Nathan Devers, écrivain, décrypte trois scandales politiques à travers le procès des assistants parlementaires du RN et les réquisitions contre Marine Le Pen, dont 5 ans d'inéligibilité.
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00:00Moi, je vois trois scandales politiques dans cette histoire.
00:03Le premier, c'est que si on réfléchit sur le sujet à long terme,
00:07on a un parti politique qui s'est présenté,
00:09notamment sous Marine Le Pen, plus que son père,
00:12comme le parti de la pureté, qui passait son temps à...
00:16D'ailleurs, c'est un des partis qui a vraiment généralisé
00:18dans le débat public l'idée qu'il y avait une sorte de tous pourris.
00:22Le slogan de Marine Le Pen, vous savez, quand elle disait en 2017,
00:25lors des élections présidentielles,
00:26contre la gauche du fric et la droite du fric,
00:29je suis la candidate du peuple,
00:30c'est un parti qui a passé son temps à instrumentaliser
00:33toutes les affaires qu'il y a pu avoir ici ou là,
00:35de corruption, de fraude fiscale,
00:38Jérôme Cahuzac, Nicolas Sarkozy, François Fillon, etc.
00:42dans une stratégie typiquement populiste.
00:44Et là, on est en train de découvrir que,
00:45alors je ne veux pas aller plus vite que la justice, on verra,
00:47mais en tout cas, tout ça a l'air quand même très documenté,
00:49que de manière massive, de manière structurelle,
00:52de manière systémique, ils se sont comportés
00:54aussi mal, voire bien pire,
00:57que tous les partis sur lesquels ils ont passé leur année,
01:00enfin, leurs deux décennies et même plus, à cracher.
01:02Premier scandale.
01:03Deuxième scandale, on a un parti qui passe son temps
01:06à nous dire que la justice est laxiste,
01:07à appeler à la tolérance zéro envers les délinquants,
01:10à dire qu'on vit dans un pays où les délits et les crimes
01:13ne sont pas punis.
01:14Là, il y a manifestement, on attendra de voir le verdict,
01:16mais un délit qui est probablement caractérisé,
01:18et là, on nous dit que quand la justice fait son travail,
01:20elle est politisée.
01:21Et la troisième chose, c'est les propos tout à l'heure
01:23de Jordan Bardella, qui dit, dans une démocratie,
01:26la Cour suprême, c'est le peuple.
01:28Je le cite littéralement.
01:29Ça, c'est un principe, une parole qui est contraire
01:32à la notion d'état de droit.
01:33Dans un état de droit, aucun souverain, même le peuple,
01:37même la volonté générale, n'a un pouvoir absolu.
01:40Et donc, la Cour suprême, en tout cas telle qu'elle existe
01:41aux Etats-Unis, ou des contre-pouvoirs,
01:43ou le Conseil constitutionnel, ou la justice,
01:45le principe même de la séparation des pouvoirs,
01:47c'est que le peuple, le souverain, quel qu'il soit,
01:50a un pouvoir qui est limité.
01:51Tenir des propos de cette nature, c'est problématique.
01:56Sous-titrage Société Radio-Canada