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00:007h46, faut-il payer davantage les fonctionnaires pour préserver les services publics ?
00:05On vous pose la question, 04-76-46-45-45, t'es watch.
00:09En cette journée de grève, dans la fonction publique, vous devez peut-être garder vos enfants aujourd'hui
00:13ou les nourrir ce midi, faute de péril scolaire.
00:15Est-ce que vous comprenez ce mouvement à l'appel de plusieurs syndicats, et notamment de la FSU ?
00:19Son secrétaire en Isère est avec nous. Bonjour David Sujaubert.
00:22Bonjour.
00:23Merci d'être en studio ce matin avec nous.
00:25FSU, premier syndicat dans la fonction publique, notamment dans l'enseignement.
00:29C'est là, c'est votre domaine d'activité aussi, c'est là, dans l'enseignement,
00:33que la mobilisation est la plus forte aujourd'hui ?
00:35Oui, je suis co-secrétaire départementale de la FSU avec une collègue.
00:40Je représente une profession qui est féminisée à 85% dans le premier degré, par exemple.
00:45La fonction publique c'est de 60%, donc je représente aussi beaucoup de femmes.
00:49Deux enseignants et enseignantes sur trois en grève aujourd'hui dans le premier degré,
00:53c'est ça à peu près en Isère aussi ?
00:54Oui, c'est à peu près les remontées qu'on a en Isère.
00:56Je voulais aussi remercier les collègues qui se sont mis en grève puissamment,
01:00de manière à pouvoir exprimer ce qui ne fonctionne pas en ce moment pour les services publics.
01:04Exprimez quoi, justement ? Qu'est-ce que vous voulez dire,
01:06notamment au lendemain de la chute de ce gouvernement ?
01:08Est-ce que c'est pour envoyer un message au prochain gouvernement ?
01:12Écoutez, je pense qu'on est dans une société de plus en plus fracturée,
01:14ça s'est vérifié à plusieurs reprises dans les élections récentes.
01:22La société fracturée, en fait, elle a besoin de commun,
01:24elle a besoin de répartir les richesses,
01:27elle a besoin de s'occuper de ses citoyens,
01:30et c'est le service public qui permet ça.
01:32Est-ce qu'elle a besoin aussi de grève ?
01:34Ça rajoute de la tension.
01:35Est-ce que vous vous êtes posé la question de maintenir cette grève
01:38vu la situation politique et la chute du gouvernement ?
01:41En fait, on s'est posé la question de pourquoi on faisait grève.
01:43On ne fait jamais grève par plaisir.
01:45On pourra perdre une journée de salaire tous et toutes.
01:47On envisage de faire grève en fonction de l'évolution de la situation.
01:51La semaine prochaine aussi, il n'y a pas que dans le service public qu'il y a des grèves.
01:55Il y a les agriculteurs, il y a les taxis,
01:58il y a la fret SNCF qui commence une grève la semaine prochaine.
02:03Je crois que l'État de la France mérite que les salariés reprennent la main
02:09sur ce qu'on veut pour le pays.
02:11Ça fait 7 ans, peut-être même jusqu'à 10,
02:14si on compte les années Macron où il était ministre de l'économie,
02:17qu'on subit des choix politiques qui ne vont pas dans le bon sens.
02:20On arrive maintenant à examiner les conséquences de ce choix.
02:23On va aller détailler avec vous dans un instant.
02:25Vous avez parlé des différentes professions qui se mobilisent
02:27ou qui vont se mobiliser en décembre.
02:29On pense aussi à l'hôpital de Grenoble.
02:31Il y a une mobilisation qui est annoncée en fin de semaine.
02:33Et on en parle d'ailleurs au Standard de France Bleu.
02:35Je vous rappelle que vous pouvez bien sûr nous appeler pour réagir à cela.
02:38Michel nous appelle de Montbonneau.
02:40Bonjour Michel !
02:41Bonjour !
02:42Comme l'a dit fort justement Théo, vous, vous travaillez dans un hôpital.
02:45Non, moi je suis en retraite.
02:47Ah, vous avez travaillé dans un hôpital.
02:49J'ai travaillé 24 ans dans un hôpital en Dresse.
02:52Et là, aujourd'hui c'est pareil.
02:55Je suis allée récupérer mon petit garçon au Toulé.
02:59Parce qu'il n'y a pas cantine.
03:01Donc voilà, mais c'est un gros problème qui a existé depuis très longtemps.
03:07Et puis au niveau des salaires, c'est vraiment catastrophique.
03:11Vous vous êtes positionnée comment par rapport à cette grève ?
03:14Vous la comprenez ?
03:16Je la comprends, mais après c'est vrai que ça perturbe au niveau des familles.
03:22Heureusement que je suis là, mais il n'y a pas de cantine aujourd'hui pour mon petit garçon.
03:32Donc c'est un peu compliqué, mais je comprends, c'est tout à fait normal.
03:37Parce que là, c'est vraiment catastrophique.
03:41Les salaires sont bas, surtout les hôpitaux.
03:46Les hôpitaux, c'est très très dur.
03:52Et il y a une mobilisation qui est annoncée mardi prochain à l'hôpital de Grenoble.
03:57Merci beaucoup Michel.
03:59Merci, bonne journée à vous.
04:01Bonne journée à vous, merci de nous avoir appelés.
04:03Au niveau des salaires, c'est ce qui revient beaucoup dans les commentaires sur notre page Facebook.
04:07Oui, tout à fait, sur la page Facebook de France Bleu Isère, on a Mal qui nous parle du point d'indice
04:12qui est gelé depuis plusieurs années pour les fonctionnaires.
04:16Une soi-disant revalorisation en 2023 dérisoire qui ne compense pas l'inflation.
04:21Il faut un salaire décent pour les fonctionnaires.
04:24On a Marie aussi qui nous dit qu'il faut revaloriser surtout les catégories les plus basses,
04:30comme la C, ce serait légitime.
04:33Et Eliane qui nous parle, elle, de la reconnaissance au travail qui n'est pas assez présente pour les fonctionnaires.
04:38Notre invité ce matin, David Sujauberg, co-secrétaire départemental de la FSU en Isère,
04:43premier syndicat de la fonction publique.
04:45Alors, on parle ce matin beaucoup dans les commentaires des salaires des fonctionnaires.
04:48En même temps, on en parle aussi beaucoup des difficultés budgétaires de la France.
04:52Est-ce que vous pensez vraiment qu'il y a les moyens d'augmenter les professeurs, les fonctionnaires des hôpitaux, etc.?
04:58Alors, je partage le constat d'un problème de salaire.
05:01Les enseignants, par exemple, ont perdu 20% de pouvoir d'achat en 20 ans.
05:04Je partage les questions de postes aussi.
05:09On annonce le budget du précédent gouvernement du feu.
05:13Le gouvernement annonçait plus de 3000 suppressions de postes dans le premier degré.
05:17C'est autant de postes qui manqueront devant les classes.
05:20On est très mauvais quand on compare avec les moyennes européennes sur le nombre de postes.
05:25Tout le monde sait bien, y compris M. Sarkozy, qui ne connaît pas grand-chose à l'enseignement,
05:30qu'il y a moins d'élèves par classe, mais on travaille.
05:33Ce qui a fait polémique récemment pour une sortie sur l'éducation, Nicolas Sarkozy.
05:37Je vais juste rajouter un point concernant les problèmes budgétaires.
05:41Dans le même temps, depuis 10 ans, on est passé de 60 à 150 milliardaires en France.
05:46Leur richesse a augmenté de 500%.
05:50Il y a sûrement des moyens de trouver des financements pour l'intérêt général.
05:55Les milliardaires travaillent pour leur intérêt particulier.
05:59Nous, dans le service public, on travaille pour l'intérêt général.
06:02On est la richesse de ceux qui n'ont pas de richesse.
06:04Le service public est le patrimoine de ceux qui n'en ont pas.
06:07C'est ce qu'on entend régulièrement.
06:08On va aller au Standard de France Bleu Isère avec Odile.
06:11Bonjour Odile.
06:12Oui, bonjour.
06:13Odile Bourde, vous êtes responsable départementale de l'UNSA.
06:16Et vous êtes vous-même professeure des écoles.
06:18On a parlé de l'enseignement beaucoup.
06:20Quel message vous voulez envoyer aujourd'hui ?
06:23Je voudrais juste préciser que je suis secrétaire départementale du SNSA,
06:27Syndicat des enseignants UNSA de l'Isère, et non pas de l'UNSA Interprof.
06:33Quel message on veut envoyer ?
06:36On veut envoyer le message de stop aux fonctionnaires baschistes.
06:41On vient de parler de Sarkozy, mais il n'y a pas de plus malheureusement.
06:44Le comportement du gouvernement depuis Macron,
06:52on a cessé de montrer un désengagement vers les services publics.
06:56Nous, on veut défendre les services publics.
06:58On est là pour tous les Français.
07:01On est là pour les servir.
07:03D'où le terme de service public qui porte bien son nom.
07:06Et les mesures de dégradation, c'est depuis 2017.
07:12C'est ce message qu'on veut envoyer.
07:16Que l'opinion publique nous soutienne pour que nous les soutenions.
07:21Et que nous soyons là pour eux.
07:24On entend bien la colère effectivement.
07:26On va voir si elle est partagée avec un autre appel au standard.
07:28Oui, tout à fait. Yoël qui est avec nous, qui s'appelle Desroches de Condrieux.
07:31Bonjour Yoël.
07:32Bonjour.
07:33Justement, vous êtes aussi concerné puisque vous travaillez dans l'éducation nationale.
07:38Yoël ?
07:40Allo ?
07:41Oui, c'est bon, on vous entend.
07:42Donc oui, vous travaillez dans l'éducation nationale.
07:44Vous êtes à ESH, c'est ça ?
07:45C'est ça, oui.
07:46Du coup, moi je vous appelais parce que en tant qu'à ESH,
07:49là ça fait un an que je le suis.
07:52Je suis en contrat en 24 heures.
07:53Voilà, parce que je travaille en élémentaire.
07:55Donc je ne peux pas faire plus d'heures.
07:57Mais voilà, depuis un an au début, j'avais qu'une élève à suivre.
08:02Et là, ça s'accumule.
08:04Maintenant, j'en ai quatre à suivre dans deux écoles différentes.
08:07Donc voilà.
08:08Et vous êtes payé la même chose, Yoël ?
08:10Totalement la même chose.
08:12Un peu plus de 900 euros, un peu moins de 1000.
08:15Donc c'est ça.
08:17Ça manque d'AVSH, ça manque de personnel.
08:20On le constatait.
08:21Du coup, vous allez faire quoi vous aujourd'hui, Yoël ?
08:23Aujourd'hui, je me suis mis en grève.
08:25Même que je suis encore en CDD du coup.
08:27Mais je me suis mis en grève pour tout ce que je viens de dire.
08:33Et voilà.
08:34Et pour soutenir ces républiques comme la personne disait juste avant.
08:37Merci beaucoup Yoël d'être passé pour nous.
08:39La difficulté des AESH.
08:40On en parle effectivement souvent les assistants d'éducation pour les élèves en situation de handicap.
08:44Vous vouliez réagir à ça ?
08:45Oui, je voulais remercier Yoël de se mettre en grève alors qu'il a un salaire inférieur au SMIC.
08:49Puisqu'il est à temps partiel, qu'il ne l'a pas choisi.
08:51C'est un temps partiel imposé.
08:52La mission des AESH, c'est quand même la cheville ouvrière de l'inclusion des élèves en situation de handicap.
08:57Sans eux, on ne peut pas inclure les élèves.
09:00C'est des personnels qui sont très précaires, qui ne sont pas fonctionnaires.
09:04Ce sont aussi des personnels qui manquent dans les écoles.
09:10On a des dizaines et des dizaines d'écoles qui nous appellent dans l'année.
09:15En disant voilà j'ai besoin de 90 heures d'AESH dans mon école et j'en ai 45.
09:20L'inclusion c'est une belle idée.
09:24Probablement qu'il y a des belles idées qui sont affichées par les gouvernements successifs depuis très longtemps.
09:29Mais dans les faits, ça manque dans le service public.
09:32On le relève souvent effectivement sur France Bullisère, cette difficulté.
09:34Il y a un vrai ras-le-bol. Cette journée le montre aussi.
09:37Le ras-le-bol de cette journée, il est né quand même des déclarations de M.Casbarian, le ministre de la fonction publique.
09:43Qui pensait que pour améliorer, pour tenter de boucher une petite part du budget que M.Le Maire n'a pas su maîtriser.
09:51Il fallait punir les malades en les rémunérant moins.
09:55Et surtout en supprimant, en passant le nombre de jours de carence à 3.
09:59C'est-à-dire que Yoël qui vient d'appeler, ou mes collègues qui sont en classe,
10:06ils ne sont pas malades par plaisir.
10:08Ils tiennent jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'ils peuvent et après ils ne peuvent plus.
10:11Alors on peut se casser la jambe mais on peut aussi être confronté à des conditions de travail extrêmement compliquées.
10:15En Isère, on a la chance d'avoir un médecin de prévention pour 7000 enseignants dans le premier degré.
10:19Le nombre de médecins de prévention pour les enseignants, c'est 80 au niveau national.
10:27Merci beaucoup. On entend le ras-le-bol en cette journée de grève dans la fonction publique.
10:31David Sujaubert, merci secrétaire, co-secrétaire départementale de la FSU en Isère. Belle journée.