Pour Brut, Charles Villa a pu rencontrer Jimmy Chérizier alias "Barbecue", l'un des principaux chefs de gangs qui contrôlent aujourd'hui une partie de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti. C'est aussi un ancien policier qui avait des liens avec Jovenel Moïse, le président haïtien assassiné en 2021. Jimmy Chérizier a réussi à créer une coalition de groupes armés qu'il a appelée "Vivre ensemble", mais qui sème en réalité le chaos dans la capitale. Même s'il n'est pas le seul homme recherché par les autorités haïtiennes, il est aujourd'hui le visage le plus médiatique de ce qui se passe sur place (Haïti, épisode 3)
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00:00Faites-le moi.
00:14Je vous le dis, j'aime ça.
00:17J'aime ça.
00:18Vous voulez faire aïtir tous nos paradis pour tout honnête ?
00:24Ou bien aïtir Abdou Nolan fait pour tout honnête ?
00:31Pour Brut, j'ai pu rencontrer Jimmy Chérisier, alias Barbecue,
00:34un des principaux chefs de gang qui contrôle aujourd'hui une partie de Port-au-Prince,
00:37la capitale d'Haïti.
00:38C'est aussi un ancien policier qui avait des liens avec Jovenel Moïse,
00:41le président haïtien assassiné en 2021.
00:44Jimmy Chérisier a réussi à créer une coalition de groupes armés
00:47qu'il a appelée Vivre Ensemble,
00:49mais qui sème en réalité le chaos dans la capitale.
00:51Je vais vous expliquer ça.
00:53On m'a parlé avec les soldats.
00:55Deuxièmement, on m'a expliqué qu'on était un petit casse-crétin
00:58pour me parler avec les gens médias français.
01:03Et je me suis trompé.
01:05Même s'il n'est pas le seul homme recherché par les autorités haïtiennes,
01:08il est aujourd'hui le visage le plus médiatique de ce qui se passe sur place
01:11parce qu'on le voit dans beaucoup de vidéos sur les réseaux sociaux
01:13et qu'il accepte parfois des interviews avec des médias étrangers.
01:16Mais je vous cache pas que ça n'a pas été facile de le convaincre.
01:18Vous avez dit que vous avez hésité à faire cette interview
01:21parce que je travaille pour un média français.
01:22Est-ce que vous pouvez m'expliquer pourquoi ?
01:25La raison pour laquelle j'ai hésité à me parler avec vous,
01:31avec mon média français, c'est que, suite au reportage,
01:36et que volontairement j'ai toujours accepté de faire avec les médias français,
01:39ils m'ont dit des choses qui étaient vraiment drôles.
01:43L'étiquette gagne, ils ont utilisé les deux moyens pour me déranger.
01:47Et si c'est parce qu'ils m'ont demandé de l'eau potable,
01:49si c'est parce qu'ils m'ont demandé l'école primaire gratuite,
01:54si c'est parce qu'ils m'ont demandé...
01:56Ils n'ont plus les bonnes conditions de vie pour les Haïtiens
01:58parce qu'ils m'ont demandé la sécurité,
01:59si c'est parce qu'ils m'ont demandé de traiter le chef gang,
02:01et qu'il y a des gens qui mettent K.O.
02:03J'en ai fait un autre,
02:05et j'ai cru qu'il y avait des gens qui mettaient tout K.O.
02:08qui vivaient dans ce pays.
02:10Donc, si c'est parce que j'ai été demandé de le faire,
02:14et qu'on l'a fait,
02:15eh bien, ok, je suis prêt pour mourir chef gang,
02:18je suis prêt pour mourir chef bandit.
02:20J'ai croisé beaucoup d'Haïtiens qui avaient du mal
02:22avec ma présence en tant que média français,
02:24des déplacéens,
02:25qui disaient qu'ils en avaient marre des médias,
02:27qu'ils en avaient marre des associations, des politiques,
02:29et donc ils ne voulaient pas que je filme leur situation.
02:32Est-ce que vous pouvez l'expliquer,
02:33pourquoi il y a cette colère ici à Haïti ?
02:36Et Haïti, c'est une colonie française.
02:41Et nous subissons l'injustice de la part de la France.
02:46Et après indépendance, nous...
02:50après indépendance, nous nous subissons.
02:53La façade phénoménale est 18 à 4.
02:55Je veux dire, on est à l'ère du verso,
02:58l'ère de la vérité.
02:59Côté Haïtiens, les Noéas en soi,
03:01et c'est ça qui se passe en Afrique là,
03:03les Noéas en soi,
03:05commencent à avoir conscience de l'État,
03:07de l'humanité.
03:09Je veux dire, et que nous commençons à comprendre,
03:12ça a été qu'on a dit la vérité.
03:14C'est ça qui se passe dans notre histoire.
03:17Le peuple est fatigué, il n'a pas de goût,
03:19il n'a pas de misère,
03:20il n'a pas envie de vivre.
03:22Mais même fatigué,
03:24je suis fier, j'ai l'impression d'être dans un des deux pays.
03:27Un pays qui est indépendant depuis 18 à 4.
03:29Nous-mêmes, nous sommes en colère, nous sommes en haine
03:31envers le monde blanc qui mène le pays à côté de lui.
03:34Nous ne sommes pas en colère pour les pauvres.
03:37Nous sommes en colère, nous sommes en haine,
03:39en haine du peuple.
03:40Nous sommes fatigués.
03:41Je veux dire que l'équipe de jeunes femmes et jeunes garçons
03:43qui ont besoin de l'électricité pour aller au travail.
03:45Je veux dire que l'équipe de jeunes femmes et jeunes garçons
03:47qui ont besoin de manger pour aller manger.
03:49Je veux dire que l'équipe de jeunes femmes et jeunes garçons
03:52qui ont besoin de vivre comme nous,
03:54je pense que c'est nous qui avons commencé à nous caler.
03:57C'est un réveil brutal qui a été fait
03:59de la part du peuple noyau,
04:01non seulement en Haïti, mais dans le monde.
04:03Et le réveil, c'est que nous sommes aussi agressifs que nous-mêmes.
04:06Et c'est ça qui s'est passé.
04:08Pour les gens qui vont regarder cette vidéo,
04:10qui ne connaissent pas forcément la situation à Haïti,
04:12pourquoi est-ce que vous, avec les gants,
04:14vous avez déclenché ce déchaînement de violence
04:16dans la capitale ?
04:18Et...
04:20Nous n'avons pas...
04:22Nous n'avons pas mis de violence dans la capitale.
04:24Je veux dire, le monde entier,
04:26et Jimmy Chérizé Barbecue,
04:28il n'y a pas de jeunes leaders dans la communauté
04:32qui ont appris à être des bandits,
04:34qui ont appris à être des chefs-de-guerre.
04:36Il n'y a pas d'entre eux qui ont dit
04:38que c'était eux qui avaient mis de la haine dans la capitale.
04:40Mais...
04:42Qu'est-ce qu'il y a pour l'enseignement pour l'Islam ?
04:44Qu'est-ce qu'il y a pour acheter le matériel pour l'Islam ?
04:46Qu'est-ce qu'il y a...
04:50pour faire l'hôpital dans le pays ?
04:52Qu'est-ce qu'il y a pour faire la route ?
04:54Qu'est-ce qu'il y a...
04:56pour faire l'école première gratuite ?
04:58Je veux dire qu'il y a six groupes,
05:02et il n'y a pas plus que 5%
05:06qui sont oligarques,
05:08qui mettent tête avec les politiciens traditionnels,
05:10les politiciens corrompus, les voleurs.
05:12C'est ces six groupes qui sont
05:14les États-Unis,
05:16le Canada, la France d'ailleurs.
05:18C'est ces trois principales pays
05:20qui sont responsables de tout ce qu'il y a de privé en Haïti.
05:22Nous-mêmes, dans le quartier défavorisé
05:24que nous vivons là,
05:26nous dépouvons de tout.
05:28Nous n'avons pas de services de base.
05:30Nous n'avons pas de globes pour nous.
05:32Nous n'avons pas de cailles pour nous aider.
05:34Si nous sommes malades, nous n'avons pas d'hôpital pour nous aller.
05:36Maintenant,
05:38ils ont utilisé seulement les obéges nous,
05:40les élections, pour nous aller voter.
05:42Les obéges déstabilisés au gouvernement,
05:44ils ont battu nos hommes, ils ont utilisé le quartier populaire.
05:46Aujourd'hui, c'est ces hommes-là
05:48qui virent contre nous.
05:50J'ai l'impression, quand je vous entends parler,
05:52que vous considérez que vous n'avez aucune responsabilité
05:54dans la violence qu'il y a pu y avoir dans la capitale.
05:56Et...
05:58Nous-mêmes,
06:00nous n'avons pas d'essence.
06:02Nous n'avons pas besoin d'essence
06:04et que nous soyons innocents dans quoi que ce soit.
06:06Mais,
06:08c'est la violence qui engendre la violence.
06:10C'est la mauvaise gouvernance
06:12qui est de notre côté aujourd'hui.
06:14Moi, je n'ai jamais dit que vous n'avez pas
06:16aucune responsabilité dans la capitale.
06:18Moi, j'ai dit,
06:20si nous disons à l'État,
06:22si nous disons à l'État qu'il n'a pas de responsabilité,
06:24si nous disons à l'État qu'il est soucié
06:26pour le peuple,
06:28si nous disons aux bourgeoisies haïtiennes
06:30qu'ils doivent réfléchir,
06:32si nous disons aux bourgeoisies haïtiennes
06:34qu'ils doivent réfléchir
06:36à l'école professionnelle pour les jeunes,
06:38si nous disons aux bourgeoisies haïtiennes
06:40qu'ils doivent réfléchir
06:42à la bonjour à l'université
06:44pour les étudiants,
06:46si nous disons aux bourgeoisies haïtiennes
06:48qu'ils doivent réfléchir
06:50à l'agriculture,
06:52qu'ils doivent investir l'argent dans le pays,
06:54si nous disons aux bourgeoisies haïtiennes
06:56qu'ils doivent réfléchir
06:58au tourisme,
07:00aujourd'hui, on va avoir tous ces mansions à mises et
07:02toutes ces violences qui atteignent le pays.
07:11C'est un système qui est bien ordre.
07:13Il a même construit le pays
07:16et qui a poussé à travers la violence
07:18et que pour l'État, on doit voir
07:20le que disait Malio.
07:24La première chose que nous voulons,
07:26c'est manifester,
07:28Au contraire, ils ont utilisé la police pour faire répression
07:31sur les gens qu'ils ont manifesté pacifiquement.
07:34Les gens qu'ils ont social-manifesté, ils les ont
07:37battus, battus réels. Les gens qu'ils ont social-manifesté,
07:40ils les ont cassés les têtes, ils les ont battus, ils les ont
07:43bastonnés. Je veux dire, Dieu merci nous-mêmes. J'ai un garçon,
07:46j'ai une femme qui est négatif populaire au Noguizam.
07:49Et nous, on le voit à peu près, je veux dire.
07:52Au-delà de la situation actuelle en Haïti, Jimmy Cherizier
07:55avait été viré des forces de l'ordre en 2018 parce qu'il est
07:58accusé d'avoir participé, à l'époque, à une répression
08:01d'une manifestation populaire contre le gouvernement
08:04de Jovenel Moïse qui s'est fini en bain de sang et en massacre
08:07dans le quartier de Noguizam.
08:23C'est un des événements les plus sombres de l'histoire
08:26récente du pays. Et malgré les nombreux témoignages de victimes,
08:29Barbecue a toujours nié à être sur place. Vous allez le voir
08:32tenter de se justifier devant ma caméra. Et pour bien comprendre
08:35cette discussion, je vous recommande fortement avant d'aller
08:38voir les deux premières vidéos de ma série sur la situation
08:41en Haïti, notamment tous les témoignages des victimes
08:44de gangs.
08:52Donc, vous niez ces accusations?
09:22Est-ce que vous, vous étiez sur place au moment où ça s'est
09:25déroulé?
09:28Parce qu'il y a des témoins oculaires dans les rapports?
09:52Du coup, si vous êtes innocent, est-ce que, par exemple, dans le
09:55futur, s'il y a plus de stabilité dans le pays, vous serez prêt
09:58à répondre devant un tribunal pour vous défendre?
10:22Je reviens un petit peu sur la situation actuelle. Comment vous,
10:25vous avez réussi à rallier tous les gangs sous votre bannière?
10:28Je reviens un petit peu sur la situation actuelle. Comment vous,
10:31vous avez réussi à rallier tous les gangs sous votre bannière?
10:58Je reviens un petit peu sur la situation actuelle. Comment vous,
11:01vous avez réussi à rallier tous les gangs sous votre bannière?
11:28Je suis obligé, parfois, et même si j'ai raison, je vais peut-être me
11:31passer pour toi. Et j'essaie de descendre voir, de parler avec eux,
11:34j'essaie de comprendre ce qu'ils subissent. D'ailleurs, plus de fois
11:37qu'ils subissent, ils me subissent, c'est dans le quartier
11:40populaire. Je subis même discrimination avec eux, sauf
11:43qu'à l'époque, moi-même, j'étais dans la police, j'observais le
11:46système, j'étais toujours dans le système. Et puis, eux-mêmes,
11:49ils étaient toujours côté ouvrière.
11:52Je suis obligé, parfois, et même si j'ai raison, je vais peut-être
11:55me passer pour eux. Et puis, eux-mêmes, ils étaient toujours
11:58côté ouvrière. Je dis à eux de venir chez nous. Et je pense qu'au
12:01début, il n'est pas facile, mais avec le temps, nous, tellement
12:05ils viennent parler, nous, tellement ils parlent, et tout le
12:08monde vient nous dire clair que la vision, ça, c'est la meilleure
12:11condition de la vie. Tout le monde accepte de suivre, parce que
12:14c'est vrai que la vision, c'est pas l'argent, c'est pas une belle
12:17machine, une belle caisse, non.
12:20La vision, c'est vrai qu'il y a plus de l'eau pour tout le monde.
12:23Même Jean-Thomas Sankara t'a dit.
12:26Puis, toi, on vient de l'eau pour tout le monde, parce qu'on vient
12:29de chanter pour notre petit groupe.
12:32Aujourd'hui, on va suivre la route du grand leader, ça, qui
12:35c'est Thomas Sankara. On va suivre la route du grand leader,
12:38ça, le papa paysan, le papa national, qui c'est Jean-Jacques
12:41Dessalines. Nous voulons, à Haïti, faire un paradis pour
12:44tout le monde. Sinon, nous-mêmes, nous ne pouvons pas
12:47le faire, il faut que nous le fassions pour tout le monde.
12:50Si vous cherchez vraiment la stabilité, notamment dans la
12:54capitale, pourquoi avoir attaqué les prisons et libéré des
12:57milliers de gens qui ont été condamnés pour des crimes ?
13:15Au début du mois de mars, après avoir attaqué plusieurs
13:18prisons, les gangs ont pris d'assaut les deux prisons
13:21principales d'Haïti et ont libéré la majorité des prisonniers.
13:24C'est dans la foulée de ces attaques que le premier ministre
13:27d'Haïti, Ariel Henry, a démissionné et que la plupart
13:30des ambassades ont conseillé à leurs ressortissants de quitter
13:33le pays.
13:37Il y avait beaucoup de criminels. Est-ce que vous ne pensez
13:40pas que ça risque de créer beaucoup plus d'instabilité,
13:43que même vous aurez du mal à rétablir ?
13:48Et autre chose, la majorité des gens qui étaient en prison
13:51étaient innocents.
13:54Si la prison était à 3 000 personnes, il y avait 2 800
13:57innocents. Est-ce qu'on est en Haïti et qu'on met tout le monde
14:00en prison parce qu'ils veulent un régime bon ? Il y a sept
14:03en prison. Tandis qu'il y en a qui veulent 20 millions,
14:0730 millions de dollars en liberté. Est-ce qu'on est
14:10pour couler pauvre ? Est-ce qu'on est pour couler pauvre ?
14:13Est-ce qu'on est pour couler pauvre ?
14:19Parce qu'en blanc, il n'y a pas arrêt en Haïti.
14:22Tandis que même parce qu'ils sont noirs, il n'y a pas besoin
14:25d'arrêter. Est-ce qu'on est tous ces journalistes ?
14:28Si la police joue à nous dans la rue, elle peut vite tuer
14:31Monsieur parce qu'il est noir, parce qu'il est en juillet,
14:34la protéger parce qu'ils sont blancs. La majorité des gens
14:38qui étaient en prison étaient innocents. J'ai dit à nous
14:41de prendre des décisions. Peut-être que ce n'est pas facile,
14:44mais on est obligé de le faire. Parce que l'État, ça, qui est
14:47parce qu'il n'y a pas d'avocat, parce qu'il n'y a pas d'adjudicat,
14:50parce qu'il n'y a pas de juge, parce qu'il n'y a pas d'écobe,
14:52et qu'il est au Québec pendant 7 ans, 8 ans, 10 ans,
14:55injustement en prison.
14:57Parfois, on a commis un acte, pour un acte commis en prison,
15:00la loi dit qu'on ne s'apprête pas à faire un acte,
15:03l'état suppose de faire 3 mois en prison, l'état suppose de
15:06faire 6 mois en prison, l'état suppose de faire 10 ans en
15:09prison. Est-ce que nous devons s'attirer de ça? Je dirais
15:12qu'on est obligé de prendre une décision. Une décision qui
15:15n'a pas été prise, mais quand même, on est obligé de prendre.
15:18Et je pense qu'à l'avenir, les gens à Haïti qui font,
15:21nous-mêmes, on va participer, non seulement à la réconciliation
15:24de la prison, mais tout le monde qui a mérité une prison,
15:27on va retourner en prison. Mais ce n'est pas les innocents
15:30qui apprêtent la prison.
15:32Vous avez dit que vous étiez prêt à aller, à vous allier
15:35avec le diable pour aller au bout de vos ambitions dans un
15:38pays croyant comme Haïti.
15:40Est-ce que ce n'est pas une phrase qui va faire peur
15:43aux Haïtiens?
15:45C'est fort comme phrase de dire que je suis prêt à m'allier
15:48avec le diable.
16:13Je suis prêt à m'allier avec le diable, mais je ne serai pas
16:16aussi démon que les gens qui ont fait croyer.
16:19Je n'aimerais pas faire plus de crédit que les politiciens.
16:22Et je pense que même si les gens nous tirent les politiciens,
16:25je pense qu'il n'y aura pas de problème si le groupe
16:28roméo a accédé au pouvoir.
16:30Je pense qu'il doit faire des meilleurs dirigeants
16:33que ceux qui sont là.
16:34Oui, je t'ai répété, je m'occupe, et pour me crasser
16:37ce système, un système qui a 95 % de richesses veillantes,
16:41si c'est pour me bien avec le diable, si c'est pour me dormir
16:44au diable, si c'est pour manger au diable, manger au diable,
16:47jusqu'à ce qu'il y ait un bout de système, ça.
16:50Toutes les victimes qu'il y a eues l'année dernière,
16:53depuis le début de l'année, est-ce que vous les voyez aussi
16:56comme des dommages collatéraux?
16:58Et est-ce que vous pouvez entendre aussi que des familles
17:01aient envie de justice pour ce qui s'est passé
17:04ces derniers mois?
17:05On est allé dans les camps de déplacés.
17:08Il y a beaucoup de gens qui ont tout perdu depuis
17:12qu'il y avait des attaques.
17:14Dans certains quartiers, il y a eu des victimes.
17:35Est-ce que l'État, aujourd'hui, a les moyens de répondre
17:39à cette violence? Moi, j'ai pu discuter avec des policiers,
17:42ils n'ont pas assez d'équipement, vous êtes mieux équipés qu'eux.
18:01Non, mais tout ça pour dire que vous êtes quand même
18:04en train d'acheter des armes, comment vous récupérez
18:07ces armes qui sont des fusils d'assaut qui coûtent cher?
18:34C'est-à-dire qu'il y a un mode de fonctionnement.
19:04Elle vient d'où, cette arme-là?
19:35C'est-à-dire que pour les passeports canadiens,
19:38la majorité des passeports américains,
19:41la majorité des gens sont des policiers qui ont des passeports
19:44américains, des passeports canadiens, des passeports
19:47français...
19:48Maintenant, il y a seulement nous-mêmes, qui sommes
19:51une classe défavorisée.
19:53Et pour être sage, je vous dis, j'aime ça. J'aime ça.
19:56Mais pour faire haïti, tout le monde au paradis,
19:59pour tout le monde...
20:01ou bien ici, à Ptounon, l'enfer, pour tout le monde d'être.
20:10Qu'est-ce que vous faites ici ?
20:12Qu'est-ce que vous faites ici ?
20:14Il y a très peu de gens armés, en fait, dans les rues de votre quartier.
20:17Non. Ils sont là ?
20:19Oui. Ils se cachent.
20:21Non.
20:25Je ne suis pas venu ici pour me mettre des piles d'arbres dehors,
20:27pour que les gens ne me voient pas.
20:29Je suis venu ici pour que les gens ne me voient pas,
20:31pour que les gens ne me voient pas.
20:35C'est ça !
20:39C'est ça !
20:44Regardez-moi.
20:45Regardez-moi, je suis en faveur.
20:50Moi aussi, je suis en faveur.
20:53Aujourd'hui, quand on est en faveur,
20:55on ne se voit pas, on ne se voit pas.
20:59Vive le Brésil !
21:01Vive le Brésil !
21:03Vive le Brésil !
21:05On ne se voit pas !
21:09Je vais aller voir les gens,
21:11pour voir si ils sont là.
21:13Je vais aller voir les gens, pour voir si ils sont là.
21:19Ça, ça ne vous donne pas envie de vous présenter à une élection présidentielle ?
21:22Pas avec ce système-là.
21:24Tout le monde a le même système-là.
21:26Tout le monde a le même système-là.
21:28C'est ce système-là que vous avez changé.
21:30Pour nous changer ce système-là,
21:32c'est avec l'âme que nous allons le changer.
21:34Et ça fait que nous sommes violents.
21:36Nous n'avons pas un système comme vous.
21:38C'est avec l'âme que nous allons le changer.
21:40C'est un système violent, un système raciste.
21:44On ne peut plus se créer dans notre pays
21:46pour avoir un crédit,
21:48pour avoir des privilèges,
21:50juste parce qu'on est blanc.
21:52Mais même si on est des amis, on n'a pas d'avantages.
21:54Je veux me griller.
21:58Je ne suis pas seul,
22:00mais j'ai un handicap.
22:18Qui est-ce qui va me griller ?
22:24Pour la sécurité, est-ce que vous ne pensez pas
22:26qu'il faudra aussi désarmer les gangs
22:28une fois qu'il y aura une autre force au pouvoir ?
22:30Ces armes, en fait, c'est aussi un problème
22:32pour la sécurité.
22:34C'est pour ça qu'on va continuer à chercher
22:36la bien-être de tous.
22:38C'est là que nous nous sentons en confiance.
22:40C'est là que l'État est fort.
22:42C'est là qu'il y a la justice dans ce pays.
22:44C'est là qu'il y a le travail. C'est là qu'il y a la sécurité.
22:46C'est là que l'État va nous aider.
22:54La situation n'a pas évolué dans la capitale.
22:56Depuis mi-avril 2024,
22:58un conseil présidentiel de transition
23:00a été créé avec les principales
23:02forces politiques du pays et le secteur privé.
23:04Ils ont pour objectif de rétablir l'ordre
23:06dans le pays et d'organiser des élections
23:08présidentielles qui devraient avoir lieu
23:10début 2026. Mais en réalité,
23:12c'est très difficile de savoir pour le moment
23:14si ce conseil présidentiel arrivera
23:16à aller au bout de ses ambitions
23:18au vu de la situation sécuritaire actuelle.
23:20Malgré l'arrivée de nouveaux équipements,
23:22il y a toujours de moyens humains et matériels
23:24pour faire face efficacement aux groupes armés.
23:26Et surtout, vous l'avez entendu
23:28dans cette interview, Jimmy Chérissier a été
23:30très clair, les gangs ne sont pas prêts
23:32de déposer les armes. Voilà, c'est la fin de cette série
23:34de reportages sur le terrain à Port-au-Prince.
23:36Si la situation évolue, j'y retournerai
23:38peut-être pour continuer à vous raconter
23:40ce qui se passe là-bas. Merci d'avoir suivi ces vidéos.
23:42N'oubliez pas de vous abonner à la chaîne YouTube
23:44de Brut. A très vite.