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La part des salariés touchant le Smic en France a chuté à 14,6% début 2024, contre plus de 17% un an auparavant. Cette baisse s'explique par des revalorisations salariales dans les branches professionnelles et des difficultés de recrutement, entraînant une inflation des salaires.

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Transcription
00:00Emmanuel Lechypre, on a eu des chiffres ce matin, il y a moins de smicards en France.
00:04Exactement, pour le dire autrement, la part des salariés concernés par la revalorisation du smic début 2024 a baissé à 14,6% des salariés.
00:14C'était plus de 17% début 2023, donc un an plus tôt, c'est ce que nous dit le ministère du Travail.
00:20Ils étaient 3,1 millions début 2023 à toucher le smic.
00:25Ils n'étaient plus que 2,7 millions un an plus tard et il est probable qu'ils seront encore moins nombreux à être concernés par la revalorisation de 2% du salaire minimum au 1er novembre à 11,88 euros de l'heure, soit un mensuel brut de 1 802 euros.
00:42Comment s'explique cette désmicardisation du marché du travail ? Vous n'êtes pas très gentil avec moi pour un vendredi.
00:50D'abord par les progrès des négociations dans les branches professionnelles pour revaloriser les grilles de salaire dont le premier échelon était inférieur au smic.
01:00Fin 2023, ces branches ayant des minimas sous le salaire minimum ne concernent plus que 3,7% des salariés, c'était le double un an plus tôt.
01:10La diminution du nombre de smicards a été particulièrement spectaculaire dans l'hôtellerie, restauration, le tourisme, moins 25%, c'est quand même considérable.
01:19C'est encore plus spectaculaire dans le nettoyage, la manutention et la sécurité, moins 50% du nombre de smicards concernés par ces revalorisations du smic qui sont au seuil du smic.
01:31En fait il y a des difficultés de recrutement et du coup on embauche avec un salaire plus élevé ?
01:36Exactement, les principales explications c'est ça, c'est la revalorisation opérée par les branches et puis les difficultés de recrutement.
01:43C'est vrai que quand la moitié des entreprises déclarent qu'elles ont des difficultés à recruter, que ces difficultés freinent leur activité,
01:50elles ont tendance à augmenter les salaires d'embauche pour amadouer les oiseaux rats et puis il y a plus d'entreprises aussi qui indiquent les salaires auxquels ils recrutent dans les petites annonces.
02:02Alors ce sera même bientôt obligatoire mais désormais vous avez une entreprise sur deux qui dans les petites annonces met le niveau du salaire d'embauche,
02:09on sait très bien que c'est la première chose que regardent les candidats et évidemment ça pousse à une certaine inflation puisque quand vous avez besoin de recruter,
02:17vous n'affichez pas un salaire ridicule d'embauche donc ça, ça pousse aussi à l'inflation.
02:22Pour lutter contre la smicardisation, le gouvernement prévoyait de réduire les allègements de charges dont bénéficiaient les entreprises autour du smic ?
02:30Oui et manifestement c'est de moins en moins une bonne idée. Pourquoi ? Parce qu'on voit que finalement quand le marché du travail est dynamique,
02:37les salaires augmentent assez naturellement et par contre si le marché du travail se dégrade comme ça semble être le cas actuellement,
02:46eh bien on se dit que ça n'est pas le moment d'augmenter le coût du travail autour du smic et de compliquer la tâche des petits patrons qui vont subir un alourdissement du coût du travail.
02:57Donc finalement on a eu un beau rapport, Vassemer-Bozio etc. très compliqué pour un résultat qui ne semble plus tout à fait d'actualité.
03:06Merci Emmanuel.

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