Il y a 23 ans, jour pour jour ce dimanche, les Bleus étaient champions d'Europe à l'issue d'un Euro 2000 de très très haute volée et après une finale renversante contre l'Italie (2-1). Les Tricolores première nation à réussir le doublé Coupe du monde - Euro (imité en 2008 et 2010 par l'Espagne)... En plus du résultat, il y avait le jeu et un Zidane fantastique. Et aussi le crépuscule d'un certain Didier Deschamps.
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00:00 Souviens-toi l'été 2000, tu dansais sur ces soirées-là de Yannick,
00:03 juste après aller voir Taxi 2 au cinéma.
00:06 Et le 2 juin de cette année-là, il y a 23 ans, jour pour jour, le 2 juillet,
00:10 puisque nous sommes déjà le 2 juillet,
00:12 l'Italie apprenait à reboucher le champagne.
00:14 - Wiltor...
00:21 - Oh !
00:22 - Il est à la dernière seconde !
00:25 Wiltor qui égalise à la toute dernière seconde !
00:29 48 minutes et 12 secondes !
00:32 C'est incroyable !
00:34 Piresse, oh il est passé !
00:36 Centre en retrait !
00:38 Et but !
00:39 Et but en or !
00:40 Très aigué !
00:42 Le but en or !
00:43 Très aigué !
00:45 Il l'a marqué à la 13ème minute !
00:47 Un peu moins parce qu'il y a eu le long arrêt de jeu, disons à la 10ème.
00:51 Mais c'est le but en or !
00:53 Et il est signé, très aigué !
00:55 - Ah !
00:58 Qu'est-ce que ça fait du bien, celle-là !
00:59 La France championne d'Europe, Sylvain Wiltor,
01:01 qui est égalisée dans le temps additionnel.
01:03 Et but de David, très aigué,
01:05 pour le but en or à la 103ème minute.
01:08 Le scénario, la qualité de jeu de cet Euro 2000,
01:11 a-t-on assisté il y a 23 ans, jour pour jour,
01:13 à la plus belle de toutes les victoires de l'équipe de France ?
01:16 On vous attend au 32/16 pour en débattre,
01:18 jusqu'à minuit,
01:20 je vois vos réactions déjà nombreuses sur Twitch,
01:22 Thierry Roland aussi, oui,
01:24 les frissons écrits à Pay-Per-View,
01:26 Toto, Bisto, pareil.
01:27 Flo, tu nous disais que t'étais sur place, toi.
01:29 - Ouais, moi j'étais sur place pour bosser,
01:31 donc j'ai toujours une vision un petit peu différente,
01:33 parce que j'ai une vision très froide des choses quand je travaille,
01:35 et ça surprenait beaucoup les camarades de jeu,
01:39 parce que dans la tribune de presse, c'était cotement en folie.
01:41 J'ai essayé de rester calme, globalement,
01:45 mais avec la sensation de vivre un truc de fou.
01:47 Depuis que je suivais les Bleus, depuis 1998,
01:50 on suivait déjà les Beatles en tournée.
01:53 Donc déjà, il y avait un truc autour des Bleus,
01:55 quand on était allés à Moscou, en match de califes, partout,
01:57 c'était incroyable, à l'étranger comme en France.
02:00 Et ce qui est génial, c'est que cette équipe-là,
02:01 effectivement, dans l'esprit des gens,
02:03 le grand public de 1998 est restée une date mythique à juste titre,
02:06 mais la meilleure équipe, effectivement,
02:08 elle se constitue entre 1998 et 2000 dans les califes,
02:12 et sur 7 euros, effectivement, c'est un euro exceptionnel
02:16 qui commence contre l'Espagne,
02:17 enfin en pool contre l'Espagne,
02:19 il y a vraiment des matchs énormes.
02:21 En quart contre l'Espagne et en pool contre le Danemark.
02:24 - République tchèque, mais c'est surtout le match contre la République tchèque,
02:26 c'est le match de QPA.
02:27 - Pays-Bas, c'est le match troisième où ça tourne.
02:29 Mais si tu veux, cette équipe, pour moi, elle est meilleure que 1998,
02:33 il y a plus de jeux qu'en 1998,
02:35 c'est une équipe qui est plus offensive.
02:36 Ce qui est marrant, ça va aller à l'encontre de ce qu'on vient de dire sur Ripple,
02:39 c'est une équipe sans sélectionneur.
02:41 - Oui, Roger le meilleur, mais c'est autogestion.
02:43 - Je vais faire rire certains,
02:45 mais si tu veux, c'est une équipe, globalement,
02:47 avec une certaine forme d'autogestion,
02:49 qui a été rappelée, d'ailleurs y compris pendant la prolongation,
02:51 où Bernard Lama dit à coach,
02:53 « Coach, il faut faire quelque chose, coach ! »
02:56 Il dit « Oui, oui, oui, Bernard, c'est bon, j'ai réfléchi, c'est bon. »
02:59 Et donc, si tu veux, t'as plein d'histoires comme ça,
03:01 qui font que cette équipe était tellement forte,
03:03 avait un tel état d'esprit,
03:05 qu'elle était meilleure,
03:07 et que les joueurs eux-mêmes géraient.
03:08 Et là, le futur sélectionneur était là,
03:11 et lui a un des tauliers,
03:13 mais avec, je vais finir là-dessus pour l'instant,
03:15 un drame pendant toute la compét',
03:17 autour de Deschamps, que j'ai vécu au quotidien,
03:20 et qui ne parlait plus à la presse,
03:21 qui en voulait à mort à la presse,
03:23 qui finit en psychodrame sur la pelouse de Cuipes,
03:25 à Rotterdam, avec Le Maire, etc.
03:28 Parce que, en fait, la presse
03:31 commençait à mettre Vieira, en gros, dans les pattes de Deschamps.
03:34 Et Deschamps ne supportait pas ça,
03:36 il a fini comme tout le monde en disant,
03:37 « Ma famille, mes enfants ! »
03:39 On n'avait pas jamais parlé de sa famille et de ses enfants,
03:41 mais bon, on avait parlé de jeu.
03:42 Et si tu veux, faut voir que dans cet Euro,
03:44 alors qu'ils étaient champions du monde,
03:45 qu'ils gagnaient, et qu'ils allaient gagner à la fin,
03:48 on s'est retrouvé dans un hôtel à Knock-le-Zoot,
03:50 où il y avait psychodrame,
03:51 parce qu'il refusait de défendre en conférence de presse.
03:54 T'imagines le truc !
03:55 Il y avait une sorte de crise autour des Bleus à cause de ça.
03:57 Donc c'est une ambiance de dingo,
03:59 mais une équipe de folie est la meilleure.
04:00 - 3216, venez nous dire si cette équipe de France,
04:03 c'est la plus belle des victoires il y a 23 ans,
04:05 genre pour Jérôme 1.
04:06 - C'est une crise de Deschamps,
04:07 juste je continue là-dessus,
04:08 qui se poursuit après la finale,
04:10 puisque je pense que Flo est au courant de cette anecdote.
04:12 Mais quand ils retrouvent tous,
04:14 les joueurs de l'équipe de France, le vestiaire,
04:16 Deschamps va voir un des joueurs
04:18 qu'il avait critiqué en off auprès de la presse
04:20 en disant "c'est fini".
04:22 Et il va voir le joueur dans le vestiaire et il dit
04:23 "je sais que tu as parlé de moi,
04:24 je sais que c'est toi qui as dit à la presse que j'étais bouillie,
04:27 je le sais".
04:28 Et je dirais, limite, il avait que ça en tête,
04:30 alors que l'équipe de France venait de gagner l'Euro.
04:33 Et quand on regarde les matchs,
04:35 j'aime beaucoup Didier Deschamps,
04:36 mais quand on regarde les matchs,
04:37 le Didier Deschamps de cette,
04:39 et notamment de cette finale-là,
04:40 il était là que pour filer des coups,
04:43 et il a très bien fait,
04:44 et il en fallait aussi.
04:46 Mais c'est vrai que...
04:46 - Et pour remonter les autres.
04:48 - Le niveau que commençait à atteindre Patrick Vieira
04:51 à ce moment-là, c'était incontournable.
04:54 Et...
04:55 - La plus belle de toutes ou pas alors, pour toi ?
04:56 - Oui, oui.
04:57 Alors, incontestablement,
04:58 la plus belle victoire de l'équipe de France
04:59 parce que le plateau était relevé de fou,
05:02 c'était la poule de la mort.
05:03 - C'est le principe de l'Euro, à l'époque.
05:05 - À l'époque, t'arrivais directement au quart de finale,
05:07 t'avais que des grosses nations.
05:08 - Il y avait 16 nations.
05:09 - C'est les preuves la plus relevées.
05:10 - Et, alors, je peux vous le faire de tête,
05:12 mais il y avait une poule de la mort
05:14 parce que l'équipe de France était dans une poule
05:17 avec le Danemark, la République tchèque et les Pays-Bas.
05:20 Les Pays-Bas qui étaient grandissimes, favoris à domicile.
05:23 Il y avait une poule de la mort qui était dans le groupe A
05:25 d'où sort en tête le Portugal,
05:26 mais il y avait le Portugal, l'Allemagne,
05:30 l'Angleterre et la Roumanie,
05:33 qui étaient une sacrée équipe à ce moment-là.
05:36 Il y avait une poule quasi de la mort, celle de l'Italie,
05:39 qui n'était pas facile avec la Belgique, la Turquie,
05:42 qui sort également de...
05:43 - Et l'Asie.
05:43 - De poule, et la Suède.
05:45 Et puis la poule C, c'était la poule de l'Espagne,
05:47 si je me souviens bien, il y avait l'Espagne, la Yougoslavie,
05:51 la Slovénie, enfin voilà.
05:53 Et la Norvège, voilà, c'était la poule un peu...
05:54 Et c'est pour vous dire, voilà, le plateau qui était proposé.
05:57 Donc, la France sort de ça, derrière, t'y as l'Espagne
05:59 et tu te qualifies de...
06:01 En fait, ce qu'il faut voir, c'est l'intensité des matchs.
06:03 Le match de poule contre la République tchèque,
06:06 et la République tchèque était le troisième favori...
06:10 Tout le monde disait, les trois favoris de cet euro
06:12 sont les trois dans la même poule
06:13 parce que tout le monde voyait la France, les Pays-Bas
06:15 et la République tchèque.
06:16 Et ils tombent dans la même poule,
06:18 la République tchèque de Pavel Nedved...
06:19 - Le finaliste quatre ans plus tôt.
06:21 - Et qui était vraiment...
06:23 Et le match 2-1, qui est d'une intensité folle,
06:26 le match que tu perds en poule contre les Pays-Bas,
06:29 je me souviens que Pires jouait Roleyer sur ce match-là,
06:33 alors qu'on l'avait toujours vu ayer et il avait été très bon.
06:36 C'est un match où tu perds, mais tu te dis,
06:37 bon, c'est pas si grave, il y avait Lama
06:39 qui s'était pris un sacré coup, Franck de Bourre.
06:41 Je pense qu'on l'a dans les archives,
06:43 mais retrouvé, c'était le team du gars.
06:45 Il y en a eu pas mal qui ont été faits pendant le confinement.
06:48 Il y en avait un spécial sur ce match-là,
06:51 sur ce France-Italie de la finale,
06:53 où il chambrait pas mal Daniel, d'ailleurs,
06:55 en lui disant que lui, forcément, il était pour le camp d'en face.
06:59 Mais il raconte un peu tout ce qui s'est passé.
07:02 C'était effectivement l'auto-gestion un peu avec Roger Le Maire.
07:05 Les joueurs le disent, Lugari savait que j'allais jouer la finale.
07:07 - Et puis t'as un scénario, comme tu dis, sur la compète,
07:10 outre la poule, t'as Espagne, Portugal, Italie.
07:14 C'est ça le quart demi-final.
07:16 Et c'est assez marrant parce qu'il y a une parenté qui se passe.
07:20 Et moi, je me souviens, j'avais été frappé avec 84,
07:22 puisque moi, au moins, je suis vieux,
07:24 j'avais vécu 84 à plein, mais en étant jeune.
07:27 Et 2000, en bossant à fond,
07:29 et tu retrouvais deux équipes, 84, pareil.
07:32 C'est la meilleure, c'est la plus belle en France,
07:35 avec Platini qui marque 9 buts.
07:36 Et 2000, c'est comme tu dis, la plus belle.
07:39 Et Zidane, quand il marque contre le Portugal,
07:42 le pénalty avec la main d'Abel Xavier,
07:45 il va sur le bord du terrain.
07:47 Je n'en ai jamais reparlé après,
07:48 je ne sais plus si je vais poser la question en zone mix derrière.
07:51 Et il fait le geste que faisait Platini avec la main levée.
07:54 Il l'avait fait sur le Buffrance Portugal en demi-finale,
07:57 au Vélodrome, sur la passe de Tigana.
07:59 - Vas-y, fais-le pour Twitch.
08:00 - Ouais, pour Twitch, il avait une main comme ça.
08:03 Et surtout, il a pris le même trajet qui revenait vers le banc de touche.
08:06 Donc je me suis dit, est-ce que tu as la lucidité de faire ça
08:09 au moment où tu y as pensé et tu as fait un hommage ?
08:12 Ah, parce que je me demande même s'il n'est pas ramasseur de balles.
08:15 Zizou, on a dit qu'il avait été ramasseur,
08:17 je me demande si ce n'est pas sur ce France-Portugal.
08:19 À revérifier.
08:20 - Alors, pas mal d'appels au 32-16.
08:22 Est-ce cette victoire ?
08:25 Donc là, 2000, c'est la plénitude dans le jeu,
08:26 peut-être dans le scénario aussi,
08:27 parce que même sur le parcours, c'est fou à chaque fois.
08:30 Les Spains, rappelez-vous, en quart de finale,
08:32 tu gagnes 2-1, il y a Raoul qui rate un pénalty à la dernière minute.
08:35 Le Portugal en demi-finale, tu as la main d'Alexandre et Abel Ardo.
08:38 - La France-Espagne, il est génial parce qu'il y a plein de choses
08:41 qu'il faut reconnaître et les gars en parlent comme ça.
08:43 Thuram se fait bouffer par Munitis.
08:46 Et Thuram, aujourd'hui, il te le dira avec honnêteté,
08:49 il dit "le pire jour de ma vie".
08:50 Il dit "et quand j'ai vu..."
08:52 Il se passe un truc de dingue dans ce match.
08:54 Thuram se fait manger, mais comme jamais,
08:56 il l'a dit depuis, dans toute sa carrière, par Pedro Munitis.
09:00 Et à un moment donné, à ma stupeur, à la stupeur de tout le monde,
09:03 sélectionneur espagnol fait ses changements,
09:05 genre 65ème, il sort Munitis.
09:08 Thuram te dira, je me suis dit "mais qu'est-ce qu'il fait ?"
09:10 Il sort le mec qui est en train de nous tuer.
09:12 Et derrière, la France va gagner avec un coufran de Djorkaeff,
09:15 je crois, incroyable.
09:17 Mais je me souviens de ce truc, il faut rappeler que cette équipe-là,
09:20 elle était aussi dans la difficulté.
09:22 Tu l'as dit pour Deschamps, tu l'as dit pour Diniz.
09:24 - Je crois que c'est un peu de Zidane sur coufran et Djorkaeff
09:26 qui marque à bout portant au second.
09:28 - Ah peut-être, il y a un coufran, je sais.
09:30 - Juste un truc, il ne nous reste plus beaucoup de temps,
09:31 donc c'est cette victoire magnifique.
09:33 Moi, il y a un truc sur lequel...
09:34 - T'avais quel âge ? T'avais 5 ans toi ?
09:36 - Presque, j'avais 12 ans.
09:38 Mais il y a un truc qui, pour moi,
09:42 on ne peut pas en faire la plus belle, c'est que...
09:44 t'as 98, t'as le 12 juillet, 2 ans avant,
09:47 t'as la première fois champion du monde à la maison,
09:49 le France-Brésil en finale, etc.
09:52 Et du coup, moi je laisse quand même 98...
09:54 - On parle de foot.
09:55 - On parle de foot ?
09:56 - Non mais c'est un tout, pour moi c'est un tout.
09:59 - Alors je vais dire dans ce cas-là, t'as raison sur un point,
10:00 si tu me demandes la plus belle,
10:02 moi je ne vais pas te dire 2000 non plus,
10:04 parce que pourtant en foot, c'est la plus belle,
10:06 mais je vais te dire 84 moi.
10:07 Parce que pour moi, c'est la toute première victoire
10:10 d'une équipe de France, même si ce n'est pas la Coupe du monde.
10:12 - Mais en fait, c'est ça.
10:13 - Donc c'est un peu chacun son...
10:14 - Il y a un curseur à placer entre la beauté de la compétition,
10:17 le scénario, l'émotion...
10:19 - Tu vois, moi ce que je trouve, c'est plus beau 2000 pour moi,
10:22 parce que c'est Roland Courbis qui avait eu cette phrase à un moment donné,
10:26 il avait dit après 98, la France n'est pas la championne du monde,
10:29 ils ont gagné la Coupe du monde.
10:30 Et il avait dit ça en disant, regardez,
10:32 l'Arabie Saoudite, Paraguay, l'Italie au tir au but, machin.
10:36 Et là, tu gagnes en 2000, ça ne souffre de plus aucune contestation.
10:40 Et pour moi, ça occasionne un scandale, vraiment, et je le maintiens,
10:44 c'est le fait que Zidane n'ait pas le ballon d'or en 2000,
10:48 parce qu'avec le niveau de jeu Zidane sur les matchs,
10:50 les six matchs de la compétition, c'est minimum 8 sur 10 à chaque fois.
10:55 Il était incroyable, il sort d'une saison avec la Juve où il était monstrueux.
11:00 Il s'était fait les croiser la saison d'avant,
11:02 il revient très méchant, très déterminé.
11:04 Il était incroyable, il devait avoir ce ballon d'or.
11:07 Et en septembre, parce qu'il a mis un petit coup de tête à terre à un joueur d'Ambourg,
11:12 on lui retira au bénéfice de Luis Figo,
11:14 qui avait juste le mérite d'avoir eu un transfert onéreux.
11:17 Si on parle football, c'est Zidane matin, midi et soir.
11:20 C'est un joueur qui a été très bien joué, très bien joué.
11:23 C'est un joueur qui a été très bien joué, très bien joué.