Des rassemblements ont été organisés partout en France ce lundi 3 juillet pour soutenir les maires qui se sont retrouvés en première ligne face à la flambée de violence après la mort de Nahel à Nanterre. Plus d'une centaine de mairies et de bâtiments municipaux ont été attaqués depuis mardi. Le maire de L'Haÿ-les-Roses a lui été personnellement visé avec la voiture bélier projetée contre sa maison où dormait sa femme et ses deux enfants de 5 et 7 ans. Comment faire face ? Comment protéger sa ville ? Nous avons accompagné plusieurs maires la nuit, au plus près du terrain. Reportage de Régis Desconclois, Clément Granon, Quentin Baulier et Bérangère Canat.
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00:00 Des maires en première ligne et même parfois tout seuls au milieu des assaillants.
00:05 La vidéo a été largement diffusée sur les réseaux sociaux.
00:11 Il est 22h30, ce jeudi 29 juillet, quand un groupe des meutiers attaque la mairie de Sanois dans le Val d'Oise.
00:21 Ils veulent y mettre le feu.
00:27 À coups de pied, ils défoncent la porte de l'hôtel de ville.
00:30 Et soudain, au milieu des explosions de tirs de mortier d'artifice, une silhouette apparaît.
00:40 Il s'agit du maire de la ville qui fait face aux assaillants, seul.
00:45 L'un d'eux s'oppose même physiquement à lui, mais le maire résiste et réussit finalement à les faire fuir.
00:56 Et là, je ne réfléchis pas. Je vois des émeutiers qui sont en train d'enfoncer la porte de la mairie,
01:02 qui jettent un produit que je suppose inflammable, et je crie immédiatement "pas la mairie, pas la mairie, pas la mairie".
01:12 C'est un symbole républicain.
01:14 À un moment donné, je perçois quelqu'un qui, dans les 40 qui étaient face à moi, qui dit "c'est le maire, c'est le maire, c'est le maire".
01:22 C'est ce qu'on voit d'ailleurs, ce qui est inscrit.
01:25 À ce moment-là, il y a une nuée de moineaux qui s'envole et ils partent.
01:29 Et quelques minutes après, la police nationale arrive avec la police municipale.
01:35 Et là, on va dire qu'on tient le parvis de la mairie tranquillement.
01:40 Nous retrouvons le maire de Sanois, Bernard Jammet, à la sortie de sa tournée des plateaux télévisés.
01:46 Il est en route pour une quatrième nuit de tension dans sa commune.
01:52 Il sait que son exposition dans les médias peut lui porter préjudice.
01:55 Ça peut être instrumentalisé par les émeutiers comme une sorte d'opposition systématique.
02:03 Ou de quelqu'un qui est hautain et fier et qui reste sur ses positions.
02:09 Alors que moi, je suis prêt à les recevoir, à discuter avec eux, à les comprendre.
02:18 Proche de Reconquête, le maire de Sanois fait venir le matin même Éric Zemmour dans sa commune.
02:23 De quoi attiser à nouveau la colère des émeutiers.
02:27 Sur le chemin, cet ancien directeur d'école reçoit un appel pour l'alerter.
02:32 C'est une ancienne élève.
02:34 - Vous savez que j'ai quelques contacts dans les quartiers un peu populaires de Sanois.
02:40 - Ouais.
02:43 - L'arrivée d'Émour à Sanois. Il y a au moins deux forces à peine.
02:48 - Il y a quoi ?
02:50 - Il y a au moins deux forces à peine.
02:52 - Ah, ouais.
02:54 - Est-ce que vous reconnaissez les forces de l'ordre avec vous ?
02:57 - Non, il y a les forces de l'ordre. Les forces de l'ordre sont avec eux.
03:00 - Oui, il y a les forces de l'ordre, t'inquiète pas.
03:02 - Ok, super.
03:04 Le parking souterrain de la mairie est gardé par la police nationale, armée de flashballs.
03:12 - Bon, allez, on y va.
03:14 - Nous entrons dans le bunker.
03:17 Car depuis l'attaque de sa mairie, l'hôtel de ville s'est barricadé.
03:23 L'entrée est totalement murée.
03:26 - Parce que c'est là que la porte a été défoncée l'autre jour, jeudi soir.
03:31 - Et donc le vendredi matin, on a tout viré les bouts de verre par terre, on a enlevé les portes.
03:38 Et là, on a mis vraiment une armature en bois avec des tôles en fer.
03:42 On a mis des tôles en fer également contre cette porte-là, également contre la porte de derrière.
03:47 C'est pour éviter les intrusions.
03:49 Je suis arrivé, bon, ils commençaient à pénétrer dans la mairie.
03:52 Ils ont viré les ordinateurs, ils ont bousculé les tables, les chaises.
03:59 Donc c'était le bazar, en fait.
04:01 Quand ils sont partis, j'ai vu qu'il y avait des gouttelettes sur les vitres.
04:05 Donc j'ai touché, j'ai senti, c'était de l'essence.
04:08 Ils étaient là pour brûler. Je pense pas qu'ils étaient là pour voler.