• il y a 4 jours
La crainte d'une grande grève reconductible dans les trains à l'approche des fêtes de Noël s'éloigne: la grève de jeudi, présentée comme un "ultimatum" avant celle de décembre, ne sera que peu suivie à la SNCF, qui prévoit un trafic quasi normal pour ses TGV.

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Transcription
00:00Nicolas, on parle ce matin de la première grève de fin de l'année à la SNCF, c'est demain, bon pas de grosses perturbations selon les prévisions de trafic annoncées hier soir par la SNCF, c'est à l'appel des syndicats de cheminots, pourquoi ?
00:14Ils dénoncent le projet de réorganisation de fret SNCF, c'est la branche de transport de marchandises sur rail de la SNCF, mais leur vrai sujet, et pourquoi demain, c'est d'exercer un maximum de pression pour obtenir un maximum de hausse de salaire lors des négociations annuelles.
00:29Aujourd'hui, la direction va donner son chiffre de proposition de hausse de salaire et donc demain, ils organisent cette fameuse grève présentée comme un ultimatum en préambule à la grève illimitée qui démarrera le 11 décembre.
00:49Les syndicats veulent un maximum de hausse de salaire au motif, disent-ils, que la compagnie fait des profits. La direction répond que depuis trois ans, elle a fait mieux que l'inflation, elle leur a accordé plus 17% quand l'inflation faisait plus 13% et qu'au regard du très fort recul de l'inflation, et il est réel ce recul, il est hors de question d'imaginer que pour 2025, on va encore être sur des hausses entre 5 et 6%. Voilà l'état du bras de fer.
01:12À votre avis, justement, qui a raison dans ce bras de fer ?
01:14Les syndicats ont raison de dire que la compagnie gagne de l'argent désormais, c'est vrai, d'ailleurs, c'est une bonne nouvelle. La direction a raison de rappeler que l'inflation a été plus que compensée par les hausses de 2022 à 2024 et encore, ça ne tient pas compte des primes, notamment des primes assez généreuses des Jeux olympiques.
01:28Effectivement, l'inflation ralentit plus que prévu, on est désormais sous 1,5% en rythme annuel. Le syndicat des cheminots a une particularité, comme le statut des fonctionnaires, il a le GVT, le glissement vieillesse technicité inscrit dans le statut qui prévoit automatiquement une hausse de rémunération d'1,7%.
01:48Alors les syndicats vont à la négo en disant à la direction, non mais le 1,7% du glissement annuel, c'est hors négo, c'est pas un point de départ de négociation, c'est prévu dans le statut, nous on veut partir de zéro. La direction dit quand même le 1,7% à la fin du mois, c'est bien des euros supplémentaires dans la poche. C'est quand même vrai et objectivement, l'argument s'entend sérieusement.
02:08Donc les profits de la SNCF, ils sont là, c'est vrai et depuis plusieurs années maintenant, ils sont réinvestis quasiment intégralement dans l'entretien du réseau. Il y a quand même des parties du réseau ferroviaire français qui datent des années 50-60.
02:17Nico, il n'y a pas que les salaires, il y a aussi l'histoire du fret, parce que les syndicats de cheminots dénoncent un démantèlement de fret SNCF.
02:25On prend le mot qu'on veut, démantèlement, liquidation, carnage, réorganisation, c'est pas négociable. Soit effectivement le projet de couper en deux fret SNCF et à terme d'ouvrir la moitié du capital de toute la branche transport de marchandises de la SNCF est mené à terme, soit fret SNCF est du jour au lendemain en faillite.
02:43Cette compagnie de 2005 à 2019 a reçu 5,3 milliards d'euros de subventions de l'État français alors que la concurrence était là. Bruxelles a dit c'est de l'aide d'État illégale.
02:51Ça veut dire que dans ces cas-là, fret doit rembourser 5,3 milliards d'euros d'argent public perçu en l'espace de 14 ans et elle met la clé sous la porte tout de suite.
03:00Donc là, il y a 450 emplois qui vont être reclassés sur 5000, la direction a dit, il n'y a aucun problème, j'assure ça. Sinon, il y a 5000 postes sur le carreau.
03:07Merci pour cet éclairage, Nicolas.

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