Candidat à sa réélection en tant que Président de la FFF, Philippe Diallo a fait part de son programme dans l'After Foot. Deschamps, Mbappé, Zidane, les Bleus, la Coupe de France, le foot amateur, le président sortant a abordé tous les sujets au micro de l'After Foot. (Entretien intégral)
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00:00Vous êtes évidemment le deuxième candidat et le président en exercice, puisque vous êtes président de la Fed depuis le 11 janvier 2023.
00:10Ancien DG de l'UCPF, hein, bien sûr, également. Et donc candidat... Finalement, c'est pas une réélection, c'est une élection.
00:17Ce serait une élection pour vous. — Bah j'ai déjà été élu en juin 2023 par l'Assemblée fédérale. Mais là, c'est une élection, je dirais,
00:28grandeur nature, parce que pour la première fois, on va appliquer les nouveaux statuts, avec notamment la présence des 12 500 clubs amateurs
00:38qui vont voter pour la première fois pour la présidence de la Fédération. Donc ça donne un élément de légitimité démocratique
00:45beaucoup plus important. — On parlait hier, justement, de ce nouveau vote. Et on parlait de la répartition.
00:55Les clubs amateurs pèsent 33 %, les pros pèsent toujours très lourd. Est-ce que vous êtes satisfait de cette répartition ?
01:03Ou est-ce que vous estimez, comme on le disait hier dans l'after en débattant, qu'on aurait bien aimé que les amateurs,
01:08à la Fédération en tout cas, aient la majorité ? — Bon, d'abord, il faut voir que c'est la première fois que les clubs amateurs vont voter.
01:20Donc c'est déjà en soi un progrès démocratique par rapport au passé. Ensuite, les clubs amateurs plus leurs représentants,
01:29c'est-à-dire les ligues et les districts, ça représente quand même 67 % des voix. Et puis enfin, dernier élément,
01:37c'est que ces équilibres entre les professionnels, les ligues, les districts, les amateurs, c'est le fruit des discussions
01:45et des équilibres qu'ont... — Aïe. — ...pour l'amateur. Et ils ont eu terminé de trouver ces équilibres.
01:54Moi, je les ai présentés à l'Assemblée des races. Elle les a adoptés. À près de 85 %, on considère que tout le monde est aujourd'hui
02:03satisfait des équilibres de répartition des voix qui ont été trouvés. — Petit point technique, Philippe Diallo.
02:09— Il faut faire comme... Quel joueur je pourrais prendre ? Tu sais, un mec un peu statique qui bouge pas trop sur le terrain.
02:16— Ouais, faut pas qu'il bouge. — Voilà. Faut pas bouger, parce que sinon, on risque de vous perdre. — D'accord. Pardon.
02:22— Faut faire comme si vous faisiez Mbappé qui défend pas. — Excusez-moi, c'est jamais ça, comme vous l'avez dit par téléphone.
02:27— Vous faites comme Deschamps pendant 12 ans. Vous bougez pas. — Bon. Monsieur Diallo, donc vous voulez dire que je vais gagner, alors,
02:38une Coupe du monde ? — Peut-être. Monsieur Diallo, mine de rien, on aurait peut-être dû commencer presque par le début, parce que
02:45Gilles Béard disait que c'est comme une élection, là, la première. Quand vous êtes arrivé à la tête de la FED, c'était dans des
02:54circonstances particulières, parce que Noël Legret s'était fait sortir. À ce moment-là, vous disiez « Président a priori non »,
03:02alors que nous, on pensait qu'une fois qu'on y est, on a quand même envie de continuer. C'est un petit peu ce qui est en train d'arriver.
03:08Et puis on s'était dit, après tout, vous étiez dans l'équipe Legret. Logiquement, l'ancien président allait vous soutenir. Eh bien non,
03:15l'ancien président, il soutient votre concurrent. Comment un peu démêler les fils de cette histoire ? — C'est vrai que c'est un paradoxe,
03:24puisqu'il y a quatre ans, Noël Legret était venu me chercher. Au fil des années, il m'a promu, puisque je suis rentré trésorier,
03:32je suis devenu vice-président. Et puis aujourd'hui, il a choisi de soutenir un autre candidat. C'est un paradoxe, mais c'est plutôt à lui
03:41qu'il faut demander pourquoi il a décidé de « changer » le soutien qu'il m'apportait, et à une partie de son équipe d'ailleurs,
03:49puisque autour de moi, Marc Keller, Jean-Michel Aulas notamment, sont des gens qui étaient dans l'équipe Legret à l'époque
03:58et avec lesquels, je crois, il a collaboré de très bonne manière. — Il vous a même égratigné récemment. Et en gros, il a dit que vous aviez gagné
04:04dans un concours de circonstances. C'est pas très sympa ? — C'est pas très sympa, mais je veux dire, je m'en offusque pas, parce que ce qui est vrai,
04:12c'est que moi, je suis rentré dans cette équipe en 2021, à ses côtés, et qu'il y a eu effectivement un certain nombre de circonstances
04:23qui m'ont amené jusque à la présidence. Donc je ne le renie pas, parce que c'est factuel. Maintenant, vous savez, la vie, elle est faite
04:32de circonstances. Le tout est de bien les utiliser positivement. C'est ce que j'ai essayé de faire depuis 2 ans, en utilisant ce jeu de circonstances
04:41pour continuer à essayer de faire grandir la fédération. — Alors forcément, les questions qu'on va vous poser sont un petit peu les mêmes
04:47qu'on a posées et à Pierre-Sançonneuf lundi et à Djamel Sandjac hier. Sandjac, qui d'ailleurs soutient Pierre-Sançonneuf. C'est en gros
04:55qu'est-ce que vous proposez quand vous serez à la tête de la FED ? On avait listé une série de problèmes. On a beaucoup parlé notamment de la violence
05:03dans le foot amateur, qui est un vrai souci que la FED a pas mal de mal à régler. Vous, comment vous êtes alerté par tout ce qui se passe
05:12sur le terrain ? Comment vous comptez prendre ce dossier et le régler ? — Je pense que vous avez raison, c'est un vrai souci. Moi, partout où je me déplace,
05:25dans les clubs, partout, c'est un problème qui remonte, celui des incivilités, des agressions verbales, des agressions physiques sur nos arbitres,
05:34avec les dirigeants, souvent d'ailleurs à l'initiative de petits groupes qui viennent ou de parents qui oublient qu'ils sont des adultes et qui viennent
05:45autour de nos terrains polluer l'atmosphère. Depuis longtemps, je dirais qu'il y a une action qui est menée par nos clubs et par la fédération,
05:53une action d'éducation, de formation, forcée de constater que ça ne suffit pas. Il y a des sanctions qui sont prises par nos ligues aussi régionales,
06:05forcée de constater que ça ne suffit pas. Et moi, je pense qu'aujourd'hui, il faut essayer en cette matière, qui est une manière difficile
06:13puisqu'elle concerne le football, mais plus généralement notre société, il faut essayer de trouver des pistes nouvelles et de tenter des expériences nouvelles
06:22pour ramener un climat beaucoup plus apaisé autour de nos terrains. Et donc, moi, je pense qu'il faut appuyer sur un certain nombre de leviers.
06:31D'abord, il faut former nos arbitres, nos dirigeants, nos éducateurs, peut-être à la gestion de conflits. Je pense qu'il faut les former en la matière
06:41pour qu'ils aient les meilleures réactions possibles face aux situations auxquelles ils sont confrontés. Je pense aussi qu'il faut généraliser
06:50un certain nombre d'expériences qui sont aujourd'hui tentées dans certains districts. Je pense à la Loire, je pense au Grand Vaucluse,
06:57qui ont décidé de doter nos arbitres d'une caméra GoPro pour faire en sorte que cette caméra que les arbitres portent sur eux soit un élément de dissuasion,
07:10voire de preuve à travers les images lorsqu'il y a des agressions ou des intimidations. Ces deux districts ont mis ça en place et obtiennent
07:22un certain nombre de résultats. Et si je suis élu, mon job sera d'aller voir la Commission nationale informatique et libertés pour donner un cadre national
07:30pour l'utilisation de ces images.
07:33Ça veut dire que vous seriez prêt à équiper massivement les arbitres amateurs de caméras GoPro ?
07:41Oui, au niveau des districts. En tout cas, sur une sélection de matchs, on peut penser que, comme ça se fait d'ailleurs chez les pros, on identifie les matchs à risque.
07:52Et donc ça donne lieu à des mesures particulières pour l'organisation des matchs. Je pense qu'au niveau de notre football amateur, on peut aussi identifier
08:00au niveau d'un district un match qui présente des caractéristiques de risque. Et à ce titre-là, d'équiper les arbitres de ces caméras pour apporter un élément supplémentaire
08:13de protection pour nos arbitres. Et pour ça, j'ai besoin d'avoir un cadre national qui permette de savoir comment on utilise, où est-ce qu'on peut filmer,
08:21comment on stocke les images. Enfin, tous les éléments qui doivent respecter évidemment la vie privée de chacun.
08:28Donc ça, je pense que c'est une piste qui pourrait être généralisée. Je pense aussi que la technologie aujourd'hui nous offre des possibilités pour mettre par exemple
08:37sur nos terrains amateurs, et ça existe déjà en partie, des caméras. Parce que ces caméras, elles peuvent là aussi avoir un rôle dissuasif, mais aussi un rôle d'identification,
08:48de preuve, par rapport aux violences qui pourraient s'y commettre. Et puis je vais enfin, là aussi, en m'inspirant de ce qui se passe dans le monde pro,
08:57pourquoi ne pas imaginer des interdictions de stade ? Parce que moi, j'ai des gens qui sont autour des stades, par exemple des parents, qui ne sont pas licenciés
09:05de la Fédération Française de Football. Donc j'ai pas de pouvoir sur eux. Parce qu'ils sont pas licenciés, donc ils sont pas, entre guillemets,
09:13sous ma responsabilité directe. Par contre, j'ai mis en place une plateforme à la Fédération qui s'appelle jalerte.fr, et tous ceux qui sont témoins ou victimes
09:23d'une agression, tous ces gens-là, ils peuvent saisir cette plateforme pour pouvoir enclencher un mécanisme de prise de décision compte tenu des situations
09:33auxquelles ils sont confrontés. Et moi, je dis que de ce point de vue-là, et bien en se rapprochant des préfectures, en se rapprochant de la justice,
09:42on peut faire en sorte qu'un certain nombre d'individus qui auraient eu des comportements violents se trouvent interdits de stade, et que pendant les matchs,
09:49ils aillent pointer au commissariat pour qu'on soit bien sûr qu'ils soient pas là. Voilà un palette de dispositifs qui permet, à mon sens, de pouvoir faire en sorte
09:58que nos terrains véritablement essaient des pistes nouvelles pour lutter contre le fléau de la violence et des incivilités autour de nos terrains amateurs.
10:09— On ouvre le dossier Coupe de France. — Juste un mot. Un mot important, parce que là, Philippe Diallo nous a sorti des mesures énormes.
10:17Et on va parler financement un peu, peut-être, parce qu'en fait, le foot amateur se plaint depuis des années de ne pas avoir suffisamment de moyens.
10:23Et là, vous parlez de mesures importantes, énormes, des caméras sur les stades, des GoPros. Et comment vous allez financer ça, sachant que déjà,
10:32le foot amateur... Et d'ailleurs, Pierre Samsonov se fait le défenseur de ce foot-là. Jean-Michel Sandjacq nous en a parlé hier.
10:39Il représente quand même la Ligue, une grosse Ligue, évidemment, en France. Comment vous faites ? Et quels moyens vous mettez ?
10:44Parce que ça, ce sont des nouvelles dépenses, avant même de parler de celles que réclament déjà pour leur fonctionnement quotidien les clubs amateurs.
10:54— Parce que depuis 2 ans, je pense qu'avec l'équipe que j'ai eu l'honneur de diriger, on a restauré l'image de la fédération.
11:04Et on a surtout renforcé son modèle économique. En restaurant l'image, on a convaincu tous nos partenaires de ressigner des contrats avec la fédération
11:15et faire en sorte que ces contrats soient revus à la hausse. Et puis j'ai lancé la négociation du renouvellement du contrat avec notre équipe mentée Nike.
11:24Et le succès de cette renégociation m'amène à pouvoir indiquer que dans le cadre du prochain mandat, à terme, nous aurons la possibilité
11:38de monter les aides du football amateur, qui sont aujourd'hui environ d'une centaine de millions, à près de 150 millions d'euros.
11:45C'est une progression inédite et historique dans l'histoire du football français pour consacrer au football amateur.
11:53Et donc quand je parle des projets que j'évoque, c'est parce que nous nous sommes donnés les moyens de notre ambition.
12:00Vous parliez du contrat Nike. Est-ce qu'on peut connaître le montant exact annuel et la part de cash et de matériel ?
12:12Je ne peux pas vous la donner précisément parce que par contrat, nous sommes tenus à une confidentialité avec notre partenaire.
12:20On parle de plus de 100 millions par an ?
12:22Vous êtes dans la vérité.
12:25Et alors quelle est la part de dotation en matériel et d'argent cash ?
12:31Elle est en très forte progression et quand je donne, vous voyez les chiffres, le précédent contrat était d'une cinquantaine de millions.
12:38Aujourd'hui, on a fait plus que doubler le montant actuel, notamment en cash.
12:45Vous êtes tenu à une clause de confidentialité, donc je ne vais pas assister trop.
12:50Je dis simplement que ces éléments-là, et c'est pour ça que je dis que la perspective que nous avons, c'est celle d'une visibilité à dix ans,
13:01puisque le contrat qui a été signé fait 2026-2034, donc ça nous donne une dizaine d'années de visibilité,
13:08et une dizaine d'années où la fédération va avoir des revenus qu'elle n'a jamais eus et que nous allons consacrer au football amateur.
13:17Alors, pour que l'argent rentre dans les caisses de la FED, c'est toujours mieux quand l'équipe de France A, qui est la vitrine, se comporte bien, gagne des matchs.
13:26En termes de résultats, je pense connaître votre réponse, vous allez nous dire que tout va bien et c'est difficilement contestable.
13:34En revanche, force est de constater quand même, et c'est là où lors de vos dernières sorties, j'ai eu du mal à comprendre votre discours,
13:43qui raisonnait un peu comme « tout va bien madame la marquise », ce n'est pas grave qu'il y ait moins de 5 millions de gens devant la télé,
13:50ce n'est pas grave si Deschamps dit « vous pouvez zapper si ça ne vous plaît pas ».
13:55J'aimerais bien qu'on fasse un petit « reset » là-dessus pour être bien sûr d'avoir compris ce que vous avez dit,
13:59parce qu'il y a quand même, ça aussi c'est indéniable, moins de gens devant la télé,
14:04et je ne suis pas sûr que ce soit bien pour l'équipe de France et bien pour l'image de la FED qu'un sélectionneur dit « si vous n'êtes pas content, en gros c'est pareil ».
14:11Donc j'aimerais bien savoir si un patron de FED peut accepter ça ou a quand même son mot à dire là-dessus.
14:18D'abord, vous avez raison, l'équipe de France c'est la vitrine du football français,
14:23donc quand elle marche bien, c'est évidemment profitable pour le football français.
14:27Il se trouve que maintenant, depuis plus d'une dizaine d'années, notre équipe marche bien, engrangeant les résultats de hautes performances.
14:36Une vainqueur de coupe du monde, finaliste de l'euro, demi-finaliste encore en 2024,
14:42donc des résultats qui nous font quand même, de l'équipe de France, la deuxième nation classée au classement de la FIFA,
14:49et à un but près, celui de l'Argentine contre le Pérou, nous aurions pu terminer l'année 2024, premier au classement de la FIFA.
14:57Ensuite, je ne suis pas sourd, j'entends que certains considèrent que le style de jeu de l'équipe de France ne les satisfait pas,
15:06qu'à l'euro, nous n'avons pas marqué tous les buts que nous aurions espéré pouvoir marquer.
15:12C'est clair, et donc je ne vais pas dénier ces éléments-là.
15:17Par contre, par exemple, sur notre dernier match en Italie, j'ai trouvé un beau visage de l'équipe de France,
15:22une équipe qui a bien joué, et surtout une équipe qui est en train de se renouveler,
15:26parce que dans cette équipe-là, vous avez des Manu Coné, vous avez des Michael Olyseé,
15:30vous avez des Loïc Baddé qui viennent dans cette équipe.
15:33– Pardon Philippe, elles se renouvellent parce qu'on a des grands stars qui ne veulent plus venir, ou qui se sont fâchés.
15:36Benzema fâché, Griezmann fâché, Mbappé aujourd'hui, c'est flou.
15:41– Oui, mais pas simplement, parce que ce que vous dites, ce n'est pas simplement ça,
15:46parce qu'aujourd'hui, dans notre équipe, il ne nous reste plus que deux champions du monde de 2018.
15:51Donc, depuis 2018, l'équipe de France, elle a eu des très belles performances,
15:56donc ça veut dire surtout que notre football français a continué à former des joueurs de très haut niveau,
16:02et qu'une des forces de Didier Deschamps, c'est d'avoir quand même réussi, au fil des saisons,
16:07à les intégrer dans notre équipe A, sans qu'elle en soit perturbée outre mesure dans ses résultats.
16:14– Juste, prenons des cas récents quand même, prenons les cas de Griezmann et Mbappé,
16:19parce que tout de même, ils sont assez emblématiques de ce qu'on voit du fonctionnement de Didier Deschamps.
16:24Est-ce que vous avez eu l'occasion de discuter avec Didier Deschamps de ces deux cas ?
16:28Peut-être avec les joueurs, d'ailleurs aussi, après tout, vous êtes Président de la FED,
16:30vous pouvez les appeler pour avoir des explications sur les coulisses de la décision de Griezmann d'arrêter,
16:35sur ce qui se passe avec Kyan Mbappé, parce que très franchement, de notre œil extérieur,
16:40on identifie un problème de management, de communication, puisque Didier Deschamps ne veut rien dire
16:45sur ce qui se passe avec Mbappé, et c'est pénalisant pour l'équipe de France,
16:49on le voit clairement aujourd'hui dans les matchs.
16:52– Ben pénalisant, comme je viens de le dire, c'est pénalisant certainement parce que Kyan Mbappé,
16:58un des plus grands joueurs de la planète, qui connaît actuellement un coup de mou,
17:04voilà, je pense que tout le monde peut le constater,
17:07par rapport aux performances qu'il a pu faire depuis le début de sa carrière,
17:10pour la première fois, il a un niveau de performance qui est moindre,
17:16et ça pèse sur l'équipe de France, parce que je continue à penser que si Kyan Mbappé
17:20avait été au niveau de performance qu'il a habituellement depuis le début de sa carrière,
17:25nous aurions peut-être gagné l'euro en Allemagne, ce n'est pas le cas,
17:30il est en plus grande aujourd'hui, dans une période un peu mou de sa carrière,
17:35– Vous avez discuté avec lui ?
17:37– Vous savez, j'ai passé une bonne partie de mon euro avec l'équipe de France.
17:40– Non mais là, ces dernières semaines, je veux dire, quand il prendra bien…
17:43– Je n'ai pas discuté avec lui directement ces dernières semaines,
17:47parce qu'il y a eu beaucoup d'échanges entre lui et Didier Deschamps,
17:52qui s'est d'ailleurs rendu à Madrid pour le rencontrer,
17:55et donc à ce titre-là, j'ai été tenu évidemment au courant de l'ensemble de leurs échanges,
18:00et des décisions qui appartiennent à Didier Deschamps,
18:03de sélectionner à tel ou tel moment un joueur,
18:06parce qu'il pense, pour lui comme pour le groupe, que c'est mieux.
18:10Et donc moi, mon seul souci aujourd'hui, c'est que Kylian Mbappé
18:14redevienne le joueur susceptible de gagner un ballon d'or,
18:18et qu'il soit avec nous en mars, à son meilleur niveau,
18:20parce qu'avec lui, l'équipe de France, évidemment, ira mieux.
18:23– Noël Legrède vous a quand même laissé un petit cadeau quand même,
18:25parce que le contrat signé jusqu'en 2026, juste avant de partir,
18:29voilà, vous retrouvez, alors je ne dis pas que c'est un fardeau à gérer,
18:33mais enfin bon, c'est assez illogique.
18:35– Il a été signé dans des conditions anormales ce contrat,
18:36sans que le Comex soit au courant, validé immédiatement comme ça,
18:41de toute façon les conditions étaient anormales, n'est-ce pas ?
18:45– Monsieur Riolo, vous avez dit beaucoup de choses,
18:48moi en tout cas, je constate que j'ai hérité, comme vous dites,
18:53de ce contrat de 4 ans, mais j'ai envie de dire, depuis que je suis là,
18:58j'ai eu une relation étroite, je pense, qui s'est nouée avec Didier Deschamps,
19:04qui, on le sait, a décidé de faire tourner son groupe,
19:09préparer en fait la prochaine échéance,
19:10qui est la coupe de la qualification et la coupe du monde 2026,
19:14donc ça nécessite un moment, peut-être des moments de flottement,
19:17parce que changer son groupe, intégrer de nouveaux joueurs,
19:20ça demande des ajustements,
19:22c'est ce qu'on est en train de faire au moment de la Ligue des Nations,
19:24mais moi je suis très confiant,
19:26parce que nos joueurs sont de grande qualité quand même,
19:29et que si, encore une fois, Kylian revient à son meilleur niveau en mars,
19:34vous verrez, notre équipe de France,
19:36elle sera au rendez-vous de ces grandes compétitions
19:40que sont les qualifications de la coupe du monde,
19:42et surtout la phase finale.
19:43– Philippe Diallo, il y a quand même un truc dingue…
19:45– Au moment où Kylian Mbappé vient de rater un pénalty,
19:49avec le Real malheureusement…
19:50– La même frappe quasiment que le dernier.
19:54– Un mot sur l'occasion historique que vous auriez pu incarner,
19:57qui aurait pu être la vôtre,
19:58qui aurait pu être celle que tout le monde souhaite,
20:00et on nous dit qu'à la FED, bizarrement,
20:03peut-être parce que Didier Deschamps a de très forts soutiens,
20:06ou a eu de très forts soutiens,
20:07cette possibilité n'existe plus,
20:10c'est d'arriver avec un Zinedine Zidane, sélectionneur de l'équipe de France.
20:13Vous, vous auriez eu la possibilité d'être celui
20:16qui fait revenir l'idole de tout un peuple,
20:19celui que tout le monde souhaite voir à la lune.
20:20– Celui que tout le monde veut.
20:21– Tout le monde veut, globalement,
20:22effectivement on parle des licenciés,
20:24si on faisait un sondage parmi les 2 200 000 licenciés,
20:27je peux vous garantir que Zidane écraserait Deschamps.
20:30Bon, bref, est-ce que vous ne regrettez pas, vous,
20:33de ne pas avoir incarné ce virage-là ?
20:35Parce qu'inévitablement, l'histoire de Deschamps,
20:38c'est une histoire qui va moins bien se passer maintenant,
20:41qu'elle ne s'est passée précédemment.
20:43C'est le sens de l'histoire, il a été très bon, il a gagné,
20:46il va y avoir une usure.
20:47Vous auriez pu incarner un changement radical,
20:49avec une personnalité incroyable qu'est Zidane,
20:52et vous ne l'avez pas fait.
20:55– Je ne l'ai pas fait parce que vous l'avez rappelé vous-même,
20:58moi je suis arrivé en janvier 23 avec un Didier Deschamps
21:02qui venait de renouveler son contrat pour 4 ans, jusqu'en 2026.
21:05– On a vu des contrats parfois remplis.
21:07– Et donc je respecte ce contrat parce qu'entretemps,
21:11il a rempli les objectifs qui lui avaient été désignés par la Fédération.
21:14– Parce que ça coûte très cher de casser le contrat, peut-être aussi ?
21:17– Oui, ça coûte très cher également, mais c'est évidemment un aspect.
21:23Mais le premier aspect, c'est quand même que Didier Deschamps,
21:27je lui avais demandé d'être en demi-finale de l'Euro.
21:28– Mais c'est ça le problème, est-ce qu'il ne peut pas y avoir
21:30des objectifs idéaux autres que d'être demi-finaliste ?
21:34Est-ce qu'il ne peut pas y avoir quelque chose qui parle de jeu,
21:37qui fasse rêver les Français ?
21:38Parce qu'il sera demi-finaliste avec le réservoir qu'il a.
21:41– Mais vous savez les Français, on a tous envie de rêver,
21:46d'avoir des émotions en regardant des matchs.
21:49Souvenez-vous en 2022 de cette finale incroyable de finale de Coupe du Monde,
21:54c'était bien Didier Deschamps le sélectionneur,
21:56c'est bien ce match-là par exemple qui a fait rêver le monde entier.
22:01– Mais ça a 6 ans Philippe Diallo.
22:02– Et qui a fait peut-être de cette finale une des plus grandes finales
22:06peut-être de l'histoire de la Coupe du Monde.
22:07– Mais c'est vieux ça, c'est loin derrière nous maintenant.
22:08– Mais c'était vieux, c'était il y a 2 ans ?
22:10– Oui, mais ce que je veux dire par là, c'est que là, on a eu un euro depuis,
22:13on sait qu'il y a des soucis en termes de jeu.
22:15Ce que je veux dire, c'est que l'objectif uniquement en termes de demi-finalistes,
22:20d'être dans les 3 premiers, les 4 premiers,
22:22la France peut tenir ce rang-là, c'est sûr.
22:25Ce qu'il faut maintenant qu'elle ait été championne du monde de quoi ?
22:27– C'est sûr, c'est pas sûr pour tous ceux qui sont éliminés avant des compétitions.
22:30– Je suis d'accord, ce que je veux dire pour vous…
22:31– Quand on était à l'euro, l'Allemagne est sortie en quart,
22:34l'Italie est sortie en huitième, des grandes nations de football n'étaient pas au rendez-vous.
22:39– Vous avez compris que dans le désintérêt qu'on voit dans les audiences télé,
22:41il y a aussi la façon de jouer d'une équipe,
22:44on ne peut pas s'en tenir uniquement à des objectifs en termes de résultats.
22:48– Vous savez, j'ai commencé à jouer au football tout petit,
22:54ça a été le fil conducteur de toute ma vie, j'adore le football.
22:57Et on a tous en tête des grands footballeurs, des jeux,
23:00moi en plus j'ai joué à Nantes, adepte du beau jeu, à la Nantaise,
23:05donc je suis évidemment sensible à la façon de jouer.
23:10Mais ce que je constate malgré tout,
23:12c'est que lorsque je discute avec tous mes collègues présidents de fédérations européennes ou mondiales,
23:17beaucoup rêvent d'être à ma place,
23:19parce que c'est une place où vous avez votre équipe nationale
23:24qui va dans la finale de coupe du monde, qui fait des demi-finales d'euro,
23:27qui remporte des titres,
23:29et ça je peux vous assurer que c'est envié partout dans le monde.
23:34– Non mais ça on est d'accord, nous on dit juste que sur le terrain,
23:36il y a beaucoup de gens qui doivent vous dire, et ça vous ne pouvez pas le nier,
23:39il y a vraiment beaucoup de gens qui doivent vous dire,
23:42c'est bon maintenant on peut passer à autre chose, on veut Zidane.
23:44– Mais en tout cas, je vous mentirais si je vous disais que personne ne me dit ça.
23:50– Ah bon ben voilà, déjà je trouve que ça c'est très honnête,
23:53parce que d'autres ne l'ont pas dit, d'autres qui étaient là ne l'ont pas dit.
23:56– Je ne suis pas dans le déni, je ne suis pas dans le nédi,
23:59je vais sur le terrain, j'entends les gens, je vous écoute,
24:02et je sais bien qu'il y a une demande,
24:04je sais bien qu'il y a des pressions fortes, c'est que tout le monde ne le dit pas.
24:09– Philippe Diallo est avec nous, on va parler Coupe de France.
24:11Philippe Diallo, il parait que vous avez une idée de réforme de la Coupe de France,
24:14est-ce que vous confirmez ?
24:18– Je confirme que je souhaite revaloriser cette Coupe de France,
24:22c'est aujourd'hui l'épreuve la plus populaire de notre football,
24:25elle réunit à peu près 7500 clubs tous les…
24:28…
24:30– Ah !
24:31– Je sens ce problème de connexion, parce que cette réforme, j'ai envie de l'entendre.
24:36C'est depuis que Paulo nous a parlé du format allemand, ça m'intéresse.
24:40– Philippe Diallo a employé le mot « revalorisation »,
24:42je ne sais pas si c'est vraiment réforme du coup, on va voir.
24:44– Revalorisation c'est très bien, moi aussi je suis d'accord avec lui,
24:46c'est une compétition patrimoniale qu'il faut absolument valoriser.
24:52– Exactement, bon, j'espère qu'on va retrouver très vite Philippe Diallo.
24:54J'en profite pour faire un petit point sur les matchs anglais,
24:58il faut dire que Newcastle-Liverpool, match de folie, il y a 3-3 actuellement,
25:01on aura juge à Laurence tout à l'heure, c'est une team N-3-0 face à Forest.
25:04– Mais c'est fini, c'est 4-3 pour Liverpool, non ?
25:07– Non, 3-3, et City a battu Forest 3-0.
25:12Vous nous entendez Philippe ?
25:14– Oui, je vous entends.
25:16– Vous en étiez à la revalorisation de la coupe ?
25:20– Oui, parce que cette coupe, elle a un paradoxe,
25:24c'est à la fois, comme je le disais, l'épreuve la plus populaire de notre football,
25:29et en même temps, elle rencontre une certaine difficulté avec les diffuseurs,
25:35qui, lors des précédentes négociations, ont montré peu d'appétence,
25:41ou pas assez d'appétence pour cette Coupe de France,
25:43parce que nous avons connu une baisse de près d'un tiers
25:48des montants des droits audiovisuels liés à la Coupe de France.
25:53Et donc, de ce point de vue-là, c'est ma responsabilité de trouver des pistes
25:58qui permettent de revaloriser cette Coupe de France.
26:00Alors, sans en changer les grands principes,
26:03on aura toujours des amateurs qui affronteront des professionnels,
26:06on aura toujours le rêve de cette Coupe de France.
26:09Mais le souhait, c'est véritablement de faire en sorte que nous trouvions,
26:13avec toutes les parties prenantes, des éléments de revalorisation.
26:18Par exemple, demain, peut-être, il faut mieux valoriser un exploit.
26:23Lorsqu'une petite équipe élimine une équipe qui aurait deux rangs au-dessus d'elle,
26:27deux divisions au-dessus d'elle, lui donner une dotation supplémentaire.
26:31De faire en sorte que les matchs se jouent plus en week-end qu'en semaine,
26:37parce qu'on sait bien que c'est plus difficile pour les clubs amateurs,
26:40notamment, d'organiser ses matchs en semaine.
26:42Donc voilà, je pense qu'il faut ne pas être dans le déni,
26:45mais faire en sorte qu'on donne à la Coupe de France tous les moyens
26:50de faire en sorte qu'elle reste dans le futur la meilleure et la plus belle des compétitions.
26:54D'autant qu'il y a de la place dans le calendrier désormais.
26:56On parle d'une réforme à l'allemande, c'est-à-dire, on en a parlé hier dans l'after,
26:59on s'est fait expliquer un peu ce qu'était cette réforme à l'allemande,
27:02c'est-à-dire avec des clubs amateurs qui jouent par région l'année d'avant,
27:07et qui dégagent un champion des régions.
27:10Bref, est-ce que vous êtes sur cette ligne-là,
27:12aussi en dehors de la revalorisation dont vous venez de parler ?
27:15Moi, je suis aujourd'hui pour un maintien du format de la Coupe de France,
27:21tel qu'on le connaît.
27:22Et dans le même temps, je souhaite qu'on puisse réfléchir à sa pérennité.
27:27Parce que si on veut que cette Coupe de France conserve tout son lustre,
27:30il faut aussi qu'elle soit attractive.
27:33Et quand je citais, par exemple, la baisse des droits télé de près d'un tiers
27:36de cette Coupe de France,
27:39encore une fois, je pense que c'est la responsabilité de la fédération
27:42de ne pas mettre la poussière sous le tapis,
27:44mais d'y réfléchir à la façon dont, dans le futur,
27:47on peut lui conserver, je le disais, tout son lustre.
27:50Alors, il y a quand même un souci avec cette Coupe de France,
27:52c'est qu'elle est inégalitaire pour le club des Domtom.
27:55Le dossier Gilbert.
27:57C'est un de mes combats.
27:58On sait donc qu'à partir des 32e de finale,
28:01les clubs des Domtom sont obligés de venir en métropole pour jouer.
28:04Il y a un exemple, là, avec le club martiniquais de Saint-Joseph
28:07qui s'insurge, qui a écrit à la fédération, qui vous a écrit,
28:10parce qu'ils viennent jouer, là, dans quelques jours,
28:13leur 32e dans la région ouest, près de Nantes, d'ailleurs.
28:17Si jamais ils se qualifient, il va falloir qu'ils reviennent 15 jours plus tard en métropole.
28:21Eux, ils disent « faites-nous jouer en Ile-de-France au moins »
28:23ou alors « faites-nous jouer en Martinique ».
28:25Par ailleurs, c'est nous qui avons été tirés en premier,
28:28donc on doit être le club recevant, parce que ça change pour la recette.
28:32Pourquoi les Domtom ne sont pas traités comme les autres ?
28:34C'est totalement anormal.
28:35Est-ce que vous êtes prêts à changer ça ?
28:38– Bon, d'abord, la situation que vous exprimez, je la connais,
28:41puisque j'ai été dans les Antilles et on m'a fait part de ses préoccupations.
28:46Donc, on essaye d'y apporter un certain nombre de réponses.
28:49Par exemple, vous parlez de jouer en Ile-de-France,
28:51ça passe par exemple par des conventions
28:54qui pourraient être passées entre ces pays des Domtom
28:56et des clubs de l'Ile-de-France pour qu'ils jouent « à domicile ».
29:00Je sais notamment que le club de Fleury, par exemple,
29:03a déjà ce type de convention pour faire en sorte
29:05qu'un club qui vienne ici en métropole puisse jouer presque à domicile
29:10avec un club avec lequel il aurait passé des conventions.
29:12Ensuite, il y a quand même des problèmes.
29:15Moi, j'ai été aux Antilles et il y a des problèmes de stade,
29:18il y a des problèmes d'infrastructures
29:20qui font que des équipes de Ligue 1 ou de Ligue 2
29:25auraient des difficultés à aller sur des stades
29:27qui ne sont pas homologués pour ce niveau-là.
29:30L'équipe de France a joué en Antillie il y a quelques temps.
29:32Il y a aussi des problèmes de calendrier,
29:35puisque là aussi, nos équipes,
29:37et je pense que vous seriez les premiers à vous insurger,
29:40d'imaginer que notre championnat phare de Ligue 1
29:43voit des équipes qui partiraient jouer aux Antilles, par exemple,
29:50et qui seraient amenées à jouer quelques jours plus tard en championnat.
29:55Par contre, je pense qu'il faut peut-être réfléchir à faire évoluer nos règles.
30:02Est-ce que sur des divisions inférieures, par exemple jusqu'au N1,
30:07est-ce qu'il faut ouvrir une porte et discuter avec les gens des Antilles
30:11pour que, hors de la Ligue 1 et de la Ligue 2,
30:14des équipes puissent se déplacer dans nos territoires ultramarins
30:20pour disputer des Tours de Coupe de France ?
30:21C'est un sujet de réflexion.
30:23Oui, on les prive d'un match contre un club de Ligue 1, par exemple.
30:27Je n'ai quand même pas la mère à boire d'en faire deux fois sept heures d'avion
30:31pour aller jouer un match.
30:32Les footballeurs de Ligue 1 ne voyagent pas au siège 45K, on est bien d'accord.
30:36Non, mais vous le savez bien aussi, parce qu'on peut dire ça,
30:39mais en même temps, vous savez bien que les joueurs de haut niveau
30:43sont à 55-60 matchs et nous sommes, et vous êtes les premiers,
30:47à souligner souvent les cadences infernales,
30:50les déplacements importants que les joueurs du plus haut niveau
30:54sont amenés à faire.
30:56Donc, il faut être vigilant aussi par rapport à cette nécessité
31:01de protéger nos plus grands joueurs qui jouent par définition
31:04dans les plus grands clubs.
31:05Monsieur Diallo, quand vous avez annoncé votre candidature,
31:09il y a deux dossiers sur lesquels j'avais été très critique à votre égard.
31:12Le premier, Flogotro en a fait état, on ne va pas revenir dessus,
31:16c'était parce que j'estimais qu'il y avait deux rendez-vous
31:19manqués pour vous, vous aviez un boulevard pour,
31:23selon moi, être élu les yeux fermés.
31:25Je ne sais pas de quelle façon vous le serez ou vous ne le serez pas,
31:27mais en tout cas, pour moi, vous l'auriez été très facilement.
31:30C'était donc le dossier des chambres et vous avez répondu à ce sujet.
31:33Et il y a l'autre sujet qui, moi, m'a beaucoup peiné,
31:37c'est que le président de la FED ne dise rien face à la catastrophe
31:42de la gestion LFP des droits télé, au contrat CVC,
31:46à la façon dont nos clubs sont en péril.
31:49Le 12 décembre, donc le lendemain de l'élection,
31:52va sortir un document dont on a parlé hier soir,
31:56on l'a évoqué parce qu'il est sous embargo,
31:58on n'a pas encore le droit de dire exactement tout ce qu'il y a dedans,
32:00mais on le sait, l'état du football français est catastrophique
32:03d'un point de vue financier.
32:05Le patron de la 3F, que vous aspirez à être,
32:09doit-il être le patron de tout le football, le professionnel,
32:12l'amateur et taper du poing sur la table et ne pas dire,
32:14ne pas dire, parce que ça, je ne peux pas l'entendre,
32:17que Vincent Labrune est un bon président de la LFP ?
32:21Bon, ce n'est pas à moi non plus de le dire.
32:24Ce sont les clubs professionnels.
32:26Non mais, je vais vous le dire.
32:29Moi, aujourd'hui, en tant que président de la Fédération française de football,
32:32je me considère et je suis le président de tout le football français,
32:35y compris le football professionnel.
32:38Ensuite, parce que c'est nos textes,
32:40parce que je suis respectueux des processus démocratiques,
32:44j'ai laissé, et c'est normal, les clubs professionnels
32:47choisir celui qu'ils souhaitent avoir à leur tête.
32:50Ça a été l'élection qui a eu lieu à la Ligue
32:53et de manière massive, les clubs professionnels
32:55ont donné leur confiance à Vincent Labrune pour diriger la Ligue.
32:58J'en prends acte.
33:00Ensuite, le jour même de son élection,
33:03quand je l'ai félicité, comme c'est normal et courtois,
33:07j'ai dit qu'on était dans une crise,
33:09et dans une crise profonde qui allait durer.
33:12Et donc, si je suis élu,
33:14et j'en ai déjà fait part à Vincent Labrune
33:16et à un certain nombre de présidents de clubs,
33:18je prendrai l'initiative en tant que président de la Fédération
33:21de convoquer la Ligue, les clubs professionnels,
33:26certainement la DNCG, sous un pilotage de la Fédération
33:29pour que nous réfléchissions ensemble aux conditions du rebond
33:33du football professionnel français.
33:35Parce qu'il n'y a pas de grand football français
33:37sans un football professionnel de club de haut niveau.
33:40Vous voulez prendre la main ? Vous voulez les tenser ?
33:43Vous voulez en gros leur dire que ça suffit ?
33:44Je veux, vous savez, ce que je souhaite,
33:49c'est que nous établissions un constat,
33:51et de mon point de vue, c'est un constat de grande vigilance,
33:56parce que ce que vous dites sur la dégradation des comptes,
33:59je l'ai en tête.
34:00Oui, quand même.
34:01Je l'ai en tête, et je sais qu'effectivement,
34:03notre football traverse une crise profonde,
34:06et c'est la raison pour laquelle,
34:08je pense que nous devons, avec les présidents de club,
34:11avec le président de la Ligue, nous devons très rapidement
34:15trouver des moyens de faire rebondir nos clubs
34:19pour qu'ils retrouvent une situation d'un football durable
34:24et d'un football compétitif français de club.
34:27C'est ça ma responsabilité,
34:29c'est celle que je prendrai très rapidement au début de l'année 2025.
34:34— Avant de parler de la DTN, vous avez dû voir, Philippe Diallo,
34:37cet article du « Canard Enchaîné » daté du 23 novembre dernier,
34:41qui explique, qui détaille les frais de fonctionnement et des...
34:45— Ah, les fameuses cartes bleues ?
34:46— Plus les cartes bleues, donc les frais...
34:49Bon, on va revenir sur les frais de déplacement de Noël-Legrette,
34:53parce que bon, c'était antérieur à l'arrivée de Philippe Diallo.
34:57Mais enfin, on explique quand même que le coordinateur
34:59des équipes féminines des moins de 20 ans a dépensé 50 000 €
35:02avec une carte bleue de la FED,
35:05avec aucune justification et aucun plafond possible.
35:09Il semble qu'il y ait quand même, on va dire...
35:11— Deux-trois abus, quoi. — Deux-trois abus.
35:13Est-ce que vous les avez constatés ?
35:15— En gros, est-ce qu'il va ranger les cartes bleues ?
35:16— Et est-ce que vous allez faire le ménage dans tout ça ?
35:21— Bon, d'abord, j'ai l'impression que les histoires dont vous parlez,
35:24elles sont quand même assez anciennes,
35:27en tout cas préalables à mon arrivée.
35:29Et en tout état de cause, la fédération,
35:31je la souhaite tout à fait transparente
35:33et tout à fait rigoureuse d'un point de vue éthique.
35:35Et donc, s'il y a des dérives, elles seront sanctionnées.
35:38Mais à ma connaissance, il n'y en a pas aujourd'hui.
35:41— Bon, effectivement... — Oui, mais où sont les cartes bleues dans le tiroir ?
35:43Il faut désactiver le champs de contact, hein !
35:45— Bon, dossier DTN.
35:50Le DTN, aujourd'hui, semble assez affaibli.
35:52Il y a eu une passe d'armes récente avec Didier Deschamps.
35:54Il y a eu contrition d'Hubert Fournier face à Didier Deschamps
35:58dans une affaire de formation autour des tirs au but.
36:01Ça, c'est un dossier sérieux, le DTN.
36:02Je rigole tout le temps avec cette histoire d'emploi fictif.
36:05Mais il est impossible que le DTN soit à ce point effacé
36:07et ne détermine pas la politique de formation de tout le football français.
36:11Ça me dépasse, ça.
36:12— Donc, que comptez-vous faire avec le DTN ?
36:14Est-ce qu'on garde Hubert Fournier ?
36:15Est-ce qu'on redéfinit la mission ?
36:17Est-ce qu'on réhabilite le DTN ?
36:18— Il a été placé par Olaz.
36:20Olaz soutenant Diallo, ça va être compliqué de le bouger.
36:24— Bon.
36:25Là aussi, bon, je ne vais pas toujours m'appuyer sur les résultats,
36:28mais force est de constater que notre politique sportive,
36:31elle ne marche pas si mal que ça,
36:33quand je regarde les résultats de nos U17, de nos U19,
36:37de notre équipe olympique gagnant une première médaille après 40 ans.
36:41Maintenant, est-ce que tout est parfait ?
36:43Je ne le crois pas non plus.
36:44Je pense qu'il faut renforcer notre DTN.
36:46Il faut regarder ce qui se fait ailleurs,
36:49pourquoi l'Espagne gagne dans toutes les catégories.
36:52— Parce qu'il joue bien au foot, M. Diallo.
36:54M. Diallo, encore une fois, les résultats, c'est bien,
36:57puisque vous avez dit avoir joué au foot à Nantes,
37:00que vous savez ce que c'est que le rapport au ballon.
37:02Nous, on aime bien les résultats, on est très contents,
37:04mais la chose que les gens aiment aussi,
37:06c'est ne plus avoir des joueurs stéréotypés
37:09et ne plus avoir de joueurs de numéro 10, de milieu de terrain
37:11qui savent, comme on dit dans le jargon, tripoter un ballon.
37:15Et ça, c'est la DTN qui doit faire ça.
37:18— Certainement, et c'est pour ça que je vous dis
37:20qu'il faut renforcer notre DTN.
37:22Il faut faire en sorte, effectivement, je dis,
37:24de savoir ce qui se fait ailleurs.
37:26Il faut qu'on renforce aussi l'ensemble de ses compétents.
37:32Je pense qu'il faut, par exemple, créer une DTN
37:34pour notre football féminin,
37:36parce que c'est une des grandes priorités de notre football.
37:38Il faut que nous soyons aussi en phase avec les nouvelles technologies.
37:45C'est-à-dire qu'il faut aussi que la DTN,
37:47on puisse avoir beaucoup plus de données,
37:50comme ça se fait dans des grands clubs,
37:52pour pouvoir mieux piloter notre politique sportive.
37:55Et puis, je le disais au début,
37:57il faut aussi regarder ce qui se fait en Allemagne,
38:00en Angleterre, en Espagne,
38:02pour pouvoir prendre le meilleur et l'appliquer à notre football.
38:06C'est ça qui fait qu'au fil des années,
38:08notre football a toujours su s'adapter au contexte
38:10et qui fait qu'il est toujours performant.
38:12Il faut qu'on travaille là-dessus aussi avec la DTN
38:15pour pouvoir, encore une fois, enregistrer des résultats.
38:20Si possible, et pour vous faire plaisir,
38:22aussi en jouant bien, et ça nous arrive quand même.
38:26Je parlais du dernier match en Italie.
38:28J'espère que vous l'avez apprécié.
38:29Parce que cette équipe de France a bien joué.
38:32Oui, on ne va pas tout mettre sur le dos ce match-là quand même.
38:35Vous regardez beaucoup le football, moi aussi.
38:39Est-ce que vous avez aujourd'hui vu beaucoup d'équipes
38:42qui vous ont enthousiasmé ?
38:44Vous avez trouvé des numéros dix extraordinaires.
38:46Oui, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, l'Espagne surtout.
38:49Ça joue beaucoup mieux, bien sûr.
38:50Le Portugal, c'est beaucoup mieux.
38:52Mais l'Italie, ils n'ont même pas été qualifiés.
38:54Ils n'ont même pas été qualifiés à la dernière Coupe du Monde.
38:56L'Allemagne, ils ont connu un trou d'air après l'oeuvre.
39:00Ils ont connu un trou d'air incroyable.
39:02Donc, vous savez, toutes les grandes nations
39:04connaissent des trous d'air, des difficultés.
39:07Mais il se trouve que la France, elle fait partie de ces nations
39:09qui, elles, restent au sommet à travers les saisons.
39:12Alors faisons les deux quand même.
39:14Ayons les résultats et le jeu.
39:16On va faire les deux, on sera encore plus forts.
39:18Mais je vais vous dire, je vous rejoins complètement.
39:20Et quand je vois l'arrivée de joueurs aussi talentueux,
39:23par exemple, que Michael Olizé,
39:25ben moi, j'ai beaucoup d'espoir aussi sur la qualité du jeu
39:28qu'on va développer dans l'avenir.
39:29Dernière question qu'on comprenne bien,
39:31Didier Deschamps n'a aucun lien hiérarchique avec le DTN ?
39:35Vous savez, le DTN, il répond devant le président
39:39et le comex de la fédération.
39:42Mais donc, il est supérieur de Didier Deschamps ou pas ?
39:43Et le sélectionneur aussi, il répond devant le comex et le président.
39:46Le sélectionneur de l'équipe, oui, tout à fait.
39:48Et d'ailleurs, j'ai été, je crois, le premier à faire un bébé au comex
39:52et qu'il fasse part au gouvernement du football d'une certaine manière,
39:57de la façon dont il avait vu ce euro et ce qu'il comptait faire pour la suite.
40:02C'est un élément, là aussi, je pense, de gouvernance moderne.
40:06Je repose ma dernière question.
40:07Le sélectionneur s'amène à s'expliquer devant le gouvernement du football.
40:11Donc le DTN n'est pas le supérieur hiérarchique
40:13dans l'organe grave de la fédération de Didier Deschamps ?
40:17Non, non, non, non.
40:19Le Didier Deschamps, il est en lien directement avec moi.
40:23Merci Philippe Diallo.
40:25On vous souhaite bon courage pour l'élection.
40:27Merci à vous.
40:28Et on vous serait le bienvenu dans notre studio.
40:30Merci de votre invitation surtout.
40:32C'est avec plaisir.