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Comme chaque jour dans le Live Switek, Roselyne Dubois et ses équipes répondent à vos questions sur l'actualité.

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Transcription
00:00Les enfants et les ados ne sortent pas assez.
00:02C'est le constat assez inquiétant du Haut Conseil de la Famille, de l'enfance et de l'âge,
00:09qui parle carrément d'une génération d'enfants d'intérieur.
00:13Qui sont-ils ? Comment expliquer ce phénomène ?
00:15On va en parler avec Siliane Giampino. Merci d'être avec nous, Siliane.
00:19Vous êtes la présidente du Haut Conseil de la Famille, de l'enfance et de l'âge.
00:22Et en fait, avec votre rapport, on se rend compte que les enfants et les adolescents ont beaucoup, beaucoup d'activités.
00:29La grande majorité en intérieur.
00:33Oui, c'est le constat que nous dressons.
00:37Nous ne sommes pas les seuls et il faut quand même rappeler que le repli sur la maison,
00:43l'intérieur est un phénomène qui est très largement partagé aussi par les adultes.
00:51Oui, tout à fait, parce que là, par exemple, on voit s'afficher pour les collégiens, il y a les devoirs essentiellement.
00:57Il y a aussi tout ce qui va être autour de la musique, des écrans.
01:01En fait, on se rend compte qu'à part le sport et sortir avec des copains, tout ça, ça se fait effectivement à la maison.
01:08C'est ça. On peut à peu près tout faire depuis chez soi, sauf rencontrer les autres.
01:13Et sauf pour les enfants, faire l'expérience d'un vécu à ciel ouvert, d'expérimenter ses capacités motrices, etc.
01:25Ça tient du bon sens.
01:28C'est l'émergence des écrans. D'ailleurs, il n'y a pas que les plus jeunes, on se met dedans.
01:36Toutes les générations sont concernées.
01:38C'est vrai que quand on regarde les chiffres, deux tiers des 15-17 ans passent plus de trois heures par jour devant un écran.
01:45Oui, oui. Et si vous voulez, les écrans, c'est à la fois le symptôme d'une société qui se replie sur du virtuel
01:56et qui n'affronte pas la rencontre avec l'extérieur, les autres, etc.
02:00Mais ce n'est pas que la cause.
02:03Et nous avons mis en évidence aussi les inégalités d'accès au dehors.
02:09Ce n'est pas seulement dans les cités qui sont avec des populations en difficulté.
02:17C'est aussi dans les villages.
02:19Au fond, il y a un rapport anxiogène à l'extérieur et l'impression qu'en la maison, on protègerait les enfants de tout,
02:30ce qui n'est pas vrai parce que parmi les peurs, il y a la peur des accidents, de la circulation routière.
02:36Mais les chiffres montrent que la plupart des enfants de moins de trois ans qui périssent, malheureusement,
02:43ce sont plutôt des enfants qui sont dans des véhicules.
02:47Et puis, il y a la peur de la mauvaise rencontre, des mauvaises influences, la crainte éducative.
02:56Et puis, bien sûr, la crainte de l'individu malveillant qui se renforce au fur et à mesure
03:02et qu'on a l'impression que les espaces publics, parce qu'ils ne sont pas adaptés aux enfants, à leur taille, à leurs besoins,
03:12sont aussi des espaces qui sont devenus des espaces d'utilité.
03:17Ce ne sont plus des espaces où on se promène, où on se repose, où on se détend, où on se rencontre.
03:24On va d'un point à un autre. Et puis, ce sont des espaces essentiellement dédiés à la consommation.
03:33– Hésitez pas à redresser un petit peu votre téléphone pour qu'on ait envie de vous voir
03:36et surtout, on a envie d'avoir vos solutions.
03:38Parce que c'est vrai qu'en tant que parent, à moins d'avoir un jardin, on a du mal à dire, va jouer dehors.
03:43Donc, qu'est-ce que vous proposez ? C'est un rapport très dense que vous avez rédigé, c'est 250 pages.
03:49Voilà, exactement. Et il y a plein de propositions, allez-y.
03:53– Écoutez, déjà, il ne faut pas oublier qu'il y a 3 enfants sur 4 qui respirent un air pollué.
03:59Et il ne faut pas oublier aussi que le dehors, ce n'est pas tout rose
04:02et qu'il y a des nuisances sonores qui sont délétères pour la santé.
04:07Et qu'en fait, ces enfants d'intérieur sont des enfants qui ont des problèmes de santé,
04:11de santé mentale, de rapport à la socialité. Donc, il y a des dégâts.
04:18Et c'est la raison pour laquelle, nous, on propose des voies pour réouvrir,
04:24ne serait-ce que l'envie de sortir des aménagements de l'espace public,
04:29des équipements à ciel ouvert en ville et à la campagne, un accès à la nature
04:37qui ne soit pas confisqué par la privatisation des espaces de nature, des parcs, des entrées de parcs, etc.
04:46Et puis, ce sont des politiques qui consistent à accompagner l'enfant plutôt que de lui transmettre des peurs.
04:55Donc, le faire en famille et les aménagements de territoire finalement doivent pouvoir penser
05:04à permettre de vivre ensemble à l'extérieur, se retrouver ensemble
05:10et penser à des déambulations, des circulations pour les gens pressés,
05:16les gens qui sont en pleine forme, qui travaillent, qui doivent circuler, mais aussi, pour nous,
05:23une ville, une nature offerte aux enfants, à leur hauteur, à leurs besoins, à leur fragilité, à leur potentialité,
05:31eh bien, c'est une ville inclusive. Au fond, c'est un extérieur inclusif, y compris pour les générations,
05:40les personnes âgées, les personnes en situation de handicap. Et finalement, c'est retrouver la confiance en un monde extérieur.
05:53Il faut que les enfants côtoient la nature et la ville pour pouvoir un jour s'en occuper correctement.
06:01– J'espère qu'on va réussir à mettre en application toutes vos propositions.
06:04Merci beaucoup d'avoir été en direct avec nous depuis l'Assemblée nationale.
06:07C'est pour ça que ce n'était pas forcément simple, mais merci d'avoir trouvé un moment pour nous.
06:09Vous étiez justement devant les députés pour présenter ce rapport.

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