Les principaux syndicats maintiennent leur préavis de grève, ce jeudi, dans les écoles, les hôpitaux et les administrations après l'adoption d'une motion de censure contre le gouvernement à l'Assemblée nationale.
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00:00Actu locale, musique et bonne humeur.
00:03C'est donc une grande journée de grève qui s'annonce Sébastien, dans nos services publics.
00:07Celle-ci fera date.
00:08Au moins au vu du contexte, les agents de la fonction publique avaient prévu de débrayer
00:12dans les écoles, les administrations, les hôpitaux pour la défense des services publics
00:18et ils maintiennent cette journée d'action, même si le gouvernement a été renversé
00:21hier après la motion de censure votée à l'Assemblée nationale.
00:24Alors dans les écoles, dans les crèches, les hôpitaux ou à l'administration, avez-vous
00:28l'impression que nos services publics se dégradent ? Vous témoignez ce matin, je
00:32vous donne le numéro 0388 25 15 15.
00:35Et bonjour Laurent Festauer, secrétaire départemental du syndicat CGT.
00:39Dans le Barin, vous comptiez manifester notamment ce matin contre un budget, il n'y a pas de
00:45budget ce matin, il y a un gouvernement démissionnaire, comment est-ce que vous accueillez le départ
00:48de Michel Barnier de Matignon ?
00:50On ne va pas le regretter, clairement, parce qu'effectivement ce gouvernement ne regardait
00:56que du côté des économies à faire, sur les dépenses, mais pas sur les recettes.
01:02C'est-à-dire qu'on reprend les mêmes recettes que M. Macron utilise depuis 7 ans, c'est-à-dire
01:07qu'on fait des cadeaux fiscaux aux entrepreneurs, aux actionnaires et derrière on demande à
01:13la population, aux fonctionnaires de se serrer la ceinture.
01:15Voilà, donc on ne va pas regretter effectivement M. Barnier.
01:18Vous avez bien dormi cette nuit, comment ça promet selon vous des lendemains meilleurs
01:24ou pas forcément ?
01:25Je pense que cette motion de censure interroge quand même, c'est-à-dire que le macronisme
01:30arrive en bout de course, à bout de souffle, cette politique libérale qui ne se traduit
01:37pas que dans la fonction publique, parce qu'on a quand même aussi plus de 220 000 suppressions
01:42d'emplois dans l'industrie qui s'annoncent, donc on a une crise économique majeure qui
01:47nous arrive dessus et on ne remet pas en cause le logiciel qui nous a amené à cette crise.
01:53Donc le problème est plus grand que Michel Barnier, est-ce que comme d'autres responsables
01:58politiques, ces dernières heures vous appelez purement et simplement à la démission du
02:02chef de l'État ?
02:03La démission ça ne changera pas, si c'est pour continuer la même politique, il faut
02:07effectivement qu'on change de logiciel, qu'on applique, qu'on écoute les nouvelles élections,
02:13mais bien sûr, c'est ce qu'il va falloir, tant qu'on restera effectivement, on a quand
02:19même assisté aussi cette semaine à un jeu parlementaire pour empêcher toute remise
02:24en cause de la réforme des retraites, qui était quand même aussi un de nos marqueurs
02:28forts.
02:29On a là quand même un jeu parlementaire qui arrive en bout de course aussi.
02:33Au moins, sans ce budget, vous passez à côté d'un durcissement du régime d'indemnisation
02:39des arrêts maladie pour les fonctionnaires, c'était l'une de vos principales revendications,
02:44ça vous donne un bol d'air quand même ?
02:45Un bol d'air, on va attendre le nouveau gouvernement et dans quel sens il va repousser.
02:52Regardez les trois jours de carence au lieu d'un jour, ça s'est terminé pour le moment.
02:55C'est terminé, déjà on est quand même déjà en Alsace, en Alsace il n'y a pas
02:59de jour de carence pour le privé, donc on est déjà pénalisé en tant que fonctionnaire
03:06et là effectivement avec trois jours de carence pour chaque maladie, c'est quand même, vous
03:10prenez un fonctionnaire catégorisé qui est payé un SMIC plus 0,1, donc ça lui enlève
03:17entre 150 et 190 euros sur un SMIC, donc c'est pas rien.
03:22Ce qui explique aussi la mobilisation très forte des fonctionnaires parce que non seulement
03:27ça fait 20 ans que notre pouvoir d'achat diminue, mais maintenant en plus on veut nous
03:31amputer encore ce petit reste de nos salaires, donc là ça commence à bien faire.
03:37La revalorisation du point d'indice, vous la demandez depuis des années, vous espérez
03:40vraiment l'avoir ? On espère parce que pour l'instant les seules
03:44réponses qu'on a c'est de diviser, c'est des régimes de primes, c'est des régimes
03:49d'heures supplémentaires etc. qui ne répondent pas aux aspirations de la fonction publique.
03:53Laurent Festauer, secrétaire départemental de la CGT dans le Bas-Rhin, invité de France
03:58Bleue Alsace, on échange ensemble sur cette journée de grève dans la fonction publique,
04:02on veut vous entendre aussi si vous souhaitez nous faire part d'éventuelles dégradations
04:06des services publics, on pense aux écoles, aux hôpitaux, à l'administration, venez
04:09témoigner 03 88 25 15 15.
04:12De nombreux secteurs mobilisés, Laurent Festauer, pour une grande revendication commune, la
04:18sauvegarde de nos services publics, la situation est si difficile que ça chez nous en Alsace ?
04:22La situation est difficile bien sûr, même en Alsace, quand on voit le nombre de professeurs
04:27qui ne sont pas remplacés, le nombre de postes qui diminue, on a une attractivité qui est
04:33proche de zéro pour les métiers de la fonction publique, parce que même on n'arrive plus
04:37à recruter des professeurs, quand j'ai commencé comme professeur, il y avait entre
04:4210 et 15 candidats pour un poste, là maintenant on n'arrive même pas à compléter les postes
04:48ouverts au concours, donc c'est qu'il y a quand même quelque chose qui cloche.
04:52D'où cette mobilisation qui s'annonce très importante dans les écoles à Foumer, notamment
04:58un enseignant sur deux au moins, qu'est-ce que vous avez comme souci ?
05:01A la fois c'est la question des salaires, mais c'est aussi de l'accumulation, ça fait
05:04depuis 7 ans qu'on nous accumule des réformes, où chaque ministre, on est au cinquième
05:09là, donc quand même déjà, qui nous pond une nouvelle réforme, on n'a même pas terminé
05:16la précédente, qu'on nous en annonce une autre, les professeurs sont obligés de revoir
05:21leurs cours, de revoir leur manière de faire à chaque nouvelle réforme, et il n'y a aucun
05:26bilan qui est tiré, il n'y a rien qui est fait, et bien sûr effectivement ça démoralise,
05:30et là ça explique aussi cette colère, parce qu'une fois de plus, on s'en prend aux fonctionnaires,
05:36qu'on rend responsable de la situation, alors que c'est le gouvernement qui nous enlève
05:40nos moyens, c'est le gouvernement effectivement qui, on nous nomme M.Casparian comme ministre
05:45alors que son objectif c'est de dégraisser la fonction publique, voilà donc c'est que
05:49du mépris.
05:50Les mêmes problèmes partout, dans les crèches, dans les cantines, les hôpitaux, administration,
05:53service des impôts, ça c'est le même combat ?
05:55Le même combat, parce que déjà effectivement il y a le mépris, parce qu'on se dit qu'on
05:59est une variable d'ajustement, on peut supprimer des fonctionnaires sangres, et on laisse faire
06:04les autres le boulot, et derrière effectivement pas de considération salariale, pas de considération
06:10de la part de nos hiérarchies, on est une variable d'ajustement, et ça commence à
06:14bien faire.
06:15Vous attendez du monde pour soutenir nos services publics, aujourd'hui dans les rues de Strasbourg,
06:20dans les rues de Mulhouse, vous organisez une manifestation à 14h, dans les deux cas,
06:26vous attendez du monde dans les rues ?
06:27Oui, je pense qu'il y aura beaucoup de monde, on a effectivement les retours des écoles
06:31primaires, où on a les deux tiers des enseignants qui seront en grève, on a pas mal d'écoles
06:35qui sont fermées, je pense qu'il y aura beaucoup de monde dans la manifestation.
06:37Parce que ça avait un peu fait plouf quand même en mars dernier, 6,4% de grévistes
06:42seulement, vous espérez vraiment mieux faire là aujourd'hui, au vu du contexte aussi ?
06:45Au vu du contexte, on veut aussi, c'est pas simplement le budget, il tombe à l'eau,
06:51mais on veut aussi donner un signal très fort au prochain gouvernement, pour qu'il regarde
06:55dans une autre direction que les économies sur la fonction publique.
06:58C'est-à-dire, le cas Michel Barnier, c'est un cas d'école ? C'est un mauvais jeu de
07:01mot pour aujourd'hui ?
07:02Oui, c'est un cas d'école, parce qu'effectivement, on continue la même politique, on joue au
07:08bon taux, on n'a pas les mêmes, on prend la droite et la Macronie, on essaie de faire
07:13une nouvelle alliance pour continuer la même politique, tant qu'on ne regardera pas d'un
07:17autre côté pour financer la sécurité sociale aussi, parce que c'est ça le principe du
07:23budget, c'est le budget de la sécurité sociale, si on n'augmente pas les recettes,
07:27en taxant le capital, en taxant les actionnaires, non seulement nos entreprises vont toujours
07:32continuer à partir à l'étranger, M. Tavares en est un exemple, sur Stéphane Lentis, le
07:39cost killer, on a les délocalisations qui continuent, la nouvelle Citroën sera fabriquée
07:45au Maroc, et on ferme les emplois en France, donc la question se pose, est-ce qu'on continue
07:51avec ce système-là, ou est-ce qu'on se met ensemble et on réfléchit peut-être
07:56à une autre solution ?
07:57Et les sujets restent nombreux, Laurent Festauer, merci beaucoup, secrétaire départemental
08:01du syndicat CGT, dans le Bas-Rhin, vous organisez cette grande journée de grève, pour aujourd'hui,
08:07cette grande journée de mobilisation également, manifestation à Strasbourg, à Mulhouse,
08:11à 14h dans les deux cas, au départ de la Place de la Bourse, merci à vous Laurent
08:14Festauer.
08:15Merci.