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"Je n'ai jamais vu des personnes aussi détruites de ma vie". Amhad Joma'a est étudiant en 6ème année de médecine. Il est aussi de le président de l'association des Libanais à Nice. C'est à ce titre qu'il est en lien avec une dizaine d'étudiants venus du pays du Cèdre, aujourd'hui dans une situation très délicate, autant financière que psychologique.

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Transcription
00:00Je n'ai jamais vu de personnes autant détruites de ma vie.
00:04Je ne demande pas de l'aide de ma famille parce que ce n'est pas normal de leur demander.
00:08Il y a une guerre.
00:09Notre maison a été en partie aussi touchée.
00:13Je suis là pour parler de la situation désastreuse des étudiants libanais.
00:18Je n'ai jamais vu de personnes autant détruites de ma vie.
00:23On est face à des gens tous les jours qui ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes.
00:26Je suis arrivée en septembre.
00:28De base, ce n'était pas facile d'être loin de la famille.
00:32Mais après, la guerre a commencé et les choses sont devenues plus difficiles du côté mental.
00:39Ça fait six ans que je suis en France.
00:41Je suis venu pour avoir uniquement mes études.
00:43Mon parcours universitaire s'était bien déroulé les années précédentes jusqu'à ce que la guerre éclate.
00:50On a pu voir énormément d'aide pour les étudiants ukrainiens et il fallait le faire.
00:55On aimerait que le CRUS ou que les instances en France, si possible, mettent en place des aides similaires.
01:01Contactée, l'université Nice Côte d'Azur a répondu ceci.
01:04L'université Côte d'Azur compte 145 étudiants libanais.
01:07En cette période d'intensification du conflit au Liban,
01:09l'université met en relation les étudiants qui en feraient la demande avec ses assistantes sociales.
01:14Des demandes d'aide sociale ponctuelles pourraient être sollicitées
01:16dans le cadre des commissions d'aide sociale portées par le CRUS et l'université Côte d'Azur.
01:20Le centre de santé de l'université Côte d'Azur est également présent
01:23pour offrir un soutien psychologique si nécessaire.
01:26Et du côté du CRUS, il serait sain qu'étudiants aient demandé un rendez-vous au 19 novembre 2024.
01:31Plusieurs pistes seraient possibles.
01:32Job étudiant, repas à 1 euro, exonération des frais d'inscription, colocation similaire, etc.
01:38Cela se fait au cas par cas.
01:39On a eu un début de retour positif, mais c'est vrai que face à l'urgence,
01:43chaque jour qui passe est un supplice pour ces étudiants face à l'incertitude de leur situation.
01:48Depuis 2019, le Liban fait face à une série d'événements malenquants.
01:53Avec une crise économique débutante juste avant, mais franchement aggravée par le Covid,
01:59sans oublier l'explosion du port de Beyrouth.
02:01La guerre qui a escaladé en septembre 2024 est venue planter le dernier clou dans le cercueil de ce pays.
02:10Alors on se parle, il y a 1,3 à 1,5 million de déplacés au Liban,
02:17ce qui représente un peu plus de 20% de la population du pays.
02:20Parmi ces déplacés, il y a des familles et des parents d'étudiants libanais à Nice,
02:25mais aussi dans toute la France.
02:26Généralement, il y avait des virements, il y avait de l'argent qui était envoyé par ces familles à leurs enfants.
02:31Sauf qu'évidemment, vu qu'ils sont déplacés, il y a de moins en moins d'économies.
02:36Je ne demande pas de l'aide de ma famille parce que ce n'est pas normal de leur demander.
02:40Il y a une guerre et leur situation même est affectée.
02:44J'ai parlé avec des collègues à moi, d'autres Libanais qui ont dû vendre de l'or qu'ils avaient depuis avant
02:50pour pouvoir continuer.
02:51Leurs familles comptent sur eux et il y a cette pression, en plus de toute la pression économique qu'il y a derrière.
02:57Il est hors de question qu'ils ratent leur année.
03:00Il y a une sorte de réalité qui s'est effondrée pour eux au Liban.
03:04Et je vous parle d'étudiants qui sont restés plusieurs jours chez eux sans pouvoir sortir, à pleurer.
03:11Au début, je regardais les nouvelles et c'était vraiment horrible de voir la destruction des maisons, les gens déplacés.
03:22Depuis le 8, progressivement, nos familles ont été déplacées du sud du Liban.
03:29Ils sont aujourd'hui au nord du pays, ils ont perdu leur commerce.
03:32Plusieurs membres de ma famille ont été détruits, notre maison a été en partie aussi touchée.
03:40La situation d'un étudiant dont la maman est surveillante au Liban dans un collège
03:47et qui, avant la guerre, habitait chez sa soeur, donc chez la tante de l'étudiant,
03:53pour envoyer l'intégralité de son salaire à son fils en France.
03:57Cette maman se retrouve aujourd'hui déplacée, elle n'a plus d'emploi.
04:00Ce n'est pas normal de continuer à vivre tous les jours en sachant qu'il y a autant de personnes.
04:06Ce que vous voyez, ce n'est pas des chiffres, c'est des personnes qui avaient une vie avant tout ce conflit,
04:14qui se levaient à l'école, qui rentraient le soir et aujourd'hui, ils n'ont plus rien.
04:18J'ai cru toute ma vie que les étrangers, les Libanais à l'étranger exagèrent un peu quand ils parlent de ce côté
04:28que c'est difficile d'être loin et tout ça, mais je suis dans cette situation aujourd'hui et non vraiment c'est difficile.

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