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🇸🇳 "Pour la majeure partie des Sénégalais, c'est une grande désillusion."

Gilles Yabi, président du think tank Wathi, fait le point sur la crise politique que vit le Sénégal.

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Transcription
00:00Une très grande majorité des Sénégalais étaient prêts, disons, pour aller à cette
00:04élection présidentielle, donc c'est une grande désillusion.
00:07Tout le monde se disait qu'au fond, le président n'allait pas aller jusque-là, sachant justement
00:12que cela allait plonger le pays dans une situation de crise.
00:15À partir du mois d'avril en particulier, certains pourraient ne plus reconnaître le
00:19président Macky Sall comme étant le président légitime, puisque son mandat effectivement
00:25sera épuisé.
00:26Il y avait des rumeurs de la possibilité d'un report, mais je crois que jusqu'au dernier
00:31moment, un très grand nombre d'observateurs, d'analystes n'y croyaient pas.
00:37Mais c'est vrai qu'il y a eu différentes prises de parole de la part du président ces
00:41derniers mois, qui mentionnaient souvent l'option d'une situation de crise ou de chaos et qui
00:48pourrait justifier au fond un maintien au pouvoir au-delà de la fin de son mandat.
00:53Évidemment, s'il n'y a pas une nouvelle décision qui casse cette loi constitutionnelle
01:01votée à l'Assemblée nationale, légalement, le camp présidentiel estimera qu'il sera
01:08en place jusqu'à l'élection du successeur.
01:10Mais évidemment, on s'attend à ce que cette interprétation ne soit pas celle de tous
01:13les autres acteurs politiques.
01:15Même dans le cercle assez proche du président, on voit qu'il y a aujourd'hui quelques démissions,
01:20même démissions du secrétaire général du gouvernement.
01:22Je crois que cela montre bien que même au sein du cercle du pouvoir, il y a beaucoup
01:28qui ne s'y attendaient pas et qui étaient en désaccord avec ces décisions.
01:32Je crois qu'il y a en tout cas une volonté notamment d'un grand nombre de candidats
01:37à cette élection qui avait été validée par le Conseil constitutionnel d'essayer
01:41de contester justement la proposition de loi qui a été adoptée par l'Assemblée nationale
01:47pour changer la date de l'élection.
01:49Donc je pense que c'est trop tôt pour dire que c'est acté.
01:52Est-ce qu'on peut parler du rôle du PDS ou de Karim Ouad dans cette situation ?
01:57Je crois que ce qu'on peut dire, c'est que Karim Ouad est peut-être le seul acteur politique
02:01significatif qui n'a pas été finalement autorisé à se présenter puisqu'il a passé
02:08le fil des parrainages, mais pas le dernier examen du Conseil constitutionnel sur la
02:13question de la double nationalité et d'un problème de date.
02:17Donc il est difficile de savoir si c'est vraiment Karim Ouad mécontent qui est vraiment
02:23avec le PDS à l'origine de ce qui se passe, ce sur quoi insiste d'ailleurs le camp présidentiel
02:28en disant que le président n'est pas à l'initiative, a ouvert la possibilité aussi
02:32pour le camp présidentiel et une partie du camp présidentiel qui n'est peut-être
02:36pas prête tout de suite à l'élection de se saisir de cette opportunité finalement
02:42pour reporter l'élection présidentielle.

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