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Conrad, un héritier sans ressources, trouve refuge chez son ami Dylan et tombe amoureux de Béatrice, sa femme Il doit résoudre ses problèmes financiers et amoureux en une semaine.

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Genre : Film Complet, Cinéma, Nouveauté, Drame, Romance, Comédie Romantique, Feel Good, Emotions
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#FilmRomantique #FilmComplet
Transcription
00:00:00Je crois qu'il y a quelque chose qui cloche chez moi.
00:00:02Je me suis rendu compte d'une chose étrange.
00:00:04Toutes les filles que j'apprécie humainement,
00:00:06ne m'attirent pas du tout sexuellement.
00:00:08Et à l'inverse, celles qui m'attirent sexuellement,
00:00:10je n'accroche pas du tout avec leur personnalité.
00:00:12Quant aux rares fois où ça fonctionne sur les deux tableaux,
00:00:14elles ont un petit copain ou elles sont mariées.
00:00:16J'ai déjà un assez mauvais karma comme ça.
00:00:18Ça sert à rien d'en rajouter.
00:00:20Ce sont des symptômes freudiens,
00:00:22tout ce qui est plus classique, Conrad.
00:00:24J'ai un livre à vous recommander.
00:00:26Ça parle des mécanismes de défense.
00:00:28En fait, je suis plus fan des théories de Jung.
00:00:58...
00:01:26...
00:01:50...
00:01:56Mon téléphone a recommencé à sonner.
00:01:58Tais-toi, s'il te plaît.
00:02:00Non, tais-toi toi-même.
00:02:02Ok.
00:02:04...
00:02:06Pourquoi vous appelez si tôt ?
00:02:08Monsieur, il est 13h.
00:02:10Ah bon, déjà ?
00:02:12Bien sûr que je suis Conrad Valmont.
00:02:14Monsieur Valmont, j'ai une regrettable nouvelle à vous annoncer.
00:02:16Il semblerait que vous deviez quitter l'hôtel.
00:02:18Quoi ?
00:02:22Mais j'habite ici depuis ma naissance.
00:02:28Voici Conrad Valmont.
00:02:32Le fils d'un entrepreneur parisien
00:02:34et d'une aristocrate écossaise.
00:02:38Son père, Jean-Louis Valmont,
00:02:40était le propriétaire de l'hôtel Valmont,
00:02:42tout comme l'ont été avant lui
00:02:44son père et son grand-père.
00:02:46Leur maison de Gretnek
00:02:48était réputée pour les réceptions qu'ils y donnaient
00:02:50tous les étés.
00:02:52La veille de son 51ème anniversaire,
00:02:54Jean-Louis emmena la mère de Conrad
00:02:56dans le sud de la France.
00:02:58Le week-end qu'ils devaient y passer
00:03:00s'est transformé en une escapade à travers le monde
00:03:02de près de trois décennies.
00:03:04Depuis ce jour,
00:03:06Conrad fut élevé par les employés des Valmont.
00:03:08Le jour de son 13ème anniversaire,
00:03:10Bernard, son chauffeur,
00:03:12l'a emmené dans une maison close parisienne.
00:03:14C'était une sorte de rite de passage
00:03:16dans la bonne société.
00:03:18Une petite tradition familiale.
00:03:20Conrad était en plein travail
00:03:22sur son chef-d'oeuvre,
00:03:24un grand roman new-yorkais
00:03:26dans la plus pure tradition de Fitzgerald
00:03:28et d'Edith Wharton.
00:03:30Beaucoup se demandaient où il en était
00:03:32dans l'écriture de son livre.
00:03:34Et quand on lui posait la question,
00:03:36il répondait simplement...
00:03:38Ça faisait maintenant plusieurs années
00:03:40que Conrad rassemblait des idées,
00:03:42mais il n'y avait pas d'idée.
00:03:44Jeudi dernier, ses parents ont fait un naufrage
00:03:46et se sont retrouvés coincés
00:03:48sur une petite île de la Méditerranée.
00:03:50Après avoir dû passer plusieurs jours ensemble,
00:03:52sans les distractions et le luxe
00:03:54qui égaillent d'ordinaire leur existence,
00:03:56ils en sont arrivés à la conclusion suivante.
00:03:58Ils ne s'aimaient pas plus que ça.
00:04:00Ils ont donc entamé une procédure de divorce
00:04:02dès la fin de la semaine
00:04:04et aucun d'entre eux n'était prêt à financer
00:04:06le train de vie de leur fils.
00:04:08C'est pour cette raison que les gestionnaires
00:04:10de la voiture exigeaient que Conrad
00:04:12soit escorté hors de l'hôtel
00:04:14avant 14h.
00:04:40Emmenez-nous au Belleville Café.
00:04:42Je suis désolé, mais je ne peux pas.
00:04:48Allons Bernard, j'aurais arrangé ça
00:04:50en moins de temps qu'il en faut pour le dire.
00:04:52Je n'y peux rien, j'ai reçu des ordres de mon patron.
00:04:54Je suis vraiment désolé.
00:04:56Je comprends tout à fait. Vous voulez bien me rendre un service ?
00:04:58Oui, tout ce que vous voulez.
00:05:00Vous pouvez vous occuper de Napoléon ?
00:05:02Bien sûr.
00:05:04C'est nul ! Je crois que je vais y aller.
00:05:06Non, Bunny !
00:05:08Attends, attends ! Désolée.
00:05:10Écoute,
00:05:12tu me prêtes de quoi prendre un taxi ?
00:05:16Non ?
00:05:22Je vous appelle.
00:05:28Conrad a choisi de prendre le métro,
00:05:30ce qui lui arrivait rarement
00:05:32depuis qu'il avait appris à faire signe au taxi
00:05:34à l'âge de 7 ans.
00:05:36C'est à cette occasion
00:05:38qu'il rencontra Béatrice,
00:05:40dont la beauté sans prétention
00:05:42le foudroya sur place.
00:05:44En baissant les yeux, il s'aperçut
00:05:46qu'elle lisait raison et sentiments.
00:05:48Aussitôt, il aboutit à la conclusion
00:05:50qu'elle ne devait pas avoir plus de 19 ans
00:05:52et qu'il pourrait la façonner
00:05:54pour qu'elle corresponde à ce qu'il attendait d'une femme.
00:05:56À moins, bien sûr,
00:05:58que ce soit tout simplement
00:06:00une femme de Jane Austen.
00:06:02Mais l'instinct de Conrad
00:06:04n'arrêtait d'écarter cette éventualité.
00:06:06Il était face à l'éternelle question
00:06:10a-t-il écrit une liste de courses
00:06:12ou son numéro de téléphone ?
00:06:16C'est à cet instant précis
00:06:18que Conrad se rendit compte
00:06:20qu'il allait la revoir,
00:06:22toute nue.
00:06:26Je crois que je suis amoureux d'elle.
00:06:30Conrad, vous venez de la rencontrer,
00:06:32je sais.
00:06:34Est-ce qu'elle est belle ?
00:06:36Oui.
00:06:38Vous savez, votre obsession pour les belles femmes
00:06:40est un problème.
00:06:42Ça m'est égal.
00:06:44Vous devriez jeter votre dévolu sur des femmes quelconques.
00:06:46Non, je ne pense pas.
00:06:48Vous pouvez me faire confiance,
00:06:50ma femme et moi allons bientôt fêter
00:06:52nos 25 ans de mariage.
00:06:54La beauté intérieure ne vieillit pas.
00:06:56Oui, si vous dites ça,
00:06:58c'est parce que votre femme est laide.
00:07:00Je vais emménager chez Dylan.
00:07:02Et pour l'argent ?
00:07:04C'est gentil de proposer, oui. Merci.
00:07:06Écoutez, je ne suis pas votre comptable,
00:07:08mais votre psychanalyste.
00:07:10Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas question
00:07:12que je passe 10 heures par jour à travailler.
00:07:14Je ne vais quand même pas prendre les transports en commun
00:07:16tous les matins pour aller m'enfermer dans un bureau
00:07:18et faire des tâches déprimantes.
00:07:20Non, merci.
00:07:22Conrad, l'un de mes confrères
00:07:24a analysé un cas très intéressant
00:07:26il y a de ça quelques années.
00:07:28Cette patiente à laquelle je pense
00:07:30est une jeune Allemande à qui l'on a diagnostiqué
00:07:32une tumeur cérébrale.
00:07:34Cette tumeur l'a rendue très amusante,
00:07:36spirituelle et sympathique avec tout le monde.
00:07:38Vous me la présentez ?
00:07:42Bien qu'elle possédait les qualités
00:07:44que je viens de mentionner,
00:07:46la vie de cette femme avait désormais perdu tout son sens.
00:07:48Elle ne ressentait plus aucune émotion
00:07:50et n'accordait d'importance à absolument rien.
00:07:54Elle pouvait sembler très épanouie à un étranger,
00:07:56mais sa famille et ses amis s'inquiétaient.
00:07:58Ils étaient terrifiés.
00:08:00Les neurologues allemands appelaient
00:08:02cette maladie Witzelsucht.
00:08:04La maladie blagueuse.
00:08:06Mais au bout de quelques années,
00:08:08la dépression s'était installée
00:08:10et en dernier ressort,
00:08:12sa vie était vide.
00:08:18Vous êtes en train de dire que j'ai une tumeur ?
00:08:20Le psychanalyste de Conrad
00:08:22lui a prêté à un faible taux d'intérêt
00:08:24la somme de 217 dollars
00:08:26et 33 cents,
00:08:28soit l'intégralité du contenu de son portefeuille.
00:08:30L'ego de Conrad
00:08:32lui interdisait d'admettre
00:08:34la réalité de son appauvrissement.
00:08:36En conséquence de quoi,
00:08:38il décida de ne pas parler à Dylan
00:08:40ou à qui que ce soit
00:08:42de ses problèmes d'argent.
00:08:46Bonjour, camarade.
00:08:48Bonjour, mon cher.
00:08:50Voici Dylan Tate.
00:08:52C'était un socialiste antisocial,
00:08:54un bavard timide
00:08:56et surtout un incurable névrosé.
00:08:58Ayant un talent artistique
00:09:00inimitable, Dylan a réussi
00:09:02à parcourir le monde
00:09:04et à s'offrir un train de vie confortable
00:09:06grâce à son travail.
00:09:08Un concept qui restait étranger à Conrad.
00:09:10Dylan Tate
00:09:12était la seule personne que Conrad admirait
00:09:14parmi son entourage.
00:09:16Et même s'il avait du mal
00:09:18à se l'avouer,
00:09:20c'était du fait qu'il était jaloux de lui.
00:09:22C'était comment, la Grèce ?
00:09:24Tu veux dire le bouton ?
00:09:26C'est la même chose.
00:09:28Je suis rentré il y a trois jours.
00:09:30Tu m'héberges quelque temps ?
00:09:32Bien sûr. Allez, entre.
00:09:40Alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:09:42On a pris la décision de rénover l'hôtel Valmont.
00:09:44Oui, Jocelyne.
00:09:46J'en ai aucune idée.
00:09:48Ouais. Ça doit faire deux semaines.
00:09:50Toutes les choses que je trouvais mignonnes
00:09:52et attendrissantes au début se sont avérées...
00:09:54fatigantes.
00:09:56Que ce soit ses crises d'hystérie,
00:09:58ou son mécontentement latent, ou son pragmatisme...
00:10:00Vous faites ça à chaque fois. L'un de vous s'énerve
00:10:02et l'autre vient le supplier.
00:10:04Là, je lui ai acheté une Volvo.
00:10:06Pourquoi tu leur achètes systématiquement une Volvo ?
00:10:08Je pense que pour moi, c'est un moyen
00:10:10de s'en aller. Ça m'évite de me sentir coupable.
00:10:12Tu vois ?
00:10:14Je lui ai acheté une Volvo.
00:10:16Ce qui m'énerve le plus,
00:10:18c'est que c'est moi qui ai financé le lancement
00:10:20de sa ligne de vêtements 100% bio.
00:10:22Et maintenant, à chaque fois que j'entends un bobo
00:10:24s'exclamer qu'il trouve sa tendance,
00:10:26ça me fait une goutte dans l'estomac.
00:10:28Pourquoi ? Je pensais que c'était toi qui avais décidé de rompre.
00:10:30C'est le cas, mais quand même.
00:10:34Tu sais, Henri, qui bosse à la galerie,
00:10:36il m'a arrangé un rencard la semaine dernière.
00:10:38À ce point-là ?
00:10:40Quand les gens te présentent quelqu'un,
00:10:42tu découvres ce qu'ils pensent de toi.
00:10:44Est-ce que c'est mal d'être excité par des adolescentes
00:10:46en short et chaussettes hautes qui courent derrière
00:10:48un ballon en poussant de petits cris ?
00:10:50Je pense que c'est à chacun de voir
00:10:52où il se situe, mais je dirais qu'objectivement,
00:10:54c'est mal.
00:10:56Konrad a besoin d'une copine.
00:10:58Non, on n'a pas besoin de copine.
00:11:00C'est pas le bon moment pour voir des filles,
00:11:02mais plutôt pour lire, pour écrire,
00:11:04pour avoir des rapports sexuels avec des prostituées sadomaso.
00:11:06Arrête. Tu t'enchaînes toujours les relations
00:11:08et t'as jamais couché avec une prostituée.
00:11:10Je sais bien, mais sois gentil.
00:11:12C'est une posture difficile et j'ai besoin qu'on me rassure.
00:11:14Ce que j'aimerais, c'est qu'on se plonge à fond
00:11:16dans le célibat.
00:11:18Efforce-toi d'avoir l'air vivant.
00:11:20Vous voulez changer de gaule ?
00:11:22Ne les regarde pas dans les yeux.
00:11:24C'est de plus en plus gênant.
00:11:26Je peux jouer, les filles ?
00:11:28T'abuses. Allez, faut qu'on bouge.
00:11:30C'est fou, on dirait des gazelles.
00:11:32J'ai rencontré une femme
00:11:34il y a environ deux semaines.
00:11:36J'arrête pas de penser à elle.
00:11:38Tu veux plus te plonger dans le célibat ?
00:11:40Elle m'intéresse pas.
00:11:42C'est incroyablement tiède et frustrant.
00:11:44Dis-moi en plus sur la fille en question.
00:11:46On dirait une jeune ingénue dans une pièce de Tchékov.
00:11:48C'est une de ses filles extrêmement romantique.
00:11:50Elle est très timide, en plus elle ne boit pas.
00:11:52Elle est restée vierge
00:11:54jusqu'à ses 21 ans.
00:11:56Et elle adore la littérature victorienne.
00:11:58Wow, t'es tombé sur la perle rare.
00:12:00Ah oui, carrément.
00:12:02Je crois qu'elle doit être trop bien pour moi.
00:12:04Est-ce qu'elle est belle ?
00:12:06Elle est mannequin.
00:12:08Dis donc, je perds l'intégralité de ma fortune
00:12:10et que je sois déshéritée.
00:12:12Tu penses que je pourrais devenir
00:12:14un de ces artistes maudits qui ont du mal à joindre les deux bouts ?
00:12:16Enfin, en théorie, bien sûr.
00:12:18Ah, ça me fait penser.
00:12:20Tu veux m'accompagner au gala de charité
00:12:22qui aura lieu au Woodroof ce soir ?
00:12:24Non.
00:12:26Allez, s'il te plaît.
00:12:28Tu sais que je supporte pas ces trucs.
00:12:30Ce sera marrant.
00:12:32Et si tu viens, tu rencontreras mon ingénue.
00:12:34C'est un rencard ?
00:12:36Par contre, on se téléphone pour vérifier
00:12:38que l'autre sera bien à la même soirée
00:12:40et pour savoir à quelle heure ils vont arriver.
00:12:42Et à chaque fois, on se rencontre par hasard à l'entrée.
00:12:44De cette manière, on a moins la pression.
00:12:46Est-ce que t'es OK pour y aller avec moi ?
00:12:48D'accord. Mais d'abord, tu me payes un cocktail.
00:12:52C'est du parfum pour femmes que tu portes ?
00:12:54Non, c'est de l'autre cologne
00:12:56que j'ai acheté pour l'occasion.
00:12:58Qu'est-ce que t'en penses ?
00:13:00On dirait du parfum pour femmes.
00:13:02Non, la vendeuse m'a assuré que c'était un parfum mixte.
00:13:06Tu veux semer le doute sur ta sexualité ?
00:13:14Bonsoir.
00:13:16Et bienvenue au gala de charité de ce soir.
00:13:18Je suis particulièrement heureux
00:13:20de retrouver autant de visages familiers.
00:13:22J'espère que vous apprécierez les amuse-gueules
00:13:24et le champagne.
00:13:26Et n'oubliez pas, faites un don, c'est très important.
00:13:28Bravo !
00:13:30Voici Béatrice Fairbanks.
00:13:32Elle avait cours
00:13:34dans l'une des écoles
00:13:36les plus strictes de New York
00:13:38et ce, deux fois par semaine.
00:13:40C'est là-bas que son penchant
00:13:42pour l'esthétique victorienne
00:13:44s'était développé
00:13:46jusqu'à faire d'elle
00:13:48un modèle de vertu.
00:13:50Dès son plus jeune âge,
00:13:52Béatrice a été forcée d'apprendre
00:13:54les œuvres de Bach, Chopin
00:13:56et de tous les autres virtuoses
00:13:58de la grande musique.
00:14:00Mais secrètement, elle a toujours voulu jouer du jazz.
00:14:02Étrangement,
00:14:04elle a choisi de devenir mannequin.
00:14:08Ce métier participait grandement
00:14:10à renforcer ses complexes.
00:14:18Béatrice croyait fermement
00:14:20en le pouvoir des médiums
00:14:22et des cartes mentiennes.
00:14:24Leur vision allant à l'encontre de ce que la société
00:14:26considère d'elle, Béatrice se posait
00:14:28énormément de questions.
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00:21:00davantage de toi tout ce que je sais c'est que tu prends les transports en
00:21:02commun et apparemment t'aimes beaucoup les romans de l'ère victorienne
00:21:05je voudrais que tu me dises qu'elles sont tes plus grandes peurs ce que tu
00:21:09attends de l'existence et qu'elles sont des orientations politiques et tes
00:21:12positions préférées dans l'ordre de ton choix ça fait beaucoup pour un premier
00:21:15rendez vous c'est vrai et toi dis moi ce que ça fait d'être né avec une cuillère
00:21:19d'argent dans la bouche d'accord eh ben je dirais que c'est comme n'importe quel
00:21:24autre boulot puisque c'est incroyablement démoralisant sauf que ça
00:21:26paie plutôt bien béatrice était différente plus tard dans la
00:21:31conversation ils ont parlé de cinéma français et de
00:21:34littérature il essayait d'être spirituel et de la faire rire
00:21:38à un moment il s'est rendu compte qu'elle ressemblait à une statue un buste
00:21:42d'aphrodite il se souvenait de ses yeux doux mais pas de l'endroit où il avait
00:21:47vu cette statue souvent conrad développait un intérêt pour l'idée des
00:21:56choses et non pour les choses en elles-mêmes
00:22:01parle de quoi ton roman je sais pas encore pour l'instant je suis pas fixé
00:22:06tiens tu veux que ça qu'est ce que c'est ça tu vois c'est une valmont c'est ma
00:22:12famille qui est propriétaire de cette marque il s'agit tout bonnement de la
00:22:15cigarette la plus délicieuse et la plus rare que l'on puisse trouver sur cette
00:22:18planète elles sont extra tu trouves pas je
00:22:22trouve qu'elle a le même goût que n'importe quelle cigarette mais l'odeur
00:22:26est super non l'odeur elle a aussi la même odeur que les autres je suis
00:22:31désolée je sens pas la différence c'est triste
00:22:35j'arrive pas à l'apprécier du coup je garde les deux ça ça doit être
00:22:39fantastique pour tes poumons tandis que l'après-midi touchait à sa fin
00:22:44béatrice faisait la difficile conrad sentait qu'il serait bientôt à court de
00:22:49beaux mots aussi il décida de passer au plan b
00:22:53la faire boire je sais que tu vois pas mais leur tom colline c'est incroyable
00:22:59ça te dit tu viens ici souvent non il m'arrive de venir de temps en temps
00:23:09quelle chance santé
00:23:20c'est vraiment dommage que plus personne ne danse c'est bizarre que tu dis ça
00:23:24alors que tu ne danses pas je ne danse jamais
00:23:50j'ai
00:23:51si
00:23:52chaud
00:23:53mon
00:23:54mystère
00:23:57prenez
00:23:58un
00:23:59instant
00:24:00gardez-moi
00:24:01doucement
00:24:03même si
00:24:04c'est juste
00:24:05une belle
00:24:06histoire
00:24:09c'est comme tu veux
00:24:11on ne doit pas
00:24:13s'étendre
00:24:15jouer ce jeu
00:24:18je sais que tu m'entends
00:24:23j'ai
00:24:24si
00:24:25chaud
00:24:26mon
00:24:27mystère
00:24:29j'ai
00:24:30si
00:24:31chaud
00:24:32mon
00:24:33mystère
00:24:48tu n'as rien à voir avec la description que Dylan m'avait fait de toi
00:24:54pourquoi qu'est-ce qu'il t'a dit que tu étais timide et que tu buvais pas
00:24:58certaines femmes peuvent porter plusieurs chapeaux survient qu'est ce que ça veut
00:25:02dire
00:25:03ça veut dire qu'une femme peut
00:25:04se montrer ne serait convertie ce week-end du Soleil
00:25:07et tout
00:25:08le contraire quand elle est avec un autre
00:25:10incroyable
00:25:11même les régimes totalitaires attendent d'être en déroute pour admettre qu'il
00:25:13ont
00:25:14eu coup à ce genre de manque d'honneté
00:25:15Sauf que je ne suis pas un régime totalitaire, c'est encore pire, je suis une femme.
00:25:22T'en joues ?
00:25:23Un peu.
00:25:24Tu me joues un morceau ?
00:25:25Non.
00:25:26Allez, s'il te plaît !
00:25:27Tiens bon.
00:25:29Béatrice.
00:25:30Non, franchement, je ne suis pas d'humeur.
00:25:31Tu veux que je te supplie ?
00:25:33Non ! Enfin peut-être.
00:25:35Allez, je t'en supplie.
00:25:36D'accord, mais un seul alors.
00:25:45Je t'en supplie.
00:26:15Béatrice adorait la manière dont Conrad entrait dans une pièce.
00:26:35Sa manière de gesticuler quand il écoutait du Bach.
00:26:39Sa manière de lui lire des nouvelles de Fitzgerald avant de dormir.
00:26:43La précision avec laquelle il préparait les Tom Collins et faisait le nœud Windsor simple de sa cravate.
00:26:50Sa verve et son charme indéniable et le fait qu'il utilisait des mots comme superfétatoires.
00:26:56Mais surtout, Béatrice aimait la façon dont il la regardait.
00:27:02Conrad adorait la façon dont Béatrice entrait dans une pièce.
00:27:06Le fait qu'elle rie à toutes ses blagues, même les plus stupides et les plus entendues.
00:27:11L'instant où elle se mordait la lèvre inférieure juste avant de jouer du piano.
00:27:15La douceur de sa peau, les reflets jaunes dans ses yeux, le grain de beauté sur sa hanche.
00:27:22Mais surtout, Conrad adorait la regarder.
00:27:28Malheureusement, deux problèmes de taille subsistaient.
00:27:33Dylan et l'état des finances de Conrad.
00:27:37La circonstance aggravante étant bien entendu qu'il mentait à Béatrice sur ses deux points.
00:27:43T'as remarqué que quand les gens sont heureux, ils prennent quelques kilos ?
00:27:47Qu'est-ce que t'essaies de me dire ?
00:27:49Non, non, non, attends, je parlais pas de toi, c'était juste une théorie, rien de plus.
00:27:53Oh ! Est-ce que t'es en train de dire que tous les gros sont heureux ?
00:27:57Pas du tout, non. Je pense qu'en fait, ce que j'essaie de t'expliquer, c'est qu'il y a deux types de gros.
00:28:01Il y a les gros qui sont heureux et il y a les autres...
00:28:05qui sont seulement gros.
00:28:08Non, bah, s'il te plaît, donne-moi un peu plus d'espace, j'essaie de cuisiner, j'y arriverai jamais si...
00:28:13Hé, ton eau est marron, c'est pas normal ça, si ?
00:28:16Je l'aime comme ça.
00:28:17Vraiment ?
00:28:18Oui.
00:28:19Tu veux que je réponde ?
00:28:20Non.
00:28:21Je fais comment pour me laver les mains ? Elles sont pleines d'œufs.
00:28:23Allô ? Bonjour Dylan.
00:28:26Rien de particulier ?
00:28:29Ah, ce soir ?
00:28:33Oh, attends, ne quitte pas s'il te plaît.
00:28:36Il veut m'emmener au théâtre ce soir et il veut que je t'arrange un rendez-vous.
00:28:39Non, je suis incapable de mentir.
00:28:41Alors ça, ça m'étonnerait.
00:28:43Non, désolée, on peut pas. Euh, je veux dire, je peux pas, ce soir.
00:28:46C'est vrai ? Ah bon, bah, c'est gentil de ta part.
00:28:50Dans ce cas, on se retrouve là-bas à 19h. À ce soir.
00:28:53Tu pouvais rien faire.
00:28:58C'est une mauvaise idée.
00:29:02Je ne comprends pas pourquoi Dylan et vous ressentez sans cesse le besoin de vous livrer à ce genre de compétition puéril.
00:29:07Non.
00:29:08D'autant plus qu'il perd à chaque fois.
00:29:09Vous savez bien que je fais tout ce que je peux pour rester en dehors de ce genre de choses.
00:29:12Oui, malheureusement, votre passé prouve que vous n'en êtes pas capable.
00:29:15Ouais.
00:29:17Elle compte beaucoup pour moi.
00:29:19Ça me ferait plaisir de vous aider, Connie. Qu'est-ce que je peux faire ?
00:29:22Vous avez des nouvelles de mes parents ? J'arrive pas à les avoir.
00:29:25Rien, à part les bruits de couloirs, mais rien de plus.
00:29:28Sans entrer dans les détails, il ne me reste plus que 36 heures de sous-vêtements.
00:29:32Je ne sais pas quoi faire. Je me sens comme Napoléon Bonaparte après Waterloo quand il était à Sainte-Hélène et qu'il attendait de mourir.
00:29:39Ça finira par s'arranger.
00:29:41Vous pensez ?
00:29:42Je vous le promets. Ça va s'arranger.
00:29:44Merci.
00:29:59Je te prie, sois honnête pour une fois.
00:30:01Ces bougeoirs sont dans la commune de Bussard, généralement.
00:30:03Mais bien sûr. C'est moi qui les ai achetés chez un antitaire pour 300 dollars.
00:30:06Tu n'apportes plus que 200.
00:30:08Il ne s'est fait pas défaut.
00:30:10Désolé, monsieur. Personne ne répond.
00:30:12Vous voulez filer un autre numéro ?
00:30:17Non, ça ne sera pas nécessaire.
00:30:20Merci, mademoiselle.
00:30:25Je trouve qu'ils vont bien ensemble.
00:30:28Elle est très entêtée et elle a plein d'idées reçues.
00:30:37Je t'ai dit que c'était une mauvaise idée.
00:30:38Tais-toi, tais-toi.
00:30:47Quel dommage et quel grand malheur de n'avoir pu partager un amour comme celui-là.
00:30:51Voyez comme le hasard me contrarie.
00:30:54Oui, oui, sur mon âme. Aujourd'hui ou demain matin.
00:30:56Dimanche, après-midi ou plus tard, je lui appartenais.
00:30:58Ce qui ne pourrait pas réussir avec un ambassadeur tel que vous.
00:31:02Il faut croire que sa passion pour moi était quelque chose comme du chinois ou là,
00:31:05puisqu'il lui fallait un interprète et qu'elle ne pouvait s'exprimer toute seule.
00:31:23Pensez-y si c'est une blague ou pas.
00:31:26Pourquoi regardez-vous tout autour de la salle comme ça ?
00:31:29Vous êtes vraiment dans un temple.
00:31:32J'aimerais prendre un amoureux, Octave.
00:31:34Ou si ce n'est pas un amoureux, au moins un cavalier.
00:31:36A qui vous suggérez-vous ?
00:31:37Je m'occuperai de votre choix.
00:31:39De demain, de ce soir,
00:31:41quelqu'un qui a le plus d'ambiance sous ma fenêtre trouvera un travail pour moi.
00:31:44Mais...
00:31:45Bien. Rien à dire.
00:31:47Marrez-moi.
00:31:54Je n'aime pas trop la façon dont tu le regardes.
00:31:57Je n'ai rien fait !
00:31:58Ok, c'est peut-être dans ma tête, je ne sais pas.
00:32:00Mais arrête, s'il te plaît.
00:32:04Je ne comprends pas pourquoi ils ont traduit que l'introduction.
00:32:06Ça leur aurait coûté trop cher de traduire toute la pièce ?
00:32:11Bonsoir, M. Vallois.
00:32:13Je suis le chef de l'équipe.
00:32:15Je suis le chef de l'équipe.
00:32:17Je suis le chef de l'équipe.
00:32:19Je suis le chef de l'équipe.
00:32:21Je suis le chef de l'équipe.
00:32:22Bonsoir, M. Vallois.
00:32:23Comment va, Didier ?
00:32:24Votre table habituelle vous attend.
00:32:25Super, merci.
00:32:27Est-ce que vous comptez payer ce soir ou est-ce qu'on met ça sur votre compte ?
00:32:30Notez-le sur mon compte.
00:32:31D'ailleurs, j'invite toute la table.
00:32:33D'accord ?
00:32:34D'accord, très bien.
00:32:35Par ici, s'il vous plaît.
00:32:36Après toi.
00:32:37C'est celle-là.
00:32:38Bonsoir.
00:32:44Non, je le trouve vraiment délicieux.
00:32:46C'est du Saint-Emilion, cuvée 2005.
00:32:48J'ai trouvé que la mise en scène était prétentieuse.
00:32:51Et j'ai l'impression que les spectateurs étaient là pour se montrer.
00:32:54Comment ça, pour se montrer ?
00:32:55On était dans un théâtre, il faisait tout noir.
00:32:59Je trouve ça particulièrement difficile d'éprouver de l'empathie pour une bande de privilégiés
00:33:03qui se livrent à des marivaudages ineptes et qui n'ont aucune valeur morale.
00:33:06Il y a des privilégiés qui croulent sous les problèmes.
00:33:08Je suis désolée, mais j'accorde beaucoup d'importance à ce que ressent le public.
00:33:11Et là, il ne se passait rien.
00:33:13Si jamais ils sautent tous d'un pont, tu les suis ?
00:33:15Je déteste cette analogie, vraiment.
00:33:17Mais pourquoi pas ?
00:33:18Ils ont sûrement une bonne raison de sauter.
00:33:20Peut-être que le pont va exploser et que je ne suis pas au courant.
00:33:22Ça arrive souvent.
00:33:23Je ne comprends pas comment on peut s'identifier à ces personnages.
00:33:26Ils ne subissent jamais les conséquences de leurs actes.
00:33:28Aucun d'entre eux n'apprend quoi que ce soit.
00:33:30Et aucun d'entre eux ne change.
00:33:33Mais c'était une satire.
00:33:36C'était pas clair du tout.
00:33:38Je trouve ça bien ici.
00:33:39C'est très chic comme endroit.
00:33:41Tout à l'heure, tu disais qu'il faisait trop de discrimination à l'entrée.
00:33:44Et que tu trouvais ce genre d'endroit totalement inintéressant.
00:33:46Oui, c'est vrai.
00:33:47En effet, j'ai dit ça, mais c'était avant que je vois à quoi ça ressemblait à l'intérieur.
00:33:52Je vais partir discrètement.
00:33:53Compte jusqu'à cinq et ensuite viens me rejoindre.
00:33:58T'as mis du parfum pour faire ?
00:34:00Pardon ?
00:34:01Tu trouves pas ça étrange d'être un artiste dans un monde qui est déjà plein d'art ?
00:34:05T'as pas l'impression que c'est du gâchis ?
00:34:07Tu fais quoi, toi, déjà ?
00:34:09Je prépare un doctorat à l'université de Colombien.
00:34:11Il s'agit d'une critique du post-modernisme.
00:34:13Pour moi, les gens créatifs sont narcissiques.
00:34:16On a déjà trop d'artistes.
00:34:18À la place, il ferait mieux de dédier leur vie à aider les nécessiteux.
00:34:20Mais ça, ça les intéresse pas.
00:34:22C'est très égoïste.
00:34:24Quand les gens te présentent quelqu'un, tu découvres ce qu'ils pensent de toi.
00:34:31La seule chose qui me pousse à danser avec toi, c'est que je suis incroyablement bourrée.
00:34:36J'éprouve du mépris pour absolument tout ce que tu représentes.
00:34:39Nous sommes assez conneras, des Béatrice.
00:34:41Je sais.
00:34:42Tu veux qu'on aille se reprendre un verre ?
00:34:46Tu serais pas un peu béotienne sur les bords ?
00:34:52Excuse-moi, tu peux me rappeler ton nom ?
00:34:53Jocelyne.
00:34:54Attends, c'est une blague.
00:34:55Je viens de sortir d'une relation de trois ans avec une Jocelyne.
00:34:57Est-ce que ça te dirait qu'on dorme ensemble ?
00:35:00Chez toi ou chez moi ?
00:35:01Je vis dans une résidence étudiante.
00:35:03Ah.
00:35:05Dans ce cas, on va aller chez moi.
00:35:13L'autre jour, j'ai eu une prise de conscience.
00:35:15La plupart du temps, les femmes dont j'apprécie la personnalité ne m'attirent pas sexuellement.
00:35:20Et à l'inverse, lorsqu'une femme stimule ma libido,
00:35:22il est quasiment impossible que nous ayons des choses à nous dire.
00:35:25Et lorsque par miracle ça marche sur les deux tableaux,
00:35:28soit elles ont déjà un petit copain, soit elles sont carrément mariées.
00:35:32Qu'est-ce que t'essaies de dire ?
00:35:34Ce que j'essaie de dire...
00:35:37Je crois que ce que j'essaie de dire, c'est que c'est super que tu n'aies pas de copain.
00:35:41Par contre, je suis mariée. Est-ce que c'est un problème ?
00:35:45T'es prête à le tromper ?
00:35:46Oui, tout à fait.
00:36:16Faut que j'en parle à Dylan.
00:36:34Faut que je lui dise. C'est facile, t'as qu'à lui dire.
00:36:37T'arrives et tu te lances. C'est pas compliqué.
00:36:40C'est facile, t'as qu'à lui dire.
00:36:42T'arrives et tu te lances. C'est pas compliqué.
00:36:46Suffit de lui dire. C'est tout.
00:36:49Tu rentres et tu lui dis direct.
00:36:54T'as pas le choix.
00:36:58C'est pas vrai.
00:37:02Conrad ne pouvait plus reculer.
00:37:04Il était temps pour lui de laver ses péchés.
00:37:07Salut.
00:37:08Il allait ouvrir son âme à son seul et unique ami...
00:37:11Je t'écoute. Qu'est-ce qu'il se passe ?
00:37:12...pour lui avouer sa trahison.
00:37:14C'est là que Conrad allait implorer son pardon.
00:37:21Rien.
00:37:23Rien. Rien du tout. T'as eu l'impression qu'il se passait quelque chose, là ?
00:37:28J'ai cru que t'allais me dire quelque chose.
00:37:29Non. J'ai absolument rien à dire. Où est ta copine ?
00:37:33Tu veux dire Jocelyne ?
00:37:35Non, l'ami de Béatrice.
00:37:36Oui, c'est le nom de son amie.
00:37:38Jocelyne.
00:37:39Ah bon, c'est vrai. C'est amusant.
00:37:41J'ai pas envie d'en parler.
00:37:42T'as pas couché avec elle ?
00:37:44Non. Tout ce que j'ai fait, c'est lui parler toute la nuit.
00:37:46Elle est partie il y a à peine une demi-heure.
00:37:49C'était insupportable.
00:37:53Alors, qu'est-ce qu'il s'est passé ?
00:37:54C'est incroyable. On a parlé tous les deux jusqu'au lever du jour.
00:37:58Waouh, c'est incroyable.
00:38:02Faut que je te pose une question.
00:38:04Je t'en prie.
00:38:06Est-ce que tu couches avec Béatrice ?
00:38:09Non.
00:38:11Non.
00:38:12Tant mieux.
00:38:14Merci, mon vieux.
00:38:16Moi aussi, j'aimerais te poser une question.
00:38:18Tu m'autorises à coucher avec Béatrice ?
00:38:20Ça, c'est hors de question.
00:38:23Non.
00:38:24Bon. Faut que je t'avoue quelque chose.
00:38:26Quoi ?
00:38:27Béatrice et moi, on est déjà ensemble.
00:38:29Quoi ? C'est une blague !
00:38:30C'est une blague !
00:38:31C'est une blague !
00:38:32C'est une blague !
00:38:33C'est une blague !
00:38:34C'est une blague !
00:38:35C'est une blague !
00:38:36C'est une blague !
00:38:37C'est une blague !
00:38:38Tu te moques de moi ou quoi ?
00:38:39Calme-toi.
00:38:40Toi et moi, on entre doucement dans l'âge adulte.
00:38:42On n'a plus le droit de se conduire comme des sauvages.
00:38:44Comment ça, on entre dans l'âge adulte ?
00:38:46Oui, c'est ça.
00:38:47Tu plaisantes ? On a presque 40 ans.
00:38:49J'ai dit que j'étais désolé.
00:38:50Franchement, je sais pas quoi ajouter.
00:38:51T'es vraiment qu'un sale enfoiré d'égoïste.
00:38:53Attends une seconde.
00:38:57Moi, l'égoïste ?
00:38:58Moi, je pense que c'est toi.
00:39:00Contrairement à toi, j'ai peut-être ma chance avec elle.
00:39:02D'ailleurs, c'est peut-être la femme de ma vie.
00:39:04Moi, j'y crois.
00:39:05La femme de ta vie ?
00:39:07On dirait que t'as 14 ans.
00:39:09À ton âge, ça devient ridicule.
00:39:10Écoute, je préfère que tu dormes ailleurs ce soir.
00:39:12Tu me fous à la porte ?
00:39:20Tu sais qu'en faisant ça, tu me pousses à aller m'installer chez elle.
00:39:28Parfois, Conrad, tu es ton propre pire ennemi.
00:39:35La propension de Conrad à faire confiance à autrui
00:39:38avait été mise à mal par des années de déception et de trahison.
00:39:41Beaucoup étaient devenus ses amis ou ses compagnes
00:39:44par intérêt pour sa fortune.
00:39:46Il disait souvent qu'on ne pouvait faire confiance à personne.
00:39:52Ce qui le mettait d'ajouté, c'est qu'il ne valait pas mieux que les autres.
00:39:56Ce qui le mettait d'ajouté, c'est qu'il ne valait pas mieux que les autres.
00:40:10J'arrive pas à savoir ce que je dois faire.
00:40:12J'avoue que j'aime beaucoup l'idée d'aller m'installer seul dans notre résidence secondaire
00:40:15et de me consacrer à l'écriture.
00:40:17Le problème, c'est que je suis allergique à l'herbe.
00:40:19Et aussi à l'air de la campagne, aux abeilles, aux tiques, aux blaireaux
00:40:22et à tout ce qu'on trouve là-bas.
00:40:26Qu'est-ce que vous essayez de me dire, Conrad?
00:40:28Je vais m'installer chez Béatrice.
00:40:30Oh, ça c'est une excellente nouvelle.
00:40:32Merci.
00:40:33Elle est au courant que vous êtes fauché et que vous n'avez nulle part où aller?
00:40:40Bien sûr que oui.
00:40:42Vous ne vous sentez pas coupable par rapport à Dylan?
00:40:44Si, évidemment. Mais je me dis qu'en fait, c'est une petite ville.
00:40:47Et quand on y rencontre une jolie fille,
00:40:49il y a de fortes chances pour que l'un de vos amis s'intéresse à elle également.
00:40:53De toute évidence, vous vous mentez à vous-même.
00:40:56Je sais.
00:40:58Mais c'est pas grave.
00:41:05Ding dong!
00:41:09Salut.
00:41:11Good afternoon, my love.
00:41:13Oh, qu'est-ce qu'il se passe?
00:41:14Je viens vivre chez toi.
00:41:16T'étais pas bien chez Dylan?
00:41:18Je suis allergique à ces draps. C'est du coton égyptien.
00:41:22Les miens, c'est la même chose.
00:41:24Eh bien, dans ce cas, il faudra qu'on les change.
00:41:35Je crois que je suis amoureuse de toi.
00:41:37Allons, ça fait à peine deux jours.
00:41:41J'aime l'idée que je me fais de toi.
00:41:43T'es pas amoureuse du vrai, moi?
00:41:45En général, l'idée qu'on se fait des gens est mieux.
00:41:48Sauf qu'on peut pas coucher avec une idée.
00:42:19Je suis très sérieux.
00:42:21Ne faites pas la moindre rayure.
00:42:23D'accord.
00:42:24Autrement, votre père va m'emmasculer.
00:42:26Elle m'attend.
00:42:48T'es plus tôt?
00:43:02T'es là?
00:43:03Oui, j'suis là.
00:43:18Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:43:20Je pense que c'est évident. C'est puissant.
00:43:23Oui.
00:43:25C'est explosif. Totalement explosif.
00:43:28C'est une voiture, c'est ça ?
00:43:31Si tu la vois vraiment pas, tu vois au moins les phares, non ?
00:43:35C'est un orgasme féminin.
00:43:38J'avais l'impression que c'était un orgasme féminin.
00:43:41C'est un orgasme féminin.
00:43:44C'est un orgasme féminin.
00:43:47J'avais l'impression que c'était très clair.
00:43:49C'est la conductrice qui joue.
00:43:58Y a un problème ?
00:44:02Non, ça va.
00:44:17...
00:44:31Assis face au piano de Béatrice,
00:44:34Conrad lue le mot laissé par Dylan.
00:44:37Ne nous perdons pas en explications superflues.
00:44:40J'espère que cette Volvo te plaira.
00:44:43Conrad sentait monter en lui une émotion étrange.
00:44:46La culpabilité.
00:44:49C'était la première fois qu'il ressentait quelque chose de pareil.
00:44:56Je crois que j'ai une tumeur au cerveau.
00:44:59Quoi ?
00:45:03Non.
00:45:17Ecoute, je suis pas d'humeur. Désolé.
00:45:21Désolé. Désolé.
00:45:26En ce moment, t'es jamais d'humeur.
00:45:28On l'a fait hier soir.
00:45:30Oui. D'ailleurs, je t'ai trouvé un peu...
00:45:33distant.
00:45:37Je pense qu'on traverse une mauvaise passe.
00:45:39Une mauvaise passe.
00:45:41C'est tout.
00:45:43Quoi ?
00:45:45On se voit depuis une semaine.
00:46:14En regardant Béatrice jouer du piano avec délicatesse,
00:46:18Conrad se sentait coupable de tous ses mensonges.
00:46:21L'espace d'un instant, il eut envie de lui avouer qu'il n'avait plus rien.
00:46:27Puis cet instant s'envola.
00:46:36Comment je peux être avec quelqu'un qui n'apprécie pas Bach
00:46:39ou les cigarettes Valmont ?
00:46:41Ce qui vous arrive fait penser à un mythe très célèbre, celui de Pygmalion.
00:46:45Est-ce que vous l'avez lu, au moins ?
00:46:47Ça n'a rien à voir avec Pygmalion.
00:46:49Jetez-y un coup d'œil à l'occasion.
00:46:51Ou au pire, je peux toujours la porter et vous le lire.
00:46:54Ça ira. Je suis allé voir la comédie musicale.
00:46:58OK, Béatrice, stop right there.
00:47:00Don't move. OK ? Don't move. Like that.
00:47:03Beautiful. You're beautiful.
00:47:05Tu es magnifique. Tu es splendide. Ne bouge pas.
00:47:07Ne bouge pas. Regarde-moi.
00:47:09Give me love. Give me love. Voilà. Comme ça.
00:47:11You love me ? Smile.
00:47:14Voilà. You love me ? You love me ?
00:47:16OK. Show me. Show me. Show me you love me. Show me.
00:47:19OK. Love. Eight. Now.
00:47:23Beautiful. Beautiful. Love.
00:47:26Eight.
00:47:28Love.
00:47:29Voilà. Encore une. One more.
00:47:32Chapitre 1
00:47:35Il avait souvent visité la Grèce par la pensée.
00:47:38Seulement ce jour-là...
00:47:45On passe directement au chapitre 3.
00:47:51Chapitre 4
00:48:02Combien de temps vont durer les travaux à l'hôtel Valmont ?
00:48:05Deux ou trois mois, je pense. En général, ça dure environ deux mois.
00:48:09Tu avais parlé de semaines. C'est vrai.
00:48:13Salut.
00:48:14Salut. J'ai eu ton cadeau.
00:48:25Bon, ça m'a fait plaisir de vous croiser, mais je dois y aller.
00:48:28Ce soir, c'est mon vernissage.
00:48:30Où est-ce qu'il a lieu ?
00:48:31À la galerie Whitman.
00:48:32Tu iras peut-être là-bas ?
00:48:34J'aurai pas le temps. Ciao.
00:48:40C'est qui cette fille ?
00:48:42Jocelyne.
00:48:43Non, c'est pas Jocelyne.
00:48:45Je sais. Elle, c'est l'autre Jocelyne.
00:48:49Viens, on y va.
00:49:00Jocelyne.
00:49:01Jocelyne.
00:49:02Jocelyne.
00:49:03Jocelyne.
00:49:04Jocelyne.
00:49:05Jocelyne.
00:49:06Jocelyne.
00:49:07Jocelyne.
00:49:08Jocelyne.
00:49:09Jocelyne.
00:49:10Jocelyne.
00:49:11Jocelyne.
00:49:12Jocelyne.
00:49:13Jocelyne.
00:49:14Jocelyne.
00:49:15Jocelyne.
00:49:16Jocelyne.
00:49:17Jocelyne.
00:49:18Jocelyne.
00:49:19Jocelyne.
00:49:20Jocelyne.
00:49:21Jocelyne.
00:49:22Jocelyne.
00:49:23Jocelyne.
00:49:25Jolyne.
00:49:27Jocaly
00:49:28Jacabre
00:49:29Jocaly.
00:49:50Je dois y aller.
00:49:54
00:50:24
00:50:54
00:51:10Conrad disait souvent qu'il vivait une vie d'homme de l'esprit.
00:51:15Malheureusement pour lui, son cerveau avait été ravagé par toutes ces années d'oisiveté,
00:51:20de Tom Collins et par les deux paquets de Valmont qu'il fumait tous les jours.
00:51:25Sans parler des conséquences de son complexe d'Oedipe.
00:51:29Sa culpabilité devenait trop lourde à porter.
00:51:32La mascarade ne pouvait plus continuer.
00:51:35
00:51:45– Qu'est-ce qui ne va pas ? – Tu étais où ?
00:51:49– Tu m'as abandonnée en plein concert. – Donc t'es restée, hein ?
00:51:52Eh bien oui, en effet. C'était magnifique.
00:52:01Y a plus de cigarettes.
00:52:06Où est-ce que tu nous emmènes ?
00:52:09À l'hôtel Valmont.
00:52:11– Pourquoi on se cache comme ça ? – Pose pas de questions et suis-moi.
00:52:14– Quoi ? – Est-ce que t'es prête ? On y va.
00:52:17Timothée ? C'est Frédérix. Mais je ne crois pas que vous puissiez entrer.
00:52:23Bonsoir. Monsieur Valmont ?
00:52:26Monsieur Valmont ! Arrêtez-les !
00:52:30– Qu'est-ce qui se passe ? C'est si dingue, ce qu'on fait ! – Je sais, mais c'est marrant, non ?
00:52:34Où est-ce qu'on va ? Pourquoi on fait ça ?
00:52:37Chut !
00:52:41Entre !
00:52:47Allume, s'il te plaît ! Qu'est-ce qui se passe ?
00:52:50C'est un jeu. Si tu trouves les bisous de ma mère, prends-les !
00:52:53Non, mais je ferais pas ça !
00:52:58Hein ? Ça lui apprendra à mieux ranger ses petites affaires.
00:53:08Et merde.
00:53:10– Vous faites vraiment du bon travail, Timothée. – C'est Frédérix, monsieur.
00:53:13Oui, Frédérix. Désolé. Je pense que votre équipe fonctionne très bien.
00:53:17Vous savez où remettre les bijoux de ma mère, n'est-ce pas ?
00:53:19Ils vont dans le duplex de l'aile ouest, dans le troisième tiroir de sa commode rhodésienne.
00:53:23Moi, c'est bon, j'ai mes cigarettes.
00:53:26Dites à Bernard que je suis désolé.
00:53:31J'arrive, ma chérie !
00:53:36C'était quoi, ce cirque ?
00:53:38Je suis même plus sûr de savoir.
00:53:40Conrad, qu'est-ce qui se passe ?
00:53:42Écoute, Béatrice.
00:53:44Si je suis venu vivre chez toi, c'est parce que je n'avais nulle part où aller. Je suis fauché.
00:53:47Comment ça ?
00:53:49J'ai plus rien. On m'a viré de l'hôtel et mes parents ne m'entretiennent plus.
00:53:53Mais Conrad, t'as presque 40 ans.
00:53:55C'est pas la question. Et puis j'ai de terribles angoisses liées à la séparation. Ça me terrifie.
00:53:59Tu veux dire que tu m'as menti pendant tout ce temps ?
00:54:01C'est bien ça. Sauf qu'en fait, je ne suis pas le seul à avoir menti.
00:54:05Je vous ai vus, Dylan et toi, tout à l'heure.
00:54:07Quoi ? Tu veux dire que tu m'as suivi ?
00:54:11Je suis allée le voir pour arranger les choses entre vous.
00:54:14Sois un peu adulte pour ça, Conrad.
00:54:16Tu refuses d'être honnête avec toi-même. C'est ça ton problème.
00:54:19Tu répètes tout le temps qu'au fond, t'es une artiste et que t'aimerais vivre de ta musique.
00:54:22Mais en réalité, t'es une mannequin et rien de plus.
00:54:24Et le pire, c'est que tu l'assumes pas.
00:54:26Moi, au moins, j'ai un vrai travail. Je ne fais pas rien de mes journées.
00:54:29Tandis que toi, tu t'es arrangée pour traverser l'existence sans jamais avoir à te préoccuper de gagner de l'argent.
00:54:34Tu n'es qu'un narcissique qui évite à tout prix de te retrouver seule
00:54:37parce que tu sais qu'autrement, tu te rendrais compte à quel point ta vie est vide.
00:54:40Je crois que j'aurais mieux fait de choisir Dylan parce que de vous deux, c'est lui le mec bien.
00:54:44Toi, à la longue, t'es insupportable.
00:54:46Tu me trouvais plutôt sympa quand je réglais la note.
00:54:49En fait, t'es comme toutes les autres. Tu restais avec moi juste pour mon argent.
00:54:53Je dois certainement être la seule fille qui n'a pas couché avec toi uniquement pour ton fric.
00:54:56Et de toute façon, t'avais pas un sou.
00:55:01Ouais. Mais t'en savais rien.
00:55:04Donc...
00:56:38Tout en fixant le pare-chocs du camion d'un boulanger,
00:56:41Konrad se mit à penser à la pauvre femme à qui l'on avait diagnostiqué
00:56:45le syndrome de Witzelsucht.
00:56:47La maladie blagueuse.
00:56:49En un éclair, il se mit à parler un allemand impeccable,
00:56:52une langue qu'il n'avait pourtant jamais étudiée.
00:56:56Puis, il s'est évanoui.
00:57:10Ou est-ce que vous avez mal ?
00:57:13Überhole !
00:57:15Où est-ce que vous avez mal ?
00:57:19Je ne sais pas.
00:57:21Le pire cauchemar de Conrad s'était réalisé.
00:57:29Il était seul.
00:57:31Allo ? C'est ton fils Conrad, ça va ? Qu'est-ce que… t'es où ? C'est quoi tout ce bruit
00:57:45?
00:57:47Je suis au téléphone, tu peux me laisser 30 secondes s'il te plaît ?
00:57:50Quand est-ce que tu rentres ?
00:57:51Je n'en sais rien.
00:57:52Un divorce de cette envergure peut prendre du temps.
00:57:53Je ne t'écoute pas.
00:57:54Ça ne sert à rien d'ôter le ton.
00:57:55Tu penses que ce sera long ?
00:57:56Écoute, il faut que je te laisse.
00:57:57Ça finira peut-être par s'arranger.
00:58:23J'ai vu une performance incroyable.
00:58:27Un homme et sa femme ont passé toute une année reliés l'un à l'autre par une corde
00:58:31de deux mètres.
00:58:32C'était un commentaire sur les relations contemporaines.
00:58:35C'est tellement puissant comme métaphore.
00:58:37Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
00:58:38Ils ont divorcé.
00:58:41Il paraît que t'as vu Béatrice tout à l'heure.
00:58:50Elle voulait me convaincre de faire ce qu'on est en train de faire.
00:58:56Je pense que t'avais raison.
00:58:57À quel sujet ?
00:58:59C'est vrai que parfois, je suis mon pire ennemi.
00:59:08Tu t'es fait quoi au fond ?
00:59:12Un camion m'a renversé.
00:59:16Zeus est mort.
00:59:17Vous pouvez m'enchaîner la jambe, mais Zeus lui-même n'aura pas raison de mon libre arbitre.
00:59:26Au fait, je veux que tu me rendes ma Volvo.
00:59:28C'était une blague.
00:59:30Comment ça va avec Jocelyne ?
00:59:32Mal.
00:59:33On a encore rompu.
00:59:34Mais cette fois, c'est pour de bon.
00:59:36Elle me volait de l'argent.
00:59:39Ça, c'est dur.
00:59:41Ça va avec Béatrice ?
00:59:43Pas vraiment.
00:59:44Ah bon ?
00:59:46Franchement, je trouve pas ça très surprenant.
00:59:48Tu te conduis comme un gros con.
00:59:50Là, tu me fais de la peine.
00:59:52C'était le but.
00:59:53Je viens de t'insulter.
00:59:55T'es réellement fâché contre moi ?
00:59:57Pas du tout.
00:59:59Tu les trouves comment ?
01:00:00Pas mal.
01:00:02Peut-être un peu.
01:00:05J'ai vraiment cru que ça pouvait marcher entre Béatrice et moi.
01:00:07C'est vrai qu'il nous a remarqués.
01:00:09C'est clair.
01:00:10Qu'est-ce qu'il y a ?
01:00:13Bonsoir.
01:00:14Bonsoir.
01:00:15Peut-être que je me trompe, les filles.
01:00:18Mais je suis sûr que vous aimez la littérature.
01:00:20Or, il se trouve que j'ai une collection de livres
01:00:22tout à fait impressionnante dans mon appartement.
01:00:24Ah oui ?
01:00:26Vous voulez voir l'intégrale de Balzac ?
01:00:30T'es sûr que tu veux rien faire ?
01:00:32Non, je peux pas.
01:00:33Désolé.
01:00:34Ça ne serait pas en adéquation avec ce que je ressens à l'intérieur.
01:00:39Je comprends pas ce que ça veut dire.
01:00:41C'est précisément ça, le problème.
01:00:57Tu sais quoi ?
01:00:58Tu peux garder la Volvo.
01:01:11Bonsoir.
01:01:37Bonjour Béatrice, ici Konrad.
01:01:40Qu'est-ce que vous voyez, Konrad ?
01:01:42Un sexe.
01:01:45Et là ?
01:01:46Béatrice.
01:01:47Non, un sexe.
01:01:49Pardon, Béatrice.
01:01:55Et là ?
01:01:58Un sexe.
01:02:01Je pense que tout ça n'est pas un problème.
01:02:03C'est un problème.
01:02:05C'est un problème.
01:02:07C'est un problème.
01:02:08Je pense que tout ça n'est pas très sain, Konrad.
01:02:12J'en ai conscience.
01:02:16Au même moment, Béatrice était en pleine consultation avec sa voyante
01:02:19dans le but d'obtenir des réponses à son désarroi.
01:02:24Malheureusement,
01:02:27ses prévisions n'allaient pas dans le sens qu'elle aurait voulu.
01:02:32Je viens d'emménager avec elle et elle m'a déjà mis à la porte.
01:02:35Je sais pas quoi faire.
01:02:38Parfois, il nous faut faire des sacrifices pour ce qu'on aime.
01:02:42Vous êtes à côté de la plaque avec vos analogies pseudo-littéraires.
01:02:45Nous ne sommes pas dans un roman de Jane Austen et je suis pas Emily Post.
01:02:50Vous avez autant de principes qu'un bolchevik.
01:02:54Je suis en train de vivre une crise existentielle.
01:02:57J'arrête pas de penser à elle.
01:02:58Je pense que je devrais aller voir un docteur.
01:03:01Konrad,
01:03:04je suis docteur.
01:03:08Béatrice ?
01:03:11Béatrice ?
01:03:19Note pour plus tard.
01:03:21Suite à une deuxième lecture, mon psy avait raison.
01:03:23Notre histoire a beaucoup de points communs avec Pygmalion.
01:03:38Dylan ?
01:03:39Réveille-toi.
01:03:41Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
01:03:42J'ai besoin du numéro de Jocelyne.
01:03:44Allez, viens plus.
01:03:45Regarde-moi. Regarde-moi.
01:03:47Voilà, comme ça.
01:03:48Magnifique.
01:03:49Tu es belle, tu es belle.
01:03:50Petit oiseau.
01:03:52Voilà.
01:03:53Regarde-moi.
01:03:54Regarde-moi.
01:03:55Regarde-moi.
01:03:56Regarde-moi.
01:03:57Regarde-moi.
01:03:58Regarde-moi.
01:03:59Regarde-moi.
01:04:00Regarde-moi.
01:04:01Regarde-moi.
01:04:02Regarde-moi.
01:04:03Regarde-moi.
01:04:04Regarde-moi.
01:04:05Regarde-moi.
01:04:06Regarde-moi.
01:04:07Regarde-moi.
01:04:08Regarde-moi.
01:04:09Regarde-moi.
01:04:10Regarde-moi.
01:04:11Regarde-moi.
01:04:12Regarde-moi.
01:04:13Regarde-moi.
01:04:14Regarde-moi.
01:04:15Regarde-moi.
01:04:16Regarde-moi.
01:04:17Regarde-moi.
01:04:18Regarde-moi.
01:04:19Regarde-moi.
01:04:20Regarde-moi.
01:04:21Regarde-moi.
01:04:22Regarde-moi.
01:04:23Regarde-moi.
01:04:24Regarde-moi.
01:04:25Regarde-moi.
01:04:26Regarde-moi.
01:04:27Regarde-moi.
01:04:28Regarde-moi.
01:04:29Regarde-moi.
01:04:30Regarde-moi.
01:04:31Regarde-moi.
01:04:32Regarde-moi.
01:04:33Regarde-moi.
01:04:34Regarde-moi.
01:04:35Regarde-moi.
01:04:37Salut.
01:04:40Tu t'es fait quoi au front ?
01:04:42Un camion m'a reversé.
01:04:47Cet album me plaît beaucoup.
01:04:49Qui l'a choisi ?
01:04:50Qu'est-ce que tu fais là ?
01:04:54Je veux être honnête.
01:04:56J'arrête mon cinéma.
01:05:00Dommage.
01:05:01Tu sais, c'est pas le cinéma qui me posait problème,
01:05:03mais les mensonges.
01:05:04Je crois que les deux marchent ensemble.
01:05:06Bon.
01:05:07J'ai du travail.
01:05:08Donne-moi une heure.
01:05:09Rien qu'une heure, s'il te plaît.
01:05:11D'accord.
01:05:12Mais c'est tout.
01:05:13Ok.
01:05:14Merci.
01:05:15Je t'attends là.
01:05:29Je déteste les surprises.
01:05:31Celle-là, elle va te plaire.
01:05:34Je suis pas sûre de comprendre.
01:05:36C'est pour nous.
01:05:37T'emballe pas trop, c'est juste une location.
01:05:40T'as pas fait ça ?
01:05:42Si.
01:05:52Comment ?
01:06:04Le plafond ne fuit pas.
01:06:08Y'a deux salles de bain.
01:06:12L'eau n'est pas marron.
01:06:19Y'a un problème ?
01:06:24Pas du tout.
01:06:27Dis donc,
01:06:28t'es allée voir la rétrospective Picasso la semaine dernière ?
01:06:31Ouais, c'était horrible.
01:06:32Ouais, pareil.
01:06:34Et ça choque tout le monde quand je le dis.
01:06:36Je trouve son œuvre prétentieuse et vraiment très immature.
01:06:40Si je prenais un peu de recul,
01:06:42j'essayais de voir les tableaux pour ce qu'ils sont...
01:06:44Est-ce que t'as déjà remarqué que ceux qui accusaient les autres d'être prétentieux
01:06:47étaient encore plus prétentieux qu'eux ?
01:06:54Et toi, est-ce que t'as remarqué
01:06:56que la seule et unique raison pour laquelle les gens critiquent les autres,
01:06:59c'est qu'ils ont peur de ce qu'ils voient,
01:07:01c'est-à-dire eux-mêmes ?
01:07:04Oui.
01:07:07Donc si je comprends bien, si je te dis que je t'aime,
01:07:09c'est de moi-même que je suis amoureuse ?
01:07:13Tout à fait.
01:07:16Je t'aime.
01:07:20Moi aussi, je t'aime.
01:07:21C'est à cet instant précis que Conrad et Béatrice
01:07:24ont su que c'était terminé.
01:07:27Ils ne pouvaient pas s'empêcher de ressentir de la sympathie pour lui.
01:07:31Pas de l'amour, mais juste de la sympathie.
01:07:34Il arrive souvent que l'on prenne l'un pour l'autre.
01:07:39En sortant de la station,
01:07:41les deux se retrouvaient à l'intérieur de la station.
01:07:45C'était un moment très difficile.
01:07:48En sortant de la station,
01:07:50ils se sont dit au revoir exactement comme d'habitude.
01:07:56Pourtant, c'était la dernière fois qu'ils se voyaient.
01:08:13De toute évidence,
01:08:14les différences profondes qui séparaient Conrad et Béatrice
01:08:17faisaient d'eux des êtres incompatibles.
01:08:21Elles étaient désespérément romantiques,
01:08:23tandis que lui était désespéré et cynique.
01:08:26À la fin de la semaine, Conrad reçut un télégramme
01:08:28lui annonçant la réconciliation de ses parents.
01:08:32Au bout d'une semaine,
01:08:33ils étaient déjà lassés de leur divorce
01:08:35et seraient de retour deux jours plus tard.
01:08:39Malgré ses efforts,
01:08:40Béatrice était incapable de pardonner son attitude à Conrad.
01:08:47Notre pour plus tard,
01:08:48pensez à aller voir un docteur au sujet de cette tumeur.
01:08:52Conrad a conservé cet appartement inoccupé,
01:08:54telle une métaphore du vide laissé par Béatrice.
01:08:58Et tout comme pour sa douleur,
01:09:00il n'en parla à personne.
01:09:04Ce n'est que plusieurs années plus tard
01:09:06que Conrad comprit que pour lui,
01:09:08l'amour était quelque chose d'autre.
01:09:11C'était la mort de Béatrice.
01:09:13Ce n'est que plusieurs années plus tard
01:09:15que Conrad comprit que pour lui,
01:09:16l'amour était comme le communisme.
01:09:18C'était une excellente idée,
01:09:20mais en pratique, ça ne fonctionnait pas.
01:09:23Il lui est arrivé par la suite
01:09:24de dire qu'il cherchait activement la femme de sa vie,
01:09:26mais c'était uniquement pour la forme.
01:09:29En fait, il recherchait une beauté parfaite
01:09:31qu'il ne trouverait jamais.
01:09:34Mais souvent,
01:09:35Conrad développait un intérêt pour l'idée des choses,
01:09:37et non pour les choses en elles-mêmes.
01:09:40De retour à l'hôtel Valmont,
01:09:42avec sa carte bleue de nouveau fonctionnel,
01:09:44il reprit le train de vie
01:09:46auquel il était accoutumé.
01:09:48Mais quelque chose avait changé.
01:09:50Ah, là, il y en a un. Vas-y, tu le...
01:09:53Zut, je l'ai loupé.
01:09:56Tu peux m'expliquer
01:09:57pourquoi on pêche avec des lances ?
01:10:10C'est de l'argent ?
01:10:16J'ai eu une longue semaine.
01:10:18La matriarche de la famille Valmont
01:10:20étant de retour à la maison,
01:10:22Conrad put enfin exprimer
01:10:24plusieurs décennies d'émotions et d'angoisse.
01:10:27Car depuis longtemps,
01:10:28elle était la seule personne
01:10:30à avoir eu de l'argent.
01:10:33C'était la première fois
01:10:35qu'elle avait eu de l'argent.
01:10:37Car depuis longtemps,
01:10:39elle était la seule personne
01:10:41à qui il se confiait vraiment.
01:10:45Je crois qu'il y a quelque chose
01:10:47qui clashe chez moi.
01:10:49Ayant décidé de changer
01:10:51son mode de vie,
01:10:53Conrad fit un premier pas
01:10:55vers la rédemption
01:10:57en cessant de fumer.
01:10:59Puis, il récupéra la voiture
01:11:01de son père.
01:11:03Et enfin, un jour,
01:11:05il remboursa l'argent
01:11:07qu'il lui avait emprunté
01:11:09en ajoutant 20% d'intérêt à la somme.
01:11:12Il lui rendit même
01:11:14les clés de sa Volvo.
01:11:18Ce sont des symptômes très classiques.
01:11:20Mon diagnostic est que vous êtes
01:11:22une agoraphobe recoulée.
01:11:24Je mets fin à nos séances.
01:11:26Conrad, est-ce qu'on peut
01:11:28t'en parler plus tard ?
01:11:30Je suis au beau milieu d'une séance.
01:11:32Je m'en fiche. Je vais de plus en plus mal.
01:11:35C'est complètement instable.
01:11:37Et pourquoi, à votre avis ?
01:11:39A cause de vous et de vos conseils pourris.
01:11:41Je suis votre psychanalyste
01:11:43depuis que vous avez 9 ans.
01:11:45Je pense que ce sont vos conseils pourris
01:11:47qui m'ont rendu aussi détestable.
01:11:49Je mettrai du temps à m'en remettre.
01:11:51Adieu.
01:11:56Je pense que ce garçon
01:11:58a dû se tromper d'étage.
01:12:00De manière purement hypothétique,
01:12:02tu penses qu'il est possible
01:12:04d'être l'ex de Napoléon
01:12:06sans être particulièrement petit ?
01:12:08Non, je ne pense pas.
01:12:10Comment t'appellerais quelqu'un de grand
01:12:12qui en développerait un ?
01:12:14Un égocentrique.
01:12:16Égocentrique.
01:12:18Je pense que je suis égocentrique.
01:12:20J'ai jamais osé te le dire auparavant.
01:12:24Mais t'es nul comme écrivain.
01:12:30Je sais.
01:12:34Après plusieurs années
01:12:36d'annonce prise plus ou moins au sérieux,
01:12:38Conrad a enfin achevé
01:12:40son second ouvrage.
01:12:44Son incapacité à l'écrire
01:12:46provenait de sa mauvaise compréhension
01:12:48du personnage principal.
01:12:50Bien entendu, ce personnage
01:12:52n'était autre que lui-même.
01:12:54Le livre était publié au printemps
01:12:56et a reçu des critiques mitigées.
01:12:58En sortant, il a dit au revoir
01:13:00à Abigail exactement comme d'habitude
01:13:02car il était certain
01:13:04que ce n'était pas la dernière fois
01:13:06qu'Abigail et lui se voyaient.
01:13:08Harold a conservé cet appartement inoccupé
01:13:10tel une métaphore du vide
01:13:12laissé par Abigail.
01:13:14Et tout comme pour sa douleur,
01:13:16il n'en parla à personne.
01:13:22Merci.
01:13:25Que répondez-vous
01:13:27à ceux qui disent
01:13:29que votre style est calqué
01:13:31sur ce que faisait
01:13:33Fitzgerald ou Edith Wharton ?
01:13:35C'est plagrant.
01:13:37Merci.
01:13:39Monsieur Valmont,
01:13:41je suis navré,
01:13:43mais j'ai trouvé votre roman
01:13:45ainsi que son personnage central immature.
01:13:47Ces problèmes sont profondément futiles
01:13:49au vu des standards sociaux actuels.
01:13:51D'ailleurs, ne trouvez-vous pas
01:13:53qu'il faut téléphoner ?
01:13:55Je ne suis pas d'accord.
01:13:57Je le trouve très attachant
01:13:59et pour moi, ça métamorphose
01:14:01à beaucoup de sens.
01:14:03Bien.
01:14:05En sortant d'une matinée
01:14:07des caprices de Marianne,
01:14:09la pièce que leur joyeux petit groupe
01:14:11était allé voir,
01:14:13Dylan était tombé sur Béatrice
01:14:15pour la première fois
01:14:17depuis qu'elle et Conrad
01:14:19s'étaient séparés.
01:14:21Ils se sont renvoyés
01:14:23afin de racheter son comportement
01:14:25de la semaine précédente.
01:14:27Ils sont allés dans un petit bar
01:14:29du West Village
01:14:31pour parler de la pièce.
01:14:33Elle leur avait plu
01:14:35tout en leur rappelant
01:14:37les bons moments passés ensemble.
01:14:39Ils ont fait l'amour ce soir-là
01:14:41et sont toujours ensemble
01:14:43à l'heure actuelle.
01:14:45Dylan a enfin lu le classique
01:14:47de Jane Austen,
01:14:50et a beaucoup retrouvé dedans.
01:14:52Peu après leur retrouvaille
01:14:54à la sortie du théâtre,
01:14:56Béatrice a abandonné le mankina
01:14:58pour former un groupe de jazz
01:15:00avec Dylan.
01:15:02Ils ont eu un succès modéré
01:15:04mais étaient très heureux,
01:15:06en conséquence de quoi
01:15:08ils ont chacun pris 8 kilos.
01:15:10Conrad et Dylan continuèrent
01:15:12à se retrouver chaque semaine
01:15:14pour discuter et jouer au squash.
01:15:16Et un jour, pour la première fois,
01:15:18ils ont vu cela comme un signe
01:15:20que les choses avaient changé.
01:15:22De son côté, Dylan n'a pas éprouvé
01:15:24de réelles satisfactions.
01:15:26Conrad donnait d'importantes sommes
01:15:28d'argent à des œuvres de charité
01:15:30et à des causes caritatives.
01:15:32Cet épisode,
01:15:34durant lequel il a tout perdu,
01:15:36lui a appris à apprécier pleinement
01:15:38ce qu'il possédait.
01:15:40Cette fois-ci,
01:15:42il ne considérerait plus rien
01:15:44comme acquis.
01:15:46Je déteste l'idée selon laquelle
01:15:48faire partie des nantis
01:15:50et avoir fait des études supérieures
01:15:52nous force à répondre à certaines attentes.
01:15:54Premièrement, parce que nous vivons
01:15:56nécessairement dans l'ombre de notre père
01:15:58s'il a accompli de grandes choses.
01:16:00Deuxièmement, quand on nous attend
01:16:02au tournant, on échoue systématiquement.
01:16:04Et troisièmement, d'un point de vue
01:16:06scientifique et mathématique,
01:16:08si un éclair de génie a déjà frappé
01:16:10dans votre famille,
01:16:12les chances pour que la foudre frappe
01:16:14vous avez conscience du fait que vous demandez ça
01:16:16à votre chauffeur.
01:16:18Touché !
01:16:20Suite à l'accueil mitigé
01:16:22de son deuxième roman,
01:16:24Conrad se mit à passer plus de temps
01:16:26à la campagne pour se consacrer
01:16:28entièrement à l'écriture.
01:16:30Il n'y a que là-bas
01:16:32qu'il se sentait à l'aise.
01:16:34Il s'avéra que les allergies de Conrad
01:16:36à l'air de la campagne et à l'herbe
01:16:38étaient purement psychosomatiques.
01:16:40Lorsqu'il repensait à sa semaine avec Béatrice,
01:16:42il le faisait à la lumière
01:16:44de ce vieil adage,
01:16:46mieux vaut souffrir d'avoir aimé
01:16:48que souffrir de n'avoir jamais aimé.
01:16:50Conrad approuvait à contre-coeur
01:16:52car il repensait souvent à Béatrice.
01:16:54Alors qu'il allait
01:16:56sur ses 42 ans,
01:16:58Conrad Valmont
01:17:00commençait enfin à grandir.

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