Michel Barnier a redit son opposition à l'accord commercial entre l'Union européenne et les pays latino-américains du Mercosur, alors qu'Emmanuel Macron entend plaider à partir de samedi en Amérique latine contre la possible signature prochaine de cet accord de libre-échange controversé et particulièrement redouté par les agriculteurs français. Mais Sophie Lenaerts, agricultrice, dénonce la hausse des marges brutes de la grande distribution et de l'industrie agroalimentaire.
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00:00Bien sûr, enfin, je corrobore tout ce qu'il a dit dans le sens où le Mercosur c'est la goutte d'eau, c'est comme ça qu'on s'est toujours exprimé,
00:07mais la problématique de base, le revenu, enfin, j'ai l'impression que je radote, parce que je vous répète depuis janvier les mêmes choses,
00:15pour régler cette crise factuelle, il y a deux leviers, les charges et les prix.
00:21Les prix, vous avez un problème de répartition des marges, vous avez...
00:26Je voudrais juste vous prendre un exemple, je ne sais pas si je vous en avais parlé, mais sur une brique de lait, et ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Fondation...
00:33J'aime bien quand on est très pédago, justement, pour que les français qui nous regardent comprennent.
00:37Je pense que ça va être très parlant. Je ne suis pas toujours d'accord avec eux, mais sur ce coup-là, je trouve qu'ils sont très explicites.
00:43Sur une brique de lait, la Fondation Natureum a fait une démonstration. Sur la marge brute entre 2001 et 2022, vous avez trois étages,
00:51vous avez l'éleveur, vous avez l'industrie agroalimentaire et vous avez la GMS.
00:54Je vais commencer par le plus scandaleux, par provocation, plus 188% de marge brute pour la grande distribution entre 2001 et 2022,
01:04plus 64% pour l'industrie agroalimentaire. Je vous donne en prime le niveau de l'éleveur, moins 4%.
01:14Vous voyez que de l'argent, il y a le secteur laitier, pour parler de celui-là, il est porteur, on est passé de 24 milliards à 47 milliards.
01:21Où est cet argent ? Mais il n'est pas chez nous. Donc vous voyez que c'est juste répartition des marges.
01:27Ça ne va rien coûter ni à l'État ni aux contribuables, ça ne changera pas le prix final de vente, c'est juste qu'il faut répartir.
01:35Ce n'est plus entendable que nous sommes des producteurs de matières premières et que nous ne pouvons pas en retirer les bénéfices de notre travail.
01:43Après, les charges, vous les connaissez, il y a les charges fiscales, sociales, José utilise énormément de main-d'œuvre, donc sur la main-d'œuvre, c'est exponentiel.
01:54Et comment voulez-vous qu'on soit concurrentiel avec d'autres pays avec des charges pareilles ? Ce n'est pas entendable.
02:00Quand vous aurez déjà géré ça, les trois quarts de la crise seront déjà passés.
02:05Sous-titrage Société Radio-Canada