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00:00Il est 7h46, c'est le moment pour vous de nous appeler au 04-76-46-45-45 pour parler ce matin d'un sujet délicat
00:07mais malheureusement toujours d'actualité, les violences faites aux femmes, Théo H.
00:10Ça va des mots au cou du harcèlement au féminicide, on en parle avant la journée internationale
00:15pour l'élimination de la violence à l'écart des femmes, ce sera lundi.
00:18Et puis dans un contexte particulier, on parle beaucoup en ce moment du procès des viols de Mazan,
00:23ses 51 hommes soupçonnés d'avoir abusé de Gisèle Pellicot, droguée par son mari.
00:28Cela dit sans doute beaucoup de la violence masculine encore dans notre société
00:32et de ce qu'il reste à faire pour limiter les violences faites aux femmes.
00:36Bonjour Sarah Marcato.
00:37Bonjour.
00:38Merci d'être avec nous en studio ce matin.
00:40Vous êtes déléguée départementale aux droits des femmes et à l'égalité auprès du préfet de l'ISER.
00:44Dressons d'abord le tableau en ISER depuis MeToo.
00:47On sait que les plaintes pour violences, notamment sexuelles, ont explosé.
00:51Est-ce que c'est le cas aussi en ISER ?
00:53Oui, oui, c'est le cas en ISER.
00:55L'ISER n'est absolument pas épargné.
00:57Les plaintes pour violences conjugales, les plaintes pour violences sexuelles augmentent.
01:01Sur les violences conjugales, on note une petite décélération sur l'année 2024.
01:06En revanche, les plaintes pour violences sexuelles explosent.
01:09Surtout en zone gendarmerie.
01:11Est-ce que dans ce cas-là, est-ce que les moyens suivent aussi ?
01:14Si les plaintes explosent, il faut sans doute que les moyens soient décuplés pour faire face à cela.
01:19Est-ce que c'est le cas ?
01:21Oui, alors les moyens en ISER...
01:23Les associations féministes sont beaucoup plus mesurées et elles estiment que les moyens suivent pas.
01:26Oui, alors les moyens...
01:28Comment se satisfaire des moyens qui existent quand on voit que les chiffres augmentent, évidemment.
01:33En revanche, ce que je peux vous dire, c'est qu'en ISER,
01:36on a plus de 3 millions d'euros qui sont déployés sur cette politique publique.
01:41On a l'État qui se mobilise très fortement, tous les services de l'État,
01:45parce que c'est une politique éminemment interministérielle,
01:47aux côtés des associations, aux côtés des collectivités territoriales.
01:51Et l'idée, c'est vraiment de pouvoir mettre en place des actions,
01:53à la fois des dispositifs classiques, mais aussi des dispositifs innovants.
01:56Et ça, c'est aussi le travail qu'on arrive à déployer
01:59dans le cadre d'une approche un petit peu globale et systémique qu'on met en place en ISER.
02:03On va en parler, effectivement, des solutions en place,
02:06notamment pour éloigner les maris violents.
02:08Il y a tout un tas de choses, effectivement.
02:10Je vous propose d'abord d'écouter le témoignage d'Aurélie Vincent,
02:13cette habitante du Nord-ISER, qui a subi les violences de son conjoint pendant 12 ans.
02:17Elle en est enfin libérée, elle a réussi depuis septembre 2023.
02:21Mais ça a été compliqué, écoutez.
02:23J'avais des raisons de ne pas le faire.
02:25J'étais morte de honte, j'étais morte de peur.
02:27La seule issue que je voyais, c'était le suicide.
02:30Et en fait, le message que j'ai envie de faire passer, c'est qu'on se croit dans une impasse.
02:35On est dans une impasse, psychologiquement, on est dans une impasse.
02:38Mais à partir du moment où on appelle au secours,
02:42il y a tout un tas d'institutions qui vont se mobiliser autour de vous.
02:45Si on demande de l'aide, on en trouve.
02:47Il faut parler, et il faut fuir, et il faut partir.
02:49Le témoignage de cette habitante du Nord-ISER est à la fois très fort, rassurant et inquiétant.
02:54J'ai envie de dire à la fois inquiétant, parce que ça a été impossible pour elle de partir pendant 12 ans.
03:00Par contre, quand elle l'a fait, elle a réussi, et elle a été accompagnée, elle le dit.
03:04Ça, c'est plutôt rassurant.
03:06Oui, c'est plutôt rassurant, et je pense qu'aujourd'hui, on peut être vraiment très satisfait
03:10de l'accompagnement qui est proposé par les associations,
03:13financé par, soutenu financièrement et matériellement,
03:16et aussi opérationnellement par les services de l'État.
03:19L'idée, c'est que, vraiment, on travaille sur un parcours, en fait,
03:22pour que les victimes puissent, quand elles sont prêtes, avoir le bon interlocuteur au bon moment.
03:27La réponse, elle est forcément adaptée, sur mesure.
03:29C'est ça qu'on essaye de développer en ISER, avec l'ensemble des acteurs concernés,
03:33l'ensemble des forces vives du département.
03:35Et l'idée, c'est vraiment de pouvoir proposer la bonne solution au bon moment,
03:41parce que c'est ça l'enjeu, c'est le bon moment.
03:43Il y a plusieurs étapes, entre guillemets, vous parlez d'un parcours, c'est ça,
03:47il faut adapter la vitesse, entre guillemets, de la réponse.
03:51Exactement, je pense qu'on a beaucoup parlé du dépôt de plainte,
03:54et je pense que c'est très important, mais il y a beaucoup de choses
03:57qui doivent s'organiser aussi parfois en amont,
03:59en fonction des profils des victimes, en fonction de là où elles en sont,
04:02et nous, l'idée, c'est vraiment de partir de là où elles en sont,
04:06du vécu de la personne, de ses ressources,
04:09de comment elle va pouvoir se mobiliser dans le chemin et le cheminement
04:12vers le dépôt de plainte, pour sortir de l'emprise.
04:16Et on parle beaucoup aujourd'hui du contrôle coercitif,
04:18c'est l'ensemble des manœuvres qui sont mises en place par l'auteur
04:20pour contraindre sa victime à rester, finalement.
04:24Et c'est très insidieux, et donc ça met du temps pour se détacher de cette emprise,
04:28et donc on a vraiment besoin de tout un certain nombre d'acteurs,
04:30du soin, des acteurs du travail social, de l'emploi, etc.,
04:35pour pouvoir essayer de construire une réponse adaptée sur mesure,
04:38et qui soit globale.
04:40Mais est-ce qu'ils suivent ces acteurs-là ? Parce qu'on le voit,
04:42le nombre de féminicides ne diminue pas,
04:44est-ce que vraiment il y a un mouvement ?
04:46Quand vous sollicitez les employeurs,
04:50quand vous sollicitez d'autres institutions, le secteur associatif,
04:54est-ce que ça suit vraiment derrière ?
04:56Alors, tout le monde fait tout ce qu'il peut,
04:58et je peux vous dire qu'en Isère, on a vraiment la chance
05:00d'avoir un tissu associatif très dynamique,
05:02qui se mobilise très fortement, avec les moyens qu'ils ont.
05:06On arrive aussi à développer des solutions innovantes,
05:10parce que justement, on est dans cette dynamique systémique,
05:13et dans cette approche un petit peu globale,
05:15où on arrive à faire en sorte que les associations entre elles se parlent,
05:19et que ce soit les associations de prise en charge de victimes,
05:22de prise en charge d'auteurs.
05:24On travaille beaucoup aussi sur la prévention,
05:26et ça c'est, je pense, une des spécificités de notre territoire,
05:30c'est que vraiment, on essaye de travailler ce phénomène
05:34de manière générale, et pour proposer aussi de détecter,
05:38de repérer les violences le plus tôt possible,
05:40parce qu'il y a un gros enjeu autour de ça,
05:42et autour du fait qu'il faut aussi éviter la reproduction,
05:46parce qu'il y a beaucoup d'auteurs et de victimes,
05:49qui ont été victimes pendant l'enfance,
05:51donc il y a un enjeu aussi à essayer de voir
05:54comment on peut prendre en charge le plus tôt possible,
05:57comment on peut éduquer le plus tôt possible,
05:59comment on peut faire de la prévention le plus tôt possible,
06:01pour justement éviter que les violences se mettent en place.
06:05Sarah Marcato est notre invitée ce matin,
06:07déléguée départementale aux droits des femmes
06:09et à l'égalité auprès du préfet de l'ISER,
06:11et on rappelle, Mathieu, que vous pouvez nous appeler
06:13pour apporter votre témoignage.
06:15La société est-elle en train de changer dans son traitement,
06:18et pour sa lutte contre les violences faites aux femmes ?
06:20Appelez-nous 0476 46 45 45,
06:23et il est possible aussi de passer sur nos réseaux sociaux.
06:25Oui, vous avez l'habitude de commenter maintenant
06:28sur la page Facebook de France Bleu ISER,
06:30Éliane, par exemple, qui nous a écrit,
06:32qui espère, qui milite,
06:34je ne sais pas trop comment le dire,
06:36pour que ces femmes aient le courage de partir,
06:37mais que pour ça, il faut les aider.
06:390476 46 45 45, les 7h53.
06:42Alors, on va parler des solutions concrètes,
06:44maintenant qui existent effectivement en ISER,
06:46il y a un certain nombre de choses qui se font.
06:48On est allé, par exemple, le reportage
06:50à l'association Sa Déménage, Assassinage,
06:52qui aide les femmes battues, justement,
06:54à quitter leur domicile depuis 2020.
06:56Je vous propose d'écouter Denis Lacaze,
06:59qui est le président de cette association.
07:01Écoutez.
07:022021, 2022, 2023, ça a beaucoup augmenté.
07:05On est passé de 50 femmes à 137 femmes.
07:08La grosse partie des femmes ont des enfants
07:10et pas de voiture.
07:11En 4 ans, j'ai dû voir 3 femmes avec une voiture.
07:14On sent aussi des femmes en grande précarité
07:17pour quitter leur domicile.
07:19C'est forcément très compliqué dans ces situations-là.
07:22Est-ce qu'on peut concrètement résumer les outils principaux
07:25quand on est victime de violences conjugales
07:27ou moins de violences conjugales ?
07:29Il y a d'abord un numéro, le 3919.
07:31C'est ça ?
07:32Et ensuite, ça se passe comment ?
07:33Quels sont les outils disponibles ?
07:35Je pense que la liste est longue.
07:39Je ne vais peut-être pas énumérer
07:41tous les dispositifs existants.
07:43Mais en tout cas, ce que je voulais essayer de vous dire,
07:46c'est qu'il y a des dispositifs à chaque étape.
07:48Sa Déménage est la preuve que l'ISER innove en la matière.
07:52Parce que, par exemple,
07:54pour les personnes qui n'ont pas de possibilité de se déplacer,
07:57qui ont besoin d'une aide logistique,
07:59l'association soutenue par les services de l'État vient en renfort.
08:02Pour les personnes qui sont en zone rurale aussi,
08:04on développe beaucoup de dispositifs en ce sens.
08:06On a mis en place un van itinérant
08:09qui va faire des actions de prévention
08:11dans les zones rurales et de montagnes.
08:13C'est en ça que je vous disais que la réponse doit être adaptée.
08:15Et qui proposera aussi une première écoute
08:17en lien avec les partenaires du territoire,
08:19les professionnels du territoire,
08:21pour les victimes de violences,
08:23les femmes victimes de violences des territoires
08:25qui sont les plus isolées.
08:26C'est dans cette logique du dernier kilomètre.
08:28En fait, on ne veut oublier personne.
08:29On veut aller au plus près.
08:30Exactement.
08:31Il y a beaucoup de dispositifs qui existent en zone urbaine.
08:33Il y a beaucoup d'associations qui sont présentes en zone urbaine.
08:36Des accueils de jour.
08:37On a quatre accueils de jour.
08:38Trois lieux d'orientation, d'écoute et d'accompagnement
08:42pour les femmes victimes de violences.
08:43On a 271 places d'hébergement d'urgence en ISER.
08:46On essaye d'aller plus loin.
08:48On a aussi un dispositif très intéressant
08:50qui est le centre de prise en charge des auteurs à Vienne,
08:52qui propose huit places d'hébergement pour les auteurs de violences
08:56pour pouvoir pratiquer l'élection du conjoint violent.
08:58On en a déjà parlé sur France Blizzard.
08:59On en a déjà parlé.
09:00Et ça, c'est pour les zones urbaines ?
09:02Les zones rurales, ça peut être un peu plus compliqué ?
09:04Les zones rurales, il peut y avoir des difficultés supplémentaires.
09:08On sait que 50% des féminicides ont lieu en zone rurale
09:11alors que seulement un tiers de la population y vit.
09:14Donc ça nous questionne.
09:15Et on se dit qu'il faut vraiment être au plus proche
09:18des citoyennes qui sont sur ces territoires-là
09:21pour leur proposer des solutions à elles aussi
09:23et pour oublier personne.
09:24Et c'est vraiment dans cette logique-là
09:26qu'il y a des associations qui font de la prévention en zone rurale.
09:29Et je pense que c'est hyper intéressant d'aller sur ce champ-là.
09:32C'est le défi pour les années à venir.
09:34Merci beaucoup Sarah Marcato d'avoir été notre invitée ce matin,
09:37déléguée départementale aux droits des femmes
09:39et à l'égalité auprès du préfet de l'ISER.
09:41Belle journée, merci.

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