Dominique Lebrun, mère d'Alexis et Felix Lebrun, Virginie Portal, mère d'Alex et Kylian Portal, et Virginie Dedieu, championne de natation synchronisée, sont les intervenantes de cette conférence animée par Cécile Grès.
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00:00Maire de championne, c'est pas si simple et c'est pour ça qu'on a l'immense bonheur d'avoir trois mamans de champion qui vont pouvoir témoigner
00:09aux côtés de Cécile Grès qui va animer cette table ronde maire de champion avec Dominique Lebrun, maman des frères Lebrun évidemment qui sont les chouchous de la France
00:18avec Virginie Portal qui a deux enfants médaillés au dernier J.O.P. et puis Virginie de Dieu, immense championne évidemment de natation artistique
00:29et qui elle aussi a un gamin qui est un champion. C'est la prochaine table ronde avec Cécile Grès qui va donc mener cette discussion extrêmement émouvante.
00:38Bonjour. Les mamans arrivent ? Oui, elles arrivent. Bonjour à toutes et à tous. Je suis ravie de passer une petite heure avec vous pour parler d'un sujet très concernant avec trois mamans absolument géniales
01:05mais Saoud les a déjà introduites, je les représente. Virginie de Dieu peut t'asseoir ici, immense championne de natation synchronisée, maman d'un petit Maceo qui suit les traces de sa mère.
01:18Virginie Portal, la maman d'Alex et Kylian Portal, tous les deux médaillés aux Jeux Paralympiques de Paris cet été et Dominique Lebrun, maman d'Alexis et Félix, immense champion de tennis de table.
01:32Merci beaucoup à toutes les trois d'être avec nous. Vous êtes maman de sportif mais maman tout court aussi puisque dans vos fratries il y a des enfants qui ne pratiquent pas un sport de haut niveau.
01:46On va évidemment en parler. Je voudrais d'abord parler avec vous de l'aspect de transmission puisque pour toutes les trois le sport dans la famille c'est une affaire de transmission.
01:57Virginie, mais Saoud l'a dit, tu es une immense championne de natation synchronisée et ton fils Maceo qui a 13 ans aujourd'hui fait partie des grands espoirs de cette discipline.
02:08On rappelle que pour la première fois de l'histoire à Paris 2024 les garçons étaient autorisés à faire l'épreuve par équipe. Il n'y en avait pas, tu vas sûrement nous expliquer pourquoi.
02:19Cette discipline s'ouvre, c'est une discipline très genrée et une fois n'est pas coutume, un petit garçon suit les traces de sa mère. Raconte-nous un petit peu comment ça se passe, comment ça commence.
02:31Bonsoir, bonjour tout le monde, pardon. On parlait de valeurs, en effet, je vais peut-être commencer par ça parce que le sport est une histoire de famille. Oui, mais c'est surtout des valeurs qu'on a voulu inculquer à nos enfants.
02:43Mon mari est aussi un ancien sportif de haut niveau en baseball. C'est pas très commun en France. J'ai un autre garçon qui est plus grand que lui, qui a fait beaucoup de sport.
02:51En fait, on les a mis au sport pour une question d'éducation, de partage, d'équilibre, d'équilibre de santé morale. D'abord pour ça, de plaisir.
03:01Après, si ils accrochent avec une spécificité d'un sport et qu'ils voulaient faire du sport de haut niveau. Bien sûr, on a ses connaisseurs pour pouvoir les accompagner.
03:10On sait très bien qu'il y a des parents de sport. Il y a des sportifs qui ne veulent pas que leurs enfants fassent du sport de haut niveau parce qu'ils savent que c'est très dur.
03:18Nous, on n'était pas dans cet esprit là parce qu'on sait que ça apporte énormément. Donc on est là pour les accompagner. Mais c'était avant tout pour nous la compréhension de l'effort, de fournir un effort, du partage, d'entraide, de se dire aussi.
03:36On n'y arrive que si on travaille. Aujourd'hui, avec tout ce qui se passe aujourd'hui, avec Internet, avec les moyens qu'on a en deux secondes, on a du mal à le comprendre.
03:44Le sport ne triche pas là dessus. On est obligé de faire des efforts pour comprendre que c'est le travail qui paye. Donc ça, par le sport, c'était important.
03:51Et après, c'est respecter des règles, écouter les autres, avancer grâce aux autres parce que les autres progressent. Pourquoi je ne progresse pas?
04:00On écoute, on regarde, on partage toutes ces erreurs. Et moi, c'est ça que le sport m'a apporté. Et donc, c'était ce qu'on voulait vraiment faire comprendre à nos enfants dans le sport.
04:10Après, on les a mis à plusieurs sports. Il y en a un qui a choisi celui là vraiment par sa volonté. Ça fait pendant deux ans, il nous a demandé de le faire.
04:17Et on a dit on attend parce qu'on veut savoir vraiment si c'est sa volonté ou s'il voulait faire comme maman. C'est pour ça qu'on a un peu attendu.
04:25L'autre a fait du sport, pas de haut niveau. Il s'est éclaté dans plusieurs sports. Et donc voilà, après, c'est personnel. C'est vraiment un investissement et une intention personnelle de haut niveau.
04:35Virginie, donc Alex, 22 ans et Kilian, 18 ans. Aujourd'hui, je crois se mettre à la natation. Vous êtes vous même officiel. Vous avez été parmi les 45 000 volontaires des Jeux de Paris.
04:53Vous étiez au bord des bassins, surtout pour les courses féminines. La natation dans la famille, ça représente quoi?
05:01Alors la natation, en fait, nous, on a déjà ma belle-mère qui était présidente de club du natation de Saint-Germain-en-Laye et Le Pec.
05:11Pendant des années, sa fille nageait également en sport d'études. C'est un sport qu'ils ont choisi parce que c'est un sport qu'ils aimaient bien, dans lequel ils étaient bien.
05:25Moi, j'ai quatre enfants. J'ai les quatre qui nagent. Donc ils ont aussi une grande sœur qui a 24 ans, qui a fait sport d'études également.
05:33Donc oui, c'est un sport dans lequel ils se sont reconnus. Comme Virginie, en fait, c'est un sport. On les a mis au sport par plaisir parce qu'il fallait aussi qu'ils fassent du sport.
05:43Et voilà, le sport, c'est une exigence. Ça apprend à avoir des valeurs, comme le disait bien Virginie. Et après, eux, ils ont adhéré tout de suite à la compétition.
05:55Ils aiment ça. Moi, j'en ai quatre et les quatre font de la compétition. Je pense que ça doit être dans leur gêne. Et voilà, c'est aussi pour ça qu'ils ont fait du sport.
06:06Dominique, Alexis et Félix, qui ont sensiblement le même âge que Kylian et Alex, se mettent au tennis de table.
06:15Évidemment, il y a une histoire de transmission. Il y a aussi une histoire de confinement avec cette table qui est à la maison.
06:22Quand est-ce que vous vous dites, dis donc, ils jouent quand même pas trop, trop mal, mes fils. Est-ce qu'il n'y aurait pas quelque chose qui va au-delà du sport loisir ?
06:33Écoutez, bonjour tout le monde. Oui, effectivement, c'est sûr qu'on se rend compte petit à petit qu'ils ont des compétences particulières.
06:44Même quand ils sont tout petits, on le voit, ils avaient une dextérité quand même assez impressionnante. À trois ans, Félix faisait 100 jongles, il me semble.
06:53Donc, c'était déjà assez impressionnant. Moi, je suis enseignante en maternelle et c'est vrai que les enfants ont souvent du mal à jongler comme ça avec une balle.
07:06Donc, on se rend compte petit à petit. Puis après, voilà, on les met au sport, effectivement, pour les éveiller un petit peu et pour qu'ils puissent découvrir différents sports.
07:20Donc, nous aussi, ils ont fait du tennis. Alexia a fait du basket. Et puis, petit à petit, pareil chez nous, dans les tiroirs, il y avait peu de petites voitures.
07:31Il y avait des raquettes et des balles. Et puis, petit à petit, ils jouent ensemble. Ils sont deux. Donc, ça joue toute la journée contre le mur de la maison, entre eux, dans le salon.
07:43Et puis, après, vers 6-7 ans, on se rend compte que ça fait vraiment beaucoup de sport quand ils font à la fois du tennis, à la fois du ping, à la fois du basket.
07:53Nous aussi, on a quatre enfants. Donc, il fallait aussi la logistique de tout ça. Donc, au bout d'un moment, on essaye de les faire choisir.
08:02Mais c'est compliqué à 7-8 ans de vraiment réellement qu'ils choisissent leur sport. Donc, on en a parlé avec eux, évidemment.
08:10Mais petit à petit, mon mari étant dans le tennis de table, il y avait aussi effectivement des compétitions et ils adoraient ça, des stages où ils pouvaient aller dormir ailleurs,
08:20ce qui n'arrivait pas forcément dans le tennis. Donc, voilà, petit à petit, ils se sont tournés vers le ping-pong.
08:29Et effectivement, je pense qu'il y a eu un petit déclic au niveau du confinement où on s'est retrouvés tous en famille à la maison.
08:38Et on a eu cette chance de pouvoir mettre une table dans la cave qu'ils ont rangée en très peu de temps pour pouvoir installer leur table.
08:47Et là, ils se sont fait leur entraînement. Et j'ai pu percevoir aussi à ce moment-là vraiment leur capacité à aller très loin.
08:57Parce que, par exemple, ils avaient un programme physique à faire. Et franchement, je les regardais dans la rue faire leur programme physique.
09:05Et c'était assez impressionnant, en fait, leur détermination. Je sais que, par exemple, on leur avait donné pour apprendre au niveau visuel.
09:15Voilà, qu'ils progressent. On leur avait demandé de jongler. Donc au départ, ils ne savaient pas du tout jongler.
09:22Ils faisaient avec deux balles. Et à la fin du confinement, ils jonglaient avec quatre balles.
09:26Vraiment, c'était impressionnant parce qu'ils s'entraînent, ils s'entraînent, ils se poussent, ils se font des défis.
09:32Donc voilà un petit peu l'histoire.
09:35Avec peut-être un petit peu de rivalité. Parfois, on va en parler juste après.
09:39On a une petite surprise pour Dominique parce que Félix et Alexis vous ont envoyé un petit message.
09:46Coucou maman, on a su que tu faisais une table ronde avec des mamans sportives et on voulait te laisser un petit message.
09:52Ouais, c'était juste, on pense que tu as quand même pas mal de choses à dire parce que tu nous as vraiment énormément aidé,
09:58que ce soit dans le ping ou même à côté. Donc c'était juste aussi pour te remercier de tout ça, d'être autant présente.
10:04Donc voilà, merci beaucoup et on te fait des gros bisous de loin.
10:07Ouais, c'est ça. Comme Alexis l'a dit, merci beaucoup d'être autant présente pour nous et j'espère que tu vas passer un bon moment là-bas.
10:13Gros bisous.
10:16Merci beaucoup. Je m'attendais pas du tout à ça.
10:20Justement, à toutes les trois, comment on reste maman dans ces cas-là ?
10:26Est-ce que peut-être la priorité, c'est de dépassionner, peut-être un petit peu de rationaliser aussi ce qui se passe
10:35parce que le sport, la compétition, c'est beaucoup de stress, c'est beaucoup de passion, c'est beaucoup de frustration.
10:40C'est une vie un peu extraordinaire pour des ados. Comment on reste maman, c'est quoi là ?
10:44Vous, vous vous êtes dit, OK, là, il faut que je joue ce rôle-là.
10:49Virginie.
10:52Allez, Virginie Dedu pour commencer.
10:54Alors en plus, moi j'ai la casquette de championne.
10:57Et d'entraîneur aussi.
10:58Et d'entraîneur. Alors je suis pas entraîneur à l'année dans mon club, donc j'entraîne pas à l'année mon fils du tout
11:02parce que je suis architecte intérieur et designer.
11:05Mais j'aide énormément, bénévolement mon club.
11:07Et il se trouve que son entraîneur m'a demandé depuis qu'il faisait des solos de lui monter ses chorégraphies.
11:12Et même au championnat de France, je l'ai accompagné, donc je l'entraîne quand même malgré moi.
11:16Donc il faut faire la part des choses, en effet, entre il faut que tu travailles beaucoup, il faut que tu t'investisses pour réussir.
11:23Et c'est pas grave si ça rate, ça reste que du sport.
11:27Et moi justement, je vais lui dire au contraire que si c'est une vraie passion, il peut aller jusqu'où il veut.
11:34Et qu'il faut vraiment que ça vienne de lui.
11:36C'est aussi pour ça que je disais tout à l'heure qu'on a attendu.
11:38C'est surtout mon mari aussi qui disait, moi je veux pas qu'il fasse de la synchro parce qu'il va avoir énormément d'embêtements, de critiques.
11:46Il faut être là aussi quand il va se recevoir ça dans la figure.
11:51Moi je me sentais tout à fait capable de l'aider là dessus, c'était pas un souci.
11:55Mais c'était aussi pour se dire, il faut qu'il ait le caractère d'y aller, d'accepter de faire le même sport que maman.
12:02Un sport qui est plutôt féminin.
12:04Et puis voilà, peut-être après, pas le faire à moitié parce qu'il va avoir aussi des critiques de t'es pas capable d'être aussi forte que ta mère ou quoi que ce soit.
12:13Donc moi ce que j'essaye de lui dire, je pense que c'est pas la même position parce que je suis une championne.
12:17C'est d'abord fais-toi plaisir, c'est ton choix.
12:20Moi je suis là pour t'accompagner, pour te donner tous les conseils qu'il faut.
12:23Par contre c'est ta propre décision.
12:26Et même quand je fais les chorégraphies, je l'écoute énormément.
12:29Donc c'est ma spécialité dans mon sport.
12:31J'ai inventé des figures, j'ai marqué parce que j'étais différente et que j'ai créé beaucoup de choses.
12:35Et notamment aux techniques mais artistiques.
12:38Et donc forcément on m'appelle en tant que chorégraphe à l'étranger.
12:41Donc c'est logique que je le fasse avec mon fils, mais je veux pas que ce soit moi.
12:45Je veux que ce soit lui.
12:47J'essaye de lui apporter dans son éducation une culture extérieure à mon sport.
12:53Donc de la musique, de la danse, du théâtre, de la peinture, tout ce qui est culturel, artistique.
12:59De lui ouvrir l'esprit pour qu'il puisse s'enrichir de tout ça et qu'il puisse avoir sa propre décision dans la chorégraphie.
13:05Et c'est déjà le cas parce que c'est lui qui me propose ses musiques en fait, c'est pas moi.
13:09Et souvent dans l'eau il me propose aussi ses gestes.
13:11Donc moi je compose avec mon exigence de technicienne et d'entraîneur finalement et son envie à lui d'abord.
13:20Donc j'essaye de faire l'équilibre.
13:22Après le soir, je redeviens maman, le soir où il est fatigué, qu'il en peut plus, que c'est trop difficile.
13:28Parce qu'il faut savoir qu'à cet âge-là en natation artistique, il s'entraîne déjà 25 heures par semaine.
13:32Donc c'est tous les jours.
13:34Il a que 13 ans.
13:36Et c'est aussi pour ça que je ne suis pas encore ma bande de champions pour moi.
13:40Même s'il est champion de jeunes, donc c'est moins de 16 ans.
13:44C'est le début de sa carrière, je ne sais pas s'il ira aussi loin que vos fils avouent.
13:48Et je ne veux surtout pas le dégoûter.
13:55Et le risque en effet c'est de le pousser, de lui dire tu es capable, je vois qu'il est capable.
14:00Mais je veux d'abord que ce soit un plaisir.
14:02Et si il continue à se faire plaisir, il aura les capacités après à aller plus loin.
14:07Donc il faut jauger entre les deux.
14:09Ce n'est pas grave, ça reste qu'un sport.
14:12Mais oui tu es capable, mais ça j'essaie de le faire pas tout le temps.
14:15Partager les bons moments.
14:17Virginie, vous avez changé votre manière d'être parent quand vos enfants commençaient à beaucoup voyager,
14:22à gagner des titres, à avoir des échéances importantes comme les Jeux Olympiques ?
14:27Alors moi j'ai le rôle de juge, donc j'essaie de donner des conseils.
14:33Je peux donner des conseils sur la réglementation de la natation.
14:37Pour leur dire il y a eu des changements, il faut faire ci, il faut faire ça.
14:40Mais j'essaie de rester le plus neutre possible.
14:45D'être là pour les écouter, de les accompagner.
14:48J'essaie vraiment de garder ma place en tant que maman.
14:51Je ne suis pas championne, donc je ne peux pas donner de conseils au niveau natation, technique.
14:58Ce n'est absolument pas mon rôle.
15:00J'essaie vraiment d'être là en tant que soutien.
15:03D'être là pour qu'ils puissent bien manger, qu'ils puissent les accompagner au mieux que je peux.
15:11En plus les miens sont déficients visuels, donc la plupart du temps je suis avec eux.
15:16Même si maintenant ils sont de plus en plus autonomes et que je suis un peu moins présente pour les laisser un peu respirer.
15:23Dans le sport j'essaie vraiment d'être à l'écoute quand ils font un mauvais entraînement.
15:30De leur expliquer que ce n'est pas parce qu'ils ont fait un mauvais entraînement que ce n'est pas bénéfique pour la suite.
15:35Que ça leur a forcément apporté quelque chose.
15:38J'essaie de ne pas juger, j'essaie de ne pas mettre de pression quand ils font une mauvaise compétition.
15:45De ne pas aller leur dire qu'est-ce que vous avez fait.
15:48Surtout pas, il faut vraiment garder sa place de parent, d'écoute et de bienveillance.
15:59Parce que le sport de niveau c'est compliqué, ça demande beaucoup d'heures.
16:04Moi c'est pareil, ils s'entraînent 25 heures par semaine, ils ont les études à côté.
16:09Pour qu'ils arrivent à performer, pour qu'ils arrivent à être bien dans leur peau.
16:15Pour qu'ils arrivent à prendre du plaisir dans leur sport et dans leur vie de tous les jours.
16:20Il faut vraiment qu'ils soient bien accompagnés.
16:23Le rôle de parent est primordial pour les sportifs de haut niveau.
16:27En tout cas, c'est ce que je pense.
16:29Dominique, vous avez aussi ce rôle de filtre.
16:33Parce que vos enfants sont très sollicités médiatiquement.
16:37Il y a eu un moment où vous avez dit, je joue la mère un peu louve.
16:41Je mets un stop parce que c'est trop.
16:43Vous avez senti que vous aviez un rôle à jouer aussi à ce niveau-là.
16:46De leur garantir une forme de tranquillité.
16:51Oui, c'est un petit peu ça effectivement.
16:53Moi mon parcours, je suis enseignante en maternelle.
16:57Au bout d'un moment, c'est vrai que je gérais un petit peu tous les mails qui arrivaient.
17:03Toute la presse qui était en demande.
17:06J'ai fini par demander une disponibilité de l'éducation nationale pour m'occuper de tout ça.
17:13Superviser un petit peu en accord avec la team qu'on avait montée.
17:18Parce que c'est important.
17:21Eux ont énormément de compétition.
17:25On est obligé de refuser beaucoup.
17:28Ce qui nous a appris aussi au départ à refuser parce qu'on ne pouvait pas.
17:33Je me suis formée un petit peu comme ça aussi.
17:36Mais oui, effectivement, ils sont très demandés.
17:40Je pense que maintenant, notre rôle va aussi être d'optimiser leur temps.
17:48Et puis de prioriser aussi.
17:50Pour qu'ils n'aient pas de charge mentale par rapport à ça.
17:54Et que ce soit bien réfléchi.
17:56Et vous prenez du plaisir à le faire?
17:59Oui, oui, vraiment beaucoup.
18:01Je suis très, très contente.
18:02Je suis très contente de les accompagner.
18:04Je pense que comme elle le disait, c'est vraiment un accompagnement.
18:08Et je pense que la famille a vraiment un rôle important à jouer là dedans.
18:13Un accompagnement avec le sourire, on va dire.
18:16Voilà beaucoup d'optimisme et essayer de.
18:19Voilà, oui, effectivement, on a fait le taxi des heures et des heures.
18:24On a rattrapé des cours des heures et des heures.
18:27Mais le tout, c'est de le faire passer comme si c'était normal.
18:31En fait, c'est notre rôle de parent, comme peut-être la plupart des gens.
18:36Mais voilà, il faut.
18:38C'est un accompagnement, en fait, et jamais leur faire ressentir que ça a été un poids pour nous.
18:44Parce que c'est vraiment pour nous aussi un plaisir de les accompagner vers le haut niveau.
18:49Et voilà, après, quand on a la récompense, effectivement, qu'ils deviennent des champions entre guillemets.
18:57C'est vrai que les émotions qu'on a, qu'on a, qu'on a eues là aux Jeux olympiques, c'est absolument incroyable.
19:03Donc, ça fait plaisir de suivre tout ça.
19:07Et on est très content.
19:09Est ce que rapidement, toutes les trois, vous aimez voir vos enfants en compétition ou est ce que c'est une torture?
19:16C'est trop de stress?
19:17C'est trop de stress?
19:18C'est trop d'émotions?
19:21Moi, moi, j'adore les voir en compétition.
19:23Je peux passer des heures, être au bord des bassins.
19:26Et c'est un peu pour ça aussi que je me suis formée en tant que juge.
19:31Par contre, j'avoue d'être juge.
19:34Moi, ça me permet de maîtriser mes émotions parce que je ne peux pas crier.
19:40Je ne peux pas encourager.
19:42Et quand j'ai été starter aux Jeux paralympiques pour les femmes, ça m'a vraiment aidée.
19:48Sinon, je pense que j'aurais pu tomber dans les pommes dans les gradins.
19:51Et là, le fait d'être au bord du bassin, d'avoir cette tenue de juge, de ne pas avoir le droit d'exprimer le stress, la joie, même la tristesse.
20:04Parce que j'y ai le droit aussi.
20:06Ça a permis de contenir tout ça.
20:10Ils ont partagé un podium.
20:12C'était incroyable.
20:14Ils ont quand même réussi à me faire verser une petite larme.
20:17J'ai réussi à me maîtriser, mais je savais qu'on me regardait.
20:20Donc, j'ai essayé de me maîtriser.
20:22Vraiment, ça m'a permis de contenir toutes mes émotions.
20:26On m'a demandé comment j'avais fait.
20:28J'avais l'impression d'avoir mon esprit en dehors de mon corps.
20:33Et ça m'a permis vraiment de maîtriser tout ça.
20:35Mais moi, j'adore les voir en compétition.
20:37Je trouve ça magnifique.
20:39C'est un des Saoud qui nous rejoint.
20:41Très discrètement.
20:43Je me permets juste de poser une dernière petite question à Dominique.
20:46Oui, parce qu'on va passer également aux questions du public.
20:48Peut-être d'ailleurs que c'est quelque chose que le public aimerait savoir.
20:50Mais quand vos fils, Dominique, font les Jeux Olympiques, il y a beaucoup d'attentes.
20:57Ils remplissent un peu la mission puisqu'ils marquent l'histoire.
21:01Ils mettent fin à une période de 32 ans sans podium pour le tennis de table français.
21:08Est-ce qu'on se dit, on conscientise que nos enfants sont en train d'écrire une page de l'histoire de leur sport ?
21:15Oui, effectivement.
21:17On prend conscience assez vite parce que c'est assez exceptionnel.
21:22Nous, en tennis de table, les Chinois sont très très très présents.
21:26Il y a trois médailles.
21:29C'est vraiment très très difficile à obtenir.
21:31Il y a peu de catégories.
21:35C'est assez exceptionnel.
21:38Ça faisait 32 ans que j'étais à Barcelone pour Jean-Philippe Yassien.
21:46Voir ces enfants partager un podium aussi, c'est exceptionnel.
21:55J'adore aussi les voir jouer en compétition.
22:00Même quand ils jouent l'un contre l'autre, même si je prends moins de plaisir, je suis contente de les voir à chaque fois.
22:07Merci affinement. Ce qui est exceptionnel, c'est de vous avoir avec nous aujourd'hui pour ce témoignage avec Cécile.
22:12Votre challenge, donc, c'est de poser de meilleures questions que Cécile.
22:15Ça ne va pas être simple.
22:17Il y a deux micros dans la salle.
22:19Allez-y. Il y a une main qui s'est levée très vite ici.
22:21On va vous apporter le micro et vous poser la première question.
22:26Merci. Bonjour. Je suis prof de PS.
22:33Ne dites pas ça comme ça. On dirait que c'est un...
22:36Ce n'est pas la question qui va arriver derrière.
22:38Est-ce qu'aujourd'hui, c'est facile pour des ados de concilier leurs études et leurs futurs projets sportifs ?
22:48On voit avec Clément Marchand, par exemple, qu'il a été obligé de partir aux Etats-Unis.
22:51Est-ce que c'est facile ?
22:54Alors, si je peux me permettre, je pense que ça dépend beaucoup du sport encore en France.
22:58Donc, il y a des sports qui sont mieux organisés et qui ont des meilleures conventions que certains.
23:04Et ça dépend aussi des villes.
23:06Donc, pour notre part, par exemple, la natation artistique,
23:09on a réussi à Aix-en-Provence et dans certaines villes à avoir des conventions avec les collèges ou les lycées.
23:14Et ce n'est pas le cas, en fait, avec tous les établissements.
23:17Ça dépend encore beaucoup du directeur de l'établissement.
23:20Il n'y a pas des sports étude obligatoire dans tous les sports.
23:23Il y a des sports individuels comme la natation où on peut partir à l'étranger et on peut s'organiser parce que c'est pour soi-même.
23:29Et après, quand on revient en France, on a travaillé autrement.
23:32Et après, il y a des sports co où il y a des sports en club qui marchent.
23:35Chez nous, on est finalement en sport d'équipe et c'est impossible de partir et de faire un autre sport ailleurs que dans notre propre club.
23:42Parce qu'on ne peut pas se permettre de revenir à la dernière seconde pour nager avec le ballet d'équipe.
23:46Et c'est pareil pour l'équipe de France.
23:48Les nageuses de l'équipe de France sont ensemble toute l'année.
23:51Elles n'ont plus le droit de nager pour leur club.
23:53Donc ça dépend beaucoup, beaucoup des sports et de l'organisation.
23:57C'est pour ça qu'on dit qu'on n'est pas un sport, un pays de sport.
23:59Malheureusement, c'est en train d'évoluer, mais ça n'a pas suffisamment évolué pour que ce soit possible pour tout le monde encore.
24:05Le ministre est parti, donc c'est pas grave.
24:08Il vous a pas entendu.
24:09On peut prendre encore une question.
24:11Alors juste le micro est déjà là bas.
24:14Donc la prochaine, ce sera pour toi.
24:16Bonjour.
24:17Ma question est plus pour.
24:19Plus pour Madame Lebrun et Madame Portal.
24:24Du coup, désolé, vous avez vécu des victoires et des défaites des deux clans.
24:31Disons le ressenti émotionnel.
24:35Est ce qu'il est identique?
24:37Est ce que la victoire reprend sur la défaite ou est ce que la défaite est plus importante?
24:41C'est le souvenir de vos émotions.
24:45Tout ça.
24:46La défaite passe en second plan.
24:48Evidemment, sur le moment.
24:51Quand je vois Kilian qui qui qui rate son son podium parce qu'il rate sa touche à l'arrivée et qu'il était normalement prévu.
25:01Il est arrivé deuxième.
25:02Il rajoute ce petit mouvement qu'il fallait pas.
25:06C'est une grosse déception.
25:08Mais voilà quand je vois ce qu'ils ont fait.
25:12Voilà eux deux.
25:13Ils remportent cinq médailles.
25:15Ils font ce podium ensemble qui est absolument extraordinaire.
25:19Et même s'il y a des déceptions parce qu'ils n'ont pas eu tout ce qu'ils voulaient par rapport à l'entraînement qu'ils ont fait pendant ces quatre années pour en arriver là.
25:30Malgré tout, forcément, la réussite, c'est ce que c'est ce qui c'est ce qu'il en ressort.
25:36Forcément, en tout cas pour moi, je pense que ça va être pareil.
25:39Dominique, on reprend notre défaut de la télé en vous demandant une réponse courte.
25:44Écoutez, oui, nous, on essaye toujours de positiver quand même la défaite.
25:48Et puis, c'est vrai que là, par exemple, dernièrement, on a vu ils ont perdu tous les deux au premier tour.
25:52Et à chaque fois, on leur dit donner tout pour le double et ils ont tout donné pour le double.
25:58Et donc, voilà, on essaye vraiment de de de positiver et de leur dire qu'ils jouent pas leur vie non plus, même si c'est les Jeux olympiques.
26:06Même si, voilà, on a une histoire familiale un petit peu particulière avec notre grande fille qui a des problèmes de santé assez important.
26:13Et je pense qu'ils le savent au fond d'eux. Donc, on essaye vraiment de, voilà, de positiver la défaite.
26:19Et en même temps, quand ils gagnent, forcément, après ce qui reste en tête, voilà, c'est la victoire.
26:25Et on sait qu'on avance. Peut être le grand public pense qu'ils ont toujours tout gagné.
26:30Mais j'ai des souvenirs de championnat de France où ils ont fait vice champion de France et où c'était vice champion de France.
26:35Ensemble, vice champion de France en double. Et c'était pas évident, malgré tout.
26:40Voilà. Et on a toujours essayé de faire en sorte qu'ils sachent passer rapidement à autre chose, même si après, on en discute avec le staff, tout ça.
26:51Et c'est leur travail aussi. Mais c'est vraiment important de positiver aussi la défaite.
26:57On enlèvera le vice. On va trouver autre chose. Cécile pour enlever ce vice dans les titres.
27:02Une toute dernière question, une réponse très rapide, s'il vous plaît. Mais je l'ai promis au premier rang.
27:06Et en plus, il a écrit la question et tout. Donc il faut absolument qu'on l'apprenne. Un petit micro.
27:14Est ce que les pères prennent autant de temps que les mères à s'occuper de leurs enfants dans la pratique sportive?
27:20Ah, bravo pour la question. Et du coup, je n'ose pas vous dire court, mais si c'est possible, qui veut prendre la main là dessus rapidement?
27:28Moi, oui, parce que du coup, leur papa est manager du club, donc il est très, très investi.
27:34Donc vraiment, oui, c'est un accompagnement. On est ensemble forcément.
27:41Mais lui a vraiment une grande, grande part, je pense, dans leur réussite avec tout ce qu'il a mis aussi en place autour d'eux.
27:49Voilà. Et moi, c'était plus la logistique avec mes quatre enfants un peu rapprochés, l'école, les allers-retours.
27:56Voilà. Virginie, même réponse, même réponse.
28:00Évidemment, au même niveau. Si ils ont eu besoin des deux au même niveau.
28:05Chacun a pris sa part pour qu'on puisse les accompagner au mieux.
28:12Évidemment. Merci infiniment, Virginie. On ne veut pas de problèmes familiales pour vous.
28:15C'est des sensibilités différentes, mais je pense qu'en effet, chacun, à sa façon, apporte quelque chose.
28:20Merci infiniment. C'est important. Merci infiniment. Merci vraiment.
28:23Et merci des applaudir, Cécile, Virginie et Dominique. Merci infiniment.