Lors de sa tournée en Amérique latine qui le mènera aussi au Chili, Emmanuel Macron doit notamment expliquer aux pays du Mercosur, qui inclut l'Argentine et le Brésil, pourquoi il s'oppose à la signature d'un accord de libre-échange entre ce bloc régional et l'Union européenne.
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00:00Sur le président, on imagine que vous avez parlé avec le président Millet du Mercosur. Les agriculteurs commencent à manifester en France.
00:06Est-ce que vous pouvez leur garantir que vous serez en position de ne pas faire aboutir cet accord qui les inquiète ?
00:13Merci d'abord d'être là. En effet, j'ai effectué cette visite de travail avant le G20, donc qui se tiendra au Brésil, pour m'arrêter ici
00:21et pendant plusieurs heures avoir des échanges approfondis avec le président Millet et plusieurs de ses ministres.
00:28L'un des objectifs est évidemment la défense de nos intérêts économiques. Et donc, dans un premier temps, je suis venu ici pour défendre
00:36plusieurs contrats importants qui permettent d'ailleurs d'accompagner l'Argentine dans son développement, mais également de défendre
00:43nos intérêts en matière de métaux critiques, pour l'extraction du lithium et ramettre à des contrats des investissements importants.
00:50Et c'est pour nous important parce que c'est, vous le savez, le lithium, une des ressources dont nous avons besoin pour, dans la durée,
00:58produire des batteries électriques et plusieurs éléments-clés de la transition énergétique.
01:04Ensuite, nous avons plusieurs entreprises qui ont confirmé récemment des investissements. Et puis, en matière de défense,
01:10nous avons des contrats qui sont en train d'avancer. Les hauts patrouilleurs en particulier. Nous avons évoqué plusieurs autres contrats
01:15qui seront finalisés. Et donc, défense de l'industrie française, des intérêts français lors de cette visite qui a été fructueuse,
01:23en particulier donc en matière d'extraction et en matière de transition énergétique et de défense. J'ai également dit de manière très sincère
01:32et très claire au président argentin le fait que la France, aujourd'hui, ne signerait pas en l'État ce traité Mercosur.
01:40Je le dis depuis plusieurs années. Ça a été répété par le gouvernement comme par tous les gouvernements précédents. Et cette fermeté que nous avons,
01:48elle est simple. C'est que nous ne croyons pas au préaccord tel qu'il a été négocié. D'abord parce qu'il vient de très loin.
01:57Ensuite, parce qu'il ne prend pas en compte toutes les évolutions que nous avons faites nous-mêmes sur nos propres marchés.
02:03Et comme je lui ai dit, pour l'Argentine, il serait très mauvais pour sa réindustrialisation. Et pour nous, il serait très mauvais pour notre agriculture.
02:10Et je vais être simple. Nous ne pouvons pas demander à nos agriculteurs en Europe, agriculteurs français, mais c'est vrai pour tous les agriculteurs européens,
02:20de changer leur pratique, de se passer de certains produits phytosanitaires, d'avoir ce qui est, notre fierté, une agriculture qui est de grande qualité
02:30et en même temps d'ouvrir notre marché à des importations massives de produits qui ne respecteraient pas les mêmes critères.
02:38C'est exactement d'ailleurs ce que nous avons défendu il y a plusieurs années lorsque nous avons finalisé une négociation avec le Canada
02:44et qu'on a mis des mesures qui ont empêché de faire rentrer le bœuf lorsqu'il utilisait certains produits, en particulier les hormones ou les produits antibiotiques.
02:53Ça a marché, ce qui fait d'ailleurs que l'accord qui est d'ores et déjà appliqué avec le Canada, il est très favorable à notre agriculture.
02:59Ces garanties, nous ne les avons pas aujourd'hui avec le Mercosur. Et donc oui, la France s'oppose à cet accord.
03:05Et je vais vous dire, le président Mila, il m'a dit lui-même qu'il n'était pas satisfait de cet accord et qu'il n'était pas satisfait du fonctionnement actuel du Mercosur,
03:13ce qui est un des points sur lesquels nous avons convergé. Et donc je pense que je sors de ces entretiens avec la conviction que nous n'y sommes pas.
03:22Et donc je veux ici rassurer nos agriculteurs.
03:24— Mais vous dites qu'on signera pas. Mais le problème, c'est que l'Europe est capable de signer sans la France.
03:29— Là, j'ai d'abord l'Argentine qui dit qu'elle n'est pas contente de l'accord elle-même. Pour des raisons opposées, ce qui vous montre qu'on n'est pas à un accord.
03:36Ce qui vous montre qu'on n'est pas à un accord. Si chacun demande plus de chaque côté, ça vous montre bien qu'on ne sommes pas à un accord.
03:42Ensuite, je vais être très clair. La position que la France, depuis plusieurs années, occupe a permis, toutes ces années... Ça fait 7 ans que je m'oppose à ce traité.
03:49Et j'en parle à nos agriculteurs les yeux dans les yeux. Est-ce que, depuis que je suis président, j'ai pas tenu mes engagements ? Jamais.
03:57Lorsqu'on a signé avec le Canada, on a obtenu des garanties. Et je vous ai dit que cet accord sera bon pour vous.
04:045 ans après la mise en application provisoire de l'accord avec le Canada, il est bon pour l'agriculture française, contrairement à ce que tous les mensonges
04:11qui circulent peuvent dire, c'est-à-dire qu'on exporte plus de lait, plus de fromage vers le Canada et beaucoup d'autres produits agricoles,
04:17et que ce qu'on nous décrivait comme l'invasion d'une viande qui n'avait pas les mêmes critères à l'arrivée n'est pas arrivé, parce qu'on avait mis des garanties.
04:24Et là, je vous le dis, ces garanties, aujourd'hui, elles n'y sont pas sur le Mercosur. C'est pour ça que nous allons continuer de nous opposer.
04:30D'abord, je constate qu'il y a plusieurs pays au sein du Mercosur qui ne sont pas satisfaits de cet accord. Et ensuite, il y a plusieurs autres pays européens
04:40qui ne sont pas satisfaits. Donc on va continuer de travailler fermement pour défendre notre modèle. Et pourquoi ? Parce que je suis cohérent.
04:49Quand je m'exprimais devant les Françaises et les Français au printemps 2020, en plein Covid, en disant « Nous serions fous de déléguer notre alimentation à d'autres »,
05:02la souveraineté alimentaire a un sens. C'est-à-dire qu'on veut pouvoir produire en européen, et en particulier en français, ce qui est important pour nous,
05:10notre alimentation. C'est vrai aujourd'hui. Et donc je ne veux pas qu'on cède de notre souveraineté alimentaire. Et l'agriculture française et européenne
05:18n'est pas un facteur d'ajustement à des mauvais accords.
05:21— Est-ce que vous pouvez résister seul, alors que d'autres pays d'Europe...
05:27— Il ne faut pas être seul. Vous avez raison. Il ne faut pas être seul. Il faut avoir ce travail de conviction. Mais il faut aussi éviter les caricatures.
05:34Là, on considère que le mercosur en l'état est un mauvais accord. On s'y oppose. Après, le commerce, en général, est bon pour l'agriculture française.
05:43Je rappelle quand même en même temps que la France, qui a un déficit commercial, que nous cherchons à améliorer par toutes les réformes qu'on a faites
05:53depuis 7 ans pour être plus compétitifs, pour réindustrialiser. Ce déficit, il est dur en négatif au fait qu'on est très dépendants de notre énergie.
06:01C'est pour ça qu'on fait cette transition, pour moins importer d'hydrocarbures qu'on ne produit pas chez nous. Mais on a 2, 3 grands postes où on est bons
06:08à l'export, l'aéronautique, le luxe et l'agroalimentaire. Il faut jamais l'oublier. Donc notre agriculture française, il faut pas non plus
06:16qu'elle ait l'image d'elle-même, qu'on ait l'image qu'elle devrait être fermée. Elle doit être ouverte. Et donc il est normal qu'on importe des produits
06:23qu'on produit pas chez nous, parce qu'on veut en exporter aussi, et que nos producteurs de blé, que nos producteurs de raisin et derrière nos viticulteurs,
06:33ils sont très heureux d'avoir des marchés à l'export, qui sont l'essentiel parfois de leur déboucher. Donc on est pour une agriculture ouverte,
06:41mais pour des contrats commerciaux qui soient justes. Et donc ce qui est très important de comprendre, c'est que nous défendons le commerce international,
06:49nous défendons le modèle agricole français, qui est de très grande qualité et qui est en train de faire sa transition avec beaucoup d'efforts, qu'on défend son ouverture,
06:58mais qu'on veut pour nos producteurs que les règles soient justes, et donc qu'il y ait une concurrence équitable. Et donc quand on demande qu'on se passe
07:06de certains produits phytosanitaires, qu'on respecte des règles, ce qui est un effort qu'on demande à nos producteurs, on demande la même chose à ceux qui viennent
07:13importer sur notre marché. C'est juste et c'est de bon sens.
07:16— Pensez-vous que l'Europe puisse piétiner la voie de la France, qui est un pays fondateur ?
07:19— Non, je ne le crois pas. Je ne le crois pas. Et je reconnais à la présidente van der Leyen un très grand respect de la parole de la France, de notre position.
07:30Et donc nous, je dis juste, voilà ce qu'on veut, c'est qu'il y ait des règles justes. Elles ne sont pas justes dans l'accord tel qu'il est là.
07:36Et donc on va continuer de travailler avec tout le monde. Moi, je pense que le bon cadre avec cette région, qui est très importante stratégiquement pour nous,
07:44l'Argentine, le Chili, avec lequel nous avons fait un accord, qui, lui, est juste. C'est pour ça que nous l'avons soutenu. Mais l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay,
07:56la Bolivie, donc tous les pays qui constituent le Mercosur, qu'est-ce qu'on a besoin de faire ? D'avoir un accord qui définit un bon cadre d'investissement,
08:03qui ouvre certains domaines où on a des intérêts, qui permette d'avoir des partenariats sur les matériaux critiques, mais il ne doit pas sacrifier l'agriculture européenne.
08:10C'est ça, ce qu'on dit. Si on est raisonnables tous, il y a un chemin possible. Mais il ne se fera pas au détriment de nos agriculteurs.
08:18Après, vous savez, les difficultés que vivent nos agriculteurs aujourd'hui n'ont rien à voir avec le Mercosur, puisqu'il n'est même pas signé.
08:25Elles sont liées à des difficultés secteur par secteur, qui sont liées aux épisodes hautis. Et là-dessus, le gouvernement accompagne, comme tous les gouvernements précédents,
08:35les agriculteurs pour, justement, qu'ils soient indemnisés, qu'on puisse vacciner à chaque fois. Cette colère s'explique par des récoltes qui ont été très mauvaises,
08:47conséquence aussi du dérèglement climatique et d'un modèle, dans certaines régions, qu'il faut revoir.
08:53Une réglementation trop importante. C'est pour ça qu'il y a eu tout un plan qui a été fait en début d'année par le gouvernement de M. Attal, qui a été déroulé,
09:01mis en œuvre tout au long de l'année et qui, d'ailleurs, continue à être mis en œuvre par le gouvernement de M. Barnier. Et donc, tous les engagements par les gouvernements
09:08successifs ont été tenus. Et je salue leur engagement. Et il permet de simplifier la vie de nos agriculteurs. Ils veulent quoi ? Qu'on les aide face aux épisodes hautis,
09:18qu'on les aide face aux conséquences du changement climatique, qu'on simplifie leur vie, qu'on garde une Europe forte, parce que sans l'Europe, on n'a pas de modèle agricole,
09:26qu'on leur permette d'avoir un commerce et d'exporter, d'importer, mais qu'on le fasse en les protégeant, parce que c'est inéquitable. C'est ce qu'on fait avec le Mercosur.
09:36Donc on est à chaque fois au rendez-vous avec nos paysans, parce qu'on croit à la souveraineté alimentaire française. Mais aujourd'hui, leurs difficultés ne sont pas liées
09:47non plus au Mercosur. — M. le Président, il y a beaucoup de spéculations sur une possible sortie de l'Argentine de l'accord de Paris sur le climat.
09:53Leurs négociateurs ont quitté la COP 29 à Bakou. Est-ce que vous avez eu en ce sens des gages ? Est-ce que vous avez pu convaincre le président Millet...
10:00— Non, nous avons des accords et des désaccords. Nous le savons. C'est pas une surprise. Et donc il m'a pas confirmé pour autant ses choix de sortie de l'accord de Paris.
10:10Mais nous n'avons pas la même vision des choses sur le climat avec le président Millet. J'ai expliqué en détail pourquoi nous, nous considérions qu'en matière de climat
10:18et de biodiversité, il était absolument indispensable d'avancer, d'avoir une coordination internationale, que d'ailleurs la politique que nous mettions en œuvre
10:26dans le cadre de l'accord de Paris en France, eh bien elle produisait des résultats. Elle permettait de créer de l'innovation, de créer des emplois et de baisser nos émissions.
10:35Et ces 7 dernières années, alors même que nous avons créé plus de 2 millions d'emplois marchands en France, que nous avons réindustrialisés en créant en net
10:43plus de 300 usines, eh bien elle nous a permis de faire plus que multiplier par 4 la baisse de nos émissions de CO2. Quand en 2017, nous diminuons
10:54d'1% nos émissions de CO2, on les diminue de 4,3, 4,5% ces deux dernières années. Donc on peut avoir des résultats. Et ça n'est pas vrai de dire que l'engagement climatique
11:05est décroissant. Donc voilà, nous avons eu un débat, mais nous ne sommes pas d'accord. Pour autant, la France continuera de s'engager avec l'Europe, avec ses grands partenaires
11:12pour continuer d'aller sur ce chemin, parce que c'est celui dont notre planète a besoin. C'est celui qui nous permet d'avoir des modèles de développement harmonieux.
11:21Et c'est aussi la dette qu'on a à l'égard des générations à venir. — Donc la sortie de l'Argentine est toujours un risque ?
11:27— C'est évidemment quelque chose qui n'est pas dans la main de la France. Donc je ne vais pas postuler pour autre chose.
11:32— Sur l'Ukraine, M. le Président, votre homologue, M. Schott, a parlé à Poutine vendredi dernier. Zelensky a dit que c'était ouvrir la boîte de Pandore.
11:43Est-ce que vous êtes de même avis que M. Zelensky ? Ou est-ce que vous jugez que parler à Poutine en ce moment, ça peut être utile ?
11:49— Je pense surtout qu'aujourd'hui, l'Ukraine a subi une attaque qui est l'une des plus intenses depuis le début du conflit.
11:57Et donc j'ai évidemment d'abord une pensée pour le peuple ukrainien, pour ses armées et ses dirigeants. Et redire que dans le contexte,
12:05je crois qu'il est clair que les intentions du président Poutine sont d'intensifier ces combats. On le voit depuis plusieurs semaines.
12:12Et donc dans ce contexte, nous, nous devons tenir nos engagements à l'égard des Ukrainiens, c'est-à-dire leur permettre de mener
12:20cette guerre de résistance, livrer des armes, des équipements, faire comme nous venons de le faire. Et les soldats sont en train de quitter
12:26le territoire français. Nous avons formé et équipé une brigade. C'est des engagements que j'avais pris en février dernier à Paris.
12:32La brigade Anne de Kieff est en train de rejoindre le sol ukrainien pour y mener cette guerre de résistance et permettre d'avoir les équipements
12:40dont l'Ukraine a besoin pour résister. Et ensuite, dans des termes qui seront à déterminer par les Ukrainiens respectueux du droit international,
12:49il faudra qu'une paix durable soit négociée, c'est-à-dire une paix qui permet de régler les questions territoriales, mais aussi de garantie de sécurité
12:56et d'une Ukraine qui puisse durer longtemps. Mais je crois qu'aujourd'hui, si on a besoin de savoir quelles sont les intentions de M. Poutine,
13:05ce qu'il vient de faire sur le terrain les signe clairement. Quelles que soient ses déclarations, il ne veut pas la paix et n'est pas prêt à la négocier.
13:12Et je crois que notre devant à tous, c'est véritablement de pousser la Russie à cesser le combat pour négocier la paix selon des termes respectueux
13:22du droit international. — Est-ce que c'était nécessaire de le parler ? — Moi, je n'ai jamais... Non, mais vous savez, je ne suis pas là pour commenter.
13:29Je pense que chaque dirigeant est totalement libre de prendre des initiatives. C'est toujours une bonne chose de prendre des initiatives, de pouvoir discuter
13:38les uns avec les autres, puis de se coordonner. Je suis pas là pour commenter les uns avec les autres. On doit rester unis. Moi, je veux qu'on reste
13:45avec le Premier ministre britannique, le chancelier allemand, l'ensemble des dirigeants européens, mais aussi tous les dirigeants du monde
13:53qui sont avec nous. On doit rester unis avec les Ukrainiens et dans cet agenda de véritable paix, c'est-à-dire une paix qui ne soit pas la capitulation
14:01de l'Ukraine. Tous les commentaires qui nous divisent sont malvenus. — Et vous, vous souhaitez parler à M. Poutine à nouveau, aussi, dans ce document-là ?
14:09— Je n'ai jamais exclu ça. Je l'ai longtemps fait. Mais quand le contexte et les conditions s'y prêteront avec ce qui se passe aujourd'hui,
14:18il faut d'abord équiper, soutenir et permettre à l'Ukraine de résister. C'est la clé des prochains jours et des prochaines semaines.
14:24— Merci. — Je vais le retrouver tout à l'heure. Donc on aura l'occasion de... J'ai pas eu... — Pour vous, le contexte n'est pas prêt, pour l'instant, pour parler ?
14:32— Je ferai pas de commentaires sur ce qu'il fait. Moi, je considère que voilà. L'agenda est clair sur ce qu'on doit faire. Et puis il nous faut préparer
14:39aussi évidemment la suite, c'est-à-dire... Il est absolument indispensable de donner de la visibilité aux Ukrainiens sur les garanties de sécurité, le soutien.
14:47Ils nous ont posé des questions très claires. Est-ce que vous êtes prêts à ce qu'on soit membre permanent... Membre invité de l'OTAN... Enfin invité permanent,
14:54pardon, de l'OTAN ? Est-ce que vous êtes prêts à ce qu'on rentre dans l'OTAN ? Quelle garantie de sécurité vous êtes prêts à nous apporter ?
14:59C'est ça, ce que nous devons travailler ensemble pour aujourd'hui et pour demain. Voilà. — Ça va être un sujet du G20, finalement, ou pas ?
15:05— Vous savez, ce sera discuté au G20, tout comme la situation au Proche-Orient, et là, évidemment, à Gaza, au Sud-Liban, tout comme tous les sujets.
15:13Mais nous savons... Et je le dis aussi pour rappeler le cadre, parce qu'on a tendance à l'oublier. Le G20, c'est la réunion des 20 principales
15:22économies mondiales qui a été réveillée d'un très long sommeil au moment de la crise financière de 2008. Et donc ce sont des pays qui sont là
15:31pour se coordonner essentiellement en termes économiques, de régulation financière et des grandes questions qui touchent au commerce
15:38et aux équilibres internationaux. Mais nous savons que ces 20 pays ne sont pas affinitaires toujours en termes de valeur ou d'agenda diplomatique.
15:47Et donc je pense qu'il faut qu'on sorte d'une espèce de chorégraphie permanente où, avant chaque G20, on se dit c'est terrible, ils sont pas d'accord
15:54sur l'Ukraine. C'est terrible, ils sont pas d'accord. On va pas être d'accord sur l'Ukraine dans le G20 et à la Russie. C'est terrible, ils sont pas d'accord
16:00sur l'Israël, la Palestine. C'est terrible, ils sont pas d'accord sur les droits de l'homme, l'égalité femmes-hommes ou ceci ou cela. Oui, parce que d'ailleurs,
16:08ça n'a pas été conçu comme cela. Autant le G7 est un groupe de pays de démocratie qui constitue les principales économies et donc sont affinitaires
16:16en termes de valeur. Autant le G20, non. Vous avez des régimes très différents. Vous avez des monarchies du Golfe. Vous avez la Chine.
16:23Bon. Donc on va pas redécouvrir... On va pas réinventer le fil à couper le beurre. C'est tout à fait vrai, parce que vous avez des moments... Mais évidemment,
16:31parce que vous avez des moments où aussi, il y a des dirigeants qui changent. Mais vous savez par nature que ces pays... Alors le langage qui a été tenu il y a 2 ans,
16:41vous considériez qu'il allait pas assez loin sur l'Ukraine. Et il allait beaucoup moins loin que ce qu'on faisait en G7 ou en européen. Évidemment.
16:48Et donc là, le travail de nos équipes, c'est de, comme on dit, préserver le langage, c'est-à-dire faire en sorte qu'au moins ce qui a été défini
16:56comme désaccord reste. Mais c'est pas l'objectif premier du G20. L'objectif, c'est d'avoir cette coordination sur ces sujets. Et après, c'est une opportunité
17:06de discuter des autres sujets. Et c'est pour ça qu'il faut accepter de discuter, parfois de partager des désaccords. Et c'est l'utilité aussi de ces forums,
17:15parce que quand on discute, y compris de ces désaccords, on évite d'accroître ces derniers et on évite d'aller vers justement une escalade.
17:25Et rien que pour cela, ça a une vertu. Voilà. Bien sûr. Et donc ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut pas voir le résultat de ces forums
17:33simplement ou communiquer. Mais par la discussion et la compréhension des accords et des désaccords, il y a un chemin. Et c'est d'ailleurs le chemin même
17:41de la diplomatie. La diplomatie, c'est parler avec des gens avec qui on n'est pas d'accord, voir avec des gens avec qui on est en guerre.
17:46Sinon, on parle qu'entre soi. Et donc c'est parce que ça permettrait que... Voilà, ça nous permet d'avancer. Voilà. Je vais maintenant aller au Brésil.
17:56À tout à l'heure. Merci beaucoup.