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[#Reportage] Gabon : Charles M'Ba et Hermann Immongault attendus sur le bilan financier du référendum

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Transcription
00:00La loi de finances rectificative 2024 du Gabon fait état d'une hausse de 33,3% des dépenses de biens et services par rapport à la loi de finances initiale.
00:09Ces dépenses ont finalement atteint 378,6 milliards de francs CFA.
00:14Parmi les augmentations les plus significatives, 28 milliards de francs CFA ont été alloués à l'organisation du référendum constitutionnel.
00:22Cependant, les conditions matérielles dans lesquelles le scrutin s'est déroulé suscitent des interrogations sur l'utilisation réelle de ces fonds.
00:30Surtout dans un contexte où le Gabon sort d'une élection présidentielle en 2023, ayant mobilisé plus de 100 milliards de francs CFA.
00:37Lors du référendum, aucune démonstration de moyens significatifs n'a été observée dans les bureaux de vote.
00:43Les électeurs ont été confrontés à des installations sommaires, des isoloirs de fortune en tissu et des urnes en plastique basiques.
00:49Les commissaires électoraux, quant à eux, ont été rémunérés à hauteur de 40 000 francs CFA chacun.
00:55Un montant jugé modeste compte tenu des milliards alloués au processus.
00:59On a d'ailleurs pu observer l'une d'entre elles se plaignant dans une vidéo devenue virale.
01:03Cette simplicité logistique, malgré les 28 milliards dépensés, interroge d'autant plus que le pays avait récemment investi massivement pour l'élection présidentielle de 2023.
01:12En comparaison, le référendum constitutionnel du Sénégal en 2016, pourtant bien organisé et transparent, n'a coûté que 2 milliards de francs CFA, soit 14 fois moins que celui du Gabon.
01:23Une telle disparité interpelle, surtout dans un contexte où les finances publiques sont sous pression et où les Gabonais attendent des explications claires sur la gestion des fonds publics.
01:32Ces égards soulèvent la question de l'efficacité des dépenses électorales et de leur réelle destination.
01:37Charles Mba, ministre des Comptes publics, et Ermani Mongo, ministre de l'Intérieur, sont donc au centre des attentes.
01:42Leur bilan financier, notamment sur l'organisation de ce référendum, est vivement attendu.
01:48Il leur vient de justifier cette enveloppe budgétaire en apportant des détails précis sur l'utilisation de ces fonds et en éclaircissant les ondes d'ombre autour de ce budget.
01:57Dans un pays où des moyens colossaux ont déjà été mobilisés pour des scrutins récents, cette situation illustre des défis persistants en matière de transparence et de rigueur dans la gestion publique.
02:07Les critiques ne se limitent pas seulement à la gestion des fonds, elles s'étendent aussi à l'absence de mécanismes clairs de contrôle avant et après le scrutin.
02:14Bon nombre d'observateurs notent un flagrant manque d'audit indépendant pour évaluer la conformité des dépenses avec les objectifs annoncés.
02:21De nombreux citoyens se demandent également pourquoi aucune infrastructure durable n'a été mise en place pour réduire les coûts récurrents des élections,
02:28comme des équipements réutilisables ou des systèmes numériques de vote.
02:32Au-delà de l'aspect financier, cette situation reflète un défi plus large pour la gouvernance au Gabon, rétablir la confiance des citoyens.
02:40Dans un contexte de transition où les attentes en matière de réformes et de bonne gouvernance sont particulièrement élevées,
02:46les ministres concernés sont confrontés à une obligation de résultats.
02:50Face aux engagements de transparence et de réformes promis par les autorités de transition,
02:54c'est donc un premier test pour les autorités qui devront démontrer, au-delà de la publication des résultats 24 heures après le scrutin,
03:01qu'il est à féliciter, qu'ils peuvent également le faire pour ce qui est des finances.

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