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La tension est montée d'un cran lors de la troisième journée de manifestation des agriculteurs à Digne-les-Bains, consacrée au blocage des administrations. Le centre des impôts, la direction des finances publiques ou encore la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence ont été ciblés.
Il est 5 h 45, ce jeudi 28 novembre. La nuit noire est encore percée d'étoiles, le froid humide mord les doigts et brûle la peau. À cette heure-ci, les rues de Digne-les-Bains sont calmes, presque désertes, exception faite de quelques camions poubelles qui sillonnent les quartiers de la ville. Soudain, un étrange vrombissement retentit et une farandole de tracteurs déferle sur la nationale en direction du palais des congrès.

À 6 heures, le mugissement d'une vingtaine de klaxons emplit la nuit. Le parking est illuminé par les phares des tracteurs, attelés à une quinzaine de bennes remplies de fumier, de foin ou encore de courges en décomposition. Un premier convoi s'élance en direction de la Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) pour livrer son chargement de courges aux portes du bâtiment.

Car le mot d'ordre de cette troisième journée de mobilisation agricole à Digne-les-Bains est clair: il s'agit de bloquer les administrations, en écho aux "entraves administratives" que subissent les agriculteurs. À l'appel de la Fédération départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs, ils sont une soixantaine à s'être rassemblés avant l'aube dans la préfecture des Alpes-de-Haute-Provence pour la mobilisation.

Du fumier aux impôts
"On est là pour montrer notre mécontentement par rapport à la superposition des normes, contre le tas de paperasse qu'on a à remplir tous les jours." explique Sacha Meyer, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs des Alpes-de-Haute-Provence. "Ce qu'on veut, ce n'est pas passer trois jours par semaine à remplir des papiers."

Fumier, paille, bois mort, débris organiques divers: tous les moyens sont bons pour bloquer l'accès aux administrations. À 6 h 30, l'entrée du centre des impôts est méticuleusement entravée par une barrière de paille et de fumier tassée au tracteur. Une heure plus tard, c'est la direction des finances publiques qui se retrouve copieusement arrosée de fumier par une épandeuse, sous le regard anxieux de son directeur départemental, Stéphane Durand.

"Le bâtiment a pris beaucoup de déchets, on va mettre le personnel en télétravail, et puis on va voir comment on procède au nettoyage," explique-t-il. "Je n'ai pas à juger, mais les finances publiques rendent quand même avant tout un service aux professionnels, dont les agriculteurs. Je ne crois pas que leur problème premier ce soit les finances publiques. C'est un symbole, je pense que c'est surtout l'État qui est visé derrière."

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00:00Aujourd'hui que le monde agricole en a marre, marre des entraves au travail, alors les entraves
00:24ça peut être tout ce qui touche à la normalisation, les contrôles, l'oppression administrative et donc
00:31le message aujourd'hui c'est le ras-le-bol des agriculteurs à cette pression. On est paysans
00:36pour atteindre nos champs, notre acteur, on ne supporte plus de passer tout ce temps dans les
00:39bureaux parfois pour un pire de mouvement puisqu'il ne sert à rien à la qualité des produits.
00:42Notre rôle c'est de nourrir la population et aujourd'hui on nous en empêche par la
00:46réglementation qui est trop drastique. Il faut que l'environnement et l'agriculture
00:50soient au même niveau, on ne peut pas continuer de mettre l'agriculture en dessous de tout et l'environnement au dessus de tout.

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