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"Mexicanisation du pays", "narcoracailles"... Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, multiplie les phrases chocs au sujet du trafic de drogue en France et estime que le pays a atteint un point de bascule. Gilles Leclair, ancien préfet des Bouches-du-Rhône et de la Corse, estime que ce "point de bascule" a été "dépassé depuis des années".

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Transcription
00:00C'est toutes les régions maintenant. Est-ce que vous partagez le constat du ministre qui disait qu'on était un point de bascule ?
00:06Qu'il y a un côté, c'est maintenant ou jamais ?
00:07Il y a longtemps qu'on y est dans le point de bascule. Je suis désolé avec tout le respect que j'ai pour le ministre.
00:12Déjà, la mexicanisation, on ferait mieux de parler de francisation parce qu'on y est depuis longtemps.
00:17Et le point de bascule, je pense qu'on l'a dépassé depuis des années.
00:22À force d'oublier qu'il y a des plans contre la drogue et qu'on ne les met pas en place ou qu'on les met en place de manière parcimonieuse,
00:29il faut un suivi dans la lutte contre la drogue. Mais il faut un suivi qui n'est pas que national, il faut qu'il soit international.
00:36Je ne suis pas persuadé que M. Macron, par exemple, ait parlé de la culture du chanvre dans le RIF au Maroc lors de ses derniers entretiens au Maroc.
00:43Quelle est votre réaction quand vous entendez tous ces ministres de l'Intérieur qui se succèdent et qui, chacun, viennent avec leur mot ?
00:49Là, c'est la mexicanisation. Ils viennent chacun avec leur terme, mais derrière, il se passe quelque chose.
00:55Écoutez, je pense qu'il faut, comme je le disais, une politique de suivi qui dépasse les frontières politiques et qui dépasse les rendez-vous électoraux.
01:04C'est un travail mondial, déjà. On a eu X conférences internationales sur les stupéfiants.
01:12On a admis la corresponsabilité dans la fin des années 90 entre les pays consommateurs et les pays producteurs.
01:23C'est là qu'on a perdu la guerre, à mon sens. Et il faut une politique suivie. Mais il ne faut pas qu'on envoie des messages comme ça tous les 4 matins
01:32sans qu'il y ait des gens sur le terrain, qu'on ait une politique de prévention, qu'on ait une politique contre le blanchiment de l'argent.
01:38Il faut prendre tous les sujets.
01:40– Si je vous comprends bien, Gilles Leclerc, la mesure Waouh, elle n'existe pas, en fait ?
01:44– Non. – Sinon, ça se saurait.
01:45– Vous savez, en matière pénale, il n'y a pas de mesure Waouh. Il faut être précis, il faut être dans la continuité.
01:52Et il faut aussi que la chaîne judiciaire frappe de A à Z.

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