Le secrétaire national unité Jean-Christophe Couvy revient sur le plan contre les agressions dans le métro : «Ce n’est pas de l’indifférence je pense que c’est de la peur. Il faudrait systématiquement qu’il y ait une poursuite après.»
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00:00Alors il y a l'agression et il y a aussi, attention, avant l'agression, alors déjà
00:04l'agression effectivement il faut prendre les devants et quand on demande
00:08d'intervenir c'est aussi de signaler. Aujourd'hui dans les transports il y a
00:13des alarmes, vous pouvez signaler par rapport à des téléphones, des sms, c'est
00:17assez réactif. Après effectivement il faudrait qu'on prenne les affaires en
00:20main et qu'on puisse interposer. Il faut bien bien sûr ne pas mettre sa vie en
00:26jeu et aujourd'hui en fait on voit bien qu'il y a une partie d'élinquants qui
00:29jouent sur la peur. Aujourd'hui on sait très bien qu'on
00:31se rend un couteau très rapidement et c'est dans la tête des gens et du coup
00:35ça paralyse et on joue sur la peur.
00:36Mais c'est ça, pardon de vous interrompre Jean-Christophe, mais c'est exactement la réflexion que je me suis faite.
00:40Est-ce que c'est pas un peu irresponsable de la part d'un responsable politique
00:43d'appeler, évidemment que dans le fond c'est très bien et qu'on a envie quand
00:48on en a la possibilité d'aider les gens qui sont dans la difficulté mais quand
00:52on sait à quel point les délinquants sont aujourd'hui imprévisibles, que
00:56l'ultra-violence règne en maître et qu'on ne sait pas si la personne qu'on a en
00:59face de nous va sortir une lame, une machette, je trouve qu'il y a une part
01:03d'irresponsabilité de la part du ministre de s'exprimer de cette façon.
01:06En fait le ministre qu'est-ce qu'il dit ? Il dit que dans une société dite normale
01:11on doit s'autoréguler et qu'effectivement normalement, je dis bien
01:14normalement, on devrait pouvoir s'interposer et dire maintenant ça suffit,
01:17ta main baladeuse tu la mets dans ta poche et c'est terminé et tu sors à la
01:21prochaine rame. Aujourd'hui effectivement il y a toujours ce risque où on ne sait
01:24pas à qui on a affaire. Donc si on utilise la violence qui n'est pas nécessaire, c'est
01:28nous qui allons devenir les agresseurs, là est le problème et maintenant c'est
01:31quelle va être la réponse de la justice ? Si vous voyez effectivement une personne
01:34qui embête une femme et que vous arrivez sur lui, que vous le maltraitez,
01:38vous le molestez ou alors que vous le plaquez au sol, etc. qu'est-ce que
01:41derrière ? Il va se passer. Lui aussi va déposer plainte pour une violence abusive.
01:45Donc pour l'instant effectivement il faut s'interposer. Le fait déjà de
01:49montrer qu'on n'a pas peur et qu'on s'interpose et à plusieurs personnes en
01:51fait. Souvent la peur c'est parce qu'on est seul et quand il y a plusieurs
01:54individus, plusieurs personnes avec nous, effectivement il faudrait qu'on renouie
01:58ce défi collectif de se lever ensemble, se dire maintenant stop ça suffit.
02:01Moi ça m'est déjà arrivé dans le métro d'intervenir. Alors vous allez me dire
02:04oui mais vous êtes policier c'est normal. Non je pense qu'avant d'être policier
02:07j'étais aussi voilà un homme et je ne supporte pas moi aussi qu'on agresse les
02:11plus faibles. Mais à un moment donné effectivement il ne faut pas prendre de risques
02:14inconsidérés. Et vous vous diriez que dans un cas où il est possible d'intervenir
02:21la plupart des gens ne le font pas et qu'il y a une forme d'indifférence de
02:25plus en plus grande par rapport à ces phénomènes que ça se banalise et que
02:28les gens regardent passer les agressions comme ils regardent passer les métros ?
02:32C'est pas d'indifférence je pense qu'effectivement on joue sur la peur
02:35et donc les gens sont un peu tétanisés par l'enjeu et de se dire mais qu'est-ce
02:39que je risque voilà. Alors je dirais une bêtise mais quelqu'un va dire bon voilà
02:44il a embêté la demoiselle, on s'est levé, ça s'est calmé, terminé, l'affaire est
02:49réglée. Mais en fait il faudrait systématiquement, d'ailleurs qu'il y ait une
02:51poursuite, il faudrait effectivement systématiquement que les caméras
02:54prennent la scène, qu'on retrouve les individus et qu'on puisse les condamner.
02:57Ça passe par quoi ? Par des caméras à reconnaissance faciale, alors je sais bien
03:00qu'il y a une chape de plomb par rapport à ça, mais des caméras intelligentes, ça
03:04passe par des patrouilles de police supplémentaires, on demande des effectifs.
03:07Regardez en fait la recette, la recette c'était quoi pendant les JO ? On a
03:11occupé le terrain, on a mis des patrouilles dynamiques, voilà on a augmenté
03:14effectivement la présence et du coup ça dissuade et de l'autre côté les
03:18magistrats effectivement il faut qu'ils punissent.
03:20Or aujourd'hui les agressions sexuelles sont punies mais il y a peut-être 30, je
03:24crois que c'est 30% des gens qui vont déposer plainte suite à un vol ou une
03:28agression dans le métro. Et puis vous l'avez évoqué à travers les JO, Jean-Christophe
03:32sera ma dernière question là-dessus, une solution elle est évidente et
03:36chacun l'a, la solution c'est d'avoir des agents de sécurité dans chaque
03:40rame, sur chaque quai, alors oui oui ça coûte extrêmement cher, ça coûterait
03:44extrêmement cher mais tout ce qui concerne notre sécurité en fait on peut
03:49importe le prix, non ? Il faut en fait, il faut aussi analyser, c'est ce qu'on fait
03:53quand on est la police, en fait quand on est policier on prend les plaintes et
03:57donc on a déjà une analyse stratégique sur les lieux, les horaires et en fonction
04:01on met effectivement des patrouilles qui correspondent, j'allais dire, au
04:05niveau d'agression, aux horaires d'agression. Après effectivement on peut
04:08pas se démultiplier, nous on est au taquet de ce qu'on peut fournir
04:11donc une possibilité effectivement ce serait le continuum de sécurité avec
04:15des sécurités privées, oui ça a un prix, maintenant est-ce qu'on est prêt à payer
04:18ce prix pour être tranquille ? Moi je pense qu'on est dans un pays où les
04:22femmes doivent être fières de leur féminité et doivent plus être embêtées
04:25dans les métros, voilà, mais maintenant effectivement c'est le, j'allais dire,
04:29ça concerne tout le monde et tous les hommes, voilà, il faut qu'on
04:33protège effectivement ces femmes dans le métro et après vous savez quand vous
04:37êtes dans certains horaires à certains endroits du métro, ça les politiques ne
04:40le savent pas parce qu'ils ne prennent pas souvent le métro, c'est du tétris,
04:43alors effectivement quand vous êtes collés les uns aux autres, il y a ce
04:46qu'on appelle des frotteurs, des personnes qui viennent, voilà, se faire
04:49plaisir sur des personnes et c'est très difficile, j'allais dire, de
04:53les coincer parce qu'ils sont assez rusés, donc seul un regard aguerri peut
04:57le savoir et surtout ne pas éviter, ne pas hésiter, j'allais dire, à crier et à
05:02faire un peu de scandale et au moins on peut intervenir.