"Ce film nous a beaucoup aidés à mettre en lumière cette souffrance qui était cachée."
Dans son film "Moi capitaine", le réalisateur italien Matteo Garrone raconte le périple de deux jeunes de 16 ans, de leur Sénégal natal vers l'Europe. Et pour la préparation du film, afin de retranscrire au mieux les dangers de ce voyage, il s'est entouré de Mamadou Kouassi et de Fofana Amara, qui ont eux-mêmes traversé la Méditerranée. Ils racontent.
Dans son film "Moi capitaine", le réalisateur italien Matteo Garrone raconte le périple de deux jeunes de 16 ans, de leur Sénégal natal vers l'Europe. Et pour la préparation du film, afin de retranscrire au mieux les dangers de ce voyage, il s'est entouré de Mamadou Kouassi et de Fofana Amara, qui ont eux-mêmes traversé la Méditerranée. Ils racontent.
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00:00Ce n'est pas un film qui est en train de condamner pratiquement un continent,
00:05mais d'expliquer la réalité de ce que les jeunes vivent,
00:08pour éviter qu'il y ait beaucoup de morts sur la Méditerranée,
00:12sur les déserts, et que des fois on ne connaît même pas le nombre de personnes qui ont perdu la vie.
00:30Parce que ce n'était pas son histoire, ce n'était pas un voyage auquel il avait vécu en première personne.
00:56Donc il a voulu que nous, les protagonistes de ce voyage,
01:00on soit à ses côtés, on soit présents ensemble pour pouvoir participer à le script.
01:0589% sont vraiment vraiment vraiment vraiment condamnés en tant qu'immigrants.
01:11On a traversé des déserts, donc il n'y a rien qui était ajouté d'un côté original.
01:15Ça nous a donné une opportunité de pouvoir raconter ce que nous vivions sur les déserts,
01:20ce que nous vivions dans les pays de transit comme la Lille, dans les prisons.
01:25En fait, beaucoup de gens en savent, mais personne ne connaît vraiment cette réalité que nous vivions.
01:32Donc c'était très important et ce film nous a aussi beaucoup aidé
01:36de pouvoir porter à la lumière cette souffrance qui était cachée.
01:40Lorsque nous avons vu ce film, en première vue j'ai été abattu, j'étais en colère,
01:45parce qu'avec toute cette souffrance que nous avons vécue,
01:48c'était comme si on était en train de revivre encore pour une deuxième fois cette souffrance-là.
01:54Ça a changé beaucoup de choses, ça m'a permis de me faire comprendre
01:59que nous ne sommes pas les seules personnes à faire ce combat.
02:02Il y en a plusieurs personnes qui se comprennent pour la même cause
02:06et ça m'a beaucoup aidé à participer à ce film.
02:10C'est quelque chose qui est vraiment énorme, qui est en train de faire beaucoup de choses
02:15au sein de toute la communauté européenne et aussi en train d'arriver en Afrique et un peu partout.
02:21On sait que notre voix que nous sommes en train d'apporter
02:25ne va pas changer la mentalité complètement des jeunes, mais au moins ils sont avertis.
02:30Mais j'aimerais qu'il y ait l'alternative à ces jeunes
02:33qui rêvent aussi d'avoir la possibilité de pouvoir voyager.
02:37Et c'est ce que ce film réclame, la justice, le droit d'égalité
02:43et on espère que cela puisse changer la mentalité au niveau de l'Europe
02:49pour pouvoir donner de bonnes lois sur l'immigration,
02:54de lois concrètes sur l'immigration qui permettent la liberté à tout un jeune qui veut rêver,
03:00qui veut aller étudier en Europe ou aux États-Unis,
03:04de pouvoir voyager facilement jusqu'en haut du Maldives.
03:07Je pense que ce n'est même pas important pour nous,
03:10pour la jeunesse du futur et pour la jeunesse africaine aussi.