A l'occasion de son premier voyage à l'étranger depuis sa réélection, Donald Trump aura choisi la France... et accordé une interview exclusive à "Paris Match". PLo,ngez dans les coulisses de cette intervention avec Manon Quérouil-Bruneel, grand reporter à "Paris Match".
Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 11 décembre 2024.
Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 11 décembre 2024.
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00:00RTL Matins, avec Amandine Bégaud et Thomas Soto.
00:05Il est 8h15, l'interview d'Amandine Bégaud. La venue de Donald Trump n'est vraiment pas passée inaperçue le week-end dernier à Paris.
00:10Et UNE journaliste française a réussi à l'interviewer.
00:13Alors évidemment, Amandine, vous avez eu envie qu'elle nous raconte le fond et la forme de cette rencontre.
00:17Manon Kérouil-Brunel, grand reporter à Paris Match, est donc votre invitée ce matin. Bonjour et bienvenue à vous.
00:22Bonjour et merci d'être là avec nous en studio.
00:25Cet interview, cet entretien exclusif, il est à découvrir demain dans Paris Match.
00:29Vous nous réservez donc ce matin la primeur de tout ça.
00:33Qu'est-ce qui vous a d'abord le plus marqué, vous ?
00:37C'était cette organisation qui est au cordeau, à l'américaine.
00:41Moi, j'ai rarement vu un chef d'État qui est arrivé pile à l'heure dite.
00:44Il y avait également la surprise pour moi de ne pas avoir à soumettre les questions au préalable et de ne pas avoir de relecture.
00:52C'est quand même très, très rare en France.
00:54Peut-être que vos éditeurs ne le savent pas, mais quand on fait l'interview même d'un ministre délégué, on a des relectures sur des points et virgules.
01:02Là, il y avait un contrat de confiance à partir du moment où l'entretien était enregistré et qu'on se connaissait.
01:08La relation entre Paris Match et Donald Trump, elle est ancienne.
01:11Ça fait depuis la fin des années 80 qu'on le suit, qu'on suit sa saga tonitruante.
01:17Pour moi, la vraie surprise, elle était là, dans cette organisation qui finalement est très américaine de confiance, de précision et de ponctualité.
01:25Vous racontez bien sûr la fouille extrêmement minutieuse à votre arrivée, ces gardes du corps qui sont sur les dents.
01:32L'interview a eu lieu à l'ambassade américaine à Paris, qui est à deux pas de l'Elysée.
01:37Et puis alors, il y a un détail qui m'a fait sourire.
01:40Vous parlez de cette assistante fébrile qui dispose sur un coin de table le kit spécial président.
01:45C'est quoi le kit spécial président ?
01:47Je ne sais pas s'il est invariable ou si elle l'adapte aux circonstances.
01:51Mais ce jour-là, effectivement, elle avait disposé sur un coin de table des sneakers, des M&M's, une petite bouteille de coca light, de la laque et du gel hydroalcoolique.
02:04Et ce qui était assez rigolo, c'est qu'il arrivait, il n'y a pas touché.
02:07Oui, c'est parmi un coup de lac.
02:08Parce que quand je lis ça, je me dis...
02:10Non, par contre, nous, on n'avait pas le droit de le prendre en photo à l'arrivée.
02:13Donc, je ne sais pas si nous, on l'a vraiment vu arriver vers nous.
02:17Je ne sais pas si, du coup, il a eu une petite halte, en fait, avant pour la pose coiffage, maquillage.
02:24Mais la séance photo, elle était aussi très encadrée.
02:27Beaucoup plus, finalement, en fait, que l'interview où j'avais eu la liberté des questions.
02:33Le photographe Baptiste Jouraudou, qui signe les photos cette semaine, avait des consignes assez strictes.
02:38Pas de flash et à un certain endroit de l'ambassade pour des raisons de sécurité.
02:42Parce que dans le hall, qui nous plaisait bien, nous, il y avait un beau sapin de Noël.
02:45Il pouvait être aperçu de l'extérieur.
02:48Alors, on dit beaucoup de choses sur Donald Trump.
02:50Et on a vu à la fois cette fascination quand il était, par exemple, à Notre-Dame, assis au premier rang.
02:56Dès lors qu'il est arrivé, tout le monde a tourné la tête, l'a regardé.
03:00Il y avait ses sourires, ses échanges.
03:02On a même vu, on en a souri, des ministres qui essayaient d'attraper son regard.
03:06Quel homme, vous, vous avez eu en face de vous ?
03:09Plutôt calme.
03:11C'est vrai qu'il est souvent précédé de sa légende, Donald Trump.
03:14Moi, je ne savais pas trop à quoi m'attendre.
03:17Vous dites courtois, appliqué dans ses réponses, à l'opposé de sa tonitruante légende.
03:22Oui, c'est vrai.
03:24Plus sérieux qu'il ne fait, en fait.
03:25C'est vrai que quand on interview l'homme le plus puissant du monde, déjà, on essaie de ne pas y penser.
03:31C'est un peu tétanisant.
03:32Mais c'est vrai que je m'étais imaginé peut-être quelqu'un d'un peu plus dans le show, à l'américaine.
03:40Peut-être qu'il était fatigué aussi.
03:41Il est arrivé le matin même.
03:44Il avait enchaîné les rendez-vous bilatéraux.
03:46Cette venue à Paris, c'était quand même son grand retour sur la scène diplomatique.
03:52Et il était scruté.
03:54Je ne sais pas où il en était en termes aussi d'énergie.
03:57Mais oui, plutôt calme.
03:58Il ne m'a pas fait le serrage de main dont il est coutumier.
04:03Et Dieu merci.
04:04Plutôt, voilà, attentif dans cet exercice qui était quand même, encore une fois, assez resserré.
04:10Et puis, ce n'était pas non plus un entretien avec un grand fond géopolitique.
04:15Ce n'était pas l'enjeu pour nous.
04:17Donc, je l'ai trouvé, effectivement, raccord sur le fond de ce qu'il raconte,
04:22sur la ligne qu'il a toujours défendue, la lutte contre l'immigration et le désengagement des troupes américaines à l'international.
04:29Donc là, il n'a pas varié d'un iota.
04:30Mais c'est vrai que sur la forme, je l'ai trouvé plus apaisé.
04:33On le voit d'ailleurs dans cette interview qui sortira demain dans Paris Match.
04:37Il y a une photo, je vais la décrire.
04:39Il est assis devant des drapeaux américains et tient un exemplaire de Paris Match entre ses mains.
04:44L'exemplaire sur Notre-Dame rénovée, ça l'a amusé de feuilleter le journal ou c'est pour prendre la pause ?
04:51Non, non, en fait, on avait amené quelques exemplaires pour lui parce que, comme je vous disais,
04:55rien que depuis cet été, on lui a consacré deux couvertures à l'occasion de la tentative d'assassinat et de son élection.
05:02C'est quand même une grande histoire, Paris Match et Trump.
05:04Donc, on avait amené quelques exemplaires et il s'est arrêté dessus en disant
05:07« Ah, mais it's my wife », parce que c'était celle où on avait Mélania.
05:12Donc, il nous a demandé s'il pouvait les garder et il les est repartis avec sous le bras.
05:15Alors, au cours de cet entretien, vous avez bien sûr évoqué la réouverture de Notre-Dame,
05:19ce pourquoi il était là, finalement.
05:21Il voulait vraiment être présent pour cette réouverture ?
05:23Oui, ça, j'ai l'impression que ce n'était vraiment pas une posture.
05:26Il a été le premier chef d'État à appeler Emmanuel Macron le jour de l'incendie.
05:31À l'Élysée, on nous a dit aussi qu'il avait été parmi les premiers à être appelé pour cette invitation.
05:36Et lui, il nous disait qu'il ne s'imaginait pas ne pas être présent, en fait.
05:39Il y avait eu vraiment...
05:40Je crois que Notre-Dame, pour les Américains et pour Donald Trump,
05:43qui est un chrétien convaincu, c'est quelque chose de vraiment important.
05:47Et c'était effectivement...
05:49Donc, il y avait tout ce raoult diplomatique autour,
05:51mais je crois que sincèrement, ce jour-là où...
05:53D'ailleurs, il avait donné des conseils aux pompiers sur...
05:55Plus ou moins heureux, d'ailleurs, sur comment contenir l'incendie.
05:59Mais il y avait un attachement qui est sincère, en fait, à ce monument
06:04qui, pour lui, incarne la religion.
06:07Et également, je pense que c'était un moment pour revenir dans sa relation avec Emmanuel Macron.
06:15Alors, justement, il évoque sa relation avec la France, son amour pour la France.
06:19Ne tarie pas d'éloge pour Emmanuel Macron tout au long de cet entretien.
06:23On sait que leur relation n'a pas toujours été très simple.
06:24Il est vraiment sincère, là aussi, d'après vous ?
06:26Alors là, tout d'un coup, le politique revient.
06:29Moi, je l'ai trouvé extrêmement sincère sur la partie Notre-Dame également
06:31parce qu'il le rappelle aussi.
06:34Il a un background de...
06:37De bâtisseur.
06:37Voilà, il vient... C'est un homme qui a un mania de l'immobilier.
06:40Donc là, vraiment, il était aussi intarissable sur ce qu'il fallait faire,
06:44pas faire, sur les travaux de restauration.
06:45Et sur Emmanuel Macron, c'est fake ou... Enfin, faux ?
06:48Alors ça, moi, je ne suis pas dans la tête de Donald Trump.
06:52On verra aussi à l'usage,
06:56s'il continue effectivement à chanter ses louanges
06:59à partir de l'investiture du 20 janvier.
07:03Et là, il est venu comme invité.
07:05Je crois qu'il était, pour le coup, vraiment content d'être là.
07:08Il nous a répété que, quand même, la France était chouette,
07:11qu'on était un pays de gens élégants, cultivés.
07:14Cet entretien, il a eu lieu au milieu des discussions
07:19qui avaient lieu à l'Elysée entre Emmanuel Macron,
07:22le président Zelensky, le président ukrainien et donc Donald Trump.
07:25Je crois que vous l'avez vu entre deux échanges.
07:29Il dit que c'est sa priorité résoudre, alors non pas la guerre
07:31entre l'Ukraine et la Russie.
07:33Il dit le problème de l'Ukraine avec la Russie.
07:35C'est sa priorité sur la scène internationale.
07:37Oui, il appelle ça un problème.
07:39C'est quand même un gros problème.
07:40Non, mais il ne prononce pas le mot de guerre.
07:42Non, parce que, bon, déjà, il avait affirmé
07:45qu'il pourrait la résoudre dès avant son investiture.
07:49Donc, il lui reste quelques jours, semaines pour le faire.
07:52Donc, il me disait, j'ai déjà commencé,
07:54puisque j'ai rencontré Zelensky ce matin.
07:57Hier, Zelensky a communiqué un petit peu
07:59sur le contenu de leurs entretiens,
08:02où il disait qu'il en était ressorti plutôt mieux
08:05que ce qu'il avait craint.
08:06Après, Trump a toujours dit qu'il allait diminuer
08:10l'aide américaine à l'Ukraine.
08:12Et effectivement, c'est quand même un très bon moyen
08:14de tordre le bras de Zelensky,
08:16si on veut l'asseoir à la table de négociation.
08:18Ça veut dire quoi ?
08:19Qu'il va y avoir un marchandage ?
08:22Un marchandage ?
08:22Non, l'Ukraine ne va pas pouvoir fonctionner
08:26beaucoup plus sans l'aide américaine,
08:29même si l'aide européenne va tenter de compenser.
08:31Donc, on continue l'aide américaine
08:32si vous revenez à la table des négociations ?
08:35On va diminuer l'aide, donc de toute façon,
08:37vous n'allez pas avoir le choix de vous asseoir.
08:40Les débats autour de l'abandon des territoires du Donbass,
08:46ils ne sont pas récents, ils ne sont pas nouveaux.
08:47Et on savait très bien que c'était un des scénarios
08:49très plausibles, en fait, sur la table,
08:51avec le retour de Donald Trump.
08:53C'est ces questionnements qui vont être
08:55extrêmement douloureux pour les Ukrainiens
08:57autour des territoires récemment conquis par la Russie.
08:59Merci beaucoup, Manon Kerouil-Brunel, d'être venue.