Invité ce mercredi dans L'Équipe du Soir, Philippe Diallo, le président de la FFF, assure que Didier Deschamps, qui « a rempli ses objectifs », ira au bout de son contrat qui expire en 2026, après la Coupe du monde.
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00:00Et vous êtes face à Didier Deschamps, qui est un monstre du football, qui a tout gagné, qui est un immense joueur, qui a un palmarès d'entraîneur.
00:07Qu'est-ce que vous pouvez lui dire, vous, Philippe Diallo, face à Didier Deschamps ? Rien.
00:10C'est lui le patron, en fait. Le vrai patron de la Fed.
00:12Vous croyez ?
00:13Je sais pas, je vous pose la question.
00:15Qu'est-ce qu'après l'Euro, vous avez été capable de dire à Deschamps, les yeux dans les yeux, sur le spectacle, qui était quand même...
00:22Moi, je lui avais donné un objectif, qui était d'atteindre les demi-finales de l'Euro. Il atteint cet objectif.
00:28Donc la première chose que je lui dis, c'est bravo Didier, vous avez atteint l'objectif.
00:33Et ensuite, je lui ai dit...
00:36Vous parlez du jeu ensemble ?
00:37Mais bien sûr.
00:38C'est intéressant ce qu'a dit Didier, raconter votre parcours de joueur.
00:41Mais bien sûr.
00:42Le FC Nantes, en plus, c'est pas rien dans l'histoire du foot français.
00:45Mais bien sûr. Par exemple, sans rentrer dans les confidences ou les dialogues qu'on peut avoir.
00:50Mais par exemple, après l'Euro, moi j'ai reçu Didier Deschamps pour faire le bilan avec lui.
00:56Et d'ailleurs, je l'ai amené aussi devant le Comex, c'était la première fois qu'il avait une expression devant tous les élus du foot.
01:01Justement pour lui demander qu'est-ce qu'on allait faire à la rentrée.
01:04Et on a discuté.
01:05Et c'est là qu'est apparu ce fameux terme qui a été beaucoup repris, d'oxygénation.
01:09Oui, oxygénation.
01:10Parce que notre objectif aujourd'hui, c'est d'amener l'équipe de France le plus haut pour la Coupe du Monde 2026.
01:15Et de se servir de cette Ligue des Nations, qu'on a commencé à jouer, pour justement permettre à Didier de tester des nouveaux joueurs,
01:23de tester des tactiques nouvelles, pour faire en sorte que petit à petit, il puisse se faire son idée pour construire l'équipe
01:29qui va permettre à la France d'être d'abord qualifiée pour la prochaine Coupe du Monde.
01:33Et puis j'espère briller en 2026 aux Etats-Unis.
01:36C'est ça dont on a parlé.
01:37Et il m'a dit, Président, peut-être qu'on va avoir plus de difficultés à la rentrée, parce qu'on va faire des tests, on va introduire de nouveaux joueurs.
01:45Et je lui dis...
01:46Vous avez un nouveau message.
01:47Un nouveau message.
01:48Excusez-nous Bernard, un téléspectateur voulait réagir par rapport à Didier Deschamps, je suppose.
01:52Exactement.
01:53Beaucoup de questions pour vous, Monsieur le Président, sur l'équipe Connect.
01:55Cette question, elle nous vient d'un téléspectateur qui demande, est-ce que vous craignez la compétition de trop pour Didier Deschamps ?
02:00Et il prend l'exemple dans son explication de Joachim Löw avec l'Allemagne.
02:03Moi, quand je suis arrivé, Didier Deschamps venait de re-signer un contrat de 4 ans.
02:08Oui.
02:09Quand je suis arrivé.
02:10Avec lui, on a fait l'Euro, il est demi-finaliste de l'Euro.
02:14Aujourd'hui, on finit premier du groupe de la Ligue des Nations.
02:17J'espère qu'on va jouer en mars un quart de finale.
02:21Peut-être aller un peu plus loin.
02:22Ensuite, il y aura les qualifications.
02:23Ensuite, il y aura la Coupe du Monde.
02:25Aujourd'hui, je ne sens pas, parce que c'est une question que je lui ai posée aussi en juillet.
02:31Je lui ai dit, est-ce qu'il était usé, physiquement, mentalement, après cet Euro, après presque 10 années à la tête de l'équipe de France.
02:39Il m'a demandé quelques jours de réflexion, quelques jours de repos mental, surtout.
02:45Il est revenu, il m'a dit, je suis en pleine forme.
02:47Je me sens prêt à repartir pour reconstruire l'équipe qui va nous amener à la Coupe du Monde 2026.
02:55Si vous avez posé les questions, vous aviez un doute ?
02:57Non, mais c'est normal.
02:58Après une grande compétition, après beaucoup de critiques sur le jeu.
03:03On n'avait pas été bon sur le jeu.
03:05Et donc, tout ça, évidemment qu'on le voit.
03:08C'est pour ça que je lui ai demandé ce qu'il était aujourd'hui.
03:10Il se sentait apte à reprendre le service et à avoir la force, la dynamique pour amener cette équipe qui est faite de beaucoup de talent à la place où elle doit être, c'est-à-dire au sommet.
03:23Mais le président, c'est rarement un salarié qui dit à son président, allez-y, virez-moi.
03:27Vous parlez d'oxygénation.
03:28Il y a quand même une exception française qui veut qu'on maintienne son sélectionneur coûte que coûte,
03:32là où d'autres grandes nations du football ont changé, sont passées sur notre côté.
03:37Vous parlez de quelles grandes nations ? L'Italie qui n'a pas été à la dernière Coupe du Monde.
03:41Les Anglais.
03:42L'Europe.
03:43Le sélectionneur est parti, par exemple.
03:44Il a été remplacé.
03:45On a parlé de Joachim Löw.
03:46Je pense aux sélectionneurs de l'Angleterre.
03:50Il y a eu des changements.
03:52Alors que le sélectionneur de l'Angleterre a amené deux fois l'Angleterre à l'affilée en une finale de l'Euro,
03:58ce qui était quand même une première dans leur histoire,
04:00ils ont décidé de partir sur autre chose parce que les dirigeants, nos alter-égos, ont décidé de partir dans une autre direction.
04:05On a l'impression qu'en France, non, il faut que tout soit figé.
04:08Rien n'est figé, simplement, puisque vous parlez d'un salarié.
04:12Quand vous fixez des objectifs à un salarié et que systématiquement, il les remplit
04:17et qui fait en sorte que l'équipe de France est à une place qu'elle n'a jamais occupée sur les dix dernières années.
04:24Championne du Monde, finaliste de la Coupe du Monde,
04:26demi-finaliste de l'Euro, finaliste de l'Euro en France en 2016.
04:31Vous en connaissez beaucoup des sélectionneurs qu'on se palmaraisse là ?
04:35Vous avez évoqué le fait qu'il était sous contrat quand vous êtes arrivé.
04:38Son contrat s'arrête en 2026.
04:41Si son contrat s'était arrêté en 2024 après l'Euro, est-ce que vous lui auriez donné un nouveau contrat de deux ans ?
04:48Vous savez, le rôle d'un président d'une fédération, ce n'est pas de faire de la politique fiction.
04:53C'est d'être extrêmement pragmatique et de vivre avec les éléments dont il a connaissance.
04:58Je suis arrivé, il a un contrat de quatre ans.
05:00Donc ce contrat de quatre ans, il ira à son terme.
05:03Ce n'est pas ma question.
05:05C'est moi ma réponse.
05:07S'il était en fin de contrat, est-ce que vous l'auriez prolongé ?
05:11Vous ne pouvez pas répondre à cette question-là ?
05:13Ce n'est pas une question, mais je pense y avoir répondu.
05:15Encore une fois, je respecte les contrats des sélectionneurs que j'ai.
05:19Encore une fois, je vous lis, je vous écoute et je sais tout ce qui se dit et s'écrit dans la presse française.
05:28Donc j'entends, mais moi, encore une fois, je suis dans une autre position.
05:33Ma position, c'est de faire en sorte de mettre l'équipe de France et Didier Deschamps dans les meilleures conditions pour réussir.
05:40Et il se trouve qu'ils réussissent.
05:42Et donc, je trouve parfois excessif, bizarre, que ce qu'ils réussissent, on veuille forcément le casser.
05:49Vous trouvez que la France est injuste avec Didier Deschamps ?
05:53Je pense qu'il y a manque, en tout cas, parfois, de reconnaissance pour ce qui a été accompli.
05:59Vous disiez, il y a 40 ans, on n'allait pas en Coupe du Monde.
06:02Oui, mais effectivement, ces époques-là, elles ont existé lorsque l'équipe de France avait du mal à se qualifier pour un tour final,
06:09lorsqu'elle n'allait même pas au tour final d'une Coupe du Monde.
06:12Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
06:14On devrait s'en réjouir et féliciter celui qui a été un des grands contributeurs de ces succès.
06:20Voilà. Et donc, je pense qu'il faut avoir ça.
06:23Je vais vous dire, on a joué en Belgique.
06:27C'est quand même une équipe du top 10 mondial.
06:31On a été en Belgique avec une équipe très renouvelée.
06:35Je crois que la plupart des joueurs avaient moins de 25 ans ou 25 ans.
06:40Une équipe jeune. On gagne en Belgique.
06:43Plutôt que de se réjouir, j'ai regardé les notes mises aux joueurs.
06:47On avait 7 joueurs sur 11 qui n'avaient pas la moyenne.
06:51Je me dis que c'est formidable parce que si on arrive à gagner un match en Belgique,
06:56devant une équipe du top 10 avec 7 joueurs qui n'ont même pas la moyenne,
07:00quand on regarde, je me dis qu'il y a peut-être un parti pris.