Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, était l’invitée du Face-à-Face de ce vendredi 22 novembre sur BFMTV et RMC. Elle a notamment évoqué les conséquences sur les Français des chutes de neige. Entre les accidents, l'électricité et les transports, elle a répondu aux questions d'Apolline de Malherbe. La ministre a également été interrogée sur les tensions au sein de son gouvernement, notamment sur la sortie du ministre de l'Économie Antoine Armand.
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00:00BFM TV face à face. Apolline de Malherbe.
00:08Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Agnès Pannier-Runacher.
00:14Bonjour Apolline de Malherbe.
00:15Merci d'être dans ce studio ce matin et en particulier ce matin parce qu'on a besoin avec vous de faire le premier bilan,
00:21bilan de cette nuit, de neige, de verglas, les questions nombreuses sur l'électricité, le chauffage, les transports.
00:28Vous êtes la ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques.
00:33Précisément, premier épisode hivernal avec encore ce matin de nombreux points noirs.
00:39Le Doubs, l'A36, il y a encore 150 camions qui sont plantés par le verglas.
00:45Il y a également l'A28, il y a également le sud de l'île de France, on va y revenir.
00:49Mais je dirais qu'on commence par le Doubs parce que c'est là que ça a été le plus compliqué la nuit dernière
00:55et encore au moment où l'on se parle, on parle de près de 1000 camions qui se sont engagés.
01:00Je voudrais que vous écoutiez le témoignage de Morgane.
01:02Morgane, il est directeur commercial, c'est donc un particulier.
01:05Il était bloqué, bloqué sans aucune aide, toute la nuit sur l'autoroute.
01:09Il m'a appelé ce matin sur RMC.
01:11C'est du n'importe quoi.
01:13Franchement, les poids lourds, ils se mettent sur les trois voies et ils sont au travers.
01:16Moi, je suis bloqué au moins jusqu'à 10h ce matin.
01:18Les poids lourds sont interdits de rouler avant 10h et comme ils en ont de bien partout, on ne pourra pas rouler.
01:23Dans le Doubs, franchement, je vais énormément dans le Doubs.
01:26Il y a tout le temps de la neige, il y a du verglas et là, il n'y a personne.
01:29Il n'y a personne.
01:31Alors, d'abord, juste repréciser de quoi on parle.
01:36C'est un événement hivernal précoce qui est remarquable, mais qui n'est pas exceptionnel.
01:42C'est pour ça que ça m'inquiète, je vais vous dire.
01:44Deuxième chose, lorsqu'on place à peu près un tiers de la France en vigilance orange,
01:50c'est parce qu'il y a la volonté de faire appliquer des consignes de sécurité.
01:54Des consignes de sécurité qui ont vocation à s'appliquer à tout le monde et en particulier aux poids lourds.
02:00Lorsqu'on interdit la circulation des poids lourds, c'est pour que cette circulation est dangereuse pour les poids lourds.
02:07Elle est dangereuse pour les autres véhicules.
02:10Ça, c'est le premier point.
02:12Deuxième chose, évidemment, les forces d'intervention sont déployées sur tout le territoire.
02:19François Durouvray, qui est le ministre des Transports, était en cellule de crise hier soir tard
02:25pour s'assurer que là où on pouvait intervenir, les forces de secours étaient bien en intervention.
02:32Je vous arrête tout de suite sur un des points que vous avez immédiatement répondu à Morgane.
02:36Vous dites que ça a vocation à s'appliquer à tout le monde, sous-entendu.
02:39C'est ce que j'entends à la fois dans votre propos et dans celui de la directrice de cabinet du préfet du Doubs
02:45que j'ai eu en ligne ce matin sur RMC, qui laissait quand même entendre qu'il y avait une forme de responsabilité
02:51des poids lourds à ne pas avoir suivi les consignes.
02:55Vous imaginez bien que si on interdit aux poids lourds de circuler, c'est parce qu'on sait que s'ils s'engagent
03:01dans les conditions climatiques, météorologiques en l'occurrence, sur la route, c'est qu'il y a un risque pour eux.
03:09Et évidemment, ils peuvent avoir un risque...
03:11Ils n'ont pas suivi ces consignes ? Une partie des poids lourds n'ont pas suivi ces consignes ?
03:14Lorsqu'il y avait interdiction de circuler et qu'on a des poids lourds sur la route, c'est que les consignes n'ont pas été suivies.
03:20Maintenant, il ne faut pas pleurer sur le lait renversé, il faut intervenir.
03:24Et c'est pour ça que les forces de secours sont en intervention.
03:27Et ces interventions sont rendues plus difficiles.
03:30Et moi, encore une fois, je mesure ce que c'est de rester coincé toute la nuit, sous la neige, dans sa voiture, dans son camion,
03:39parce qu'on s'est engagé sur la route.
03:41Peut-être qu'on n'a pas eu la bonne information, je peux l'entendre.
03:44Mais c'est aussi cette culture du risque que nous devons collectivement développer lorsqu'on donne des consignes de sécurité.
03:51Ce n'est pas, pardonnez-moi l'expression triviale, pour emmerder les gens, c'est pour les protéger.
03:55Et on voit bien avec la répétition d'événements climatiques, et encore une fois, celui-là n'est pas exceptionnel, que ces consignes sont importantes.
04:03J'ai envie de dire raison de plus.
04:05Si cet épisode-là n'est en effet pas si exceptionnel, au fond qu'il neige dans le doux, ce n'est pas non plus très surprenant.
04:10Et ça n'est que le premier de l'hiver qui arrive.
04:14Agnès Pannier-Runacher, est-ce que désormais, en tirant justement les leçons,
04:19et on va refaire un point dans un instant parce que l'épisode n'est pas non plus derrière nous,
04:23et il y a également la 28, et il y a encore des camions coincés sur la 36,
04:26mais en commençant à tirer les premières leçons, est-ce que ça veut dire qu'il faut peut-être davantage de sanctions
04:31pour ceux qui ne respecteraient pas les alertes, les consignes, la discipline demandée ?
04:35Moi, ce qu'on va faire avec François Duruvray, qui est le ministre des Transports,
04:40c'est d'abord de faire un retour d'expérience de cet épisode,
04:43et de voir si effectivement, dans notre communication, on doit être encore plus clair,
04:47si c'est les bons qu'il y a dans notre communication.
04:49Mais effectivement, c'est un appel aussi à la responsabilité individuelle,
04:53et c'est ce message que je veux marteler lorsqu'on donne ces consignes de sécurité,
04:58lorsque ce sont les forces de secours qui les donnent, lorsque ce sont les préfectures,
05:02c'est fait pour protéger les Français, ce n'est pas fait pour être contraignant inutilement.
05:08Il y a une réalité d'intervention de secours, une réalité de prise en compte du risque derrière,
05:13et donc, vraiment, j'invite chacun à les respecter.
05:16Sanctions ? Pas sanctions ?
05:18On n'y est pas, moi. Je veux dire, encore une fois, les gens, aujourd'hui, ils sont coincés sur la route.
05:23Non, parce qu'après, la responsabilité dont vous parlez, effectivement, quelqu'un comme Morgane,
05:25mais j'ai eu de très nombreux auditeurs qui m'ont appelée cette nuit,
05:29et qui se retrouvent, effectivement, parce que certains, semble-t-il,
05:32si j'écoute le scénario qui s'est dessiné, à la fois à travers vos propos,
05:36et ceux de la directrice de cabinet du préfet Dudou,
05:38c'est qu'effectivement, certains ont été non seulement imprudents, mais même ont bravé les interdits,
05:42et avec les conséquences de très nombreux naufragés qui ont dû passer la nuit dans la voiture.
05:48Mais si vous le permettez, Apolline de Malherbe, d'abord, on va intervenir pour faire en sorte que ces personnes arrivent à bon port.
05:53C'est l'urgence, et on le fait.
05:55Et ensuite, on regardera concrètement ce qui s'est passé.
05:57Moi, je ne suis pas là pour donner des bons points et des mauvais points.
06:00Je suis là pour que ça se passe bien, et mon collègue au transport...
06:02Avant de faire le bilan sur l'électricité, le bilan humain également, on reste sur les transports.
06:07Il y a également, donc, l'A28, notamment sur le tronçon entre Rouen et Le Mans,
06:12où il y a eu, là encore, de nombreux naufragés de la route qui m'ont appelée pour alerter ce matin.
06:16Est-ce que vous savez où ça en est, ce matin ?
06:18Alors, c'est, là aussi, encore compliqué.
06:21Les forces de secours sont en intervention.
06:25Je n'ai pas précisément le nombre de véhicules qui sont encore bloqués,
06:31puisque ça évolue vraiment de minute en minute.
06:33Mais ça n'est donc pas terminé au moment où l'on se parle.
06:36Agnès Pannier-Runacher, il y a également le sud de la région parisienne,
06:40la N104 intérieure au sud de Paris, qui est coupée suite à un important accident
06:45lié aux conditions météo de Verglas.
06:47Il y a des automobilistes qui sont bloqués derrière.
06:49Je crois que juste avant que je rentre dans ce studio,
06:52on me parlait d'un bouchon estimé à deux heures minimum.
06:55Est-ce que vous savez, là encore, quelles sont les perspectives qu'on peut donner
06:59à ceux qui nous regardent ou qui nous écoutent ?
07:01Là aussi, la situation évolue de minute en minute.
07:04Les forces de secours sont en intervention.
07:06Notre objectif est de dégager le plus rapidement possible la chaussée
07:10de façon à rendre la circulation plus fluide.
07:13On sait que le matin, c'est un moment de tension,
07:16puisque beaucoup de voitures sont sur la route.
07:18Je le redis, si on peut éviter de circuler, et je sais que ce n'est pas facile,
07:23et je sais que tout le monde n'a pas cette liberté,
07:25mais ça facilitera aussi l'intervention des forces de secours.
07:29Votre appel à ceux qui le peuvent de ne pas s'engager sur ces secteurs.
07:34Je rappelle qu'il y a toujours 29 départements en vigilance orange
07:38qui vont de la Normandie jusqu'à la Franche-Comté.
07:41Bilan humain, est-ce qu'il y a à déplorer des accidents graves ou des blessés ?
07:46À ce stade, nous n'avons pas d'informations en ce sens,
07:50et nous sommes toujours à compter.
07:52Et puis, on est en train de regarder surtout la dimension électricité,
07:56puisque vous savez que nous sommes montés au milieu de la nuit
08:00jusqu'à 270 000 clients coupés de l'électricité.
08:05Foyers privés d'électricité ?
08:06Foyers privés d'électricité.
08:08Nous sommes intervenus en pilotage de réseau,
08:11c'est-à-dire que compte tenu des conditions de sécurité,
08:13des conditions météorologiques,
08:15il n'était pas possible de faire des interventions partout,
08:19même s'il y a 2600 agents, dénédits et sous-traitants
08:23qui sont aujourd'hui sur le terrain.
08:25Mais toute cette nuit, c'est par pilotage à distance
08:30qu'on a pu récupérer 70 000 foyers.
08:3370 000 foyers récupérés, ça veut dire qu'il en reste 200 000
08:36qui sont pris d'électricité au moment où on se bat ?
08:38200 000 à 7 heures, donc on continue à dépanner.
08:41Mon point date de 7 heures, il a dû s'améliorer.
08:44L'objectif d'Enedis, c'est de rétablir l'électricité
08:48d'ici demain soir pour 90% des foyers
08:55et dimanche soir pour la totalité.
08:57Pourquoi ?
08:58Parce que le phénomène de neige que nous avons,
09:02la neige est lourde, elle verglace, elle casse les lignes.
09:06Et donc ce sont des interventions qui sont complexes,
09:09il faut rétablir les lignes.
09:10Quand c'est un arbre qui tombe sur une ligne,
09:12on y arrive rapidement lorsque c'est la neige
09:14et qu'elle casse les lignes.
09:16C'est plus long.
09:17C'est malheureusement plus long.
09:19On entend bien, même si ça doit être terrible
09:21pour ceux qui nous écoutent sur une radio à pile
09:23et qui se disent qu'ils vont devoir attendre
09:26encore peut-être 24 voire 48 heures.
09:28Nous, nous faisons le maximum, 2500 personnes déployées,
09:31des hélicoptères, des drones pour faire la reconnaissance,
09:34c'est vous dire la nature des moyens qui sont déployés.
09:37Enedis, c'est sur le terrain, en cellule de crise,
09:3924 heures sur 24, mais effectivement,
09:42200 000 foyers privés d'électricité à 7 heures
09:45et l'objectif de résoudre la situation
09:48pour 90% d'entre eux d'ici demain soir.
09:50Quel premier bilan vous pouvez tirer aussi
09:52de la question de la prévention ?
09:53Je le disais, vous êtes non seulement
09:55la ministre de la Transition écologique,
09:56mais également de la prévention des risques.
09:58Est-ce qu'effectivement face à un épisode
09:59qui doit être un épisode relativement banal
10:01de début d'hiver, vous vous dites,
10:03il y a quand même des leçons à tirer,
10:06des choses à améliorer pour que les prochains épisodes neigeux
10:08à venir ne provoquent pas une telle pagaille ?
10:11D'abord, redire que c'est un épisode
10:13qui a touché une grande partie de la France.
10:15On était près de la moitié, voire la moitié du territoire.
10:20Deuxième chose, effectivement,
10:22il faut améliorer notre culture du risque.
10:24Le fait que ces consignes de vigilance,
10:29de comportement ne soient pas respectées
10:31par tout le monde est un problème
10:33et il faut balayer devant notre porte.
10:35Encore une fois, ça veut dire qu'il faut bien communiquer.
10:37Je comprends bien, mais vous dites,
10:39pour l'instant, il n'y aura pas de sanctions,
10:41mais ça veut dire qu'effectivement,
10:42ceux qui n'ont pas respecté ces consignes,
10:44vous espérez qu'en quelque sorte,
10:46les conséquences que cela a eues suffisent à plaider
10:49pour les respecter la prochaine fois.
10:51Moi, je veux surtout comprendre
10:53pourquoi ils se sont engagés.
10:55Peut-être qu'ils ont aussi la pression d'aller bosser.
10:57Pour nombre d'entre eux, ce sont des chauffeurs routiers.
10:59Est-ce qu'il faut voir avec leur patron ?
11:01Est-ce que c'est au niveau des entreprises
11:03qu'il faut agir ?
11:04Est-ce que c'est au niveau particulier ?
11:06Est-ce que l'information n'est pas arrivée jusqu'à eux ?
11:08Est-ce que le fait qu'on soit régulièrement
11:10en vigilance orange finit par donner l'impression
11:12que ce n'est pas grave
11:14et que du coup, on s'engage quand même ?
11:16Il faut comprendre, il faut analyser très simplement.
11:18On n'est pas là pour donner des leçons,
11:20on est là pour que ça se passe mieux la prochaine fois.
11:22Et on fera le point, encore une fois,
11:24avec mon collègue ministre de transport,
11:26puisqu'on a un sujet transport.
11:28Ensuite, il y a le sujet électricité.
11:30Sur le sujet électricité,
11:32là, on est sur un sujet technique.
11:34C'est-à-dire, comment fait-on
11:36pour protéger les lignes électriques ?
11:38Lorsqu'il y a du vent,
11:40lorsqu'il y a de la neige,
11:42la seule manière de les protéger,
11:44c'est de les enterrer.
11:46C'est un coût d'investissement considérable
11:48et ça pose aussi un sujet,
11:50puisque lorsqu'on les enterre,
11:52c'est au moment des inondations qu'on a des problèmes.
11:54Voyez bien qu'il n'y a pas de solution miracle
11:56dans ces moyens-là, par rapport à ça.
11:58Et ensuite, est-ce qu'on a les bons moyens ?
12:00Et là, Enedis est en train de déployer
12:02des moyens importants.
12:04Moi, je suis en relation avec la patronne d'Enedis,
12:06avec ma ministre déléguée à l'énergie,
12:08qui est sur le pont pour suivre cela,
12:10pour voir si aussi
12:12on peut mieux s'équiper
12:14pour permettre de traiter ce type de situation.
12:16Agnès Pannier-Rinachi, vous évoquiez à l'instant
12:18le ministre des Transports.
12:20Vous êtes plutôt ministre des Transports ou ministre de l'Économie ?
12:22Vous voyez bien à quoi je fais référence.
12:24Hier, et je vais repréciser
12:26pour ceux qui ne l'auraient pas en tête,
12:28hier matin, dans les colonnes du journal
12:30Le Parisien, le ministre de l'Économie,
12:32qui est pourtant normalement censé
12:34défendre son propre budget,
12:36mettait en garde contre des taxes
12:38qui sont dans son budget.
12:40C'est difficile à comprendre, mais en particulier,
12:42il parlait de l'impôt de trop, si je le cite.
12:44Et l'impôt de trop, c'est en particulier
12:46une taxe qu'on appelle taxe mobilité,
12:48qui sera payée
12:50par les entreprises
12:52pour financer, justement,
12:54notamment des transports publics, etc.
12:56Sur mon antenne, sur RMC, hier matin,
12:58Antoine Armand a non seulement défendu
13:00sa propre taxe, cette taxe mobilité,
13:02mais il a aussi taclé les propos du ministre de l'Économie,
13:04estimant qu'il n'avait pas
13:06à, si je puis me permettre, laver
13:08le linge sale hors de la famille
13:10du gouvernement.
13:12Alors ?
13:14Moi, je suis solidaire du gouvernement
13:16et j'appartiens à une famille politique
13:18Ensemble pour la République,
13:20qui est la famille politique d'Antoine Armand,
13:22le ministre de l'Économie.
13:24Ce que pointe Antoine Armand,
13:26c'est un coup de mesure et de responsabilité.
13:28C'est la question de la compétitivité
13:30de nos entreprises, c'est la question
13:32de leur capacité à créer de l'emploi
13:34à un moment où
13:36l'économie est en train,
13:38européenne, est en train de tousser
13:40et où il faut faire attention
13:42à ne pas créer des chômeurs.
13:44Je suis évidemment...
13:46Vous n'êtes même pas tiraillée, en fait.
13:48Vous êtes du côté du ministre de l'Économie.
13:50Vous partagez la même vision de la politique
13:52et de la dépense publique que lui.
13:54Il y a eu une déclaration depuis sept ans,
13:56qui est de dire qu'il faut faire en sorte
13:58qu'il faut donner aux entreprises...
14:00Sauf que vous bossez pour un Premier ministre
14:02qui est issu des ronds de l'air.
14:04Il faut donner les moyens
14:06aux entreprises de créer de l'emploi.
14:08On est à un moment où on commence à avoir
14:10des plans sociaux, où le taux
14:12de chômage repart à la hausse.
14:14Il faut être extraordinairement vigilant.
14:16Je ne crois pas que c'est faire de la polémique
14:18de poser ce sujet-là qui intéresse
14:20les Françaises et les Françaises.
14:22C'est vrai que c'est saugrenu.
14:24C'est vrai que c'est saugrenu.
14:26C'est vrai que c'est saugrenu.
14:28Non, je crois que c'est important
14:30d'être en responsabilité.
14:32Je sais que le Premier ministre est à l'écoute.
14:34Moi, j'avais alerté sur mon budget
14:36il y a un mois.
14:38Vous aviez d'ailleurs alerté à ce même micro.
14:40Vous aviez dit combien il était important
14:42pour vous d'avoir un budget
14:44plus conséquent.
14:46Vous estimiez que le budget qui vous était octroyé
14:48n'était pas suffisant.
14:50Est-ce qu'au moment où l'on se parle,
14:52vous avez obtenu un certain nombre de garanties ?
14:54Le Premier ministre, en tout cas,
14:56a été à l'écoute.
14:58Il a augmenté le fonds qui permet
15:00d'accompagner l'adaptation au changement climatique
15:02de 30%. C'est le fonds Barnier.
15:04Et c'était aussi un combat
15:06de mes collègues
15:08Marc Ferracci et Antoine Armand
15:10à l'industrie et à l'économie.
15:12Débloquer une enveloppe d'1,6 milliard d'euros
15:14pour la décarbonation de l'industrie,
15:16c'est essentiel si on veut
15:18continuer à être compétitif et créer de l'emploi.
15:20On a de bonnes discussions
15:22sur le fonds chaleur.
15:24Bien sûr qu'il est à l'écoute
15:26et je sais qu'il est à l'écoute
15:28de la famille politique qui aujourd'hui représente
15:30le plus grand nombre de députés
15:32à l'Assemblée nationale.
15:34Au-delà de l'attitude politique sur la taxe mobilité,
15:36est-ce que ça veut dire que vous estimez que cette taxe mobilité
15:38c'est la taxe de trop pour les entreprises ?
15:40Je vais vous dire très simplement
15:42ce qu'il faut regarder, c'est l'ensemble
15:44de la taxation sur les entreprises.
15:46Et nous sommes particulièrement
15:48vigilants ensemble pour la République
15:50avec Gabriel Attal à dire
15:52attention sur les allégements de charges
15:54et attention aux taxes additionnelles.
15:56Après c'est des questions...
15:58Les allégements de charges, l'idée c'est de réduire ces allégements de charges
16:00donc en gros de rajouter
16:02les charges, d'augmenter
16:04le coût du travail pour les entreprises
16:06et du coup de les mettre dans une situation
16:08où peut-être elles n'ont pas
16:10les moyens de recruter
16:12ou elles peuvent se séparer de certaines personnes.
16:14C'est une enquête des conséquences
16:16que le budget pourrait faire peser sur les entreprises.
16:18Vous dites que les arbitrages n'ont pas été
16:20en faveur de l'emploi.
16:22Ce n'est pas du tout ce que je dis.
16:24Ce que je dis c'est qu'on est dans une situation qui est complexe.
16:26Moi j'adorerais être dans un moment de croissance,
16:28un moment où les finances publiques
16:30sont en forme,
16:32un moment où les rentrées fiscales sont en rendez-vous.
16:34Ce n'est pas la situation
16:36et donc il faut essayer de trouver
16:38un équilibre et il est compliqué
16:40et on le fait en conscience
16:42l'emploi est à l'écoute, il faut aussi le dire,
16:44il est à l'écoute des différentes forces politiques
16:46qui composent sa coalition.
16:48Il faut trouver un juste équilibre entre
16:50l'effort de réduction
16:52de nos dépenses,
16:54parce que celui-là risque de nous
16:56priver
16:58de moyens d'accompagner
17:00les services publics.
17:02Pourquoi ? Parce qu'on va nous demander
17:04de payer plus d'intérêt si on apparaît
17:06comme n'étant pas sérieux sur les finances publiques
17:08vis-à-vis de nos prêteurs.
17:10Et de l'autre côté de faire en sorte
17:12d'avoir une politique économique
17:14qui continue à créer de l'emploi.
17:16Donc on voit bien qu'on est sur un chemin étroit.
17:18Évidemment toutes les oppositions sont
17:20très confortables, elles nous disent
17:22faites ceci, faites pas cela et leur budget n'est pas
17:24équilibré à la fin. Donc ce sont
17:26des débats compliqués, on le fait au sein
17:28d'une coalition, on le fait en responsabilité.
17:30Moi je suis confiante
17:32sur le fait qu'on trouvera
17:34un bon point d'équilibre.
17:36Deux points encore à voir avec vous,
17:38le chèque énergie MaPrimeRénov'
17:40c'est un naufrage
17:42quand même parce que les gens ne s'y retrouvent
17:44plus. On a donné
17:46les chiffres sur RMC, le Parisien les donne encore
17:48ce matin, il parle d'une année noire
17:50pour la rénovation énergétique en 2023
17:52et encore 40% de moins
17:54du nombre de rénovations
17:56aidées par le dispositif MaPrimeRénov'
17:58cette année. Et le problème
18:00c'est tout simplement que les Français
18:02ne s'y retrouvent plus, les acteurs
18:04du secteur ne comprennent plus
18:06les évolutions incessantes de la
18:08réglementation. C'est quand même un comble
18:10c'est-à-dire on veut aider les gens
18:12mais en fait on leur complexifie la vie.
18:14Juste pour quand même expliquer
18:16ce qui se passe à ceux qui nous écoutent
18:18en fait ce qui a été fait, c'est qu'en mai
18:202024
18:22Christophe Béchut, mon prédécesseur
18:24a précisément pris la décision
18:26de ne pas faire les modifications
18:28qui inquiétaient le secteur et qui
18:30effectivement ont expliqué que les 5 premiers mois
18:32de l'année, les
18:34acteurs du secteur de la rénovation
18:36thermique étaient un peu perdus
18:38sur les mesures et qu'on a
18:40constaté un très faible nombre
18:42de dépôts de dossiers de rénovation.
18:44Il a mis un terme à ça en
18:46mai 2024. Valérie Lettard
18:48qui porte ce dossier avec moi aujourd'hui
18:50a très clairement dit
18:52qu'on ne changerait pas les règles
18:54pour qu'il y ait de la stabilité. Mais ils ont cru
18:56qu'on les changeait donc ils ne savent plus. Non, non
18:58on a été très clair, ça a été dit
19:00dès les premières semaines de la prise de fonction. Est-ce que le nombre de dossiers
19:02remonte ? Et le nombre de dossiers
19:04remonte. Donc ce matin vous pouvez nous dire
19:06significativement, et je veux juste vous dire un chiffre
19:08on aura 1,7
19:10milliard à peu près, peut-être
19:121,8 milliard d'euros
19:14consommés cette année pour la rénovation
19:16thermique. On a une enveloppe
19:18l'année prochaine de 2,3 milliards
19:20c'est-à-dire qu'on se donne l'espace
19:22budgétaire de faire plus et mieux
19:24et 1,7 milliard d'euros
19:26ce n'est pas une petite performance
19:28par rapport à il y a 4 ou 5 ans. Encore faut-il
19:30qu'il soit utilisé, encore faut-il qu'il soit
19:32demandé par le secteur. 1,7 milliard c'est ce qu'on
19:34aura consommé, c'est ce qui aura été
19:36utilisé. Donc je le redis, on a
19:38multiplié par 10 en 6
19:40ans le nombre de rénovations thermiques
19:42en France. C'est un succès
19:44il faut aller plus loin, on fait
19:46les efforts pour le faire. Je voudrais que ceux qui nous écoutent qui peuvent peut-être
19:48prétendre 270 euros du chèque
19:50énergie et qui ont jusqu'au 31 décembre
19:52pour le déposer puissent le faire, au moment
19:54où l'on se parle sur 1 million de nouveaux bénéficiaires
19:56potentiels de ce chèque énergie, il n'y en a
19:58que 53 000
20:00ménages qui ont fait la demande, les autres ne savent
20:02pas qu'ils peuvent y prétendre.
20:04Oui, tout à fait. Alors, deux choses.
20:06C'est la même question, c'est la confusion.
20:08Apolline, pour expliquer,
20:10première chose, pourquoi n'ont-ils pas le chèque
20:12de manière automatique ? Parce qu'avant
20:14c'était fondé sur la taxe d'habitation,
20:16c'est un fichier qui est vieux de 5 ans, en 5
20:18ans, vous avez dit divorce, des mariages,
20:20des séparations, des déménagements,
20:22des décès, ce fichier
20:24n'a plus de valeur, on enverrait
20:26n'importe quoi aux gens. On est en train
20:28de recréer cette
20:30base et d'envoyer automatiquement
20:32cette base de données et d'envoyer automatiquement
20:34le chèque énergie aux gens
20:36dont on connaît et l'adresse et le revenu fiscal
20:38et qui ont droit. Ça, c'est la première
20:40chose. Et la deuxième chose, c'est
20:42qu'avec ma collègue Olga Givernet, nous sommes
20:44en train de mobiliser notamment les
20:46collectivités locales, les
20:48énergéticiens, ceux
20:50qui fournissent l'électricité pour qu'ils battent
20:52leur appel en disant
20:54où on peut aller chercher le chèque qui est
20:56de droit et automatique pour
20:58les personnes qui ont des revenus
21:00modestes. Et je leur dis, c'est 5
21:02millions, plus de 5 millions
21:04de ménages qui ont droit à ce chèque.
21:06Demandez-le, tous les éléments
21:08sont sur notre site, demandez-le
21:10à votre client,
21:12à votre fournisseur
21:14d'énergie, demandez-le à votre
21:16CCAS, ils ont les éléments,
21:18on est là pour vous soutenir, c'est jusqu'à
21:20270 euros et on souhaite
21:22vraiment que ce chèque soit demandé.
21:24Merci Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique
21:26d'avoir répondu à mes questions.
21:288h53 sur RMC BFM TV.