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Le président de l’union nationale des Taxis (Rhône), Mourad Bendriss, était l’invité de La Matinale, ce lundi 2 décembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur les mobilisations des chauffeurs de taxis qui s’inquiètent pour le transport de patients : «Cela va représenter 40% de perte de chiffre d’affaires, c’est la mort assurée pour les taxis dans les zones rurales».

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Transcription
00:00Mais je voudrais qu'on aille tout d'abord rejoindre Mourad Bendris, président de l'Union Nationale des Taxis du Rhône.
00:06Bonjour monsieur, merci d'être en direct avec nous.
00:09Vous menez une opération, vos collègues marseillais également mènent des opérations ce matin.
00:15Vous protestez contre le projet de budget de la Sécu qui prévoit de revoir à la baisse la rémunération des transports de malades.
00:23Ça vous rapporte combien aujourd'hui ? C'est stratégique le transport de malades quand on est taxi aujourd'hui à Lyon ?
00:30Eh bien bien sûr c'est stratégique parce qu'aujourd'hui on s'est fait ubériser comme vous le savez tous.
00:36Donc le transport de rue en particulier a baissé d'une force exceptionnelle.
00:43Uber a pris l'ascendant sur le taxi parce que c'est une multinationale qui a des milliards
00:49et beaucoup se sont convertis dans le marché de la SEPAM de malades et pour certains c'est devenu 80-90% de leur chiffre d'affaires.
00:59Même dans Lyon intra-muros ou c'est plutôt en dehors de Lyon et dans les zones rurales ?
01:07À Lyon on pourra toujours plus ou moins s'en sortir mais ce qu'il faut savoir c'est que les zones rurales viendront à Lyon manger.
01:14Et donc là ça peut être que dangereux pour nous.
01:18Le transport de malades ça coûte 6 milliards d'euros chaque année à la Sécurité Sociale et la Sécu cherche à faire des économies partout.
01:26Je ne vous apprends rien. Vous êtes prêts à faire quelques efforts ?
01:31Mais en fait 6 milliards d'euros il faut compter les ambulances.
01:34Les ambulances nous c'est à peu près un milliard d'euros parce qu'en fait le transport de malades c'est les ambulances et les taxis et les VSL.
01:41Ça veut dire qu'il y a trois parts de marché et les taxis c'est quoi ? C'est à peu près un milliard d'euros.
01:45Donc nous ils veulent faire une économie de 300 millions d'euros.
01:50300 millions d'euros ils ont trouvé la facilité de taper sur le prix c'est-à-dire que c'est 40% de perte de chiffre d'affaires.
01:57Mais 40% c'est la mort assurée pour les taxis surtout dans les zones rurales.
02:04Il va y avoir des licenciements et 300 millions d'euros sur un budget de 420 milliards de la Sécu c'est vraiment rien du tout c'est une goutte.
02:12Ce qu'il faut savoir c'est que nous on est prêts à travailler avec la CEPAM, on peut faire ces économies là mais pas sur le prix.
02:20Alors vous êtes prêts à faire quoi comme effort ?
02:23Eh bien en fait l'effort qu'on peut faire dans ce qu'on demande aujourd'hui c'est un moratoire, on gèle le projet de loi.
02:31Et après on travaille ensemble pour trouver des économies à faire mais sur d'autres moyens que sur le prix.
02:38Parce que si vous baissez de 40% c'est sûr et certain on sera tous morts.
02:44Un transport vous le facturez combien ?
02:47Après la course moyenne c'est à peu près 30 euros mais ce qu'ils veulent faire aujourd'hui, il faut savoir c'est qu'ils veulent nous mettre des plateformes.
02:54Ces plateformes là eh bien on pourra faire du taxi partagé pour 8 personnes.
03:01C'est à dire des plateformes où il y aura peut-être un dialysé, quelqu'un qui sort de chimiothérapie, peut-être quelqu'un qui a une infection.
03:09Mais il faut savoir qu'aujourd'hui une plateforme c'est un algorithme et on ne peut pas mettre un malade qui a par exemple une infection.
03:20Il faut donner le dossier médical à la plateforme.
03:25Et 8 personnes ça veut dire que ce serait des taxis camionnettes ?
03:29C'est un taxi brousse, on revient en Somalie.
03:34C'est n'importe quoi en fait monsieur Fatoum croit que c'est pas Jeff Bezos, il va pas nous sortir Amazon.
03:41C'est des humains qu'on transporte, c'est pas des collines et des patates.
03:46Donc là, nous on est prêts à travailler avec monsieur Fatoum.
03:52C'est qui monsieur Fatoum ?
03:54On est prêts à revoir le taxi partagé mais pas n'importe quoi.
03:56C'est le patron de la CPAM ?
03:58Comment ?
03:59Qui est le monsieur Fatoum ? C'est le patron de la CPAM ?
04:01C'est le président de la caisse première d'assurance maladie.
04:04Oui, c'est ça.
04:06Bon, très bien.
04:07Ils se sont trompés sur le fait qu'on transporte des humains qui sont malades et ils vont attendre peut-être 4 heures, 3 heures.
04:16Je ne sais même pas comment on peut penser à des choses comme ça.
04:19Et maximum ça doit être 2 personnes, 3 personnes et des gens qui n'ont pas des pathologies graves.
04:25C'est-à-dire qu'ils ont une immunité pour certains qui n'ont plus d'immunité.
04:31Et si vous mettez quelqu'un qui a une infection, pour 20 euros ou 30 euros, on va le rendre encore plus malade et ça, ça ne peut pas aller.

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