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00:00Heureux Pinsoir.
00:0119h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Que veut Emmanuel Macron ?
00:06Il voudrait que tout se passe bien.
00:07Il voudrait un gouvernement d'intérêt général.
00:09Il voudrait que gauche et droite s'entendent.
00:12Il voudrait un Premier ministre, selon les dernières rumeurs,
00:15qui n'a rien à voir avec Sébastien Lecornu,
00:18avec François Bayrou, avec...
00:21Qu'est-ce qu'on a entendu d'autre ?
00:22Catherine Vautrin.
00:23Les derniers noms qui circulent sont des noms de gauche.
00:26Didier Migaud.
00:27Monsieur Le Drian,
00:29qui a une mission dernièrement avec le Liban,
00:32pourquoi pas, quelqu'un de gauche.
00:34On verra.
00:35Et en tout cas, les forces en présence sont sorties
00:38de l'Elysée, tout à l'heure, façon puzzle,
00:41détricotées.
00:42On a entendu tout à l'heure, en première heure,
00:44Marine Tondelier, Olivier Faure
00:47et Laurent Wauquiez.
00:49Je vous propose, pour la peine d'entendre,
00:51Sandrine Rousseau,
00:53qui, ce matin, sur Sud Radio,
00:56disait qu'Emmanuel Macron ne veut pas de cohabitation.
01:00Je pense qu'il faut toujours discuter,
01:02mais là, la méthode d'Emmanuel Macron n'a pas changé,
01:04il ne veut pas être en cohabitation.
01:06Discuter, sans compromis possible.
01:08Il y a un gouvernement, le gouvernement,
01:10dans notre Ve République,
01:11il est issu de la Force Arrivée en tête,
01:13c'est le nouveau Front Populaire.
01:14Et derrière, il y a des compromis au Parlement.
01:16Le Parlement, c'est le cœur battant de la démocratie.
01:19Et oui, on propose des textes issus d'une ligne politique,
01:22c'est fondamentalement le mandat qui nous a été donné
01:25au moment de notre élection.
01:26Et derrière, dans l'Assemblée Nationale,
01:28on respecte le vote de tous les Français,
01:30y compris ceux qui ne sont pas d'accord avec nous,
01:32en trouvant les compromis.
01:33Tandis que sur Europe 1 et sur CNews,
01:35M. Maillard disait tout le contraire à Sonia Mabrouk.
01:38Il nous faut trouver une majorité de non-censure.
01:41Il faut qu'on ait un gouvernement
01:43qui ne soit pas renversé au bout d'un mois, deux mois ou trois mois.
01:46Et un gouvernement qui soit capable de faire passer un budget
01:48dans le mois ou le mois et demi carré.
01:50Ça, on peut le comprendre, mais pourquoi exclure
01:51deux partis qui représentent, peu ou pro,
01:53la moitié voire même les deux tiers des Français ?
01:55Nous avons toujours dit, nous, à Renaissance,
01:57que nous ne travaillions ni avec le RN
01:59ni avec la France insoumise.
02:01Les deux ont d'ailleurs, je le note,
02:03censuré le gouvernement Barnier,
02:05sur des motifs assez différents.
02:07Dès le début, en disant que de toute façon,
02:09ils ne voulaient pas travailler,
02:11et LFI a dit que de toute façon,
02:12ils n'étaient pas intéressés à rentrer
02:14dans une sorte d'entente de non-censure.
02:17Quant au RN, on a vu ce qu'il a fait il y a quelques jours.
02:19Emmanuel Macron, qui en plus, aujourd'hui,
02:21a dit au chef de parti réuni à l'Elysée
02:23sa volonté, je cite,
02:25de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale
02:27d'ici la fin de son mandat en 2027.
02:30Voilà ce que rapporte son entourage.
02:32Gilles Boutin, avec cette situation,
02:34où est-ce qu'on va ?
02:36On ne va pas beaucoup bouger, en réalité,
02:38parce que l'état des forces est resté le même,
02:40dois-je le rappeler.
02:41Et tout le monde se livre une pantomime.
02:43C'est vraiment un bal des hypocrites.
02:45Comme en disait Henri Guaino à chaque fois
02:47quand il vient ici, il dit, c'est quoi ?
02:48C'est la parade des autruches.
02:50Ça fait beaucoup rire, Jean-Michel,
02:52mais pas ce soir.
02:54Le fait est que tout le monde promet
02:56une nouvelle méthode, alors que
02:58l'état des forces n'a pas changé.
03:00Vous avez l'EPS et d'autres
03:02qui disent qu'ils ne
03:04censureront pas tant qu'en face
03:06il n'y a pas de 49.3.
03:08Mais dois-je rappeler que Michel Barnier
03:10avait essayé d'agir
03:12et de faire passer un budget sans 49.3.
03:14Et qu'il avait en plus un budget...
03:16Oui, il avait essayé.
03:18Et pour être un gouvernement de droite,
03:20il avait défendu un budget qui avait
03:22de fortes allures de gauche, avec 20 milliards
03:24de prélèvements supplémentaires. Et pourtant, ça n'a pas
03:26empêché la gauche actuelle
03:28qui discute de voter la censure.
03:30Et en plus, on pourrait
03:32ajouter que désormais, ils se réjouissent
03:34que le RN
03:36soit éloigné. Apparemment,
03:38que le gouvernement ne soit
03:40plus dans la main du RN si
03:42une telle coalition
03:44de non-censure se dégage.
03:46Mais pardon, mais le RN
03:48a lutté contre à peu près les mêmes choses
03:50que la gauche dans le budget.
03:52Donc c'est en ce sens que je parle
03:54de balle des hypocrites.
03:56Je trouve que là, on est en train d'organiser
03:58une vraie folie.
04:00Échanger l'absence de censure
04:02contre l'absence de 49.3,
04:04c'est l'impuissance
04:06assurée.
04:08On désarme.
04:10On désarme le système.
04:12Dire que le gouvernement ne censurera pas, ça veut dire qu'on ne s'attaque pas au vrai problème.
04:14On ne s'attaque pas aux problèmes du budget
04:16et aux économies qu'il faut faire.
04:18On ne s'attaque pas à la question des retraites.
04:20On ne s'attaque pas à la loi immigration.
04:22On ne s'attaque pas à la proportionnelle.
04:24On ne s'attaque pas à l'aide médicale d'État.
04:26Donc en fait, on ne fait rien.
04:28Donc ça, c'est pour la censure.
04:30Et puis le 49.3, dire à l'avance
04:32qu'on n'utilisera pas le 49.3,
04:34c'est vraiment
04:36renoncer à un outil
04:38absolument essentiel de la Ve République.
04:40Alors évidemment, peut-être qu'on l'a un peu trop
04:42utilisé à une certaine époque,
04:44mais en fait, le 49.3, il est fait,
04:46il a été prévu par les rédacteurs de la Constitution
04:48pour sortir d'une impasse
04:50et d'une situation inextricable.
04:52Si on se prive de ça, en plus,
04:54honnêtement, je ne vois pas très bien ce qui va se passer.
04:56Oui, alors, on a en plus
04:58une instabilité économique.
05:00Alors, on a une lueur d'espoir,
05:02alors que demain, Michel Barnier doit présenter
05:04sa loi spéciale qui permet
05:06de faire tourner les institutions
05:08pendant qu'on se met d'accord sur un nouveau système.
05:10La Banque de France
05:12anticipe une stabilité
05:14du PIB au quatrième trimestre.
05:16Alors, voilà, peut-être
05:18quelque chose qui est assez inattendu.
05:20La Banque de France
05:22souligne aussi que cette croissance
05:24nulle traduit surtout
05:26le contre-coup de l'effet positif
05:28des Jeux Olympiques et Paralympiques
05:30sur la croissance de l'été. Monsieur l'économiste,
05:32j'ai deux économistes,
05:34à la fois Gilles et Jean-Michel,
05:36qui connaissent bien l'économie, ça veut dire quoi ?
05:38Ça veut dire qu'il n'y a pas que des mauvaises nouvelles,
05:40et que finalement,
05:42dans cet océan
05:44de mauvaises nouvelles, il peut y avoir
05:46quand même des effets
05:48satisfaisants,
05:50mais qui ne seront que passagers.
05:52Mais c'est un effet mécanique.
05:54Oui, c'est un effet mécanique.
05:56Alors qu'il manque toujours 30 milliards pour le budget.
05:58Oui, mais ça ne change pas l'équation générale.
06:00Rassurons nos éditeurs,
06:02ce n'est pas non plus
06:04un miracle.
06:06Il manque toujours 30 milliards.
06:08On ne se réjouit pas d'avoir une croissance à zéro.
06:10Mais l'équation politique,
06:12elle reste inextricable.
06:14Et ce qui est absolument incroyable,
06:16c'est que là, on est en train de s'acheminer petit à petit
06:18vers un gouvernement qui pourrait être
06:20dirigé par un Premier ministre
06:22soit de centre, soit de centre-gauche,
06:24alors que plus de
06:2670% des Français ont voté à droite.
06:28C'est un chapeau.
06:3011 millions d'électeurs,
06:32ça montre à quel point Emmanuel Macron est perdu.
06:34Pourquoi il va dans cette direction ?
06:36La logique voudrait qu'il renomme un Premier ministre
06:38plutôt représentatif de la droite,
06:40qu'il puisse faire un pont avec lequel
06:42il puisse avoir une sensibilité avec l'électorat.
06:44Non, mais en fait, il n'est pas perdu.
06:46Il est dans la main du PS parce qu'il voit bien
06:48qu'il ne peut pas y avoir
06:50une nouvelle censure.
06:52Et s'il devait y avoir une nouvelle censure,
06:54ce serait la censure de la dernière fois,
06:56c'est-à-dire le Nouveau Front Populaire,
06:58le Rassemblement National et les socialistes.
07:00Donc il est obligé de céder aux socialistes
07:02une question de survie politique pour lui.
07:04S'il y a une nouvelle censure,
07:06forcément que la question de son maintien à l'Elysée
07:08se posera et que la question de sa démission
07:10deviendra assez évidente.
07:12Alors qu'il a dit qu'il restait à l'Elysée
07:14jusqu'au terme de son mandat.
07:16Donc il est dans la main de ces 66 députés
07:18socialistes qui finalement
07:20hésitent un petit peu.
07:22D'un côté, ils sont assez effrayés
07:24de l'audace qu'ils ont pu avoir
07:26à voter la censure.
07:28Mais de l'autre côté, ils sont en permanence
07:30harcelés et injuriés par Jean-Luc Mélenchon.
07:32Donc ils ont vraiment le risque
07:34de perdre des deux côtés.