Loi spéciale : quel impact sur les salaires en 2025 ?
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00:00Ravis de vous retrouver pour les informer de l'écho de votre émission de
00:12décryptage comme chaque samedi matin de l'actualité économique et sociale de
00:17la semaine. En votre compagnie Emmanuel Cuny, bonjour. Bonjour à tous. Et en
00:21compagnie de nos deux invités que sont Nathalie Chussot, économiste, professeur
00:25à l'université de Lille. Bonjour Nathalie. Bonjour. Et bonjour à vous
00:29Philippe Traynard. Bonjour. Membre du cercle des économistes, professeur honoraire à la
00:34chaire assurance du CNAM. Alors au programme comme promis en cette période
00:39voilà de questionnement autour du budget, de questionnement économique et
00:45alors que François Bayrou va devoir se s'atteler à la formation de son
00:49gouvernement pour parvenir à un budget, on va se poser une question ce matin. Est-ce
00:54que cette situation d'incertitude va avoir un effet sur nos salaires ? Mais
00:59avant de vous entendre sur ce sujet et d'entendre Emmanuel, je voulais avoir
01:02votre avis Nathalie Chussot, Philippe Traynard sur cette information qu'on a
01:05eu cette nuit, la dégradation de la note française par l'agence américaine
01:09Moody's, dégradation de la note souveraine donc de la note de la dette,
01:12ses impacts éventuellement sur notre emprunt. Nathalie Chussot, est-ce que
01:17c'est quelque chose qui était attendu ? Est-ce que c'est quelque chose qui peut
01:21avoir des conséquences ? Alors c'était à prévoir surtout dans un
01:24contexte justement d'instabilité politique qui signifie incertitude et
01:28surtout un manque de grandes lignes sur les réformes à mener et les actions à
01:34mener pour réduire le déficit public et donc réduire la dette. Donc effectivement
01:39ça peut avoir un impact sur le coût de notre emprunt.
01:42Simplement pour le moment il n'y a pas encore mort d'homme mais en tout cas
01:46c'est un signal qui permet vraiment de dire bon il est temps de s'atteler à un
01:50certain nombre de réformes et des lignes politiques claires pour réduire notre
01:54déficit conformément à nos engagements européens puisque je rappelle que la
01:58France est en procédure de déficit excessif. Et peut-être Philippe Trénard
02:01de retrouver un peu de stabilité politique parce que Moody's met l'accent
02:04aussi sur ce sujet ? Peut-être c'est la raison pour laquelle Moody's dégrade,
02:08ceci étant je crois qu'il faut peut-être dire que la portée est
02:12relativement limitée de ce que vient de décider Moody's parce que Moody's en
02:16réalité est en train de s'aligner quand on regarde l'équivalence des notations,
02:20s'aligne sur ce qu'ont déjà fait les autres agences de notation.
02:24Notons bien que nous sommes dans une situation maintenant où tout le monde est
02:28conscient, parfaitement conscient, qu'il n'y aura pas de baisse de la dette
02:32publique l'année prochaine, qu'il n'y aura pas de stabilité de la dette publique
02:36l'année prochaine et que la dette publique va continuer à croître entre
02:402,5 et 3,5 % de plus de PIB. Et donc je crois que c'est là la
02:45motivation véritable de Moody's et des autres agences.
02:50Me voilà, j'allais dire un petit peu rassuré, pas tant que ça mais un petit
02:53peu quand même. Emmanuel Cuny, notre débat, alors qu'on attend
02:57le budget, qu'on est toujours dans une période
03:00d'incertitude, on le voit, on l'entend, les entreprises qui s'inquiètent, quel
03:04impact tout cela peut-il avoir sur nos salaires ?
03:07Et oui c'est une question très importante, cruciale même, parce qu'en
03:11ce moment les syndicats, les représentants du personnel sont en train
03:14de discuter avec les différentes directions d'entreprises pour
03:18justement négocier les niveaux de rémunération de l'année prochaine, en
03:21gros les augmentations de salaires. C'est en ce moment que ça se déroule, ça
03:24s'appelle les NOE, les négociations obligatoires en entreprise. Alors dès
03:29lundi, vous le disiez, le Parlement va se pencher sur la fameuse loi spéciale qui
03:33est censée permettre à l'État de continuer de fonctionner normalement. On
03:36va remettre en 2025 le budget 2024, sauf s'il y a un accord, enfin c'est un peu
03:40compliqué, on ne va pas rentrer dans les détails, mais d'évidence, sans croissance,
03:45eh bien on ne peut pas augmenter les salaires.
03:47Ça c'est vraiment important et c'est ce que devrait avoir, au lieu de faire des
03:51politiques de parti, on devrait avoir une politique de projet aujourd'hui, ce qui
03:55n'est pas le cas en France. Projet, comment faire évoluer l'économie
03:57française ? Et puis les salaires, il y a une étude du cabinet Alexio qui a été
04:02dévoilée par le quotidien Les Echos jeudi, elle montre que les augmentations
04:05devraient diminuer dans l'ensemble des secteurs d'activité. On voit actuellement
04:10ces chiffres sont, je ne vais pas dire accablants, mais un peu inquiétants pour
04:15le commun des mortels l'année prochaine.
04:16Nathalie Chussot, si j'étais provocateur, je vous dirais, est-ce que si dans les
04:22entreprises il n'y a pas d'augmentation de salaire l'année prochaine, c'est en
04:24grande partie à cause des responsables politiques ? J'ai dit que j'allais être
04:30provocateur. Alors en tout cas, ce n'est pas qu'il n'y aura pas d'augmentation de
04:33salaire, il y aura des augmentations de salaire, mais moins élevées. Alors
04:37effectivement, encore une fois, c'est une question d'incertitude, des entreprises
04:42qui retardent leur projet d'investissement, de l'emploi, de l'embauche
04:46qui est à l'arrêt. Donc on s'attend à ce qu'il y ait, et puis la fiscalité, on en a
04:52parlé, ce budget, les entreprises ne savent pas encore à quelle sauce elles vont
04:55être mangées. Donc quelles sont leurs marges de manœuvre ? Donc ça n'est pas
05:00étonnant de se dire que pour au moment où elles doivent négocier les salaires,
05:04elles sont d'une prudence absolue. Philippe Treynard, qu'est-ce qui se
05:08passe ? Les entreprises, en fait, elles gardent leur argent, elles le mettent de
05:11côté en se disant on ne sait pas, parce que déjà on ne va pas investir, parce que
05:14bon, c'est compliqué, on ne va peut-être pas augmenter les salaires parce que
05:17c'est un risque, parce qu'on ne sait pas si l'année prochaine, si on n'aura
05:20peut-être pas à licencier ou à payer plus d'impôts ? Oui, ce qui est très clair, c'est
05:23que l'investissement est à l'arrêt. Les prévisions sont autour de 0%,
05:27point quelque chose. Donc pas d'investissement, tout simplement parce
05:31qu'il n'y a pas de perspective. Mais attention, ce n'est pas spécifique à la
05:35France, c'est plus largement spécifique à l'Europe, car la même situation se
05:39retrouve en Allemagne. Alors, il est évident que s'il n'y a pas d'investissement,
05:44ça veut dire qu'il n'y a pas de progrès technique, ça veut dire qu'il n'y a pas
05:46d'innovation, etc. La croissance va être très faible et de
05:51fait, toutes les prévisions de croissance sont en train d'être vues en
05:54baisse en France, comme dans les autres pays européens.
05:58Je ne crois pas, de mon point de vue, que la situation budgétaire française pèse
06:05aujourd'hui, elle pèse sur le long terme. Un excès de dettes publiques pèse sur le
06:10long terme, sur le financement des entreprises, à travers le taux d'intérêt.
06:14Mais à très court terme, la chose est déjà dans les chiffres, elle est déjà dans les
06:19taux d'intérêt et je ne crois pas que les débats que nous avons aujourd'hui
06:22sur la politique budgétaire soient en train de peser, voyez-vous,
06:28sur ces perspectives.
06:29Pardon, ça veut dire que c'est peut-être plus inquiétant que ça, que c'est structurel.
06:32Ah, de fait, oui, c'est là où c'est inquiétant et d'ailleurs Nathalie parlait de réforme.
06:37La vraie question qu'on attendrait de la France, c'est de faire ce que la plupart
06:41des autres pays européens ont fait, c'est une réforme de l'État provident, de
06:45façon à lui permettre de résister au temps. La France n'a quasiment rien fait
06:50depuis 40 à 50 ans et tout le monde attend cela.
06:54Or, nous savons que ça va être très difficile en raison des divisions politiques.
06:58Là encore, je vais faire un gros trait, État providence versus salaire.
07:02Croit-on entendre dans la bouche de Philippe Trénard ? Vous êtes d'accord avec ça, Nathalie Chussot ?
07:05C'est un peu plus complexe.
07:07C'est un peu plus complexe et puis surtout, je crois quand même que l'incertitude,
07:11moi je pense que l'incertitude actuelle budgétaire vient ajouter à ce que
07:16décrit Philippe et qu'on n'est pas dans une situation où il est facile de prendre
07:21des décisions d'investissement et surtout, alors là je vais en remettre une
07:25couche si ce peut me permettre, dans un contexte où cette semaine, c'était la
07:29semaine des annonces, sur notre à nouveau déclassement dans les
07:33classements internationaux en termes d'éducation, de compétences en mathématiques
07:37et de compétences des adultes, où tout ceci s'opère dans un contexte où
07:41notre système éducatif est bloqué et on ne forme pas suffisamment correctement
07:45les gens, ni en formation initiale, ni en formation continue.
07:48Ça ne donne pas des bons salaires par conséquent.
07:50Alors ça, ça ne donne pas des bons salaires, ça ne donne pas de croissance et ça ne donne pas d'emploi.
07:54Surtout, il faut peut-être juste se dire qu'est-ce qui se passe à l'heure actuelle.
07:58Les relocalisations en France sont des relocalisations de travail non qualifié ou peu qualifié.
08:06Les délocalisations, c'est-à-dire les départs d'investissement vers l'étranger,
08:10sont des départs liés à du travail qualifié.
08:13Donc, en moyenne, nous sommes en train de baisser la qualification générale des Français
08:19et de baisser donc leurs rémunérations.
08:21Emmanuel Cuny.
08:22Très rapidement, il y a une question annexe qu'on n'aura pas le temps d'aborder,
08:25mais on y reviendra dans un autre débat.
08:27C'est la crise sociale qui se profile peut-être à l'horizon, parce que là,
08:31on est dans des tensions très, très vives avec les rémunérations.
08:34Pour l'instant, on attend de voir comment les différents ministres,
08:37premiers ministres, etc., vont se dépatouiller.
08:39Mais quand tout ça va être réglé, à surveiller de très près.
08:42On a dressé le constat. On va se demander, juste après le Fil info,
08:46comment peut-être essayer d'avoir des réponses concrètes pour encourager les salariés,
08:50enfin plutôt les entreprises, les chefs d'entreprise,
08:52à investir, peut-être à augmenter les salaires.
08:54On a commencé à les esquisser, mais on en reparle juste après le Fil info.
08:579h50, Marine Clete.
09:01Il faut que François Bayrou donne des garanties pour qu'il n'y ait pas de censure.
09:04Le Conseil est signé François Hollande.
09:06Le socialiste ancien président espère que le nouveau Premier ministre
09:09ouvrira un dialogue avec la gauche.
09:12François Bayrou qui s'est dit hier conscient des difficultés politiques
09:15et budgétaires qui l'attendent.
09:16Une de plus, l'agence de notation Moody's dégrade la note souveraine de la France.
09:21La fragmentation politique est peu propice, selon elle,
09:24au rétablissement rapide des finances publiques.
09:26Le pays désormais noté AA3, c'est le quatrième échelon,
09:30qui équivaut à un 17 sur 20.
09:32La destitution du président sud-coréen Yoon est une victoire du peuple
09:35et de la démocratie.
09:36L'opposition se réjouit du vote ce matin d'une motion.
09:39Une semaine et demie après la tentative de coup d'Etat ratée,
09:42200 voix étaient nécessaires à la chute du président.
09:45Le Premier ministre sera désormais chargé de l'intérim.
09:48C'est aujourd'hui l'élection du président de la Fédération française de football
09:52à la tête de plus de 2 200 000 licenciés.
09:55Résultat attendu tout à l'heure à midi entre le candidat sortant,
09:58Philippe Diallo, et Pierre Samsonoff, ancien président de la Ligue amateur de football.
10:03Et puis la Coupe du monde de ski alpin fait étape ce week-end dans Savoie.
10:06Départ il y a quelques minutes de la première manche du slalom géant.
10:09Le champion français Alexis Pintureau est au départ.
10:12Il revient à la compétition depuis une semaine après une blessure au genou et un an d'absence.
10:18France Info
10:22Les informés de l'écho, Emmanuel Cuny, Adrien Bec
10:27Toujours avec Nathalie Chusseau, professeure d'économie à l'université de Lille
10:32et Philippe Trénard, membre du cercle des économistes.
10:35On s'interrogeait donc Emmanuel sur l'effet de cette incertitude politique,
10:41de l'absence de budget, de l'absence de gouvernement aussi,
10:44même si on a un Premier ministre, sur les salaires, sur les investissements.
10:49Et vous nous dites qu'on est toujours dans cette incertitude qui pénalise.
10:52Manque de confiance et effectivement l'incertitude est toujours très mauvaise.
10:56Conseillère, 66 000 entreprises ont déposé le bilan sur les 12 derniers mois.
11:02C'est énorme en termes d'activité, en termes de plans sociaux.
11:06Et puis dans le flou politique le plus total, ce sont les investisseurs étrangers qui disent
11:10depuis la dissolution de l'Assemblée nationale au mois de juin,
11:13on gêne nos investissements en France.
11:15200 patrons étrangers interrogés par le cabinet EY dans 25 pays,
11:2049% ont dit on arrête tout, on ne retire pas notre argent.
11:23Mais on n'investit pas plus et on n'embauche pas.
11:25Les dirigeants d'EDF, Luc Rémond, de Total Energy, Patrick Pouyanné,
11:28s'en sont fait les porte-paroles cette semaine.
11:30C'est l'enfer d'investir en France, ont-ils déclaré à l'unisson,
11:33invoquant les lourdeurs administratives.
11:35Un sentiment qui est partagé par les petits, les artisans,
11:38les commerçants et les PME.
11:40Vous receviez ce matin Adrien Becht, Michel Picon, qui est président de l'UdeP.
11:45C'est le représentant des commerçants et des artisans, on l'écoute.
11:48Dans chaque secteur de nos professions, il y a des attentes sur des interventions publiques,
11:55sur des sujets sectoriels.
11:57Je pense au bâtiment par exemple, qui est bloqué aujourd'hui sur toute une série de sujets.
12:03Le créateur zéro qui m'a privé beaucoup de jeunes accédants à la propriété
12:08de ne pas pouvoir réaliser leur projet, tout ça est en attente.
12:11Voilà donc Michel Picon qui représente les artisans et les commerçants,
12:14président de l'UdeP.
12:16Ce qui nous renvoie directement aux attentes des milieux économiques au sens large
12:21et auxquelles va devoir répondre le Premier ministre François Bayrou.
12:25Lourde tâche.
12:26La question qu'on peut se poser, c'est comment redonner de la confiance et du moral
12:30au chef d'entreprise Nathalie Chussot.
12:33Il y a une déclaration de Patrick Martin, le président du Medef,
12:37qui m'a interpellé il y a quelques jours.
12:40C'est que la censure va laisser des traces.
12:42Ça veut dire quoi concrètement ?
12:44Ça veut dire qu'il y a une forme, vous n'êtes pas son porte-parole, je le reconnais,
12:47mais il y a une forme quand même de...
12:50Est-ce que comme dans un couple, quand la confiance est brisée
12:53entre les pouvoirs publics et certains acteurs,
12:56ça peut avoir des conséquences à moyen terme ?
12:59Non mais ça c'est évident puisque instabilité politique dit problème d'incertitude,
13:05donc problème de confiance et donc quand on veut investir, on ne sait pas...
13:10Donc ça c'est un vrai sujet.
13:12Mais je crois que dans tout ce qu'a décrit Emmanuel, il y a plusieurs problèmes différents.
13:17Il y a effectivement des secteurs qui sont en souffrance pour des raisons...
13:22Le BTP, problème de...
13:24Alors c'est lié aussi au marché du logement, l'accès au logement.
13:27Et donc effectivement, il y avait des mesures qu'on attendait dans le fameux budget qui n'arrivent pas.
13:31L'élargissement du prêt à taux zéro, par exemple, pour les prix auccédants.
13:34Le secteur automobile, pour d'autres raisons encore particulières.
13:37La grande distribution, on n'en a pas parlé, mais c'est encore une autre affaire.
13:41Des problèmes de réindustrialisation, ça a été souligné par Philippe, donc on est...
13:45En fait, la crise politique se surajoute à tout ça.
13:48Voilà, la crise politique vient s'ajouter à des...
13:51Plus un certain nombre de faillites, ça a été souligné, importante,
13:54mais là, il faut encore le rappeler, d'entreprises qui ont quand même été un peu perfusées
13:59pendant toute la période Covid et qui probablement auraient déjà disparu si on n'avait pas donné ces aides.
14:04Donc vous voyez qu'on est structurellement dans un environnement.
14:08Effectivement, l'incertitude, l'instabilité politique ne peut pas ajouter de l'enthousiasme pour investir et pour embaucher.
14:18Mais Philippe Traynard, si on se fait un peu libéral, on pourrait dire, après tout, les entreprises, qu'est-ce qu'elles attendent ?
14:23Elles n'ont pas besoin d'attendre l'État pour se mettre à investir, se mettre à travailler, etc.
14:28Tout n'est pas orienté autour de l'État.
14:31Non, bien sûr, non, absolument.
14:33Mais l'État est quand même un facteur déterminant des conditions dans lesquelles les entreprises investissent.
14:39Regardez l'incertitude politique qui règne aujourd'hui.
14:42Elle porte sur quoi, du point de vue des entreprises ?
14:45Elle porte d'abord sur la fiscalité.
14:47Va-t-il y avoir une fiscalité sur les bénéfices qui va s'accroître ?
14:52Va-t-il y avoir une fiscalité sur l'épargne qui va s'accroître ?
14:56Et il faut savoir qu'un accroissement, ce que montrent tous les modèles économiques,
15:02c'est qu'un accroissement de la fiscalité sur le capital a un effet absolument désastreux sur l'investissement.
15:08Et justement, le fait que l'investissement s'arrête est aussi en partie lié à cela.
15:15Alors, les deux autres éléments de l'incertitude qui sont importants du point de vue des entreprises,
15:20c'est que nous vivons dans un univers géopolitique extrêmement incertain,
15:24risque de tarifs douaniers de Trump, risque du côté de Poutine,
15:28dont on ne sait pas très bien s'il va vouloir s'arrêter au Donbass,
15:31à la frontière ukrainienne ou à la frontière polonaise,
15:34et donc avec des questions pour lesquelles il faut que l'État ait des réponses rapidement.
15:38Sinon, ça veut dire, en quelque sorte, la féodalisation de l'Europe
15:42avec des perspectives, bien sûr, d'investissement radicalement différentes.
15:45Et en attendant, une forme de sclérose que vous nous décrivez ce matin, Emmanuel Cuny,
15:49quelques mots aussi pour peut-être dire qu'il n'y a pas que les grandes entreprises.
15:53On l'a entendu avec l'intervenant précédent, Michel Picon,
15:56mais c'est vrai qu'il y a les PME, les ETI.
15:58Il ne faut pas oublier que ce sont les petites entreprises françaises
16:01et les entreprises de taille intermédiaire qui exportent le plus aujourd'hui.
16:04Et le commerce extérieur, on sait que c'est la catastrophe.
16:07Si on n'aide pas les PME, les ETI, comme les Allemands.
16:09Les Allemands, ils ont ce qu'on appelle le Mittelstand,
16:11c'est-à-dire un tissu entrepreneurial familial.
16:13Beaucoup de PME, ils sont très dynamiques à l'export.
16:15Ce n'est pas Total qui exporte. Total, il fait son chiffre à l'étranger.
16:18Ils sont déjà dehors.
16:19Voilà, exactement.
16:20Et c'est les PME, les ETI qui embauchent en France et qui font la croissance.
16:23Si on ne pense pas à elles, ce sera un gros problème.
16:25Merci à vous.
16:26Merci, Emmanuel Cuny, bien sûr, de m'avoir accompagné ce matin.
16:29Merci beaucoup, Nathalie Fusso, d'être venue économiste professeure à l'Université de Lille.
16:34Et puis, merci à vous, Philippe Trénard, membre du Cercle des économistes,
16:37professeur honoraire à la chaire Assurance du Conseil du Conservatoire national des arts et métiers.
16:43Voilà, pour les informer de l'écho.
16:45Restez, bien sûr, sur France Info. L'info continue.