Tandis que les rebelles islamistes préparant leur prise formelle du pouvoir, l'armée israélienne "a détruit les principaux sites militaires en Syrie" en menant environ 250 frappes contre le pays depuis la prise de Damas par les rebelles et la chute du président Bachar al-Assad. Les Syriens en profitent pour libérer les prisonniers du régime politique dans la prison de Saydnaya.
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00:00Les premières images amateurs que je vous montrais dès hier avaient déjà de quoi glacer le sang.
00:04Vous voyez les drones occidentaux, les équipes de télé sont arrivées sur place.
00:08La voici donc à 30 km de Damas, cette immense prison, cet enfer où croupissaient les opposants
00:14ou simples présumés opposants au régime.
00:16Déjà à Souhalassa de Perre et jusqu'à la chute du FIS donc ce dimanche.
00:20Les chiffres sont affolants, vous en parlez.
00:23On parle de 30 000 personnes incarcérées ici depuis 2011.
00:266 000 seulement en sont sorties vivantes.
00:2930 000, 6 000. Si on ajoute les autres prisons du régime, on atteint,
00:33selon l'observatoire syrien des droits de l'homme, les 100 000 morts.
00:37Ici à Sadnaïa, les gens disparaissaient sans raison pour des années, voire des décennies.
00:41Aucune nouvelle donnée à leurs proches.
00:43C'est donc par milliers que les Syriens sont accourus.
00:45Hier et avant-hier, il y avait jusqu'à 7 km de bouchons autour de cette prison d'habitude inaccessible
00:50dans l'espoir de retrouver un proche, un ami, un voisin, un frère.
00:55J'avais l'habitude d'aller rendre visite à mon frère dans cette prison.
00:58La dernière fois, c'était en 2014, mais les gardiens m'ont dit que mon frère était mort et qu'il ne fallait pas revenir.
01:03Ils m'ont expliqué que mon frère était un terroriste et que c'est pour ça qu'ils l'ont tué.
01:07Mais je n'ai jamais cru les gardiens.
01:09Je suis venue aujourd'hui dans l'espoir de le retrouver et je vais continuer de le chercher.
01:14Le problème, c'est que même ceux qui arrivent à retrouver des prisonniers,
01:17ils sont parfois dans un état quasi végétatif.
01:20Après des années de torture, 40 ans pour certains, brisés, incapables de parler ou même de dire leur nom,
01:26privés de nourriture, de médicaments, d'air frais, tout simplement parce qu'il y a ces cellules.
01:30Déjà, ce sont les cellules régulières où ils s'entassaient par dizaines.
01:34Mais aussi, je vous le disais hier, les proches soupçonnaient de simples trous creusés dans le béton
01:39où on jetterait certains détenus, d'autres emmurés entre deux cloisons.
01:43Ceux qui ne retrouvaient pas leur famille ont voulu défoncer les murs à coups de masse,
01:48de barres en fer, de ce qu'ils trouvaient.
01:49On a fouillé les sous-sols dans l'espoir de trouver des cachots secrets,
01:52peut-être même un étage entier où il y aurait encore des prisonniers.
01:56Ça donnait des scènes qui évoquent plus un séisme qu'une sortie de prison.
02:00Mais il y a deux heures, là ce matin, les casques blancs,
02:02ces secouristes syriens qu'on voit là annoncent la fin des opérations de recherche dans la prison Sednaya.
02:07Pas de lieu secret ou caché d'y leur communiquer.
02:10C'était en fait l'espoir de ces milliers de familles, parfois des villages quasi entiers,
02:14qui avaient été arrêtés d'un coup tous ensemble.
02:16Malheureusement, beaucoup sont donc morts avant l'arrivée des libérataires.