Cynthia a 35 ans, Loïc, 56 ans. Ils ne se connaissent pas et ils ne sont d'accord sur (presque) rien, et pourtant, comme 6000 personnes dans toute la France, ils ont accepté de se rencontrer samedi pour échanger et débattre dans le cadre de "Faut qu'on parle". On a suivi une partie de leur échange à Rennes.
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00:00Toi tu disais que t'es plutôt de gauche, moi je pense que je suis plutôt de droite ou centre-droite.
00:04C'est un truc qu'on met en France, la gauche ou la droite.
00:06Ouais.
00:07Ça n'existe pas dans plein de pays du monde.
00:09Tu vois, quand je t'explique à des gens qu'aux États-Unis, ça n'existe pas la gauche et la droite, c'est vrai.
00:14Tu trouves ? Parce que là, aux élections, on a quand même vu la...
00:18C'est des gens de... les démocrates, c'est des gens de centre-droite.
00:22C'est vrai que chez nous, il y a beaucoup de dichotomie et beaucoup de...
00:26C'est assez frontal, quoi.
00:27T'as quand même des blocs qui...
00:30Aujourd'hui, je trouve qu'ils ne se parlent plus tellement.
00:34Justement, tu parlais d'humanisme, là, à l'instant, mais...
00:38Bon, on n'est pas obligés de parler de politique, mais moi dans la...
00:41Alors, je ne sais pas ce qu'on appelle gauche ou extrême-gauche, tu vois, mais j'ai du mal à le percevoir, l'humanisme.
00:45Pourquoi ? C'est ça qui t'intéresse ?
00:46Ouais, ça t'intéresse ?
00:47Je trouve que quand on les entend intervenir, il y a déjà un ton agressif, un ton...
00:54conflictuel, quoi, tu vois.
00:56Dans la com', en tout cas, dans l'abord de la...
00:58Juste de la relation, que ce soit avec un journaliste ou avec...
01:03Enfin, moi, je trouve que si on se dit humaniste, on...
01:08On ne peut pas rechercher le conflit, tu vois, la théorie du conflit, d'enflammer la société française.
01:13Moi, je ne peux pas adhérer à ça, quoi.
01:15Moi, en toute franchise, je pense qu'on entend dans le politique des choses violentes de partout.
01:21Aujourd'hui, l'extrême-droite aussi, et l'extrême-droite, parfois, me fait très peur sur ça.
01:24T'as un discours d'extrême-droite qui essaye de mettre un ennemi commun, toujours.
01:32L'ennemi, l'ennemi.
01:33Et en grand sauveur, et eux, en grand sauveurs.
01:35De l'autre côté, t'as, en termes d'image, t'as des gens qui se positionnent plus sur des codes
01:40de discussion plus populaires, on va dire,
01:43qui sont plutôt nus dans un contre-pouvoir aussi de rentrer dedans.
01:47Et parfois, ça rentre dans une forme d'idéologie de lutte qui donne des mots qui sont durs.
01:52Mais maintenant, si on dépasse ce qu'ils ont dit, il y a ce qu'il y a derrière.
01:56Il y a ce qu'il y a derrière, c'est que t'as les décisions politiques et la présence des personnes.
02:00Tous les sujets sociaux, ces derniers temps, qui ont fait, par exemple, sur les questions de femmes,
02:05sur les questions d'accès de retraite, c'était toujours la couche qui l'a portée au Parlement,
02:10mais au Parlement européen aussi.
02:11À l'inverse, t'as l'extrême-droite qui se positionne en disant, je suis pour ça,
02:17mais qui, en fait, défend pas réellement, quand il doit admettre dans l'action,
02:20il ne défend pas réellement les plus pauvres.
02:22– J'ai quand même l'impression que la gauche a abandonné cette classe sociale
02:27au profit notamment, je pense, d'un autre électorat.
02:35Après, on peut débattre de ça, mais je constate qu'ils l'ont abandonnée.
02:38Et quand tu dis que la gauche défend les gens à bas revenus,
02:45je ne crois plus que ça soit tellement leur sujet.
02:47– Moi, je constate que, quand même, la gauche, depuis de nombreuses années,
02:50a choisi plutôt des sujets sociétaux, qui méritent sûrement d'être traités aussi,
02:56mais pas au détriment des sujets de vie quotidienne
03:02et d'impliquer les classes ouvrières dans le débat, de leur parler.
03:09– Moi, je trouvais que c'était une super expérience de rencontrer quelqu'un
03:11dans ces conditions-là.
03:13On se rend compte qu'on a plein de choses en commun,
03:15on a aussi beaucoup de choses qui sont différentes,
03:17et c'est important de pouvoir en parler et de se rendre compte des avis des gens
03:21et pourquoi ils pensent comme ça aussi, donc j'étais contente de faire ce temps.
03:24– Je trouve ça très fort, très intéressant.
03:27En famille, ce n'est pas toujours facile d'avoir certains sujets,
03:30donc là, ça se fait de manière sans enjeux, donc c'est agréable,
03:37et j'espère que c'est intéressant pour tout le monde.
03:42– J'adorerais refaire ça avec plein de gens différents aussi.
03:46Là, on était, toi et moi, plutôt pas forcément les mêmes milieux,
03:51mais j'aimerais bien aussi porter vers des gens qui viennent d'autres pays,
03:57des gens qui viennent d'autres quartiers,
03:58des gens qui sont vraiment d'une autre pensée que moi.
04:01J'aimerais bien continuer à faire ça, voilà.