• avant-hier
"Aujourd'hui, alors que sept femmes meurent encore chaque jour sous les coups de leur conjoint, où en sommes-nous ?"
Il y a près d'un an, un projet de loi européenne visant à lutter contre les violences faites aux femmes était lancé. Depuis, les espoirs sont balayés par les nombreux refus des différents pays et dirigeants. La députée européenne Nathalie Colin-Oesterlé exprime son inquiétude et refuse "une loi au rabais".

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il y a un an, dans ce même hémicycle, pour la même journée internationale de lutte
00:05contre les violences faites aux femmes, tous les espoirs étaient permis.
00:08Nous étions au travail pour proposer la toute première loi européenne visant à lutter
00:13contre les violences faites aux femmes et les violences conjugales.
00:16Aujourd'hui, alors que sept femmes meurent encore chaque jour sous les coups de leurs
00:20conjoints, où en sommes-nous ? Des négociations houleuses sont en cours entre le Parlement
00:26et les représentants des Etats membres réunis au Conseil.
00:29Là où le Parlement a été ambitieux, les Etats membres bloquent, voire reculent.
00:34La France fait partie de cela.
00:36Sur le viol, dont 100 000 femmes sont victimes chaque année dans l'Union Européenne, la
00:41définition proposée par le Parlement européen et la Commission est claire, un rapport sexuel
00:45sans consentement est un viol.
00:48Les Etats membres n'ont même pas tenté de proposer une définition alternative, ils
00:53ont tout simplement supprimé le viol du texte, ni définition commune, ni sanction
00:58commune, ni protection commune.
01:00Autres exemples, sur les mariages forcés, le Parlement a souhaité qu'ils soient également
01:05punis dans l'ensemble de l'Union Européenne, là encore, les Etats membres ne souhaitent
01:10pas les pénaliser.
01:11Sur les refuges, pour héberger les femmes victimes de violences, le Parlement a souhaité
01:15augmenter leur nombre en instaurant un quota d'hébergement par nombre d'habitants.
01:19Avec cette proposition, le nombre de places en France augmenterait de presque 70%, une
01:24avancée encore, pourtant le Conseil n'en veut pas.
01:27Sur les moyens mis en place pour protéger les victimes, le Parlement a proposé des
01:32outils technologiques comme les bracelets électroniques, téléphones grave danger,
01:36afin qu'ils soient utilisés par les Etats membres pour surveiller les auteurs de violences
01:39et assurer qu'ils ne s'approchent plus de leurs victimes.
01:43Une proposition de bon sens, pourtant le Conseil ne le souhaite pas.
01:47Enfin, sur le harcèlement sexuel au travail, le Parlement a demandé que ces comportements
01:52ont dans son victime encore trop de femmes, soient incriminés.
01:55Une mesure essentielle, là non plus, le Conseil ne souhaite pas l'inclure dans le texte.
02:00La Directive de lutte contre les violences faites aux femmes ne peut pas être une déclaration
02:05d'intention.
02:06Elle doit mettre en place des mesures concrètes pour protéger les femmes victimes.
02:09Nous ne pouvons continuer à débattre chaque année ici, dans cet hémicycle, à l'occasion
02:14de la journée internationale, si nous n'agissons pas.
02:17Assez de paroles, il est temps de passer aux actes.
02:20Alors on dit que l'Europe n'avance pas, ce n'est pas l'Europe, ce n'est pas le Parlement,
02:25ce sont les chefs d'Etat et de gouvernement réunis en Conseil qui bloquent et refusent
02:30d'avancer par manque de volonté politique et non, nous n'accepterons pas une loi au
02:35rabais.
02:36Je vous remercie.

Recommandations