y aura toujours quelqu'un
03:38d'autre qui va faire le métier. Et en fait c'est un métier qui souffre énormément de pénurie de
03:42main d'oeuvre et en fait ce qui se passe souvent c'est que quand vous avez, je donne une caricature,
03:47dix camions qui doivent partir, s'il n'y a que huit livreurs, en fait on va prendre deux camions,
03:51on va les tasser dans les huit. Et en fait en face de ça la majorité des entrepôts sont en
03:54banlieue, en zone rurale, là où les femmes souffrent le plus de précarité. Et en fait pour
03:57moi ouvrir ce métier aux femmes c'était une façon de proposer une solution d'émancipation aux femmes
04:01parce que c'est des femmes qui souffrent de précarité donc un nouveau métier c'est pertinent
04:05et en même temps on allait combler une problématique de pénurie de main d'oeuvre. Donc
04:09pour moi féminiser c'était pas juste pour mettre des femmes et ça allait être joli et une vraie
04:12question de productivité, de social, pour moi c'était important. Donc féminiser pour moi c'était
04:18un enjeu qui était pertinent pour le métier. Mais qu'est-ce que vous avez fait ? Vous avez
04:20acheté un camion ? Vous avez fait quoi ? Au début oui. Non sérieux ? Non j'arrête tout,
04:24autant vous dire que mes parents étaient hyper stressés. Mais qu'est-ce qu'elle fait ? J'achète
04:27un camion. Non mais vous avez acheté un camion ? Vraiment j'ai acheté un camion, je suis partie
04:30livrer. Je me souviens les deux premières classes c'était des sushis et des fleurs.
04:32Mais pourquoi ? Vous êtes allée travailler pour une mois pour comprendre le métier ? Ah non mais
04:36oui j'ai pris des livraisons et j'ai commencé à livrer. J'avais intégré aussi un incubateur pour
04:41comprendre l'aspect business derrière l'entreprise. Et en fait je me suis dit comment je peux me
04:47permettre d'apprendre à des gens à faire le métier si moi-même je suis pas capable de le faire. Et à
04:51ce moment-là je pense qu'il faut aussi faire preuve d'humilité. J'ai pas dit que c'était facile et
04:56rigolo et on comprend la difficulté du métier. Mais honnêtement quand je vois aujourd'hui,
05:00enfin moi il y a presque trois ans j'étais toute seule, aujourd'hui c'est plus de 300 personnes
05:04sans jamais avoir levé de fond. Donc ça montre que finalement ce que je propose aujourd'hui ça a
05:09du sens pour plein de belles marques. Alors qu'est-ce que proposez-vous ? On va essayer de
05:13comprendre MIPI en une minute. Vous aussi Yasmine on vous écoute pour le pitch de MIPI. C'est à
05:17vous. J'en ai dit beaucoup déjà. Concrètement, concrètement. Alors MIPI c'est une société de
05:23transport spécialisée dans le dernier kilomètre qui a un engagement sociétal fort et un engagement
05:28aussi environnemental fort. L'objectif c'est de redonner du sens à ce métier là. C'est qu'on ne
05:32parle plus uniquement que de productivité mais on se concentre sur la qualité du livreur, sur la
05:36prestation de services. Qu'on essaye de chambouler un peu les codes de la logistique et du transport
05:40qui représentent 10% du PIB français. Donc c'est quand même hyper important. Et c'est aussi essayer
05:45de travailler avec le gouvernement, les collectivités et les entreprises pour décarboner. Parce que
05:49décarboner ça coûte cher. Décarboner c'est des infrastructures et c'est pas une mission que
05:54peut faire le transporteur tout seul. Donc c'est essayer d'engager tout le monde sur les valeurs
05:58qu'on a derrière des métiers qui sont très importants et c'est des métiers invisibles. Et
06:02c'est ça qui me touche. Et en fait de revaloriser ces métiers c'est important pour moi, pour la
06:06société. Et c'est ce qu'on essaye de faire. Le trajet est encore long mais le départ est plutôt
06:10pas mal. Merci pour votre pitch Yasmine Yamaren, fondatrice de MIPI. C'est important ce que vous
06:17dites. C'est des métiers invisibles. Et vous, vous voulez les rendre un peu plus visibles. Vous
06:21avez créé une école je crois. Oui on a lancé une école là et l'objectif c'est vraiment de créer un
06:26vrai diplôme qui existe sur le métier de la livraison. C'est extraordinaire. Votre regard
06:31sur MIPI, Benoît Fred, vous ne connaissiez pas il y a une demi-heure. Maintenant vous connaissez.
06:35Vous êtes le président de Chronopost ce soir sur Europe. D'accord, d'abord il y a plein de choses
06:39qui ont été dites en fin de compte. La décarbonation, l'accompagnement des chauffeurs dans le rôle
06:44qu'ils ont à jouer dans la chaîne de transport global en fin de compte auprès des clients. D'abord
06:53sur les sujets de décarbonation. D'abord vous la trouvez comment la belle startup ? C'est génial
06:57franchement. Très intéressant. Je tiens à le dire, vous ne me connaissez pas mais vos directeurs
07:02régionaux nous connaissent et veulent travailler avec nous. C'est l'essentiel. Maintenant que vous
07:08vous êtes rencontrés peut-être que vous allez accélérer les choses. D'abord la livraison en
07:13décarboné. Nous on est à l'initiative en France, on a Chronopost. En 2019 on a fait tout Paris en
07:21livraison véhicules propres. On était le premier transporteur mondial à faire une capitale en
07:25véhicules propres. Combien de véhicules vous avez ? Là on est à 238. 238 quoi ? C'est des
07:32camions ? En fait ça va du vélo cargo au poids lourd. Ça veut dire que c'est vous qui les achetez ?
07:38Moi je comprends. Il y a de l'achat, il y a de la location. Les véhicules green, souvent il faut
07:45les acheter, il faut les attendre parce qu'il faut qu'ils soient livrés. C'est le vélo de cargo.
07:50C'est pour ça qu'on parle de transition, on ne va pas pouvoir le faire du jour au lendemain mais
07:56on essaie d'utiliser tous les leviers qu'on a pour que dans 5 ans on soit full green et partout
08:03en France. C'est un vrai sujet le partout en France parce que décarboné ce n'est pas qu'une
08:06question de grande ville. Bien sûr, c'est surtout aussi dans les zones rurales. Benoît, il y a
08:11combien de véhicules chez Chronopost ? Alors véhicules électriques, dernier kilomètre. Des
08:18véhicules, on a à peu près 8000 tournées en France. En véhicules propres, dernier kilomètre
08:21électrique, on en a 1500 à peu près. Alors oui, on dit que ce n'est pas que les zones denses mais
08:28pour autant on a l'objectif évidemment d'être zéro carbone en 2040. On est certifié SBTI sur ce
08:36sujet-là donc on a une trajectoire extrêmement ambitieuse mais on va à la vitesse en fin de
08:41compte de la capacité des véhicules à parcourir de plus en plus de kilomètres. C'est-à-dire que
08:45on était sur des véhicules qui faisaient 100-150 kilomètres et on vient d'arriver avec des nouveaux
08:50véhicules qui vont pouvoir faire 300-350 kilomètres. L'autonomie, il faut préciser ce que c'est. En
08:55fait, quand le véhicule est full chargé pendant la journée, avant le véhicule faisait 150
08:59kilomètres, maintenant 300, il faut se rendre compte qu'il y a beaucoup de tournées qui font
09:02plus de 300 kilomètres. Donc ça veut dire que s'ils font plus de 300 kilomètres, vous ne pouvez
09:05pas le faire partir le matin. Parce qu'il faut recharger. C'est ça et là c'est beaucoup plus
09:10compliqué. Combien de femmes maintenant dans la profession chez vous ? Alors ça varie entre 35
09:14et 40 % mais on est dans une moyenne de 40 %, ce qui est super parce qu'on est à moins de 5 % dans
09:19le secteur du transport en France. Oui, c'est compliqué de recruter une offrette. Recruter
09:24des femmes ? Bah non, recruter tout court et donc des femmes dedans, mais recruter. Alors recruter
09:28tout court, quand on s'appelle Chronopost, c'est peut-être un peu moins compliqué que pour d'autres,
09:31c'est vrai. Et après, il y a de toutes les façons un vrai sujet sur le chauffeur du dernier kilomètre
09:40en France. Et sur l'acheminement, un transporteur routier. C'est pas normal qu'on ait un peu peur
09:47parfois d'ouvrir sa porte à des livreurs. C'est pas normal. En fait, il faut accompagner cette
09:53profession vers la relation au client et nous on le fait à la fois parce qu'on a transformé notre
09:59organisation avec 380 personnes tous les matins qui s'occupent d'une vingtaine de chauffeurs en
10:04préparation de tournée de distribution en temps réel avec le service client pour les appeler,
10:07les contacter quand il y a un dérive comportementale, au contrôle retour. Donc ça,
10:11ça a vraiment permis de faire progresser les choses. Et puis, chaque chauffeur a évalué avec
10:15son NPS. Vous restez autour de la table de la France Bouge. Yasmine, vous avez des besoins
10:20puisque elle date de 2020, vous avez remporté le Ball Women Future Women Award, mais tout de
10:26même, il faut se faire connaître. Il faut avoir des clients. Je crois qu'il y a une levée de fonds
10:30en cours. Oui, l'objectif, c'est qu'on a fait tout ça sans avoir levé des fonds. C'est un vrai
10:35challenge. C'est en n'ayant rien qu'on fait beaucoup et qu'on apprend. Mais maintenant,
10:39l'objectif, c'est sûr, c'est qu'on accélère parce qu'aujourd'hui, on refuse la majorité
10:42de nos clients parce qu'on n'a pas forcément l'argent pour. Donc l'objectif, oui. Marie-Georges
10:47d'Accenture, la coach de ce soir sur Europe 1, a des éléments de réponse. On va pouvoir vous aider,
10:52mais un peu de musique sur Europe 1, ambiance de Noël avec Jacques Dutronc et la fille du Père
10:57Noël. Europe 1, 21h, 22h, Elisabeth Assaillac.
11:11Jean-Louis Aubert et Raphaël sur la route. Mais oui, on parle de route. Pourquoi ? Parce que ce
11:16soir, on parle de livraison à une semaine de Noël. Les colis vont-ils arriver à temps dans
11:22la hôte du Père Noël pour pouvoir être déposés au pied du sapin ? La réponse est oui, nous a dit
11:28Benoît Frette, le président de Chronopost. En tout cas, oui, en ce qui concerne l'acheminement,
11:32maintenant, tout dépend du commerçant, du commerçant en ligne et tout ça. C'est encore
11:36un autre débat. Ce soir, nous sommes avec Benoît Frette, le président de Chronopost. Benoît
11:43Frette, depuis tout à l'heure, vous nous avez dit que vous étiez sur tous les domaines. C'est-à-dire
11:49sur le e-commerce, sur la santé aussi. Vos clients en santé, c'est des labos ? C'est qui ?
11:53Alors, on a différents clients. On fait à la fois des produits pharmaceutiques, donc on livre plutôt
11:59les médicaments en pharmacie ou dans les hôpitaux. Et puis, on a aussi de la biologie. Les deux en
12:07ambiance haute température de léger. Oui, dans des labos, par exemple, si vous allez dans un
12:10laboratoire. Quand ils nous disent qu'on va aller analyser votre prise de sang, c'est vous qui êtes
12:16derrière. Ça peut être nous. Exactement. Donc, on fait à la fois des tournées de biologie qui peuvent
12:22être des tournées sans transport. C'est-à-dire que vous prenez les échantillons et puis vous
12:25les redistribuez en local ou alors avec du transport express pour retourner à votre prélèvement
12:32sanguin pour le faire analyser sur un site au niveau national. Nous sommes aussi avec Yasmine
12:38Yamaren qui est la fondatrice de MIPI. Alors, MIPI, c'est la livraison du dernier kilomètre. Vous
12:47êtes en train de professionnaliser ce métier. Vous nous disiez tout à l'heure, ce sont des métiers
12:52invisibles. On a envie de les rendre plus visibles. 35 et 40 % de femmes qui livrent. C'est ça. C'est
13:01qui ? Elles sont où ? Comment vous les appliquez ? Il faut aller les chercher. Oui, parce que quand on est une
13:05femme, je ne penserais pas devenir livreur comme ça. Donc, comment les convaincre ? En fait, notre
13:10mission, c'est une mission de sensibilisation des femmes au métier du transport. En fait,
13:13on travaille avec les entreprises sans gage. France Travail, les missions locales, les
13:17associations locales. En fait, ce qu'on leur demande, c'est de nous réunir des femmes qui
13:20sont en train de chercher un emploi et on envoie des femmes de chez nous. Forcément, comme ça,
13:25au moins, il y a une identification qui se fait. On leur dit, venez tester le métier. Et c'est
13:29comme ça qu'on y arrive. Moi, au début, quand j'ai reçu, je recevais des centaines de CV,
13:34il n'y avait presque pas de CV de femme. Je me suis dit, OK, en fait, on faut recruter,
13:38rester derrière son ordinateur pour recruter. En fait, ce n'est pas possible. Donc, on va
13:42aller les chercher. Et donc, c'est ce que vous faites. On va vous aider ce soir parce que la
13:47France Bouche, c'est tendre la main vers un entrepreneur qui se lance. Vous avez besoin,
13:51la priorité, c'est lever des fonds. C'est ce que vous disiez tout à l'heure. Ce qui est bien,
13:55c'est qu'on n'a pas besoin de fonds, mais lever des fonds, ça va nous permettre d'aller beaucoup
13:59plus vite. Et c'est quoi aller plus vite? C'est faire quoi? La première chose que vous feriez si
14:03vous ayez vos 3 millions d'euros ce soir? Aujourd'hui, c'est prendre plus de dépôts
14:07en France et d'accepter des clients qu'aujourd'hui, on n'est pas en mesure économiquement d'accepter.
14:13En fait, c'est magique de le dire et c'est bien. C'est de dire plus oui. Parce que là,
14:18vous devez refuser certains clients. Marie-Georges, vous êtes la coach de ce soir,
14:22associée en charge des activités de conseil en développement durable chez Accenture. Quels
14:26sont vos conseils, Marie? Peut-être, Yasmine, ce qui serait intéressant, c'est que vous
14:30commenciez par nous redire et dire aux auditeurs qui sont vos clients aujourd'hui. Elle a droit
14:35de le dire. Oui, c'est bon. Ça ne dérange pas les clients. On y va. C'est plutôt chouette.
14:42Alors aujourd'hui, ça va être les géants du e-commerce, que ce soit alimentaire ou non
14:46alimentaire. Pour le non alimentaire, c'est du Amazon, c'est LVMH. Aujourd'hui, on ne travaille
14:54pas encore avec eux, mais avec une marque comme L'Oréal, dont j'adore en tant que consommatrice.
14:58Donc, on a hâte aussi de servir le dernier kilomètre pour eux. Et puis en alimentaire,
15:02il va y avoir Carrefour aussi, Auchan, Aiki. On est sur des beaux projets. Donc,
15:07l'objectif, c'est de continuer de toutes les manières à servir ces belles grandes marques,
15:12mais aussi d'aller vers des marques aujourd'hui qui sont aussi des PME, parce que tout le monde
15:17a besoin de livraison. Tout le monde. Comme le disait Benoît Frêt tout à l'heure, le petit
15:21artisan a besoin de livrer. Marie? Là où je vois une opportunité très forte, Yasmine, compte tenu du
15:28profil de votre projet, c'est vraiment de faire passer le transport, la livraison, d'une commodité
15:34à une valeur ajoutée. Et quand vous citez les marques avec lesquelles vous travaillez, que ce
15:39soit LVMH, L'Oréal, d'abord pour le segment de clientèle luxe, l'expérience client du e-commerce
15:46est vraiment importante. Quand on voit ce que ces marques investissent dans les magasins,
15:51dans le service client, la manière dont on est reçu en magasin, ça fait intégralement partie,
15:56compte tenu du prix, de l'expérience client. Et pour ces marques-là, prolonger cette expérience
16:01client quand on est livré, c'est vraiment un élément très important. Donc être capable de
16:06vraiment travailler sur cette expérience client, la manière dont le produit va être livré,
16:11etc. Je pense que c'est très important. C'est un élément très important de valeur. Et ce sont
16:16aussi par ailleurs, et vous citiez L'Oréal, des marques qui sont très engagées auprès des femmes.
16:21Et donc là, je trouve qu'il y a quelque chose à créer, peut-être, qui va au-delà du service lui-même.
16:27Une communauté. Un partenariat, quelque chose qui soit beaucoup plus fort, une valeur ajoutée plus
16:33grande. Parce qu'en fait, vous pouvez, encore une fois, d'une commodité, c'est-à-dire de quelque
16:38chose qui ne se voit pas. Et on disait tout à l'heure, les métiers, ce sont des métiers peu
16:42connus, ce sont des métiers cachés, ce sont des choses qui ne se voient pas. Et en fait,
16:48au contraire, vous avez la possibilité, encore une fois avec vos propositions de valeur, de le
16:53rendre beaucoup plus visible et d'en faire une valeur ajoutée. Cette valeur ajoutée, déjà, elle va
16:57avoir lieu avec l'école qui est en train de fomber Yasmine. L'école de la formation de livreur.
17:03La légitimité, c'est quelque chose qui revient beaucoup. Et même en France, on est très sensible
17:08à ça. Et le diplôme, c'est quelque chose qui légitime. C'est vrai, beaucoup plus qu'ailleurs.
17:13Exactement. Et du coup, l'objectif, c'est de dire, ok, c'est ce levier qu'il faut pour le
17:17rendre palpable. Alors, on va le créer, comme ça, ça sera encore une formation sur un an. C'est ça,
17:22l'objectif, c'est qu'on est en train de mettre en place une alternance sur un an. Et l'objectif,
17:26c'est que du coup, les alternances soient chez MIPI et qu'à la fin de l'année, on leur permet d'avoir
17:33un CDI. Et je crois que ce ne sont que des CDI chez vous. Oui, il y a 100% de CDI sur les routes
17:39de France. On peut aussi avoir des partenaires, mais on impose d'avoir aussi des CDI. L'objectif,
17:43c'est vraiment de garantir un équilibre de vie privée, vie professionnelle. En fait,
17:50souvent, on parle des auto-entrepreneurs comme quelque chose de négatif, mais finalement,
17:53ce sont certains e-commerçants ou transporteurs qu'on en fait quelque chose de négatif en leur
17:57donnant pas suffisamment de travail, en tapant toujours les prix vers le bas. Moi, je dis toujours
18:02que pour moi, il y a un rapport au prix. La livraison, ce n'est pas gratuit. On a mal éduqué
18:08les Français. Oui, c'est vrai. D'ailleurs, on l'a entendu dans le micro de Rotor tout à l'heure. Il a
18:12dit que dès que je paye mon petit supplément, j'ai ma livraison en temps et en heure. Et quand
18:18vous dites qu'on a été mal éduqué, c'est parce qu'elle est trop gratuite ? Oui, c'est parce qu'en
18:21fait, il y a une guerre entre les e-commerçants que je peux comprendre et on a envie d'attirer
18:24le consommateur final. Et du coup, l'attirer, c'est de lui dire que c'est gratuit. Mais non,
18:27en fait, c'est un coût. Il faut changer la mentalité, c'est compliqué. Marie ? Je voulais
18:33revenir sur ce point-là qui me paraît vraiment très important, c'est-à-dire qu'à la fois pour
18:36la valeur ajoutée sociale et la valeur ajoutée environnementale. Vous disiez tout à l'heure,
18:41on a besoin d'infrastructures, de bornes de recharge pour pouvoir faire des tournées plus
18:45longues. On a besoin des énergéticiens, des transporteurs. Il y a tout l'amont qui est très
18:50important, mais il y a aussi tout l'aval et il y a aussi la demande du consommateur. Aujourd'hui,
18:54il y a trois Français sur quatre qui sont d'accord pour patienter un peu plus longtemps si la
18:59livraison est écologique. Et donc, ça veut dire qu'il y a une demande côté consommateur. Cette
19:03demande, encore faut-il être capable de la saisir, c'est-à-dire qu'au moment où on commande en ligne,
19:07d'être capable de dire oui, moi je suis d'accord pour attendre un jour de plus pour avoir une
19:11livraison écologique. Le slow delivery. Elle y est, cette proposition, je l'ai vue il n'y a pas longtemps.
19:16De plus en plus. Bonoit Frette. Bon, évidemment, moi qui suis transporteur express, j'ai plutôt
19:22envie de défendre les intérêts de la rapidité, mais parce que les deux ne sont pas l'un contre
19:26l'autre. Non, on est là pour en parler ensemble, mais pas pour se mettre les uns contre les autres.