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Des maires en France prennent des initiatives pour relancer la construction de logements dans leurs communes. À Tréveneuc, un maire achète des terres agricoles pour construire des maisons, tandis qu'à Moulins, un fonds d'aide à l'accession à la propriété est créé. Mais d'autres maires freinent quant à eux la construction.

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Transcription
00:00Aujourd'hui, on va parler politique du logement, mais cette fois au niveau local, parce que les premiers responsables de la construction ou de la non-construction de logements neufs, c'est les maires.
00:08Et ils décident des plans locaux du romanisme, ils signent les permis de construire et certains freinent, pendant que d'autres accélèrent.
00:16Et je vais vous faire voyager un peu en France avec ces maires qui accélèrent d'abord pour commencer les vraies bonnes nouvelles.
00:22Je ne sais pas si vous en avez entendu parler la semaine dernière.
00:24On a un maire, alors on est à Marolles-les-Braux, entre Le Mans et Alençon, qui offrait 5000 euros, c'est quand même pas rien, à toute personne qui viendrait acheter un logement dans sa ville ou faire construire dans sa ville.
00:36On parlait des primo-accédants. Mais moi, j'ai une autre histoire que je trouve, de mon point de vue, encore plus jolie.
00:41Je vous emmène dans les Côtes-d'Armor, dans la petite ville de Trévenoc, 900 habitants.
00:46Ici, on a un maire qui a décidé de racheter des terres agricoles, qu'il les a viabilisées, il les a rendues constructibles et il les met en vente à la découpe pour y faire construire 14 maisons.
00:55Donc on a des prix planchés au niveau du terrain et derrière, les gens qui vont acheter vont pouvoir y faire construire leurs maisons.
01:01Alors pourquoi il fait ça, ce maire-là ? Parce qu'il a envie de faire revenir les commerces et pas n'importe quel commerce.
01:06Je vous propose d'écouter le maire de Trévenoc, qui s'appelle Marcel Serrandour.
01:11900 habitants, ça n'est pas suffisant pour faire vivre des commerces.
01:15Et je pense que le premier commerce d'une commune rurale, je pense que tout le monde la connaît, c'est la boulangerie.
01:21La boulangerie n'existe pas aujourd'hui. Elle a fermé.
01:25Une boulangerie, il faut plus de 1 000 habitants et je pense que 1 200 habitants sont indispensables.
01:30Depuis que la boulangerie est fermée depuis 4 mois, c'est quand même une petite clientèle d'appoints qui a disparu.
01:38Et donc l'idée, c'est de la faire revenir.
01:40Moi, je l'ai trouvé hyper émouvant, ce maire, parce qu'en plus, il a un double enjeu, c'est-à-dire effectivement faire revenir les commerces.
01:46Alors j'ai fait une petite blague, je lui ai dit mais 14 maisons, ça ne va peut-être pas suffire pour passer de 900 à 1 200 habitants.
01:51Bon, en même temps, il signe d'autres permis de construire pour sa ville.
01:53On est quand même en bord de mer. Et donc ce qu'il me disait, c'est qu'il y avait eu des opérations préalables du même genre,
01:57sauf que les gens, ils achetaient pour mettre en location saisonnière.
02:00Parce que la ville, elle pâle de 900 habitants l'hiver à 2 000 habitants l'été.
02:04Je viens vous regarder, Marie, c'est absolument magnifique.
02:07C'est absolument magnifique. Tu peux y aller, Lorraine. Moi, je lui ai demandé si je pouvais venir.
02:11Et a priori, je peux y aller, donc ne comptez pas sur moi à la rentrée.
02:13Vous allez faire du pain, les filles ?
02:15Non, tu y vas et tu fais venir le boulanger avec toi, puisque tu auras un nombre suffisant d'habitants.
02:20Et en fait, donc là, l'offre, elle est réservée à ceux qui vont vivre sur place pendant au moins 10 ans.
02:26Donc tu peux y aller, Lorraine, mais attention, tu ne vas pas pour une résidence secondaire.
02:29Tu vas vivre et tu vas faire marcher l'économie locale. Donc ça, c'est le sujet.
02:33Mais on a d'autres initiatives de maires qui sont aussi touchantes.
02:36Moi, j'ai trouvé la ville de Moulins dans l'Allier. Elle a créé un fonds d'aide à l'accession à la propriété.
02:41Là, ce n'est pas 5 000 euros, c'est 10 000 euros par logement si vous achetez un logement qui est vacant depuis plus d'un an.
02:47Voilà de belles initiatives. Et puis, je ne sais pas si vous vous souvenez de ces maisons à 1 euro.
02:51Ça existe encore. C'était Roubaix qui avait lancé ça en 2018.
02:55Ils avaient sorti des maisons à 1 euro. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient très délabrées.
02:59Et donc, il fallait y vivre et faire les travaux de rénovation.
03:02Alors, la dernière ville à l'avoir fait, c'est une ville qui s'appelle Saint-Amant-Montron-dans-le-Cher.
03:08Ça y est, elle a été... Non, on m'a dit Montron.
03:11Alors du coup, maintenant, j'ai un gros doute. Montron-Montron, en tout cas, c'est dans le Cher.
03:15Elle fait 60... Lorraine va vérifier.
03:17Je compte sur toi, Lorraine. 77 mètres carrés.
03:20On marque, d'ailleurs. On marque. Appuyez à la mairie.
03:2277 mètres carrés à 1 euro. Par contre, les travaux de rénovation, pas loin de 130 000 euros.
03:27Donc voilà, l'enjeu, c'est de faire venir les gens et finalement de développer l'habitat local délabré.
03:33Ça, c'est pour mon coup de cœur. J'avais quand même un tout petit coup de gueule à passer en parallèle.
03:37Parce qu'on a des maires bâtisseurs et puis on a des maires qui freinent la construction.
03:41Je ne sais pas si vous connaissez l'adage, un maire qui bâtit est un maire battu.
03:45Oui, c'est ce que dit souvent Nicolas Dose.
03:46Oui, parce que c'est vrai, en fait. Tous, tous, les promoteurs, les constructeurs, les maires eux-mêmes disent
03:52Oh là là, les élections municipales arrivent. Je lève le pied sur la délivrance de permis de construire en pleine crise du logement.
03:58C'est assez dramatique. Je voulais quand même vous montrer deux exemples de villes qui carrément, elles, se targuent de ne pas construire.
04:04On a Ronny-sous-bois, en banlieue parisienne, qui est très, très fière de nous dire qu'il y a 66% de permis de construire dans le collectif signé en moins.
04:12Et puis, il y a trois ans, j'avais épinglé une autre ville, celle de Ville-Mombles, toujours en banlieue parisienne,
04:16dans le magazine municipal, qui nous disait, toujours en Seine-Saint-Denis, 22 permis refusés, soit 636 logements qui ne sortiront pas de terre.
04:25Alors, ils ont des arguments. Ils nous expliquent que c'est des enjeux budgétaires, baisse des dotations,
04:29il faut créer les services publics qui vont avec quand on crée du logement, que c'est des enjeux écologiques,
04:33parce qu'attention, il faut garder un peu de verdure, machin, tout ce que vous voulez.
04:36On est en crise du logement comme jamais. Il y a des gens, qui plus est, en Seine-Saint-Denis, qui cherchent à se loger.
04:42Voilà, je dis d'un mot, on a des maires bâtisseurs, et on a des maires qui cherchent à se faire réélire,
04:46et c'est un drame à un an de l'élection municipale.
04:48Je viens d'avoir un maire au téléphone, il nous confirme qu'on dit Saint-Amand-Mont-Rond.
04:52Merci, merci.
04:53La mairie ouvre à 8 heures.
04:55Il a simplement appelé le répondeur de la mairie.
04:57Alors, ça, c'est un truc de journaliste.
04:59J'ai teasé toute la rédac de BFM Business, pardon, j'ai teasé toute la rédac, j'ai dit Mont-Rond ou Mont-Tronc, parce que franchement, ils m'ont tous dit Mont-Tronc.
05:08Je te dirais de te méfier d'eux.
05:10Je ne leur ramènerai pas le boulanger de Trèves-Noc dans les côtes d'Armor.
05:14Tant pis pour le croissant.
05:15Merci Marie, merci pour toutes ces infos.
05:18Tout de suite, c'est Lorraine et c'est Culturez-vous.

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