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David Lisnard, maire LR de Cannes et président de l’Association des Maires de France, s’exprime sur la colère qui monte chez les élus locaux : «Ce problème traduit un système à bout de souffle bouffé par la dépense publique».

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Transcription
00:00me permet déjà de modifier un petit peu le propos liminaire que vous venez de
00:04formuler. Si c'était des économies qui étaient proposées, c'est-à-dire une
00:09réduction des charges qui nous sont imposées, une réduction des exigences
00:14qui nous sont imposées, de vraies économies, on le ferait bien volontiers,
00:18même si c'est difficile. Mais enfin, on fait ça toute la journée.
00:20Vous savez, dans une mairie, ça ressemble beaucoup à une PME.
00:22C'est donc toute la journée où vous cherchez à optimiser sous contrainte.
00:25En tout cas, dans l'immense majorité des mairies, pas toutes.
00:27Il y a bien sûr des mairies mal gérées.
00:28Il y a des collectivités mal gérées, évidemment.
00:30Mais quand on regarde en agglomérée, d'ailleurs, on le voit bien dans les
00:32comptes publics, et ça a été dit par Catherine Vautrin à plusieurs reprises,
00:35ce n'est pas le problème des comptes publics.
00:37Il y a toujours des économies à faire.
00:38Mais là, on ne nous propose pas des économies, les 5 milliards que vous évoquez.
00:41Comme nous, on évalue, le comité des finances locales l'évalue à plus de 10
00:44milliards. Mais voilà, donc ce ne sont pas des économies.
00:47Dites, quand on vous prélève quatre points de plus de cotisation salariale
00:54sur un régime qui alimente d'autres régimes, est-ce que c'est une économie ?
00:57Non, c'est un prélèvement de l'État.
00:58Lorsqu'on vous prend 2% sur vos recettes de fonctionnement, c'est là où je
01:02trouve qu'il y a, et je connais le vocable et la façon de faire de Bercy,
01:05ce n'est pas sincère vis-à-vis des habitants.
01:07Parce que les gens disent bah oui, il faut bien participer tout le monde.
01:09Mais ce n'est pas ça.
01:10Ce sont des prélèvements en plus qui auront deux conséquences.
01:13La première des conséquences, c'est que ça va être récessif.
01:18Ça va se faire au détriment de l'investissement ou ça va transférer de la
01:21dette vers les collectivités. Donc ça ne changera rien aux comptes publics.
01:23Et à la fin, on continue les mauvaises recettes qui dégradent les comptes
01:29publics. Et le deuxième effet, c'est que ça peut avoir une dégradation sur les
01:33derniers services publics qui fonctionnent.
01:35Juste un dernier point, on ne va pas parler que du budget, on va parler de
01:39beaucoup de choses. On va parler de narcotrafic, on va parler de solidarité,
01:42on va parler des Outre-mer dès demain, ici les Moulineaux, en préouverture.
01:46On va évoquer l'innovation parce que les communes, ce sont des terres
01:49d'innovation. On est dans le 21e siècle.
01:52C'est à la fois la permanence de la France et la France qui innove.
01:56Ce qu'on ressent beaucoup d'élus et que moi, je ressens dans ma commune,
01:59ce qui me revient de partout, c'est qu'au-delà des problèmes budgétaires,
02:02c'est exactement ce qu'on ressentait avant les gilets jaunes.
02:05C'est-à-dire qu'il y a les plans sociaux, la perte de compétitivité de l'économie,
02:10les défaillances d'entreprises, des PME, des TPE, des artisans,
02:15des commerçants qui rament, voire qui mettent la clé sous le pas.
02:18On le voit, nous, on est les premiers réceptacles.
02:20Donc, ce problème-là, il traduit...
02:24En tout cas, là, je quitte ma fonction de président de l'AMF et je redeviens
02:29un citoyen engagé politiquement, mais il traduit, je pense, un système
02:32qui est à bout de souffle, qui est bouffé par la dépense publique,
02:35qui est bouffé par la surbureaucratie, par le fait qu'on attend tout de l'État
02:38et qu'il faut revenir.

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