Stéphane Marchetti, auteurs de plusieurs documentaires remarqués, passe avec assurance à la fiction en imaginant la rencontre de deux solitudes et de deux précarités entre la France et l'Italie...
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00:00 Le documentariste Stéphane Marchetti, après plusieurs films sur les réfugiés de Calais
00:07 ou Gaza pour lesquels il a reçu un prix Albert Londres, passe à la fiction.
00:11 Une histoire de migration, à nouveau avec la tête froide, la rencontre de deux solitudes,
00:17 une française qui trafique des cigarettes avec l'Italie et un jeune africain qui veut
00:21 rejoindre l'Angleterre.
00:23 On ne sait pas bien comment faut dire migrant, exilé, déplacé et surtout c'est toujours
00:30 bien souvent dans les médias c'est une espèce de masse, c'est comme ça un petit
00:34 peu anonyme, invisible.
00:36 Donc voilà, effectivement la fiction permet de raconter une histoire singulière d'une
00:41 personne qui a un nom, qui a une identité, qui a des rêves, des espoirs, des doutes,
00:45 une complexité, une ambiguïté comme on peut l'avoir chez plein de gens.
00:50 Le film réussit à naviguer entre thrillers haletants et réalisme des situations.
00:59 Tourné entièrement en décor naturel, le film donne cher à ses personnages.
01:04 Comme on a travaillé avec Stéphane, on voulait quelque chose pour Suleymane, qu'on ne soit
01:10 pas dans le fantasme qu'on peut faire d'un réfugié en fait.
01:15 Donc on a vraiment travaillé pour que ce personnage-là puisse avoir sa dignité, son
01:20 parcours, son histoire et ça c'était vraiment important.
01:22 Ce qui m'a beaucoup intéressé c'est qu'il venait du documentaire.
01:24 Il a donné à voir des visages, des histoires derrière des chiffres.
01:30 C'est que justement le film travaille ces zones grises-là.
01:33 C'est pas la gentille française qui recueille le gentil migrant, non, c'est beaucoup plus
01:41 complexe que ça.
01:42 Un regard différent sur la migration qui la replace pour ce qu'elle est, une fuite
01:47 pour un avenir meilleur.
01:48 Le film vient de sortir sur les écrans français.
01:51 Je peux faire disparaître la police.
01:55 [Rire]
01:56 [Roulement de tige]