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🇸🇳 Le 3 décembre, Alioune Sall, ministre sénégalais de la Communication, a publié une liste provisoire des médias jugés conformes au Code de la presse. Cette annonce a provoqué de vives critiques, notamment de la part du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal. Pour mieux comprendre les enjeux de cette décision, notre journaliste Edouard est allé à sa rencontre.

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Transcription
00:00Alun Saal, bonjour.
00:01Bonjour Edouard.
00:02Alors vous êtes le ministre de la communication, des télécommunications et du numérique au
00:05Sénégal.
00:06Merci d'avoir accepté cette interview sur Brut.
00:08C'est moi.
00:09Vous avez fait une sortie dernièrement concernant une liste que vous avez annoncée.
00:13Est-ce que vous pouvez revenir sur cette sortie ?
00:15Dès qu'on est arrivé, il y avait une certaine prolifération des médias avec une assise
00:22des médias qui avait été faite par les acteurs eux-mêmes et les conclusions.
00:26Une des conclusions en tout cas a été un besoin d'assainir le secteur parce qu'il
00:32y avait énormément d'entités qui se réclamaient du secteur des médias et qui n'étaient
00:37pas identifiables ni par le gouvernement du Sénégal, ni par les acteurs eux-mêmes.
00:41Donc il y avait un besoin d'assainir même si le mot est assez fort, nous dans le ministère
00:46on parle de restructuration du secteur et nous en avons identifié à peu près 535
00:52qui étaient sous-missionnaires du FADP qui est le fonds de développement de la presse.
00:58Nous avons senti ce besoin en tout cas avec la mise en place d'une plateforme digitale
01:03qui est quelque chose d'innovant pour d'abord permettre à ce secteur-là de s'enrôler
01:08dans la plateforme afin de permettre à l'État du Sénégal et les gens du secteur de pouvoir
01:12les identifier.
01:13Pour vous, c'est quoi le plus grand défi justement pour assainir les médias au Sénégal ?
01:18Malheureusement le Sénégal en 2024 n'a pas une loi permettant de réguler les réseaux sociaux
01:25parce qu'on sait que depuis une dizaine d'années il y a eu une certaine prolifération
01:29des médias sociaux, du coup les gens qui se disent journalistes alors qu'ils n'ont
01:35ni la formation ni en tout cas cette éthique et déontologie permettant de pouvoir faire
01:39ce travail-là comme il se doit, s'engouffrent dans ces métiers-là tout en nommant la responsabilité
01:45qu'il faut avoir pour intervenir dans le secteur des médias.
01:48Est-ce que ça entre aussi dans une forme de lutte finalement contre la désinformation ?
01:52Parce que les enjeux du secteur de la presse, il y en a beaucoup.
01:57Déjà il y avait le fait qu'il y ait eu beaucoup de médias qui ne sont ni identifiés
02:02a entraîné en tout cas un discours de haine, il y avait un constat, un discours de haine,
02:08de la désinformation.
02:09C'est pour ça que nous avons jugé utile en tout cas de pouvoir restructurer encore
02:12une fois, qui contrairement à ce que certains pensent, ne sont pas là en tout cas pour
02:19baillonner le secteur, mais en tout cas pour aider au développement du secteur, permettant
02:23aux acteurs, aux professionnels du métier de pouvoir vivre de leur art.
02:27Je saisis la perche que vous me tendez parce qu'après cette annonce, il y a beaucoup
02:31de médias qui ont pris cette décision comme étant injuste, qu'est-ce que vous leur répondez
02:34aujourd'hui ?
02:35L'État du Sénégal, à travers les ministères, a toujours eu une démarche inclusive.
02:39Je rappelle que dès ma nomination au sein de ce ministère-là, nous avons entrepris
02:44une démarche inclusive avec une concertation de tous les acteurs.
02:49Nous avons rencontré toutes les organisations patronales comme syndicales du secteur des
02:53médias au Sénégal.
02:54Donc si on avait en tout cas eu cette intention-là, je pense qu'avec l'article 94 qui dit que
03:01tous les médias du Sénégal doivent être conformes et avoir une autorisation délivrée
03:05par les ministres en charge de la communication, ce qui n'était pas le cas en notre arrivée,
03:08les intentions qu'on nous prête, si on les avait, je pense qu'on n'en savait pas
03:12là aujourd'hui.
03:13Vous confirmez, vous n'avez pas lancé un bras de fer avec la presse ni avec les médias.
03:17Bras de fer, de toute façon, on a été assez clair sur cette question-là.
03:23Moi, depuis que je suis là, à chaque fois que j'ai eu à faire des sorties dans ce
03:28domaine-là, ça a été corroboré par des documents.
03:31À chaque fois, je fais une présentation avec des slides que je mets à dispo aux acteurs
03:36du Média pour leur dire, voilà le processus, voilà les actions et les jalons qui ont été
03:40posées.
03:41Donc, si on vient dans une logique de bras de fer, je pense qu'il n'y a pas de concertation.
03:45Le fait de vouloir assainir, encore une fois, ce n'est pas une décision même première
03:49du ministère, c'est une demande d'abord du secteur des médias qui se sente en tout
03:53cas polluée par des gens qui ne sont pas du métier.
03:56Et c'est une suite logique qui fait que nous avons essayé de faire appliquer la loi et
04:01comme je disais tantôt, quand on applique la loi, malheureusement, il y a des gens qui
04:04ne s'y retrouveront pas.
04:06Maintenant, je dis, si la loi n'est pas bonne, il faudra la changer et c'est ce qu'on compte
04:11faire en 2025 pour essayer de prendre toutes ces spécificités et de permettre aux acteurs
04:16de pouvoir se développer sereinement en tout cas dans leur métier de prédilection.
04:22Alun Sal, en tant que ministre de la Communication, quelles sont vos ambitions au sein du ministère
04:26pour les médias ?
04:27Les ambitions, elles sont énormes.
04:29Comme je disais, nous avons la chance d'hériter un secteur aussi stratégique que transversal
04:33parce qu'on parle de communication, on parle de télécom.
04:36Quand on voit aussi les taux de connectivité, en 2012, le Sénégal était onzième en Afrique,
04:41en 2024, nous sommes restés onzième en Afrique.
04:43Donc notre ambition dans ce secteur-là, c'est de rendre le Sénégal en tout cas dans le
04:47top 3 des pays exploitateurs de services et de produits numériques.
04:52Et avec les new technologies, il y a un certain nombre de projets qui ont été en tout cas
04:57explorés pour essayer de permettre à notre pays de résorber en tout cas ce gap, ce retard
05:01que nous accusons par rapport à nos pays voisins et d'avoir un développement du secteur
05:07de manière générale qui va nous permettre en tout cas de placer le Sénégal à la place
05:12qu'elle n'aurait jamais dû quitter et de permettre au Sénégal d'être ce hub numérique
05:17africain qui va permettre aux autres de pouvoir se doter des meilleurs outils dans le développement
05:23de l'IA et des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
05:27Merci beaucoup, monsieur le ministre, pour cette interview.
05:29Merci, Edouard.
05:31Merci à vous.
05:32Merci à vous.
05:33Merci à vous.
05:34Merci à vous.
05:35Merci à vous.
05:36Merci à vous.
05:37Merci à vous.
05:38Merci à vous.
05:39Merci à vous.
05:40Merci à vous.
05:41Merci à vous.
05:42Merci à vous.
05:43Merci à vous.
05:44Merci à vous.
05:45Merci à vous.
05:46Merci à vous.
05:47Merci à vous.
05:48Merci à vous.
05:49Merci à vous.
05:50Merci à vous.
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05:55Merci à vous.
05:56Merci à vous.
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05:58Merci à vous.
05:59Merci à vous.

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