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Dans "En tongs au pied de l'Himalaya", Audrey Lamy campe le rôle d'une mère célibataire qui fait face à un quotidien avec son fils de six ans atteint d’un trouble du spectre autistique et qui rencontre des difficultés à l’école. Dans ce long-métrage, issu du podcast et du spectacle de Marie-Odile Weiss, elle tente de sortir la tête de l'eau avec à ses côtés un frère incarné par Benjamin Tranié, également son colocataire, au chômage.

A l'occasion de sa sortie en salle, ce mercredi 15 novembre, les deux comédiens racontent au « Nouvel Obs » comment ils ont abordé leurs deux rôles qui oscillent entre drame et comédie et comment leurs visions de l’autisme a changé grâce à cette histoire.




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Transcription
00:00Il y a des familles qui passent leur vie, leurs jours, leurs nuits à gérer leurs enfants et surtout à être seules.
00:23C'est un film sur une maman qui doit guider son petit garçon autiste vers une autonomie.
00:27En fait, je me suis complètement laissée porter par l'écriture parce que tout était expliqué.
00:31Elle est à la fois forte et vulnérable, à la fois désemparée et déterminée.
00:36Il y a une vraie évolution tout le long du personnage.
00:39Donc, c'est toujours pareil, quand on a un sujet assez fort avec un personnage bien précis et avec une vraie évolution,
00:45quand tout est écrit, nous, on n'a plus qu'à jouer.
00:49En répétant avec Audrey quelques jours avant le tournage, on n'avait pas du tout fait un personnage comme ça.
00:55Au contraire, John Wax, le réalisateur, voulait vraiment que je gomme et que je ne sois pas du tout dans un aspect un peu beauf.
01:02Et en tournant une scène avec Stéphane Wojtowicz, qui joue mon papa, notre papa,
01:06il a un peu une gouaille comme ça, un peu un accent comme ça et c'est John qui repart un peu là-dessus et essaie de jouer un peu comme ça.
01:14Je pense que ça serait pas mal de le jouer plus comme ça.
01:17Pardon, j'ai perdu mes clés.
01:19Tu fais chier.
01:20On a fait un apéro pour la nif de Michel, ça a un peu traîné.
01:24C'était pas il y a deux jours l'anniversaire de Michel ?
01:26Ouais, c'est ce que je dis, c'est un peu traîné.
01:28Et en fait, le résultat marche super bien, c'est un coup de génie de Wax de dire en plein tournage,
01:34non, finalement, on repart sur ce qu'on s'était dit avant, avant, voilà, et donc...
01:41C'est plus difficile que les autres, on va dire, mais au final, j'avais tellement envie de bien faire les choses,
01:47d'être encore une fois dans la sincérité, j'avais un super partenaire de jeu, Eden, il est incroyable, le petit garçon.
01:52C'est un cadeau de l'avoir en tant que partenaire et de l'avoir dans ce film.
01:55On s'est fait beaucoup de bisous avant les prises, on s'est fait beaucoup de bisous entre les prises,
01:58et voilà, il fallait absolument raconter cette histoire le mieux possible,
02:01donc il fallait aussi raconter des moments de crise, de larmes, de violence, de brutalité.
02:07Je me suis pas trop posé de questions, j'avais juste peur que...
02:11Lui, il ait peur, en fait, j'avais juste peur que Eden n'ait pas envie de la faire.
02:14Et en fait, j'ai eu énormément de bol parce qu'il avait envie de jouer ça,
02:18parce qu'il a compris que c'était hyper important de passer aussi par des séquences comme ça pour raconter ce sujet-là,
02:24et qu'en plus, il me donnait tellement de choses à jouer,
02:27que je me suis vraiment servi de son émotion, de sa colère, de sa sincérité, pour jouer ce genre de séquence-là.
02:34Ce film, il est clair sur un sujet qu'on connaît pas, qu'on connaît mal, qu'on met un peu de côté.
02:40On va réussir, en sortant de là, à avoir une réflexion, à avoir une empathie,
02:43à avoir un autre regard sur un sujet qu'on n'a pas l'habitude de voir,
02:46ou en tout cas, pas dans ce registre-là.
02:48Donc après, s'il arrive quelque chose derrière, c'est superbe.
02:51En tournée d'avant-première, etc., on avait quand même beaucoup de gens dans la salle,
02:55soit des aidants, soit des personnes autistes, etc.
02:59Et du coup, on s'est quand même rendu compte qu'on a un gros bout de chemin à faire.
03:03C'est-à-dire, toutes les aides qu'il n'y a pas, et là, on s'est dit, ah oui, il y a encore pas mal de taf.
03:08Et on espère que ce film-là, peut-être, réveillera des choses, j'en sais rien.
03:13Je crois que ça existe déjà, mais encore plus, je permettrais aux gens, aux parents,
03:18d'avoir plus de temps pour eux.
03:19En général, les familles qui vivent ça, c'est qu'on n'a pas le temps d'avoir une vie sociale,
03:23on n'a pas le temps d'avoir une vie de famille, on n'a pas le temps d'avoir une vie professionnelle,
03:26on n'a pas le temps d'être épanouis, juste nous.
03:29Déjà, parce qu'on n'est pas suffisamment aidés, accompagnés,
03:33pour pouvoir juste, de temps en temps, souffler.
03:35Il y a certaines associations, il y a des choses qui se mettent en place,
03:38mais il y a encore des améliorations à faire.
03:39Mais il y a les familles qui passent leur vie,
03:41mais il y a les familles qui passent leur vie, leur jour, leur nuit,
03:44à gérer leurs enfants, et surtout à être seules.
03:47Du coup, évidemment, pas le temps de s'occuper de soi,
03:50même la moindre petite chose paraît impossible à faire.
03:53J'essaierai de faire en sorte de leur donner un tout petit peu plus de liberté
03:58pour qu'ils soient...
04:00Retrouvés, qu'ils soient...
04:02Ouais, juste quelques instants, un peu que pour eux.

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