L'air du temps - livre de Michel Jugnier
"Sauvegarde de la memoire de Calder" - 15 11 2024
"Sauvegarde de la memoire de Calder" - 15 11 2024
Category
🗞
NewsTranscription
00:00L'air du temps, chaque matin, c'est tout ce qui se passe ici dans notre région en
00:08Touraine.
00:09Notre invité a travaillé sur les œuvres d'un artiste américain bien connu chez nous
00:13en Touraine, mais aussi partout dans le monde, Alexandre Calder.
00:16En effet, les œuvres de Calder, les mobiles et les stabiles, on va y revenir, étaient
00:20fabriquées ici, chez nous, en Touraine, dans l'usine Biémont.
00:24À force, notre invité est devenu une sorte de proche, presque un ami d'Alexandre Calder.
00:29Aujourd'hui, il sort un livre rassemblant tous ses souvenirs, souvenirs de l'artiste,
00:33intitulé « Sauvegarde de la mémoire Calder » aux éditions Véron.
00:36Bonjour Michel Juinier.
00:37Bonjour.
00:38Merci d'être avec nous ce matin.
00:39Vous avez été proche de Calder, je l'ai dit.
00:41Comment est-ce qu'il était, Alexandre Calder, au quotidien ?
00:44D'abord, c'était un homme extrêmement gentil, d'une très grande gentillesse.
00:51On n'avait pas de problème particulier d'approche avec lui, je veux dire.
00:57Accessible ?
00:58Complètement accessible.
00:59Bien sûr.
01:00Oui, oui, oui.
01:01Et dans le travail, il était comment ? Exigeant ? Regardant ?
01:05Pas du tout.
01:06Pas du tout.
01:07Pas du tout.
01:08Non, non.
01:09Du tout.
01:10On partait toujours, nous, chez Biémont, on partait toujours d'une maquette ou alors
01:13tout simplement d'un croquis, et à partir de là, on était tranquille, je veux dire.
01:18C'est lui qui nous donnait cette maquette ou le croquis.
01:22Il nous demandait de le multiplier par un certain chiffre, et puis c'était parti, je veux dire.
01:27C'est aussi simple que ça ?
01:29Oui, complètement, oui.
01:31Il était francophile, francophile convaincu, il a toujours aimé la France ?
01:35Oui, bien sûr, oui, oui.
01:37Et comment est-ce qu'il a découvert Sachet ? Parce qu'il s'est installé à Sachet.
01:40Comment ça s'est fait cette histoire ? Parce que c'est étonnant quand même.
01:43Il est né, je le rappelle, en Pennsylvanie, je crois.
01:45C'est ça ? Il est né en Pennsylvanie ?
01:47Ça, je ne sais pas.
01:48Il est né en Pennsylvanie, il est mort à New York, mais comment est-ce qu'il a découvert la Touraine ?
01:53Alors, déjà, Calder est arrivé en France dans les années 1920, à Paris.
02:01Paris, c'était à l'époque la capitale mondiale de l'art.
02:04Donc il est arrivé à Paris.
02:08C'était l'époque où Monet faisait ses derniers tableaux impressionnistes, merveilleux.
02:15C'était l'époque aussi où Breton faisait son fameux manifeste du...
02:23Enfin, on était dans une époque complètement différente.
02:26Une espèce de foisonnement autour de l'art, c'est ce que vous voulez dire ?
02:28Exactement.
02:29Donc il a aimé la France ?
02:30Exactement, il s'est installé pratiquement complètement dans la France.
02:34Sauf pendant la guerre en Europe où il est retourné chez lui, là-bas.
02:38Il avait entraîné d'ailleurs certains grands artistes français.
02:41Et puis, il est revenu, bien sûr.
02:44Alors pourquoi il est arrivé à Sachet, en fait, en Touraine ?
02:47Je crois que c'est par un ami, c'est ça ?
02:51Au départ, il y avait Joe Davinson, un grand sculpteur américain,
02:55mais qui sculptait d'une manière traditionnelle, très réputée, etc.
03:01En fait, c'était le sculpteur officiel de l'Amérique, je veux dire.
03:06D'accord.
03:07Et Joe Davinson avait deux fils.
03:12Jacques Davinson, qui a tenu à un moment donné le Carré des Vinson à Tours, rue des Cerisiers.
03:18Et oui.
03:19Il avait un frangin qui était Jean Davinson.
03:22Mais en fait, Calder est arrivé par l'intermédiaire de Jean Davinson.
03:26D'accord.
03:27Jean Davinson deviendra ensuite son gendre, tout simplement.
03:31Tout à fait, puisqu'il a épousé sa fille.
03:33Et à partir de Jean Davinson est arrivé également en Touraine Mark Searns.
03:39Et d'autres artistes américains qui sont passés le voir.
03:42Des gens un peu moins connus.
03:43Mais enfin, il y a eu aussi Helouette Breton, bien sûr, qui est arrivé et qui avait été invité.
03:48Il y a deux types de travaux chez Calder, les mobiles et les stabiles.
03:51Très rapidement, c'est quoi la différence ?
03:53Alors, un stable, c'est stable.
03:56D'accord.
03:57Oui, comme son nom l'indique, effectivement.
03:59Et le mobile, c'est celui qui bouge.
04:01Le mobile bouge, exactement.
04:02Exactement.
04:03Vous avez travaillé sur ses œuvres en tant que conseiller technique.
04:06Calder, il était ingénieur à la base.
04:08Pourtant, vous le dites et vous l'expliquez dans le livre, il n'y avait pas vraiment d'outils dans son atelier.
04:13Pourquoi ? Comment vous expliquez ça ?
04:17Calder, il est d'une famille d'artistes.
04:19Sa mère était peinte et puis son père aussi, je crois bien.
04:22Mais donc, il n'était pas vraiment branché technique.
04:28Il avait fait des études d'ingénieur, mais en fait, il ne calculait rien du tout.
04:34Il faisait ses maquettes et ses croquis d'instincts.
04:38Mais en même temps, il ne sculptait pas autrement par des calculs.
04:43C'est nous qui le faisions chez Biémont, ça.
04:45Effectivement, et ça a été une grande partie de votre travail.
04:47En tout cas, si vous souhaitez en savoir plus sur Calder, il y a votre livre, Michel Junier.
04:50Merci d'être venu ce matin.
04:51Sauvegarde de la mémoire Calder, sous édition Veyron.
04:54Si vous êtes passionné par l'art contemporain, par Calder, c'est véritablement une bible à l'intérieur.
05:00Exactement.
05:01Ce que je précise quand même, c'est que ça ne s'adresse pas exclusivement aux gens qui s'intéressent à l'art.
05:07Ah non, à tout le monde !
05:08Surtout.
05:09Et surtout autour Anjot, parce que Calder a fait partie de notre histoire.
05:12Merci Michel Junier d'être venu.
05:13Je vous en prie.