Se souvenir des belles choses. Au moment où les matchs de l'équipe de France de football sont mornes, L'After a essayé de trouver quelle est la meilleure équipe de l'histoire. Team Platini, Zidane, Mbappé ou autres.
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00:00C'est vrai qu'il faut s'accrocher pour suivre les Bleus, on en a parlé, période compliquée pour notre équipe de France.
00:03Alors on a décidé de se faire du bien ce soir, de débattre des Bleus, oui mais des meilleurs !
00:08Quelle est la meilleure équipe de France de l'histoire ?
00:10Les meilleurs joueurs réunis, le meilleur groupe, c'était laquelle ? La meilleure de 82, ou avant d'ailleurs, à 2022-2024.
00:18Venez débattre avec Lionel, avec Kevin au 32-16, je vois déjà passer énormément de messages dans le chat de la chaîne YouTube,
00:23je vois énormément revenir 2000 et 2006.
00:26Sur le Direct Studio également des messages où Pitigo écrit « 2002 l'équipe est très forte, 86 sans doute aussi forte et un cran en dessous mais très belle aussi 2006 mais la plus forte c'est 2002. »
00:37Notamment Damien qui dit « J'ai 34 ans, ma première Coupe du Monde était 98, ça a été une immense joie et je regarde souvent les buts par nostalgie d'une si grande période française. »
00:46Je suis entièrement d'accord avec Damien, j'aurais pu écrire ce message.
00:49Kevin Lionel, la plus belle des équipes de France pour vous.
00:54Allume ton micro Lionel, sinon la France ne saura jamais.
00:57Pour moi c'est une question très compliquée parce que c'est une question de génération.
01:02Bien sûr.
01:03On ne va jamais tous penser pareil.
01:05Moi personnellement, bien évidemment de par ma carrière, j'ai été très influencé par les équipes de France des années 80 et notamment 82-84.
01:16Pourquoi 82-84 ? Parce que ce qu'on a vécu, cette équipe, elle était magnifique.
01:21Ce qu'on a vécu était terrible, cette élimination, tout ce qui s'est passé contre l'Allemagne et tout ça.
01:26Et je dirais l'équipe 84 où il y a pratiquement les mêmes joueurs, il y en a une douzaine qui sont encore là, les Amoros-Baptistons, Bocys, Gengini, Gires, Platini, Tigana, Rocheteau, Bravo, Lacombe.
01:41Tous ces joueurs-là étaient déjà en 82.
01:43Peut-être pas Daniel, mais sinon.
01:46Et ils ont su renaître et ne plus revivre ce qu'ils ont vécu de mal et ne nous inculquer plus jamais ça.
01:56En gros 84, c'est la version améliorée de 82.
01:59Et donc nous, à partir de 84, pourquoi je dis cette équipe-là aussi ?
02:04Parce que tout simplement, on a pris conscience que la France, le football français, était capable de rivaliser avec les meilleurs Européens, les meilleures nations européennes et les meilleures nations mondiales.
02:15Parce que ça s'est passé à très peu, c'était en 82, c'était vraiment un arrache-cœur, c'était très compliqué.
02:22Et ils ont dit plus jamais ça et tout ça.
02:24Et on a vécu là-dedans, on a vécu là-dessus avec ce sélectionneur emblématique.
02:28Et donc on a mis notre cul sur le banc de touche.
02:34Les Laurent Blanc, les...
02:36Le cul sur le banc.
02:38Ouais, c'est mieux que le cul par terre.
02:42Mais c'est vrai qu'on a appris et les Blancs, les Deschamps, les Desailly, les Zidane, Dugarry, tout ça, ont mis leurs fesses sur le banc de touche et ont vécu et ont compris ce que c'était que la gagne.
02:57Et pour moi, c'est pour ça, c'est en ça que je dis que c'était la meilleure, parce qu'ils nous ont fait prendre conscience qu'on était capable de rivaliser avec les meilleures nations mondiales.
03:06Kevin, un peu plus récent pour toi aussi, question de génération peut-être ?
03:10Non, moi, je pense que j'entends pour la génération dont vient de parler Lionel, mais pour moi, la meilleure équipe de France, c'est sans conteste l'Euro 2000.
03:21Parce que l'Euro 2000, c'est déjà la génération 98 de Lionel, même s'il n'était pas à l'Euro 2000.
03:29Mais voilà, j'aurais pu dire 98, mais je pense que l'Euro 2000 avec tous les protagonistes de 98.
03:36C'est ça, comme pour 82-84, un peu la version améliorée.
03:39Exactement, et puis surtout, tu as tous les protagonistes de 98 qui ont deux ans de plus, donc qui sont plus matures, qui sont meilleurs.
03:47Et qui répètent.
03:49Je n'ai pas pu dire 98 par humilité.
03:52Mais 98, c'est extraordinaire.
03:54Bien évidemment.
03:55Coupe du monde à domicile, c'est extraordinaire.
03:57Tu es champion du monde et en plus, tu as une pression terrible.
04:00Parce que si tu es champion du monde, comment ne pas être champion d'Europe ?
04:03Exactement.
04:04Et puis tu le fais avec des joueurs qui n'ont pas forcément été les plus décifs, même si Sylvain Wiltord, il l'est.
04:11Mais avec Nicolas Anelka en plus.
04:13Tu avais Trézéguet-Henri Anelka en plus.
04:16Sylvain Wiltord, Youri Djorkaeff.
04:18Je ne sais pas si les jeunes auditeurs de L'After connaissent bien Youri Djorkaeff.
04:22Mais Youri Djorkaeff qui est en 98 et en 2000.
04:25Mais c'est monstrueux, c'est un joueur extraordinaire.
04:28Robert Pires en 2000, exceptionnel.
04:31Robert Pires exceptionnel.
04:32Zizou, ça reste Zizou.
04:34Même si en 2006, c'est peut-être là où il est le meilleur avec la maturité et avec le mode, c'est ma dernière.
04:40Mais voilà, la défense, tu as tout le monde.
04:42Tu as encore Blanc, tu as encore Thuram, tu as encore Desailly, tu as Aliza Razou.
04:46Et franchement, cette équipe de France, Emmanuel Petit, monstrueux.
04:50Donc non, franchement, pour moi, vraiment l'Euro 2000, dans la complémentarité du 11, mais aussi dans les 22.
04:56Je pense que tu ne peux pas faire peut-être que 84, 82, c'est très bien.
05:00Mais là, dans les 22, tu n'as que des mecs qui jouent dans les plus grands clubs.
05:04Tu as des mecs qui ont 98 sur leur dos, mais ils vont chercher 2000.
05:08En plus, dans des scénarios rocambolesques, c'est exceptionnel.
05:11Champagne rebouchée par les Italiens en 2000.
05:13Ça rejoint ce que je te disais tout à l'heure.
05:15C'est-à-dire qu'en 98, on s'est construit, je vais t'employer un mot qui est vachement à la mode,
05:23par l'humilité et la résilience aussi, tout simplement, et l'abnégation.
05:29La solidarité aussi.
05:31À ce moment-là, la solidarité.
05:34Et donc, c'est ce qui nous a fait vivre tout le temps.
05:37Et si tu n'as pas ça en 2000, tu passes à la trappe.
05:41Parce que beaucoup, beaucoup d'équipes, s'ils n'avaient pas eu beaucoup de joueurs,
05:45s'ils n'avaient pas eu...
05:47Tout le monde dit les valeurs, c'est très important.
05:51Les valeurs de groupe, c'est ce qui construit ton groupe.
05:55S'ils n'avaient pas eu ces valeurs-là, ces mecs-là, jamais ils n'auraient été champions d'Europe.
06:00Et puis, très rapidement, le truc avec ces générations-là,
06:04c'est que, je ne vais pas dire que les joueurs de maintenant, ce ne sont pas des bonhommes,
06:08mais ces mecs-là, c'étaient des bonhommes.
06:11De Sailly, c'était...
06:15On laisse un mauvais exemple.
06:17De Sailly, avec ses trois téléphones,
06:22Turam, ce qu'il a fait sur et en dehors du terrain.
06:26Les personnages, les personnalités.
06:28Fabien Barthez, avec tout le respect que j'ai pour Hugo Lloris,
06:31mais Fabien Barthez, c'est...
06:33Tu le vois avec sa clope derrière le bus.
06:37Il y a quelque chose qui est...
06:39Les mecs sont iconiques.
06:40Moi, je te rejoins.
06:41C'est vrai que 98, c'est les émotions, c'est unique.
06:43Les émotions de 98, c'est largement au-dessus.
06:46Il y en a d'autres qui vont te dire 2018.
06:47Oui, bien sûr.
06:48Et on en aura peut-être.
06:49Il y a beaucoup d'appels au 32-16.
06:50On va continuer dans un instant.
06:51Mais c'est vrai que 2000, d'un point de vue, effectivement,
06:53au football...
06:542018, 2018, ils n'arrivent pas là.
06:56On va voir.
06:57Jean, on nous a appelé au 32-16.
06:58Salut Jean.
06:59Salut.
07:00Salut Lionel.
07:01Salut Kevin.
07:02Salut Jean.
07:03Salut à toi.
07:04Ça va ?
07:05Écoutez, par rapport au meilleur équipe de France,
07:08c'est compliqué parce que je vais être d'accord avec Lionel
07:13et je vais être d'accord avec Kevin.
07:15Moi, j'ai 60 ans.
07:18Alors évidemment, 1984, c'est très important
07:20parce que l'équipe de France est magnifique,
07:22avec le trio magique, Tigana, Platini, Giresse,
07:24au milieu de terrain, ça joue admirablement bien.
07:27L'émotion de la demi-finale contre le Portugal,
07:30avec cette accélération de Tigana qui donne en retrait à Platini.
07:35Il y a beaucoup d'émotions.
07:36Et surtout, 1984, c'est le premier titre que notre nation,
07:40que la France, gagne au niveau international.
07:42C'est une forme, excusez-moi l'expression, de dépucelage.
07:45Mais je ne peux pas occulter 2000,
07:46parce que je suis d'accord avec Kevin,
07:482000, c'est l'aboutissement de 98.
07:51Et je ne peux pas choisir entre mon père et ma mère,
07:54comme on dirait.
07:55Mais je ne peux pas non plus aussi oublier 1998.
08:00J'essaye de faire rapide parce que 98,
08:02il y a toute la presse qui est contre Aimé Jacquet.
08:09Le coach, déjà, Aimé Jacquet,
08:11parce qu'il écarte Ginola, il écarte Cantona.
08:16Il y a tout le monde qui est contre lui.
08:18Et il arrive à ce titre de champion du monde.
08:20Mais il faut se souvenir de cette finale contre le Brésil.
08:22Parce que contre le Brésil,
08:24pour les jeunes qui ne l'ont pas connu,
08:26on joue quasiment Lionel.
08:28Moi, je crois qu'on joue à 10 contre 11.
08:31Je crois que c'est Marcel Desailly qui s'est expulsé.
08:33Tu sais, Jean, que je l'ai appris il n'y a pas si longtemps que ça.
08:38Il y a peut-être 5-6 ans où on m'a dit
08:41« Oui, mais à 10 contre 11 quand même, tu n'as pas eu peur ? »
08:44Je te jure, j'avais oublié que Marcel était sorti.
08:48Je n'ai pas vu que Marcel était sorti.
08:50Sur le terrain, je veux dire.
08:52Après, j'ai dit mais c'est vrai ?
08:54Dans cette finale qui est extraordinaire,
08:57c'est que même à 10 contre 11,
08:59on n'avait pas l'impression que l'équipe de France jouait à 10.
09:02On a marché, je suis désolé pour les Brésiliens,
09:05avec tout le respect que j'ai,
09:06mais on a écrasé le Brésil.
09:08Et puis 2000, parce que 2000, tout ce qu'a dit Kevin, ça se tient.
09:11Mais après 1984-2000, c'est deux générations,
09:15deux footballs complètement différents.
09:17Mais l'important, et c'est bien parce que tous les deux,
09:19je me suis dit si je passe à l'antenne,
09:21je vais pouvoir être d'accord avec les deux.
09:23Parce que 1984, c'était très important.
09:26Et c'est l'aboutissement de 1982 absolument
09:29où on a eu ce traumatisme.
09:32Moi, je me rappelle, j'étais chez moi.
09:34Ma mère, mes parents avaient un fauteuil en velours.
09:38J'étais jeune et j'ai arraché tous les pompons.
09:40Je suis rentré dans la chambre de ma mère
09:42en gueulant à Troyes après le but de Giresse.
09:45Après, on a eu une déception, c'est un traumatisme.
09:48Et derrière, 1984, c'est surtout un aboutissement.
09:52Et c'est surtout puisque nos clubs français
09:54n'arrivaient pas à gagner le Coupe d'Europe.
09:56On n'avait rien gagné.
09:58Et on gagne pour la première fois au niveau international.
10:01On se croyait les poulies d'or à cette époque-là.
10:03On disait qu'on n'y arriverait jamais,
10:05que ce n'était pas possible.
10:07Et puis là, 1984, ça arrive.
10:09Jean, merci.
10:10Avec plaisir.
10:12Merci d'avoir partagé tes beaux souvenirs.
10:15A bientôt Jean sur RMC.
10:16Merci beaucoup.
10:17Merci beaucoup.
10:18A très vite.
10:1923h06, Sofiane nous appelle également.
10:21Salut Sofiane, bienvenue dans l'after.
10:22Bonjour l'équipe, merci.
10:23Salut Sofiane.
10:24Avec grand plaisir.
10:25Sofiane, c'est ta meilleure équipe de France ?
10:28Franchement, les deux.
10:30Je suis d'accord avec Kevin et Lionel.
10:32Si tu veux, j'ai un ressenti de l'amour du maillot
10:36et de l'équipe de France.
10:38Je pense que c'est ces deux générations-là
10:40qui nous ont fait palpiter,
10:42qui se sont battus
10:44et qui, pour le coup, jouaient au foot
10:47pour l'équipe de France.
10:49Depuis, j'ai perdu cette sensation de l'amour du maillot.
10:55Tu as l'impression que c'est plus du football business.
10:59Les gens aujourd'hui...
11:01Sofiane, on t'entend pas très bien.
11:02Mets bien le téléphone devant ta bouche, s'il te plaît.
11:04Oui, tu m'entends ?
11:05Oui, là on t'entend mieux, vas-y.
11:06Je te disais que, dorénavant, les gens,
11:08c'est plus du football business
11:10où ils vont faire passer en priorité leur club.
11:12Ils vont faire semblant d'être blessés
11:14pour ne pas aller en sélection.
11:16Alors qu'à l'époque, c'était l'amour du maillot.
11:18C'était l'équipe de France d'abord.
11:20Est-ce que c'est vrai, Sofiane ?
11:22Ou est-ce que, Lionel, toi qui as connu aussi ce milieu-là,
11:25c'est au niveau...
11:27Il y a peut-être des histoires qui sortaient un peu moins aussi,
11:29mais ça existait aussi, non ?
11:31On idéalise un peu ?
11:34Non, ce que dit Sofiane, c'est la réalité.
11:37C'était le groupe en priorité.
11:40C'est-à-dire qu'on avait tous des...
11:42Non, mais il y avait des mecs qui ne sont pas venus,
11:43qui se sont dit, j'ai une petite blessure, je ne viens pas.
11:45Ça existait, toutes les époques, ça.
11:47Non, non, non.
11:48Moi, je n'ai pas eu...
11:50J'ai été en septembre 98,
11:54où j'ai dit, non, je ne veux plus y aller en équipe de France
11:56parce que je n'adhérais pas au discours de...
11:59Et je me privais, je savais que je me privais de ce titre de 2000,
12:05parce que les mecs autour de moi, ils étaient tellement forts.
12:08Mais quelque part, je ne pouvais plus adhérer au discours du sélectionneur,
12:15le nouveau sélectionneur Roger Lemaire.
12:17Et là où j'adhérais à 300% au discours d'Aimé Jacquet.
12:24Donc, à partir du moment où je me suis vu sur le banc de touche,
12:27encore une fois, en train de faire la gueule et tirer mon équipe vers le bas,
12:31alors qu'en 98, il fallait avoir la banane.
12:34J'étais heureux d'être avec ces mecs.
12:36On l'a vu, les yeux dans les bleus.
12:38Je ne sais pas, je ne peux pas te dire.
12:39Je n'ai jamais regardé.
12:40Moi, je te le dis.
12:41Je n'ai jamais regardé.
12:42Et à partir du moment, pour moi, ça allait à l'encontre de mon état d'esprit.
12:46Si tu es sur le banc de touche pour faire la gueule,
12:48tu ne vas pas en équipe de France.
12:49Sofiane, si tu dois aller donner une année pour une équipe,
12:52si tu dois en sortir une ?
12:53Si tu veux, je suis de 81.
12:55Donc, moi, je vais te dire 98-2000 parce que pour le coup, j'ai suivi.
12:59Mais derrière, quand on t'en parlait, mon père est de l'équipe de France de 82.
13:04Il m'en parle encore aujourd'hui.
13:05Donc, je ne crois pas que ça devait être sensationnel.
13:09Mais voilà, je trouve que c'est très triste.
13:12Tu vois que maintenant, les gens viennent limite par obligation.
13:17Je n'ai même plus l'impression que ce soit une motivation de venir en équipe de France.
13:21Et quand tu les vois se donner sur le terrain,
13:23moi, en 98, j'ai connu une équipe de Warriors,
13:26où les gars, ils se battaient.
13:27Oui, mais regarde, Sofiane, il y a un an et demi,
13:29on était en finale de Coupe du Monde, tu vois.
13:31Oui, mais tu as vu les contextes ?
13:33Je ne trouve pas…
13:34Oui.
13:35Voilà, ce n'était pas glorifiant d'être en finale de l'équipe de…
13:38Enfin, d'être en Coupe du Monde.
13:40Moi, je me rappelle du but de Thuram.
13:45Franchement, celui-là, je ne l'oublierai jamais de ma vie.
13:48C'était une bataille.
13:49C'était féroce.
13:50C'était l'équipe de France.
13:51Merci, Sofiane.
13:52Aujourd'hui, c'est fini.
13:53On a Alain qui nous appelle au 3216.
13:55Beaucoup d'appels.
13:56Salut, Alain.
13:57Bonsoir, bonsoir à tous.
13:58Bienvenue sur RNC.
13:59Merci de nous appeler, d'être avec nous.
14:01C'est un plaisir de me recevoir, de m'accueillir par téléphone.
14:05Avec grand plaisir.
14:06C'est laquelle la meilleure pour toi ?
14:07C'est 2000, on va être totalement francs.
14:11Tout simplement, c'est la continuité de 98,
14:14mais avec une espèce de puissance qu'elle dégageait,
14:19une confirmation de ce qu'elle avait fait en 98.
14:21Et surtout, rappelez-vous, messieurs, en 98,
14:24on avait quelques problèmes au niveau offensif,
14:26notamment en attaquant de pointe.
14:28Là, on avait une équipe vraiment surarmée de ce point de vue-là.
14:32Et on avait beaucoup de joueurs de 98 qui arrivaient à son apogée
14:36lors de la compétition de 2000.
14:38Ils dégageaient une puissance, une arrogance même,
14:42qui regardaient toutes les équipes de haut.
14:46Et ils ont confirmé.
14:48Je voulais juste vous rappeler une chose,
14:50c'est qu'en 98, il y a eu quelques polémiques.
14:52Platini avait dit, voilà, on a dû organiser la Coupe du monde en France
14:57pour que vous puissiez la gagner.
14:59Il y avait des oui-dire comme quoi on avait organisé la compétition
15:05pour que le Brésil et la France se rencontrent en finale.
15:07En 2000, je suis désolé, il n'y avait rien à dire.
15:11Ils ont gagné avec justement leurs armes, aux forceps,
15:15en battant de très très grosses équipes,
15:17et je pense notamment à l'Espagne.
15:19C'était magnifique.
15:21Il n'y avait rien à dire, mais on a serré les fesses quand même.
15:23On en a vu beaucoup.
15:25Après 98, on a eu des Coupes du monde qui ont été organisées par la France
15:28qui n'ont jamais été gagnées.
15:30En euro ?
15:31Ou l'euro, ou pas que le football dans les compétitions.
15:34Gagner, organiser, dire il a fallu qu'on l'organise
15:39pour que vous puissiez la gagner, t'as encore plus de pression.
15:43Cette phrase-là, elle sort de Michel Platini.
15:45Forcément, il ne l'a pas gagné, lui.
15:47Oui, mais ça a créé quelques tensions,
15:49avec notamment Didier Deschamps.
15:51Je me rappelle d'un épisode où, après la finale de l'Euro 2000,
15:55tous les joueurs sont restés assis sur le stade.
15:58Ils n'ont pas voulu rentrer tout de suite au vestiaire.
16:00Ils disaient, maintenant qu'on a gagné les deux compétitions,
16:02personne ne peut plus parler avec nous, ni Michel Platini.
16:06Dans les équipes iconiques que les gens retiennent,
16:10je pense qu'il y a aussi les scénarios et les adversaires.
16:14Ce dont souffre, pour moi, l'équipe de Didier Deschamps
16:18et l'ère de Didier Deschamps.
16:19C'est ce que j'allais dire, parce qu'on a tendance à oublier,
16:21mais on est champions du monde 2018 aussi.
16:26T'es champion 2018, mais je suis désolé,
16:29tu joues en quart de finale, ton match référence,
16:33celui que tout le monde se rappelle, c'est contre l'Argentine.
16:36Mais faut pas oublier que contre l'Argentine...
16:38En huitième.
16:39En huitième, oui, pardon.
16:40Mais contre l'Argentine en huitième, c'est très compliqué.
16:43Et surtout, c'est pas un grand Argentine.
16:45C'est pas un grand Argentine, et t'es mené, c'est très compliqué.
16:49Derrière, tu joues en demi contre la Belgique,
16:52ils te roulent dessus, tu leur marques un corner.
16:55Non, ils te roulent pas dessus non plus.
16:57Si, si, ils sont bien meilleurs que l'équipe de France.
17:01Faut pas oublier qu'en finale, tu bats la Croatie,
17:04mais c'est pas la Croatie d'Avorsuker de 98.
17:07Tu bats une Croatie, je sais même pas si vous pouvez me citer
17:09plus de quatre joueurs de la Croatie, de cette équipe-là,
17:12où il y a un pénalty très généreux.
17:15Après, là, en 2022, franchement, tu bats...
17:19Bref, il y a l'Angleterre, Carriquen qui te met un pénalty.
17:23Alors que quand tu regardes 98, tu bats Chilaverte.
17:28Les jeunes ne connaissent peut-être pas Chilaverte,
17:30mais tu avais l'impression que c'était Thomas Price dans Olivier Tom.
17:33C'était impassable.
17:35Ensuite, t'as l'Italie de Baggio.
17:37Je vois encore Baggio faire le signe, là, comme ça.
17:39Tu vois le signe, la frappe, elle est passée à ça.
17:42Il passe au pénalty, c'est dur.
17:44Là, tu bats l'Italie de Davorsuker, qui aurait pu être ballon d'or cette année-là.
17:47Et après, le Brésil de R9, etc.
17:50Et en 2000, t'élimines l'Espagne, le Portugal de Figo
17:57et l'Italie de Cannavaro, etc.
18:00Dans un scénario encore improbable.
18:02Les scénarios, les adversaires, ils sont tous iconiques.
18:05Oui, mais il y a aussi le scénario, comme tu l'as très bien dit, Kévin,
18:09où beaucoup de remplaçants de Mille sont acteurs décisifs
18:14justement dans des matchs à très grande importance.
18:18Et là, on avait un groupe beaucoup plus élargi.
18:21Les 22, c'est les meilleurs.
18:23Exactement.
18:24Alain, merci d'avoir été là.
18:26Bonne soirée à toi, bientôt, j'espère.
18:29Tchao Alain, au revoir.
18:30T'as quand même remarqué que personne n'a cité Didier Deschamps, comme joueur ?
18:34Oui, oui.
18:35Alors que pour le coup, 98, il est capital.
18:38Normal.
18:39T'es d'accord ?
18:40Non, ouais, ouais, ouais.
18:41Mais même en 2000, il est capital.
18:44Oui, oui, non, j'ai dit capital.
18:46Il est peut-être encore plus important en 98 qu'en 2000.
18:49D'ailleurs, en 2000, il y a le débat avec Vieira, est-ce qu'il n'est pas meilleur ?
18:52Capital, ça voudrait dire que tu le mets top 3 de l'équipe de France en 98 ?
18:55Je ne sais pas si tu le mets top 3, mais tu le mets, voilà, rouage essentiel quand même de cette équipe.
18:59Capital, ça veut dire top 3 ?
19:00Bon, accueillons Raymond au 32-16.
19:02D'accord.
19:03Salut Raymond.
19:04Salut.
19:05Bienvenue sur RMC.
19:06Salut Raymond.
19:07Je crois qu'effectivement, c'est un problème de génération.
19:10Pour moi, la meilleure équipe de France, c'est la première qui a ramené un podium pour la France,
19:16alors qu'on ne parlait même pas de football à cette époque-là, c'est l'équipe de 52.
19:21Celle qui a été battue en demi-finale par le Brésil, 5 à 2,
19:25avec un Pelé qui était à sa première année et qui nous a mis 3 buts,
19:29alors qu'on jouait à 10 parce que je crois que c'était Panverne qui s'était blessé,
19:33et à cette époque-là, on ne remplaçait pas les joueurs,
19:36et qu'on a fini 3e en battant l'Allemagne 6 à 3.
19:40Raymond.
19:41Avec une attaque, Copa, Juste-Fonsen, Copa, Piantoni, Vivinski, Vincent,
19:49ça a été quelque chose de faramineux.
19:5158, non ? Oui, la Coupe du Monde, 58.
19:55En Suède.
19:56Oui, 58.
19:58Je crois que c'était battu l'entraîneur, c'était avec une ossature de Reims,
20:05et tous les joueurs qui ont joué là ont eu une carrière derrière qui a continué,
20:09beaucoup moins médiatique qu'aujourd'hui.
20:11Alors Raymond, est-ce que je peux me permettre de demander quel âge tu as ?
20:14J'ai 91 ans, et j'en avais 14 à cette époque-là.
20:18Ok, donc tu as des grands souvenirs, et qu'est-ce que tu as pensé…
20:22Et je me souviens que le match était télévisé, en noir et blanc.
20:26C'était Michel Drucker au commentaire ?
20:28Non, je ne crois pas.
20:30Ok, et du coup…
20:32Et tu as plus vibré à 14 ans quand tu as vu cette équipe-là qu'en 98 pour le premier titre mondial ?
20:39Bien sûr que oui.
20:42Ce ne sont pas du tout les mêmes joueurs,
20:45ce n'est pas du tout la même conception du football.
20:48Oui c'est ça, ce n'est pas du tout le même foot.
20:50Ce n'est pas du tout le même foot.
20:51Si on regarde les images de 52 ou de 54, regardez les tacles,
20:56ce n'est pas des tacles, c'est effectivement prendre la balle au dribbler,
21:01alors qu'aujourd'hui si vous arrivez les deux pieds en avant, vous lui prenez la balle,
21:04vous lui prenez la jambe.
21:05Il y avait très très peu de blessés.
21:09Et Raymond, tu en penses quoi de l'équipe de France d'aujourd'hui ?
21:13Oui, alors ma réponse elle est survalable sur l'ensemble du football.
21:18C'est tellement triste, tellement triste que je ne regarde même plus un match de football.
21:26Avant j'étais abonné au diffuseur qui les passait toutes.
21:30Je suis parisien, j'ai connu Paris avec quatre équipes.
21:35Je ne regarde aujourd'hui rien.
21:38Je ne regarde même plus le football, même plus le match ou les deux matchs.
21:44Ça a trop changé pour toi, ça a trop changé.
21:46Donc tu ne peux pas comparer avec aujourd'hui.
21:48Par curiosité, c'était qui les quatre équipes ?
21:52Les quatre équipes c'était le Racing, le CAP, le Stade français et le Restart.
21:59Il y en avait trois en première division.
22:03Et aujourd'hui, d'abord c'est du sport business, alors qu'avant je ne pensais pas que c'était ce genre de chose.
22:12On allait au stade, les derbys, rinces, racines, c'était phénoménal.
22:18Aujourd'hui on s'emmerde comme des rats morts, on s'emmerde comme des rats morts.
22:24J'ai joué au football.
22:25J'avais un père qui était stagiaire pro au Restart, il y a très très longtemps puisque j'en ai 80.
22:31Il m'a amené au football et je n'ai pas continué.
22:36J'ai fini au volet, j'ai fini international, ainsi de suite.
22:40Ah oui, international au volet quand même.
22:42Junior, parce que je ne faisais pas deux maîtres à cette époque-là.
22:46Et le football, j'ai regardé cinq minutes, la contre Israël, 25 passes latérales.
22:56Ah oui, mais là, tu n'as pas choisi le bon match.
23:02Là, ce n'était pas le bon match.
23:03Vous qui suivez les matchs, quel est, dans les dix derniers matchs qu'on a fait, celui qui était transcendant ?
23:09Non, c'est vrai que l'équipe de France n'a pas eu.
23:12Mais je te conseille, si ça fait longtemps que tu n'as pas regardé un match de foot, je te conseille un petit match de Liverpool.
23:17Ah non, mais attends.
23:19Tu vas prendre une bonne dose quand même.
23:21Attendez, il ne faut pas dévier là.
23:23La question n'est pas sur ce qui se passe en Angleterre.
23:26Non, mais tu as dit que tu ne regardais plus du tout le foot.
23:31Français ?
23:33Je ne sais pas, tu n'as pas signifié.
23:35Raymond, en tout cas, merci beaucoup d'avoir appelé.
23:38Merci Raymond.
23:39Tu sais que l'émission est sur YouTube, dans le chat ?
23:42Eh bien, sache qu'il y a un élan te concernant.
23:46Il y a beaucoup de messages pour toi.
23:49Il nous faut Raymond dans l'after.
23:52Monsieur a raison, respect.
23:54J'ai une expérience que beaucoup de gens, même vos commentateurs, n'ont pas.
23:58Exactement, et c'est ce qu'on entend ce soir.
24:02Parlez un petit peu du record de Fontaine.