L'analyste François Cocq était l’invité de 100 % Politique WE ce dimanche 3 novembre sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet de la proposition du député Karl Olive, qui a émis l'idée d'envoyer l'armée pour lutter contre les narcotrafiquants : «On a besoin d'aller dans le concret»
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00:00Quand je disais que M. Retailleau était dans un excès de communication et qu'il n'allait pas encore suffisamment dans le concret des propositions,
00:08c'était à la fois parce que j'avais vu les images de cette dame, vous les avez sans doute en tête, dans un quartier à Rennes,
00:12qui est ministre de l'Intérieur et qui le met devant au pied du mur, et très honnêtement, il lui répond comme s'il était en meeting,
00:18mais sans lui donner d'éléments concrets. Et c'est aussi parce que, faute d'éléments concrets, on laisse la porte ouverte à des propositions comme ça,
00:25qui partent dans tous les sens, de la part de M. Olive, de proposer l'armée dont ce n'est pas le rôle, ce n'est pas l'objet,
00:33et je pense que ce n'est pas une bonne chose que l'armée soit appelée à être mêlée directement aux tâches de sécurité dans notre pays.
00:43Il y a des choses qui sont beaucoup plus intéressantes dans la période qui ont été travaillées. Je l'évoquais tout à l'heure,
00:48le rapport du Sénat qui a été présenté par le sénateur Étienne Blanc, issu de LR, et par Jérôme Durin, issu du Parti Socialiste,
00:56qui fait plusieurs propositions extrêmement concrètes. La création d'un parquet national anti-stupéfiants, l'injonction pour ressources inexpliquées,
01:04ce que j'évoquais tout à l'heure, c'est-à-dire que quand vous voyez passer des gamins qui ont 18, 20 ans, qui sont dans des grosses cylindrées,
01:11quand vous vous trimez depuis 25, 30, 35 ans, et que vous roulez dans votre vieille bagnole et que vous ne savez même pas si vous allez pouvoir passer le contrôle technique,
01:18vous vous posez des questions. Eh bien, on devrait pouvoir se poser des questions et on devrait pouvoir leur demander des comptes.
01:23Mais aussi des choses toutes simples qui peuvent être mises en place dès aujourd'hui, avant même que la loi que va présenter M. Retailleau puisse être examinée.
01:30Le fait, par exemple, que quand dans une ville, il y a une multiplication exagérée d'un certain type de commerce, vous voyez de quoi je parle,
01:38la multiplication des barbershops, la multiplication des commerces de bouche qui sont toujours les mêmes, la multiplication des magasins de téléphonie,
01:44comme si tout le monde passait sa vie dans ses petits...
01:47Oui, c'est vrai.
01:48Eh bien, à un moment donné, on peut quand même donner la consigne, excusez-moi, aux services fiscaux.
01:52Ils le font, c'est du blanchiment.
01:54Oui, mais on peut donner la consigne politique de faire quand même les choses un peu plus sérieusement pour couper le robinet.
02:00Donc, on a besoin aujourd'hui d'aller dans le concret.
02:03On a des éléments, je le redis, avec ce rapport sénatorial, plutôt que cette foire d'empoigne où toutes les propositions, y compris les plus iconoclastes comme celles de M. Olive, sont mises sur la table.
02:14Sous-titrage Société Radio-Canada