Le G20 qui se tenait cette semaine au Brésil a été marqué par une accélération des discussions autour de l'accord de libre-échange entre le Mercosur et l'Union européenne, même si à ce stade le 27 Etats-membres sont toujours divisés. La France est-elle isolée ? Qu'en pensent ses partenaires ?
Pour en débattre , Caroline de Camaret et Alexandre Poussart reçoivent les eurodéputés Francisco Assis (S&D), Anna Cavazzini (Verts/ALE) et Marie-Pierre Vedrenne (Renew)
Mais dans un 1er temps, Caroline de Camaret reçoit Stefano Sannino, secrétaire général de Service européen pour l'action extérieure, pour évoquer l'actualité européenne et internationale.
Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.
Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP - Assemblée nationale : https://bit.ly/2XGSAH5
Suivez-nous sur les réseaux !
Twitter : https://twitter.com/lcp
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/LCP
Threads : https://www.threads.net/@lcp_an
Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_an
Newsletter : https://lcp.fr/newsletter
Retrouvez-nous sur notre site : https://www.lcp.fr/
#LCP #assembleenationale #Politique
Pour en débattre , Caroline de Camaret et Alexandre Poussart reçoivent les eurodéputés Francisco Assis (S&D), Anna Cavazzini (Verts/ALE) et Marie-Pierre Vedrenne (Renew)
Mais dans un 1er temps, Caroline de Camaret reçoit Stefano Sannino, secrétaire général de Service européen pour l'action extérieure, pour évoquer l'actualité européenne et internationale.
Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.
Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP - Assemblée nationale : https://bit.ly/2XGSAH5
Suivez-nous sur les réseaux !
Twitter : https://twitter.com/lcp
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/LCP
Threads : https://www.threads.net/@lcp_an
Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_an
Newsletter : https://lcp.fr/newsletter
Retrouvez-nous sur notre site : https://www.lcp.fr/
#LCP #assembleenationale #Politique
Category
🗞
NewsTranscription
00:00France 24, LCP, Public Sénat présente.
00:05Générique
00:07...
00:25Bonjour à tous. Merci de nous rejoindre
00:27pour « Ici l'Europe », grande morosité et nervosité européenne
00:32en cette semaine en raison des incertitudes
00:34sur les conflits et tensions qui nous entourent
00:38et celles liées aussi à l'arrivée prochaine
00:40d'un Donald Trump à la tête des Etats-Unis.
00:43Nous parlons tout de suite de ces défis
00:45avec Stefano Sanino.
00:48Bonjour. Vous êtes un Italien secrétaire général
00:51du Service européen pour l'action extérieure,
00:54c'est-à-dire que vous êtes un peu le chef des ambassadeurs
00:57de l'Union européenne à travers le monde.
01:00Vous avez occupé divers postes dans la diplomatie italienne
01:03au sein de la Commission européenne.
01:05J'ai presque envie de vous demander
01:07si vous n'avez jamais vu autant de crises
01:10nous tomber dessus et à gérer en même temps.
01:14Très honnêtement, pas vraiment.
01:16C'est-à-dire qu'on a vécu pas mal de crises,
01:20mais un peu en séquence l'une après l'autre.
01:22On est vraiment dans une situation dans laquelle
01:26on pourrait presque dire des crises permanentes.
01:28On parle de permacrise maintenant,
01:30pas seulement de polycrise, mais de permacrise,
01:33parce qu'on passe d'une crise à l'autre.
01:35Donc on n'a pas vraiment vécu ce qu'on vit maintenant.
01:39Et d'ailleurs, l'élection de Donald Trump aussi
01:42a été préparée par vos services,
01:45par tous les services de la Commission depuis cet été.
01:47En quoi ça consiste de préparer l'élection de Donald Trump
01:51et dans quel domaine on agit exactement ?
01:54Évidemment, les Etats-Unis, c'est un grand partenaire,
01:58peut-être le partenaire le plus important de l'Union européenne.
02:01Un changement de présidence, c'est toujours un moment
02:04pour faire le point sur tous les différents dossiers
02:08que nous lient aux Etats-Unis,
02:10des questions de sécurité ou de politique étrangère,
02:13parties de défense, questions commerciales,
02:17questions énergétiques, questions de services financiers.
02:20Donc c'est un peu tout le spectre.
02:24On a essayé d'avoir une compréhension meilleure
02:28de ce qu'une présidence,
02:31soit une présidence Harris ou une présidence Trump,
02:35aurait pu dire pour nous, pour l'Union européenne, l'impact.
02:38Donc c'est de comprendre et de faire aussi comprendre
02:41aux Etats membres quels sont les enjeux.
02:43Avec plusieurs scénarios, j'imagine,
02:45et là, celui qui est en train de se confirmer,
02:47c'est que ce Républicain complètement décomplexé
02:51est en train de nommer des personnalités très isolationnistes.
02:54On a l'impression que de l'autre côté de l'Atlantique,
02:57on a lancé un poker menteur.
03:00Et nous, on a un jeu plutôt ouvert, d'ailleurs.
03:02C'est peut-être dommage.
03:03Est-ce que Trump nous perçoit d'ailleurs comme des rivaux,
03:05exportateurs et dangereux, finalement, pour lui ?
03:09Non, je crois qu'il faut aussi prendre les choses en perspective.
03:14Quand le président des Etats-Unis dit « America first »,
03:17c'est aussi compréhensible.
03:18Chaque chef d'État et de gouvernement
03:20de quelques pays dirait la même chose,
03:23que son pays vient avant tout
03:24et les intérêts de son pays passent avant tout.
03:27Donc, c'est compréhensible de ce point de vue, cette approche.
03:30C'est vrai que c'est une approche très poussée,
03:33aussi avec une rhétorique très, très forte.
03:37Mais il faut regarder bien quels sont les enjeux.
03:42C'est déjà un peu partie aussi du travail qu'on a fait,
03:44de bien comprendre qu'est-ce qu'il veut vraiment.
03:47Vous avez vu que pas mal de chefs d'État et de gouvernement
03:50ont déjà appelé le président désigné
03:54et ils ont pris les premiers contacts avec lui.
03:57Peut-être en ordre dispersé, est-ce qu'il va y avoir unité des 27
04:00où vous craignez que chacun aille dialoguer de son côté avec Trump,
04:05à la fois sur la diplomatie et sur le côté économique,
04:07et que ce soit une cacophonie ?
04:09Je ne crois pas que ce soit une cacophonie.
04:11Je pense qu'il y a une partie commune
04:13dans laquelle les États membres comprennent bien
04:16qu'il faut parler ensemble, avec une voix unique,
04:21parce que ça nous donne beaucoup plus de force dans la négociation.
04:25C'est un négociateur, c'est un businessman,
04:28donc c'est quelqu'un qui comprend ce que ça veut dire un deal.
04:32Et qui comprend ce que ça veut dire diviser pour mieux régner aussi.
04:35C'est aussi vrai que vous avez, évidemment, avec les États-Unis,
04:38tous les États membres ont une relation bilatérale avec les États-Unis.
04:42Donc on doit essayer,
04:44et c'est aussi partie de cette préparation,
04:46de sorte que tout le monde puisse lire la chose de la même façon.
04:50Si on doit avoir affaire avec des droits de douane relevés,
04:54ça, ça a été très clair dans le discours de Trump,
04:57il va relever les droits de douane,
04:58on risque de se tourner vers d'autres horizons
05:01pour tenter d'exporter nos produits européens,
05:04comme l'Amérique du Sud et un traité du Mercosur qui est assigné.
05:08Il y a beaucoup de réticences de certains pays,
05:11la France, la Pologne, l'Autriche, par exemple.
05:13Comment nous perçoivent les pays d'Amérique du Sud
05:15concernés par la grande discussion
05:17et le grand déballage qu'ils entendent de notre côté ?
05:20Je crois que tous les pays du monde,
05:22et pas seulement les pays de l'Amérique du Sud,
05:24regardent beaucoup à l'Union européenne.
05:26Parfois, on n'a pas conscience de notre force,
05:29aussi de notre capacité d'avoir une influence
05:32soit dans la partie politique
05:35que dans la partie commerciale et économique.
05:37Et donc, ils nous regardent avec beaucoup d'intérêt,
05:40beaucoup de volonté de faire un espèce de travail ensemble.
05:46Là aussi, ce sont des pays qui essaient de maximiser leur capacité.
05:51C'est qui dérive de leur capacité de négocier avec nous.
05:57Si vous voulez, la chose qu'on est en train de voir,
05:59c'est que c'est devenu beaucoup plus transactionnel un peu partout.
06:04Donc le Mercosur, ça pourrait nous aider
06:05à avoir aussi un soutien politique par ailleurs ?
06:09Je crois que si on arrive à trouver un accord,
06:11chose que j'espère que ce soit possible,
06:15ça pourrait donner évidemment aussi un coup de pouce politique
06:19à notre relation avec ces pays.
06:21Les relations sont faites de beaucoup de choses.
06:24La crainte de l'administration Biden,
06:25c'est de voir Donald Trump réduire l'aide à l'Ukraine,
06:28voire couper court complètement à cette aide.
06:30Est-ce que les Européens auront la volonté et les moyens
06:33de suppléer à cette aide américaine si elle faisait défaut ?
06:37Ça, c'est une discussion que je dirais,
06:40c'est pas seulement ouverte,
06:41mais qui est déjà très présente dans les chancelleries européennes.
06:45Et si vous regardez aussi la dernière rencontre
06:48que s'est tenue à Weimar avec un groupe des pays européens,
06:53plus la nouvelle, l'autre représentante désignée,
06:58il y a une volonté de continuer à soutenir l'Ukraine.
07:03Le soutien à l'Ukraine, c'est pas seulement le soutien à ce pays,
07:06c'est aussi une ligne de défense pour l'Union européenne en tant que telle.
07:11C'est un enjeu très significatif
07:13du point de vue politique, économique et surtout militaire.
07:17Oui, parce qu'on a beaucoup progressé dans la production d'armes,
07:21mais on achète toujours 80 % des armes qu'on envoie à l'Ukraine à l'extérieur.
07:25Donc, les cinq pays de l'Union européenne, d'ailleurs,
07:27se sont prononcés en faveur d'euro-obligations
07:31pour financer une défense européenne.
07:33Dans le club des 27, il y a des plus réticents,
07:36moins pro-Ukraine,
07:37pour justement mettre la main au portefeuille à cette hauteur
07:41et être capable de grands projets ?
07:43Je crois qu'il faut distinguer un certain nombre de choses.
07:46Il y a un débat qui a commencé déjà
07:50et sur lequel on est très engagés
07:52de comment faire augmenter la capacité de défense européenne.
07:56Et ça, c'est visible aussi dans le fait, par exemple,
07:59que la Commission a désigné un commissaire pour la défense
08:03et que la présidente de la Commission a parlé
08:05d'une union de défense européenne.
08:08Donc, il y a déjà une conviction et, je dirais, un engagement
08:13pour faire beaucoup plus dans le secteur de la défense,
08:16de la production d'armement.
08:19Et ça, pour notre sécurité et aussi pour la sécurité de l'Ukraine,
08:23évidemment.
08:25Ceci dit, la façon de financer tout cela,
08:29c'est quelque chose sur laquelle on est encore en train de discuter.
08:33Évidemment, les ressources qui seront nécessaires
08:36sont très importantes.
08:37Et de ce point de vue, il y a une discussion
08:39sur les différentes possibilités.
08:42Oui, parce que les avoirs russes, ça ne va pas suffire.
08:45Il y a un moment où peut-être qu'un grand emprunt sera nécessaire.
08:47Là aussi, la discussion sur la possibilité
08:51d'utiliser les impôts russes est quelque chose qui a été...
08:53Les avoirs russes gelés, pour nos spectateurs.
08:56Et essentiellement, oui, il y a, pour être clair,
08:58il y a des avoirs, des biens russes
09:01qui ont été déposés chez une structure
09:05qui gère tout ça pour les pays tiers.
09:08Et tout ça a été gelé avec l'ascension.
09:11Donc la chose qu'on a faite jusqu'à maintenant, c'est d'utiliser...
09:14Les intérêts de ces avoirs, mais pas le principal.
09:18Exactement, pas la dette en tant que telle.
09:20Donc maintenant, il y a certains états membres qui disent
09:23qu'il faut aussi regarder à cela,
09:24il faut aussi regarder à la partie, disons, de la dette principale.
09:30Mais c'est quelque chose qui n'est pas encore accordé.
09:34Stéphano Sanino, vous dirigez justement
09:36les ambassadeurs de l'Union européenne
09:38et vous recevez d'ailleurs leurs notes.
09:40Et vous craignez que les Ukrainiens ne puissent pas tenir un hiver de plus ?
09:45Il y a des risques ?
09:47La situation, sur le fond, c'est très difficile
09:51parce qu'il y a une fatigue,
09:53il y a aussi la mobilisation des soldats,
09:57ça devient de plus en plus compliqué.
10:00Et les armements aussi commencent à être moins présents.
10:07Il y a un déséquilibre très fort
10:09entre les capacités militaires de la Russie
10:11et les capacités militaires de l'Ukraine.
10:13Ceci dit, il y a une volonté encore très, très forte
10:17de la part des Ukrainiens de défendre leur territoire.
10:21Il y a une volonté aussi, en général, des Occidentaux
10:24de continuer à soutenir l'Ukraine.
10:27Je note que les États-Unis, le président des États-Unis,
10:30Biden, a décidé de donner la possibilité à l'Ukraine
10:34d'utiliser les armements sur le territoire russe.
10:37Jusqu'à maintenant, il pouvait seulement se défendre.
10:42Maintenant, il peut aussi attaquer sur le territoire russe.
10:45Avec les fameuses armes longue portée,
10:47Vladimir Poutine vient de signer un décret
10:50élargissant les possibilités de recours à l'arme nucléaire
10:54et brandit le chiffon rouge de l'arme nucléaire.
10:57Vous y croyez ?
10:59Il faut toujours être très sérieux quand on parle de tout cela
11:03parce qu'on ne peut pas sous-estimer les risques
11:06dans le contexte d'une guerre.
11:08Je crois qu'il y a une pression très, très forte,
11:11et aussi une pression chinoise très, très forte sur la Russie,
11:15de ne pas jouer avec l'arme nucléaire.
11:17La réaction a été très, très dure.
11:19Mais je répète, la décision qui a été prise par le président Biden
11:24a été aussi la réaction à la décision prise par la Russie
11:28d'utiliser des soldats nord-coréens sur le territoire russe.
11:32Donc l'escalade militaire, c'est quelque chose qui a commencé à Moscou.
11:37Lors de ses auditions devant le Parlement européen,
11:41la future chef de la diplomatie, Kayak Halas,
11:44a exposé sa vision soutien inconditionnel à l'Ukraine
11:47et menace non dissimulée envers la Chine.
11:50Comment doit-on se comporter envers la Chine ?
11:53Est-ce qu'on doit essayer de se dire que ça va être un allié
11:56ou finalement qu'elle est de toute façon dans le camp opposé ?
11:59On a déjà, depuis quelques années,
12:02on considère la Chine comme un partenaire
12:06dans certains secteurs,
12:08mais aussi un concurrent économique
12:11et ce qu'on appelle un rival systémique
12:15quand il s'agit d'un certain nombre de sujets.
12:18Vision des droits de l'homme, de la démocratie,
12:21de l'économie des marchés.
12:22Donc la haute représentante a dit qu'elle voit
12:26en ce moment ces deux derniers aspects
12:29prévaloir sur le premier.
12:32Mais l'idée de continuer à engager la Chine
12:37est là, est très importante.
12:39Et la chose qu'on a dit très clairement aux Chinois,
12:42c'est que leur comportement sur la question
12:46de la guerre de la Russie contre l'Ukraine
12:49est un élément fondamental pour décider
12:52quel sera notre comportement vis-à-vis de la Chine.
12:55Joseph Borrell, l'ancien chef de la diplomatie,
12:58donc qui n'est pas en allée,
13:00était très engagé sur le dossier du Proche-Orient
13:04et notamment a proposé ces derniers jours
13:07la suspension du dialogue politique
13:09entre l'Union européenne et Israël.
13:11Les Tchèques et d'autres pays sont contre.
13:13Est-ce qu'on n'aura jamais une diplomatie cohérente
13:16et surtout qui pèse dans cette région et dans ce conflit,
13:18Israël, Hamas, Hezbollah, Liban, donc Gaza ?
13:23La question du Moyen-Orient, ça fait des décennies qu'elle est là.
13:27Il y a aussi des positions politiques, si vous voulez,
13:31très établies et très fortes.
13:35Donc c'est vrai qu'il n'a pas été facile
13:38d'essayer de trouver un terrain commun
13:40entre les 27 pays amambres.
13:43C'est vrai aussi que le conflit est un conflit
13:46par sa propre complication qui ne facilite pas
13:50une intervention diplomatique d'un n'importe qui.
13:53Si vous voyez, les États-Unis non plus ont réussi
13:55à faire beaucoup dans ce conflit
13:59et ils ont essayé de leur côté.
14:02Donc il faut, je crois, à ce moment-ci,
14:04essayer de se focaliser sur un certain nombre de choses
14:07sur lesquelles il faudra continuer à travailler.
14:10Le cessez-le-feu, c'est le plus nécessaire.
14:12La situation des Palestiniens...
14:14C'est d'ailleurs la seule chose sur laquelle les 27 sont d'accord.
14:18Tout le monde est d'accord pour cela
14:20parce qu'effectivement, la souffrance du peuple palestinien
14:24est terrible.
14:25Donc tous nos efforts doivent aller dans cette direction.
14:29Et en même temps, il faudra aussi faire tous les efforts possibles
14:33pour libérer les otages que Hamas continue à garder
14:36sur son territoire.
14:38Et à partir de cela, on pourra essayer de bâtir aussi
14:41une solution plus politique,
14:44et pas seulement militaire, à la question palestinienne.
14:49Dernier grand sujet, effectivement, pour l'Union européenne,
14:52l'Afrique.
14:53C'est un continent, effectivement, voisin,
14:55un continent qui est de moins en moins ami,
14:58si on regarde les votes au sein de l'ONU.
15:01On a du mal à le mobiliser sur nos sujets.
15:04On a du mal aussi à être perçus, finalement,
15:08autrement que comme des gens qui veulent plus d'influence
15:11face à la Chine et face à la Russie,
15:14mais sans véritablement mettre des moyens.
15:17Et puis aussi qui ne s'intéressent qu'aux questions migratoires.
15:20Est-ce qu'on va réussir à avoir une autre relation
15:24plus équilibrée avec l'Afrique ?
15:25C'est ce qu'on est en train d'essayer de faire.
15:28Je voudrais prendre peut-être votre question sur un autre angle.
15:32C'est-à-dire, l'Afrique est une grande opportunité,
15:35et pas seulement un défi, un problème.
15:38Et c'est sous cet angle qu'il faut regarder
15:41la nouvelle façon de travailler avec les Africains.
15:48Il faut considérer l'ensemble de la relation
15:53qu'on peut avoir avec l'Afrique.
15:55Il faut être sur un pied d'égalité avec l'Afrique,
16:00voir quels sont leurs intérêts, quels sont nos intérêts,
16:03avoir une relation mûre,
16:05pas seulement une relation de sympathie ou d'empathie.
16:08Il faut aussi considérer qu'il y a des intérêts à un jeu
16:11sur lesquels on peut travailler ensemble.
16:14Y compris climatique, pas seulement migratoire.
16:17Tout ce que vous voulez.
16:18Et là aussi, je voudrais dire...
16:20Je ne voudrais pas seulement prendre l'angle migratoire
16:23ou seulement l'angle de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme,
16:27parce que c'est une partie de la question,
16:29mais ce n'est pas la question.
16:30La question est comment essayer de faire de sorte
16:32que l'Afrique puisse avoir un poids beaucoup plus grand
16:36dans sa capacité de décision,
16:38dans la solution de ses propres crises,
16:41et aussi dans une capacité de travailler avec l'Union européenne
16:44de manière plus utile pour tous les deux partis.
16:48Merci à vous, Stefano Sanino.
16:51Je rappelle que vous êtes secrétaire général
16:53du Service européen pour l'action extérieure.
16:56Merci d'avoir été notre invité aujourd'hui.
16:59On continue ce débat sur les grands accords commerciaux.
17:02Quid du Mercosur avec l'Amérique latine
17:06et quelles décisions de protectionnisme du côté américain ?
17:10C'est notre débat tout de suite.
17:17Merci de nous rejoindre à Bruxelles, au Parlement européen,
17:20pour parler de commerce international,
17:23alors que l'Union européenne s'apprête à signer
17:25l'accord de libre-échange le plus important de son histoire,
17:28un accord avec le Mercosur,
17:30qui regroupe certains pays d'Amérique du Sud,
17:32comme le Brésil, l'Argentine ou l'Uruguay.
17:35Cette levée des droits de douane sur de nombreux produits
17:38concerne plus de 700 millions de consommateurs
17:40des deux côtés de l'Atlantique
17:41et représente 45 milliards d'euros d'échanges commerciaux.
17:45Le problème, c'est qu'il ne fait pas l'unanimité entre les 27.
17:50Et la France en tête s'oppose à ce traité
17:53qui fragiliserait nos agriculteurs,
17:55alors que l'Allemagne veut finalement doper ses exportations.
18:00On écoute tout de suite.
18:02Nous devons enfin boucler l'accord de libre-échange du Mercosur
18:06après plus de 20 ans de discussions.
18:08Le processus de négociation a pris beaucoup trop de temps
18:11et ce n'est pas un exemple de bonne pratique.
18:13Nous avons besoin de plus d'accords de libre-échange
18:15parce que le monde change.
18:17Ça fait 7 ans que je m'oppose à ce traité.
18:19Et j'en parle à nos agriculteurs les yeux dans les yeux.
18:22Est-ce que depuis que je suis président,
18:25je n'ai pas tenu mes engagements ? Jamais.
18:28Lorsqu'on a signé avec le Canada, on a obtenu des garanties.
18:31Je vous ai dit que cet accord serait bon pour vous.
18:34Ces garanties, elles n'y sont pas sur le Mercosur.
18:37C'est pour ça que nous allons continuer de nous opposer.
18:40Un accord de libre-échange avec le Mercosur
18:42d'autant plus désiré par la Commission européenne
18:45qu'elle s'inquiète, après l'élection de Donald Trump,
18:47d'une hausse des droits de douane américains de 10 à 20 %,
18:50ce qui pourrait provoquer une guerre commerciale.
18:53Pour en parler, 3 eurodéputés.
18:55Marie-Pier Védrenne, bonjour.
18:57Vous êtes eurodéputée française,
18:59membre du groupe RIGNOU au Parlement européen
19:01et du camp présidentiel en France.
19:03Nous accueillons Anna Cavazzini, bonjour.
19:05Vous êtes eurodéputée allemande,
19:07membre du groupe Levert au Parlement européen.
19:10On précise que les Verts allemands font partie
19:12de la coalition du social-démocrate Olaf Scholz en Allemagne,
19:16une coalition qui, je le précise, a éclaté ces dernières semaines.
19:19Francisco Assis, bonjour.
19:21Vous êtes eurodéputé portugais,
19:23membre du groupe des sociodémocrates
19:25au Parlement européen.
19:26Le Portugal est très favorable à cet accord avec le Mercosur,
19:29pas seulement pour des raisons culturelles,
19:32d'attachement de la péninsule hébérique à l'Amérique latine.
19:35Vous pensez vraiment que ce sera un bon accord pour nous,
19:38les Européens ?
19:39Oui, je le crois.
19:41C'est un bon accord du point de vue politique.
19:43C'est très important,
19:44parce que nous avons nécessité d'établir de bonnes relations
19:48avec certaines régions du monde.
19:50Nous avons un problème aujourd'hui,
19:52qui est le problème du grand isolement de l'Europe
19:55au monde.
19:56Nous constatons qu'aujourd'hui,
19:58il y a une certaine incompréhension au monde
20:01sur les positions du monde occidental,
20:03en particulier de l'Europe.
20:05Il y a des raisons politiques et des raisons civilisationnelles,
20:09mais il y a aussi des raisons économiques.
20:11Nous parlons d'un grand marché que nous pouvons créer,
20:14de nouvelles opportunités pour les exportations européennes,
20:19de nouvelles opportunités aussi pour les exportations
20:22des pays du Mercosur.
20:24Je suis un défenseur du principe d'une globalisation régulée.
20:30Je crois que les accords de libre-échange
20:33sont la meilleure manière de réguler la globalisation.
20:36Je suis absolument certain
20:38que c'est un bon accord pour les Européens.
20:41Marie-Pier Védren,
20:42l'économie européenne est en berne.
20:44Est-ce que ce traité de libre-échange
20:47peut être une bouffée d'air pour la croissance européenne,
20:50l'industrie européenne et certains secteurs agricoles ?
20:54Un accord de commerce,
20:55comme vous le soulignez dans votre question,
20:57doit contribuer à la croissance, à la stabilité, à la prospérité
21:01et à nos objectifs de sécurité, de nos approvisionnements
21:04et à nos objectifs de durabilité.
21:06Par principe, je ne suis pas opposée à un cadre
21:09qui réglemente, comme le dit le collègue,
21:11et qui nous permet d'atteindre ces objectifs-là.
21:14Mais dans les retours que nous pouvons avoir
21:16des négociations techniques par la Commission européenne,
21:20je n'ai pas toutes les réponses qui me permettent de dire
21:23qu'en l'Etat, le Mercosur nous permet de répondre
21:25à tous ces objectifs-là.
21:27La France s'y oppose.
21:28La voix d'Emmanuel Macron, président de la République
21:31depuis 2019, a toujours été très claire.
21:34La voix de la délégation, je précise, nous disons
21:36qu'en l'Etat, nous sommes opposés.
21:38Nous disons à la Commission européenne
21:41que nous avons des interrogations sur le fait
21:43que l'accord de Paris devienne une clause essentielle.
21:46On se fixe une trajectoire, il faut la respecter,
21:49de part et d'autre.
21:50Mais aussi sur les aspects économiques.
21:52Dans le passé, madame Cavadini,
21:54le gouvernement allemand d'Angela Merkel,
21:57qui était évidemment des chrétiens démocrates,
22:00était contre cet accord pour des raisons écologiques.
22:03Et aujourd'hui, ce gouvernement de gauche,
22:05auquel vous participez, vous l'est d'ailleurs,
22:08d'Olaf Scholz, est pour.
22:09Qu'est-ce qui explique ce revirement ?
22:12Vous avez raison, maintenant, Olaf Scholz,
22:14et nous avons vu la télévision aussi,
22:17est pour l'accord.
22:19Quand Merkel était contre,
22:20c'était quand Bolsonaro était président.
22:23Dans cette époque-là, tous les parlements étaient contre.
22:26Avec Bolsonaro, c'était impossible de faire un deal
22:29parce que Bolsonaro était de l'extrême droite,
22:32il était contre les droits indigènes,
22:34et tout ça, et tout ça.
22:35Tous les parlements étaient contre le deal.
22:38Mais maintenant, il y a une autre position,
22:40une situation avec Lula, évidemment.
22:43Je crois que c'est important d'avoir des relations
22:45très proches avec l'Amérique latine.
22:48Mais quelles relations ?
22:49C'est la question.
22:51C'est pour ça que les VR, en Allemagne,
22:53ont posé quelques conditions.
22:55Nous avons dit oui, en général,
22:57ce serait OK d'avoir un accord de libre-échange
23:01avec les Mercosur, mais avec certaines conditions
23:04qui protègent l'environnement, les forêts,
23:07les droits des indigènes, les droits humains.
23:09Il y a des inquiétudes qui pèsent
23:11autour des conséquences écologiques
23:13de cet accord. Selon un rapport européen,
23:16il pourrait provoquer une hausse de la déforestation en Amazonie
23:19de 5 % par an pendant les six premières années
23:22suivant la signature.
23:24Est-ce que, pour vous, l'économie prime sur l'écologie ?
23:27Non, ce n'est pas vrai.
23:28Je connais bien le Brésil, l'Argentine, le Rouen et le Paraguay.
23:32J'ai visité ces pays plusieurs fois.
23:34J'ai visité plusieurs productions agroalimentaires
23:37et agro-pécuaires.
23:38Je connais la législation de ces pays.
23:41Je connais l'état d'évolution de la science
23:43appliquée en ces pays.
23:45Nous, Européens, parfois, nous sommes des donneurs de leçons
23:48envers ces pays de l'Amérique latine.
23:50Ils sont aussi développés que les pays européens.
23:53C'est le cas particulièrement du Brésil et de l'Argentine.
23:57Ce sont des pays que je connais bien.
23:59Ils ont déjà des législations préoccupées,
24:03bien préoccupées avec des questions de nature écologique.
24:06Aujourd'hui, le Brésil, c'est présidé par M. Lula.
24:09C'est un gouvernement de gauche
24:11avec de grandes préoccupations au domaine écologique,
24:14de la préservation de l'Amazonie.
24:16C'est même une question fondamentale
24:18que le président du Brésil...
24:20C'est pas vrai qu'on ne doit pas opposer économie et écologie
24:23en ce qui concerne cet accord.
24:25C'est un fantôme.
24:26C'est un fantasme.
24:27Je pense pas qu'on s'inquiète pour rien.
24:29L'objectif, c'est qu'on s'engage dans des trajectoires communes.
24:33On le voit bien.
24:34Je nuancerais un peu les propos de notre collègue.
24:37Je suis d'accord qu'on n'a pas à donner de leçons
24:40et qu'on a à s'engager collectivement.
24:42Regardez les débats qu'on a pu avoir au Parlement européen
24:46sur le texte sur la déforestation.
24:48C'est là aussi où je vous rejoins sur le fait
24:50que nous n'avons pas à donner de leçons
24:52et qu'il faut que nous ayons ces trajectoires communes.
24:56Mais on le voit aussi qu'on a une partie du Parlement européen
24:59qui cherche à détricoter nos engagements climatiques,
25:02tel avec le texte sur la déforestation,
25:04pour conclure le Mercosur.
25:06Vous essayez de trouver trois pays qui seraient d'accord
25:09avec la France pour le bloquer.
25:11Le blocage représentant 35 % de la population
25:13n'y est pas du tout.
25:14Il y a le travail qui est fait du côté du Conseil des Etats membres
25:18pour rallier certains Etats à nos doutes légitimes,
25:21à nos interrogations, qui sont partagées aussi
25:24par des collègues du Parlement européen.
25:26Le sujet, c'est pas de conclure un accord de commerce.
25:29Le sujet, comme je le disais, c'est de répondre aux réalités
25:33à la fois économiques, climatiques, sociétales,
25:35de s'engager collectivement.
25:37Ca doit être ça, nos préoccupations.
25:39Les trois et les 35 %, ou pas ?
25:41Il y a des expressions qui ont été faites
25:43dans certains Etats membres, en Italie, dans d'autres pays.
25:47Il y aura des débats forts au Parlement européen.
25:49Il y a ce travail qui est absolument fondamental.
25:52Mais au-delà de la question de la minorité de blocage,
25:55le sujet, c'est aussi que la Commission européenne
25:58répond sur nos attentes, qui sont légitimes,
26:01que ce soit sur les questions environnementales
26:04ou sur les questions de réciprocité et de contrôle.
26:06Vous avez le sentiment que la Commission européenne
26:09d'Ursula von der Leyen, soutenue par votre chancelier Olaf Scholz,
26:13ne tient pas compte de ces inquiétudes,
26:15notamment écologiques ?
26:17La Commission européenne a renégocié un petit peu le texte,
26:21parce qu'il y avait beaucoup de criticisme
26:24aussi dans ce Parlement, comme j'ai dit.
26:26Mais, comme ma collègue a dit, on n'a pas maintenant vu le texte.
26:31Et moi, je suis un peu...
26:33J'ai une inquiétude.
26:35J'ai pas la confiance que la Commission, vraiment,
26:39a posé toutes les conditions qui sont vraiment importantes
26:43pour sauver le climat, pour sauver les forêts,
26:46dans l'accord. Donc, je suis un peu...
26:48L'idée, c'est quand même sauver le climat,
26:50mais en échange, on va exporter plus de voitures allemandes.
26:54Les Allemands sont très gagnants dans ce traité, disons la vérité.
26:57Oui, l'industrie allemande est pour l'accord.
27:02Et beaucoup d'opérateurs économiques en Allemagne
27:05sont pour l'accord.
27:07Mais les agriculteurs, aussi, sont contre l'accord.
27:09C'est toujours aussi un changement d'intérêt
27:12dans tous les accords de libre-échange.
27:14Quelques groupes gagnent, quelques groupes perdent.
27:17On doit voir que tout l'accord est bien pour tout le monde.
27:20M. Assis, cet accord de libre-échange
27:23avec le Mercosur, on a l'impression
27:25qu'il est accéléré par la Commission européenne,
27:28qui voit un danger, un certain Donald Trump
27:30arriver à la Maison-Blanche,
27:32qui a promis des droits de douane supplémentaires de 10 à 20 %,
27:35et qui craint une nouvelle guerre commerciale avec les Etats-Unis.
27:39C'est le cas ? Vous le craignez aussi ?
27:41Je crois que nous avons...
27:42C'est une question sur l'accord avec le Mercosur.
27:45Je crois que nous avons la dernière chance
27:47de faire un accord avec les pays du Mercosur.
27:50Si nous ne ferons pas cet accord,
27:52les pays du Mercosur nous diront...
27:54Merci beaucoup, mais nous irons faire du commerce avec la Chine,
27:57avec d'autres régions du monde.
27:59Ce sera tragique pour l'Union européenne.
28:01Pour moi, c'est une évidence absolue.
28:04Répondant à votre question, il est évident
28:06que nous sommes en train de nous confronter
28:09avec une guerre commerciale avec les Etats-Unis.
28:12M. le président élu des Etats-Unis,
28:15il a fait certaines promesses au niveau électoral,
28:20et il a l'habitude de...
28:23De les tenir.
28:24...d'accomplir vraiment ce qu'il a dit.
28:26La vérité, c'est que nous avons le danger, le risque réel
28:31d'une guerre commerciale, complexe, difficile,
28:34avec les Etats-Unis.
28:35Mais je pense qu'on doit établir une différence claire
28:38entre ce qui pourra se produire en relation aux Etats-Unis
28:42et ce que c'est aujourd'hui la question,
28:44pour moi, très importante,
28:46de l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur.
28:51D'autant que sur le dossier américain,
28:53en 2023, l'Union européenne a réalisé
28:55150 milliards d'euros d'excédent commercial avec les Etats-Unis.
28:59Donald Trump veut rééquilibrer cette balance commerciale
29:02en taxant les produits européens.
29:04On a beaucoup à perdre après la réélection de Donald Trump.
29:08Je voudrais rebondir sur ce que vient de dire mon collègue,
29:11et je suis d'accord, sur le fait qu'on parle
29:13des relations bilatérales, entre l'Union européenne
29:16et le Mercosur, ou la relation bilatérale
29:18entre l'Union européenne et les Etats-Unis.
29:21Tout est interconnecté.
29:22Une relation bilatérale s'inscrit
29:24dans un cadre plus global, et ce cadre plus global,
29:27là, on le voit bien avec Donald Trump,
29:29c'est celui de la confrontation.
29:31Et ça, il fallait, et c'est la dynamique
29:33qu'on a enclenchée dans le précédent mandat,
29:36muscler l'Union européenne, renforcer son arsenal
29:39pour être prêts à toutes les possibilités,
29:41même celle du pire, même celle du retour de Donald Trump.
29:44Vous n'avez pas l'impression
29:46que chacun va aller dealer dans son coin ?
29:48Bien évidemment qu'il y a ce risque, on le voit bien.
29:51Madame Mélanie, qui va défendre les intérêts italiens
29:54et qui est très proche de Donald Trump ou d'Elon Musk,
29:57d'autres encore, et ça, c'est quelque chose
30:00qu'on doit éviter, car quand un Etat membre est attaqué,
30:03c'est globalement le marché intérieur qui affaiblit.
30:06Il faut absolument qu'on travaille sur notre unité.
30:09C'est un risque qu'on doit nous-mêmes éviter,
30:11c'est notre division, et c'était de renforcer
30:14notre arsenal juridique.
30:16Quand on est attaqué à travers des trois douanes,
30:18il ne s'agit pas de lancer une guerre commerciale.
30:21Je pense que le protectionnisme, c'est dangereux pour la croissance
30:25et pour atteindre nos objectifs de neutralité carbone.
30:28Mais il faut être en capacité de répondre.
30:30La bête noire de Donald Trump,
30:32traditionnellement, dans son précédent mandat,
30:35c'était l'Allemagne et ses exportations de voitures.
30:38En plus, il est soutenu par Elon Musk,
30:40qui a aussi construit des voitures.
30:42Est-ce que vous avez l'impression
30:44que, finalement, ça va être très compliqué pour l'Allemagne
30:48au point qu'un Olaf Scholz ou son successeur
30:50serait peut-être tenté de lâcher les autres Européens
30:53et d'aller négocier en solo ?
30:55Moi, j'ai peur que Donald Trump
30:57va utiliser les taxes, les droits de douane
31:00pour gagner autre chose.
31:03Par exemple, il a l'intérêt
31:05de dérégulation des numériques géantes.
31:08Parce qu'on a fait ça...
31:10D'ailleurs, Elon Musk est X.
31:12Exactement.
31:13Moi, je crois que l'Union européenne
31:15doit être très firme, très forte,
31:17en disant non, on ne fait pas ça,
31:20on reste avec notre régulation, super important,
31:23et aussi, on reste unis et on réenforce le marché uni,
31:26parce que ça, c'est notre force.
31:28Quelle est la stratégie à adopter
31:30face à une future guerre commerciale
31:32lancée par Donald Trump ?
31:34Est-ce qu'il faut écouter Emmanuel Macron
31:36qui dit qu'il faut des représailles
31:38si jamais les tarifs de douane américains augmentent
31:41et qu'il faut aller dans une forme de protectionnisme ?
31:44Oui, je comprends la position du président français.
31:47Je dois dire autre chose,
31:49je comprends la colère de certains secteurs des sociétés,
31:52je compagne beaucoup la vie politique française
31:55et la vie sociale,
31:56et je comprends la colère des agriculteurs français.
31:59C'est une colère qui n'est pas envers cet accord en particulier,
32:03mais c'est plus général.
32:04Je crois que c'est une colère générale
32:07des agriculteurs à toute l'Europe,
32:09et on doit l'entendre et les écouter.
32:12Mais la fonction des hommes et des femmes politiques
32:15n'est pas de suivre la colère des peuples,
32:17mais c'est de se battre pour ses convictions,
32:20même dans ces circonstances difficiles.
32:22C'est un moment où il faut faire ça.
32:24Je comprends l'opinion du président Emmanuel Macron.
32:27Il concerne les Américains.
32:29Justement, une réponse protectionniste,
32:31des représailles des droits de droits européens
32:34envers les Américains, cette fois-ci,
32:37l'agriculture française, d'ailleurs portugaise et espagnole,
32:40aussi sur la dernière...
32:43Le dernier mandat de Donald Trump avait été particulièrement touché
32:46avec des droits de douane explosés.
32:48Est-ce qu'il y aura, au sein des 27,
32:50la volonté politique d'aller au bras de fer avec Trump ?
32:53En tout cas, on a pu constater dernièrement
32:56une position du Conseil, notamment sur la réponse vis-à-vis de la Chine,
33:00c'est un autre Etat, mais sur la question des véhicules électriques.
33:04On s'est affirmés.
33:05C'était positif.
33:06Il va falloir faire de même avec n'importe quel Etat membre.
33:09Il ne s'agit pas, d'ailleurs,
33:11d'un ciblage discriminatoire envers n'importe quelle nationalité.
33:15Il s'agit de nous protéger, de protéger notre industrie,
33:18de protéger les objectifs que nous nous fictions.
33:21Parce qu'à l'inverse, c'est du protectionnisme
33:24qui est employé de l'autre côté.
33:26Ce qu'on a fait dans ce travail au Parlement européen,
33:29c'est de créer cet arsenal qui doit être dissuasif
33:32face à ces mesures tarifaires qui ne sont gagnantes d'aucun côté.
33:36A la fin, les mesures protectionnistes ou des tarifs,
33:39c'est le consommateur qui paye l'addition.
33:41Merci à vous.
33:42Merci à vous de nous avoir suivis.
33:44Restez sur nos antennes, où l'actualité continue.