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Les startups d’États représentent une nouvelle approche audacieuse et innovante de la transformation de l’administration publique. Ces initiatives émergentes visent à repenser la manière dont les services publics sont conçus, développés et déployés. Dans cet épisode, Marie Bancal directrice des partenariats chez PIX et Frédérique Cousin ex DGNUM du ministère des Armées, sont nos témoins.

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00:00Transformation digitale, transition numérique ou même quatrième révolution industrielle,
00:10derrière ces termes se cache une réalité pour l'ensemble de nos entreprises, de nos
00:15administrations et pour chacun d'entre nous. Le numérique dans tous ses états,
00:19c'est une série de podcasts que je vous propose pour mieux appréhender la transformation numérique
00:24publique à travers des histoires et des témoignages concrets des agents publics qui
00:28la vivent au quotidien. Je suis Awad Daniel, suivez-moi et entrons dans le monde numérique.
00:33Les startups d'état représentent une nouvelle approche audacieuse et innovante de la
00:39transformation de l'administration publique. Inspirées par les méthodes agiles et
00:43entrepreneuriales, ces initiatives émergentes visent à repenser la manière dont les services
00:47publics sont conçus, développés et déployés. Dans cet épisode, découvrons la startup PIX.
00:52En quoi répond-elle à un besoin des administrations sur les questions numériques ? Comment s'est-elle
00:58déployée ? Marie Bancal, directrice du partenariat du développement et du juridique chez PIX ainsi
01:04que Frédéric Cousin de la direction générale du numérique en charge de l'acculturation du
01:09personnel du ministère des armées viennent répondre à nos questions. Le numérique dans tous ses états.
01:15Pour commencer cet épisode, Marie Bancal, de quels constats parle la création de PIX ?
01:24Il y avait un constat partagé sur la nécessité de mieux former sur les compétences numériques tout
01:28au long de la vie. Et de ce constat est née l'idée justement de se dire si on veut former,
01:36il faut savoir évoluer, il faut savoir sur quoi on doit former et on a besoin d'un référentiel
01:39partagé à tous. Donc un des éléments de départ de PIX, c'est de dire sur ce sujet des compétences
01:45numériques, on doit décloisonner les approches, on ne peut pas l'aborder d'une façon spécifique à
01:51l'école, puis à l'université, puis dans le monde professionnel. Les compétences numériques, c'est
01:55profondément transverse et on a besoin de créer un élan national. Et pour créer cet élan national,
02:00il faut qu'on se retrouve autour d'une grammaire commune des compétences numériques. On se mette
02:05d'accord sur ce dont on parle quand on parle des compétences numériques et on va faire la
02:09certification PIX qui va avoir de la valeur pour tous parce qu'elle sera utilisée et reconnue par
02:14le monde professionnel et donc qu'elle aura de l'intérêt pour le monde éducatif. Justement,
02:19Frédéric Cousin, ces enjeux de la culturation numérique, c'est des problématiques qu'on
02:24retrouve également au ministère des Armées. C'est justement le défi qu'on avait à relever,
02:30sur lequel on a essayé justement de pouvoir mesurer le niveau de culture numérique de façon à pouvoir,
02:38en fonction des profils, construire des plans d'action, de formation, des actions qui étaient
02:44adaptées à chacun. Et c'est là qu'on voyait bien qu'il nous manquait un outil et c'est là
02:50qu'en fait, toutes nos recherches nous ont conduites sur le chemin de PIX. L'idée de départ
02:56de PIX, c'est de dire pour accompagner la montée en compétences numériques de l'ensemble de la
03:01population, il va falloir d'abord bien évaluer où on en est collectivement, individuellement,
03:07pour qu'ensuite l'appareil de formation puisse se mettre en place. Et in fine, on va reconnaître
03:14cette acquisition de compétences en délivrant une certification. Benjamin Marteau était vraiment
03:19l'intrapreneur au sens des start-up d'État, c'est-à-dire l'agent public qui, à un moment
03:24donné, est venu avec une idée et qui a été accompagné par l'écosystème des start-up d'État
03:29pour développer cette idée. Assez vite, il y a une petite équipe qui s'est constituée autour de lui,
03:33avec des gens qui venaient de l'enseignement scolaire, de l'enseignement supérieur, du monde
03:38professionnel. Moi, je suis intervenue plutôt sur le volet structuration du projet. Quel modèle
03:44économique ? Quel modèle de gouvernance ? Et comment on allait donner de la viabilité à ce projet ?
03:54Imaginons que je suis un agent public. La plateforme PIX, comment est-ce que ça fonctionne ?
03:58Il y a deux modes d'accès sur la plateforme PIX. Il y a un mode d'accès grand public,
04:02où on peut gratuitement accéder à des tests et découvrir le référentiel. En milieu professionnel,
04:09ce sont souvent des tests sur mesure qui sont proposés par les employeurs pour qu'ils soient
04:13les plus adaptés à la situation professionnelle des agents. On rend trois services sur la plateforme.
04:17Il y a un service d'évaluation pour situer individuellement et collectivement la maîtrise
04:23des compétences numériques d'un individu ou d'un groupe. Il y a un service qui vise à accompagner
04:30la montée en compétences numériques. On va trouver des contenus apprenants sur la plateforme
04:35directement et qui sont proposés spécifiquement en fonction de ce qui est maîtrisé ou pas par la
04:41personne qui a passé les tests. Et puis, il y a un troisième service qui est la valorisation des
04:46compétences acquises. Cette valorisation peut prendre une forme assez souple sous la forme de
04:52délivrance de badges. Ces badges sont d'ailleurs définis souvent par l'employeur qui dit quelles
04:58sont les compétences nécessaires à acquérir et ça nous permet de définir des badges. Et puis,
05:02il y a une forme de valorisation beaucoup plus forte qui est la certification. La certification
05:07PIX est reconnue par l'État et le monde professionnel. On la passe en condition un
05:11peu d'examen, surveillé, etc. Et c'est ça qui a une valeur sur un CV à l'extérieur, etc. Nous,
05:17on essaie de concevoir des parcours avec les employeurs qui sont autour de 45 minutes. Par
05:22contre, ce n'est pas forcément un seul parcours. Le référentiel, il est assez vaste. Les sujets
05:27numériques, ils sont nombreux. On trouve des sujets liés à la cybersécurité, à la maîtrise de la
05:32donnée, aux pratiques collaboratives, aux outils un peu plus classiques, bureautiques, etc. Donc,
05:39il y a beaucoup, beaucoup de choses à explorer. Et souvent, ce qui se passe, c'est qu'il y a
05:44plusieurs parcours qui sont proposés aux agents. Par contre, on essaie de faire en sorte que
05:48l'expérience sur un parcours reste dans un laps de temps qui permet de maintenir la tension et la
05:54motivation. Frédéric, revenons un peu en arrière sur le terme de start-up d'État. PICS en est une,
06:00mais concrètement, qu'est-ce que c'est une start-up d'État ? Finalement, un organisme qui
06:06n'existait pas avant, qui n'est pas une organisation administrative traditionnelle, mais qui n'est pas
06:12non plus complètement dans le monde privé. C'est un objet hybride entre les deux et qui,
06:18quelque part, est une entité quand même de l'administration, mais qui adopte les méthodes
06:24des start-up et la culture start-up pour avancer rapidement, avec agilité, et faire justement des
06:32produits à minima qui sont déjà viables, qui montrent que ça peut exister et qui ensuite nourrissent
06:39ces produits qui sont vraiment minimalistes, de nouvelles fonctionnalités au fil du temps et des
06:45besoins des usagers. Il y a un principe aussi assez fort au début qui est que tous les projets qui
06:51sont lancés ne vont pas forcément perdurer, mais qu'il faut leur donner un environnement
06:59pour commencer à se développer, trouver des solutions à un problème concret. C'est ça en
07:03fait le principe de start-up d'État. Les premiers échanges avec Pix se sont déroulés en 2019.
07:13Comment ça se passe, ces premiers contacts, ces premiers essais ? Les premiers échanges en fait,
07:19on se dit on va essayer, déjà avant de voir autre chose. Nous c'est pareil, eux en start-up,
07:25ils font de la baie de testing, ils n'arrêtent pas d'essayer des solutions. Nous, on était un
07:29peu dans cette disposition de vouloir aussi essayer et là-dessus arrive le Covid. L'essai a
07:35été assez particulier et ce n'est pas forcément déroulé comme on l'avait imaginé. Mais c'est sûr
07:41que le Covid a pas mal perturbé les plans sur les premiers déploiements. Il y avait cette logique
07:46au ministère des armées de se dire finalement les gens ont du temps peut-être et donc ils vont
07:52pouvoir utiliser leur temps pour aller sur Pix. Sauf qu'on ne se lève pas le matin, on se lève
07:56rarement le matin en se disant qu'on va passer deux heures sur Pix. Ce dont on se rencontre c'est
08:00qu'on a vraiment besoin de construire des stratégies de déploiement et on ne peut pas juste jeter en
08:05pâture des propositions de formation et voir qui vient. Il faut vraiment structurer une approche
08:10avec des cibles et des parcours adaptés. Marie, aujourd'hui, est-ce qu'on peut se dire que les
08:17objectifs que vous vous étiez fixés au départ ont été atteints ? Dans les objectifs initiaux,
08:22il y avait de dire on doit se déployer dans l'enseignement, dans l'ensemble de l'enseignement
08:27scolaire. On doit être au service du fait de donner un peu leurs lettres de noblesse aux
08:31compétences numériques dans l'enseignement scolaire. C'est chose faite aujourd'hui. L'ensemble des
08:37élèves de la classe de cinquième à la classe de terminale vont rencontrer Pix à un moment donné,
08:42passer deux fois la certification en classe de troisième, en classe de terminale. On a 4 millions
08:47d'élèves qui vont sur la plateforme tous les ans donc on est vraiment sur quelque chose, un
08:51déploiement très massif. On a effectivement pu exercer dans un cadre assez librement. On a pu,
08:57du coup, grâce vraiment à leurs produits et leurs super référentiels, développer des parcours
09:03sur mesure aux entités du ministère. Aujourd'hui, on a plus de 90 sphères Pix qui sont actives dans
09:13le ministère. L'objectif est vraiment atteint de notre côté et on se donne comme objectif de
09:21poursuivre ce travail ensemble. Dernière question que j'ai envie de poser à vous deux. Quel conseil
09:28vous donneriez à des porteurs de projets de transformation numérique publique ? J'ai envie
09:33de reprendre une phrase que Jean Moinet, le bâtisseur de l'Europe, aurait dit à la fin de
09:39sa vie. Si j'avais su, j'aurais commencé par la culture. Sans socle culturel commun, sans vocabulaire
09:46partagé et vocabulaire riche et suffisant, on ne peut pas nourrir la pensée. On ne peut pas penser
09:52la transformation et du coup, on risque de la subir plus que de la vivre et de la construire.
09:57Le pire ennemi de l'innovation, c'est de commencer à imaginer tout ce qui pourrait empêcher que la
10:03solution voit le jour. C'est quelque chose qui peut très vite intervenir, notamment quand on est
10:07dans un environnement public où on se dit « Ah ouais, non mais là, ça ne va pas être possible.
10:09Là, c'est trop compliqué. Là, ça voudrait dire qu'il faut changer des textes, etc. » Oui,
10:14mais en fait, les textes, ça se change. Les gens, ça se convainc. Les ressources, ça se trouve. Donc,
10:18il vaut mieux se focaliser sur ce qu'on a envie de faire et les moyens d'atteindre la solution
10:22plutôt que sur les freins potentiels.
10:23Ce podcast est produit par l'Académie du numérique de la Défense en collaboration
10:33avec la Direction interministérielle du numérique. Si vous aussi, vous voulez devenir acteur de la
10:38transformation numérique dans la sphère publique, consultez nos sites civils de la Défense et
10:42campus du numérique public.

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