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00:00Bonjour Stéphane Peu, député communiste à Seine-Saint-Denis, membre de la commission des affaires économiques.
00:04D'ailleurs, première chose, que vous a inspiré hier l'annonce de la nomination de François Bayrou ? Avez-vous été surpris ?
00:10Surpris, non, mais on a là une figure, j'ai envie de dire, de la Macronie version canal historique.
00:18Un des premiers soutiens d'Emmanuel Macron.
00:21Un des premiers soutiens, il était sur les fonds BATISMO de la candidature d'Emmanuel Macron.
00:25Alors, est-ce que c'est celui qui a ouvert l'existence d'Emmanuel Macron dans la vie politique ?
00:34Et là, pour clôturer cette parenthèse dans la vie politique française, je n'en sais rien.
00:40En tout cas, c'est un retraitissement, parce que j'observe quand même que son prédécesseur, Michel Barnier,
00:45était issu d'un groupe Les Républicains qui avait une cinquantaine de membres.
00:49Là, c'est le modem qui en a 35, et avec un périmètre qui est vraiment le retraitissement sur ce qu'il reste de la Macronie pure et dure.
01:00Et avec un gouvernement qu'il va falloir constituer, alors on va voir avec vous justement si tout le NFP va parler d'une même et d'une seule voix.
01:08Déjà, dans un premier temps, Stéphane Peux, censure ou pas ?
01:11Alors, nous, le groupe qui est le mien, c'est ce qui réunit les communistes et des ultramarins, ce qu'on appelle le groupe gauche démocrate et républicaine.
01:21Nous avons pris la décision hier soir, nous allons demander d'abord qu'il y ait un vote de confiance sur la déclaration de politique générale.
01:31Je rappelle quand même que depuis Elisabeth Borne, c'était une pratique, il n'y en a plus.
01:35Donc, on va bien sûr écouter le discours de politique générale, mais on demandera un vote de confiance de deux choses d'une.
01:41Soit il y a une vraie volonté de rassemblement, et il y a des vrais signes qui sont adressés à la gauche, qui sont simples.
01:48C'est l'abrogation de la réforme des retraites, c'est le réinvestissement dans les services publics, à commencer par revenir sur la suppression des 4000 postes d'enseignants,
01:55et c'est des gestes sur le pouvoir d'achat des familles, des milieux populaires.
02:00Soit il y a ces gestes, et un vote de confiance qui pourra se traduire par un vote pour, une abstention ou un vote contre.
02:08Soit ils refusent, comme ses prédécesseurs, le vote de confiance, et nous voterons la censure.
02:12Alors, il n'y aura pas de participation, en tout cas du côté du NFP, à un quelconque gouvernement ?
02:17D'abord, parce que je pense que ce n'est pas à l'ordre du jour, vous savez.
02:21Emmanuel Macron, moi j'étais dans son bureau au mois d'août avec les autres dirigeants du NFP,
02:28il ne veut pas qu'on remette en cause ce qu'il appelle lui-même les fondamentaux de sa politique.
02:34Alors, il a du mal, du bout des lèvres, il reconnaît avoir été battu dans les urnes, il reconnaît que les Français ne veulent plus de cette politique,
02:41il reconnaît que les Français, à plus de 70% d'entre eux, au mois de juin, ils ont voté contre sa politique pour l'abrogation de la réforme des retraites,
02:48mais une fois que les élections sont passées, il refuse de prendre en compte le vote des Français.
02:53C'est dangereux pour le pays, parce que tout ça ouvre une crise qui, au-delà de la crise politique de l'instabilité, est une crise démocratique.
03:01Et qui pose effectivement beaucoup de questions, Stéphane Peux.
03:04Alors, on imagine effectivement que là, c'est très tendu, parce que ces blocs éclatés à l'Assemblée nationale,
03:10ça va être extrêmement compliqué de faire passer peut-être même des lois.
03:14On a l'impression que François Bayrou est un homme de compromis.
03:18Est-ce que selon vous, l'idée c'est qu'il reste jusqu'à la fin du mandat d'Emmanuel Macron,
03:21sans faire bondir l'opposition, justement pour essayer d'apaiser un peu ?
03:26On verra bien, j'ai envie de dire on verra bien, mais je pense qu'il a suffisamment d'expérience, je l'espère en tout cas,
03:35pour être lucide sur la crise politique et démocratique que vit notre pays.
03:39Vous savez, une crise, on peut la résumer ainsi, c'est quand le bas ne veut pas et que le haut ne peut plus.
03:45C'est exactement dans cette situation, et je ne crois pas, compte tenu de la personnalité de François Bayrou et de ses engagements politiques,
03:52qu'il va oser remettre en cause les piliers de la politique d'Emmanuel Macron,
03:59qui a conduit notre pays vers 1000 milliards de dettes supplémentaires, un chômage qui repart à la hausse,
04:04300 plans sociaux dans notre pays, et une augmentation de la pauvreté telle qu'on ne l'avait pas connue depuis des décennies.
04:13Je vous remercie en tout cas d'être intervenu sur l'antenne d'Europe pour nous donner vos premières réactions.
04:17Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis, membre de la commission des affaires économiques.

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