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Benjamin Millepied, chorégraphe et directeur artistique du spectacle “Grace - Jeff Buckley Dances” du 5 au 10 novembre à la Seine Musicale à Paris est l'invité ce jeudi 31 octobre

Plus d'infos : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview-de-9h20/

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Transcription
00:00Charline Vanhoenacker, vous recevez un chorégraphe, le danseur étoile français du New York City Ballet !
00:05Bonjour Benjamin Milpied !
00:06Bonjour !
00:07Il y a une question que plein de gens se posent, mais n'osent peut-être pas vous poser, alors je vais me lancer.
00:11Est-ce que vous êtes déjà dansé la Macarena ?
00:13Ah, ça m'est arrivé, ça m'est arrivé.
00:15Et dans un mariage, la danse des canards ?
00:17Probablement.
00:18Oh là là, je suis ravie de cette nouvelle, voilà !
00:22Benjamin Milpied, on pourrait penser que c'est vous qui menez la danse, mais non, vous allez là où la danse vous mène.
00:27Vous avez exercé votre art à New York, Bordeaux, Los Angeles ou Paris.
00:31Paris où vous proposez du 5 au 10 novembre un spectacle musical intitulé Grace, Jeff Buckley dances à la scène musicale.
00:39Grace, c'est l'unique album studio de Jeff Buckley, album culte, que vous chérissez.
00:46Qu'est-ce qui vous emporte chez lui et dans sa musique ?
00:49Je pense que c'est sa passion pour la vie.
00:53Il a écrit pas mal de chansons, certainement 7 albums, mais aussi il a chanté beaucoup de covers.
01:00Je trouve que dans ce spectacle, maintenant que je suis presque arrivé à la première,
01:04c'est vraiment un spectacle qui célèbre la vie et toutes ses émotions.
01:07C'est un chanteur extrêmement expressif qui avait une très grande maîtrise de la guitare,
01:11un grand talent pour les arrangements et une capacité à vraiment s'approprier les styles
01:18et faire des chansons incroyables dans tous les genres.
01:22Je crois qu'avant tout, c'est une célébration de la vie, de l'amour, de la mélancolie, de la tristesse.
01:26Il y a tout dans ce spectacle.
01:27La vie intense parce qu'il meurt jeune, peut-être comme s'il l'avait senti, toute cette insensité.
01:32Oui, oui, oui.
01:34Après, sa vie, c'est vraiment une comète, c'est une histoire d'opéra, c'est une tragédie.
01:41Effectivement, il est mort de façon très mystérieuse, noyé dans le Mississippi.
01:47Il était tout habillé, il est allé se nager tout habillé et il chantait « Hold A Lot Of Love » de Led Zeppelin.
01:53Peut-être qu'il avait, je ne sais pas, il était dans un état psychologique compliqué.
01:58Il avait du mal à écrire ce deuxième album et malheureusement, il nous a quittés.
02:03Mais c'est vraiment une histoire qui était intéressante.
02:05Ce que je voulais, c'était utiliser toutes les chansons et arriver à aller plus près de lui,
02:11le comprendre davantage, comprendre un peu sa psychologie
02:14et toutes les correspondances qu'il y avait entre les chansons et ce qu'il écrivait dans ses carnets.
02:18Et c'est donc une partie de vous, un peu, que vous livrez dans ce spectacle, forcément ?
02:22Je pense que c'est un artiste qui me touche.
02:25C'est un artiste que j'ai dû croiser dans la rue parce que j'ai habité dans les Village à New York
02:30au moment où il y était, au moment où il a été découvert.
02:33Malheureusement, je ne l'ai jamais vu en vrai.
02:36Je ne suis pas allé à chez Cine là où il a été découvert, dans ce bar qui était vraiment à 200 mètres de chez moi.
02:41Si vous l'aviez croisé, qu'est-ce que vous auriez fait ? Vous l'auriez sauté dessus ?
02:43Je pense que si j'avais été à chez Cine, j'aurais été bouleversé.
02:47Je pense que c'était bouleversant de l'entendre chanter en vrai.
02:50Vu que là, ça fait déjà un an qu'on travaille sur le spectacle
02:54et qu'on est bouleversé encore aujourd'hui complètement par sa voix et ses chansons.
02:59Extrait Grace, le titre qui donne son nom à l'album.
03:13Vous êtes le chorégraphe et le directeur artistique de ce spectacle qui va bien au-delà du ballet.
03:19Vous l'avez imaginé aussi comme du théâtre, du cinéma, de la comédie musicale.
03:22Qu'est-ce qu'on va pouvoir voir à la scène musicale ?
03:24C'est vrai que je voulais qu'il y ait une narration.
03:28Je voulais un voyage émotionnel avec ce personnage qui est Jeff Buckley.
03:32Je ne savais pas forcément comment m'y prendre.
03:34J'ai commencé par chorégraphier toutes les chansons que j'avais envie de chorégraphier.
03:38Il y en a d'ailleurs 21 dans le spectacle.
03:41Et puis, bien sûr, en lisant sa biographie, des témoignages et son journal intime,
03:47j'ai commencé à trouver des correspondances entre ce qu'il vivait et ce qu'il écrivait,
03:54les chansons qu'il écrivait, des moments spécifiques de sa vie.
03:57Et donc, j'ai pu comme ça, de manière chronologique, créer une série de tableaux
04:02où j'utilise justement ses textes, son carnet, les chansons, la danse,
04:08aussi la vidéo, parfois pour aller plus près de lui, comme des scènes de cinéma.
04:15Toute la vidéo, tout est à vue.
04:17Les danseurs ne quittent pas le spectacle pendant deux heures.
04:21Donc, il y a une espèce comme ça, un espèce de monde qui est créé
04:25avec l'atmosphère de ces musiques, de ce personnage.
04:28Vous m'avez permis d'assister aux répétitions cette semaine dans un studio de danse.
04:32Je vous en remercie d'ailleurs.
04:34Vous me permettez de raconter un peu ce que j'ai vu avec votre aide.
04:37J'ai vu les purs du spectacle, c'est-à-dire le ballet, les danseuses et les danseurs
04:42qui déjà, j'ai l'impression, viennent du monde entier.
04:44Absolument, absolument.
04:46C'était un casting hyper instinctif.
04:48J'ai juste essayé de sentir quelles pouvaient être les personnalités
04:52qui seraient juste dans cette atmosphère.
04:56Il y a un peu tous les continents ?
04:58Oui, il y en a pas mal.
05:00C'est physique en diable, c'est sensuel, c'est rock.
05:04C'est physique en diable.
05:06D'ailleurs, dans un studio, j'étais assise comme si j'étais assise sur scène
05:08parce que c'est vraiment un petit studio.
05:10Heureusement, c'est maîtrisé parce que je pouvais recevoir un sur mes genoux de danseur.
05:14Oui, absolument.
05:16J'ai vu tout ça de très près, le souffle, la sueur que ça dégage.
05:20Quel profil de danseur vous êtes allé chercher pour toute cette énergie
05:25et cette virtuosité qu'on entend dans la musique de Jeff Buckley ?
05:28Je pense que c'était d'abord riche en personnalités.
05:31Et en personnalités, c'est important qu'ils soient différents les uns des autres
05:35pour pouvoir justement s'approprier des chansons très différentes
05:39les unes des autres, avec des émotions différentes.
05:41Donc j'avais vraiment besoin d'un casque comme ça,
05:43très varié en couleurs, en émotions.
05:46Donc ça, c'était numéro un.
05:48Et c'est ce qui s'est passé parce que j'ai vraiment été inspiré par chacun
05:52pour créer des danses qui sont parfois très différentes les unes des autres
05:54comme les musiques le sont.
05:56Et malgré tout, on est dans cette énergie.
05:58Effectivement, c'est vrai que c'est très physique
06:00parce que c'est un chanteur qui chante avec ses tripes
06:02et qui donne tout dans des chansons qui sont des fois extrêmement rock
06:06ou très émotionnelles.
06:08On voit les tripes sur la scène, je vous l'ai dit.
06:10Je vous ai observé aussi du coin de l'œil
06:12je me disais mais comment fait Benjamin Milpied
06:14quand on est en répétition, comme ça, pas loin du spectacle ?
06:17Je vous ai trouvé hyper détente.
06:21Donc c'était une illusion ?
06:23Non, en fait, plus on se rapproche du spectacle,
06:25plus j'ai tendance à...
06:27À la chéprise ?
06:29Oui, à dire le moins possible en fait.
06:31A commencer à vraiment laisser les danseurs
06:33faire le spectacle et vraiment attendre la fin
06:35pour leur parler et ne pas être acharné pendant.
06:37Parce qu'il y a vraiment des semaines où je dis
06:39non, là, fais ça, c'est ça.
06:41Parce que tout était très très bien réglé déjà
06:43et si il y a un moindre petit écart, vous riez.
06:47J'ai observé.
06:49Oui, mais en plus, franchement,
06:51il y avait tellement de plaisir à les regarder.
06:53C'était une belle répétition.
06:55Je suis tombée un bonjour.
06:57Comment ?
06:59Oui, vous êtes tombée un bonjour.
07:01Franchement, ils sont merveilleux.
07:03Ils sont merveilleux et ils vont porter ce spectacle
07:05j'en doute pas de manière incroyable.
07:07Je me demande ce qui se passe dans votre tête
07:09quand vous écoutez un morceau
07:11de Jeff Buckley.
07:13J'ai pris un morceau qui n'est pas dans le spectacle
07:15pour vous faire un exercice comme ça
07:17à chaud.
07:19Lost Highway.
07:21Qu'est-ce qui se passe dans la tête ?
07:23Là-bas, il faut que j'écoute un petit peu.
07:25C'est marrant parce que là,
07:27j'ai des doutes sur un des numéros du spectacle
07:29et même à une semaine,
07:31je n'ai pas peur de forcément la remplacer
07:33si c'est nécessaire.
07:35C'est vrai qu'en écoutant ça,
07:37je me demande si peut-être je devrais remplacer
07:39ce numéro avec cette chanson-là.
07:41Mais là, je pense que j'aurais mis Eva
07:43qui danse déjà un solo
07:45sur ce qui s'appelle Iron Man
07:47qui est un des enregistrements
07:49avec Gary Lucas qui est assez incroyable.
07:51Très cow-boy, très country.
07:53Et je pense qu'elle pourrait
07:55très bien incarner ça déjà.
07:57Je donnerais ça à elle
07:59parce qu'elle a une capacité
08:01à raconter des histoires quand elle danse.
08:03Avec quel type de mouvement là ?
08:05Avec ce qu'on entend ?
08:07Encore une fois, je travaillerais
08:09avec Eva sur
08:11quelque chose
08:13d'assez lourd
08:15et qui...
08:17En plus, on entend le Sud
08:19Le Sud de l'Amérique
08:21ça fait penser aux négros spirituels
08:23ça fait penser à quelque chose
08:25comme ça de transpirant
08:27d'assez lourd,
08:29d'assez dans le sol.
08:31On quitte le Sud des Etats-Unis
08:33Vous vivez les premières années de votre vie à Dakar
08:35Benjamin Bilpié. Votre mère y a créé
08:37une école de danse et pendant qu'elle donne cours
08:39il paraît que le couffin est posé dans la salle.
08:41Alors quels sont les premiers sons
08:43que vous avez entendus tout minots ?
08:45Les premiers sons, c'est définitivement
08:47du Sabar, au Sénégal
08:49Du Sabar ?
08:51C'est l'instrument de percussion
08:53Pour pas dire Tam Tam ?
08:55Le groupe le plus connu, c'est
08:57Doudouine Rose, c'est une famille incroyable
08:59Qui était vos voisins ?
09:01Qui était nos voisins, donc j'ai grandi
09:03avec ces polyrythmes, c'est incroyable
09:05Donc effectivement
09:07c'est vrai que j'ai un rapport au rythme
09:09qui est dans ma danse, dans ma chorégraphie
09:11qui vient de tous ces rythmes de l'Afrique de l'Ouest
09:13avec lesquels j'ai été vraiment bercé petit
09:16Résultat, vous jouez de la batterie
09:18Oui, j'en ai joué
09:20Je pense que je
09:22surfe sur la musique
09:24de manière très rythmique
09:26C'est toujours des variations
09:28qui sont avec le corps
09:30mais qui sont vraiment inspirées par les rythmes
09:32Votre père, c'est un champion
09:34de Décathlon, vous avez observé le mouvement
09:36des corps dans l'athlétisme ?
09:38Ah oui, en fait
09:40j'ai tout fait
09:42le saut à la perche
09:44la longueur, le triple saut
09:46j'ai fait tout ça
09:48et j'avais un plaisir fou
09:50les bons danseurs
09:52ont ce talent-là
09:54c'est de mimer
09:56de faire exactement
09:58ce qu'on voit
10:00je pouvais arriver à lancer le disque
10:02en regardant, en observant
10:04la danse c'est ça, c'est regarder ce que fait son professeur
10:06et le mimer avec son corps
10:08Et ça peut aider les sportifs ?
10:10Si vous leur remimez les choses ?
10:12Bien sûr, bien sûr
10:14il y a beaucoup de sportifs qui font de la danse
10:16même des joueurs de football américain
10:18c'est vraiment quelque chose qui est
10:20Ah les joueurs de football américain font de la danse ?
10:22C'est la coordination
10:24ah oui, il y en a, bien sûr
10:26c'est pour la coordination
10:28pour le rythme
10:30c'est super, bien sûr
10:32Vos parents se sont séparés, vous étiez enfant
10:34et vers l'âge de 10 ans, votre safe place
10:36c'est votre chambre
10:38Avec cette musique, non ?
10:42Qu'est-ce que vous faites dans votre chambre
10:44avec Fred Astaire ?
10:46Je pense que c'est ça, je l'ai vu
10:48c'est vrai que ça a été un choc
10:50Chantons sous la pluie, découvrir Gene Kelly
10:52découvrir Fred Astaire, découvrir les communes musicales
10:54mais les westerns aussi
10:56donc j'ai été bercé par les films de cette époque-là aussi
10:58et puis oui c'est vrai que j'ai chorégraphié dans ma chambre
11:00pas mal, donc pas là-dessus
11:02mais définitivement
11:04et puis dans le studio de danse
11:06parce que j'avais un studio de danse dans ma maison
11:08en fait dès que j'avais une minute
11:10j'étais dans mon studio de danse
11:14A 13 ans, vous partez tout seul
11:16pour New York pour un stage d'été
11:18de danse
11:20vous vous y installez à 16 ans pour intégrer
11:22la School of American Ballet
11:24et vous donnez vos nouvelles à votre mère par fax
11:26Moi je me dis mais comment adolescent
11:28vous vivez cette autonomie
11:30tout seul à New York
11:32J'étais 3 ans
11:34en internat déjà à Lyon
11:36avant d'aller à New York
11:38je prenais le train de nuit tout seul
11:40Fred Astaire vient de vous envoyer un texto
11:42Je prenais le train de nuit de Bordeaux à Lyon tout seul
11:44déjà à 13 ans
11:46ce qui est complètement fou
11:48Mais alors New York ?
11:50Après 3 ans à Lyon
11:52mais finalement on peut
11:54mon fils est très autonome à Paris
11:56il a 13 ans aussi
11:58Admettons votre fils vous dit
12:00papa demain je pars à New York tout seul
12:02faire un stage
12:04comment réagit le papa ?
12:06C'est vrai que l'imaginer
12:08qu'il soit déjà en internat loin de moi
12:10serait très compliqué
12:12mais on a une autonomie
12:14on a la capacité à cet âge là de se débrouiller
12:16de comprendre la vie, la rue
12:18et donc je trouve ça assez
12:20je lui laisse beaucoup d'autonomie
12:22mais non c'était incroyable
12:24c'était incroyable déjà de la confiance
12:26d'une mère de m'envoyer là-bas
12:28et puis New York
12:30mais finalement New York je suis arrivé à l'époque
12:32où Giuliani était maire
12:34il nettoyait la ville
12:36donc c'est devenu justement
12:38il y avait une vraie sécurité
12:40dans la ville
12:42Vous allez vous envoyer un texte à votre mère
12:44maman t'inquiète pas tout est propre
12:46il n'y avait pas de Giuliani démission
12:48Non mais après 3 ans à Lyon il n'y avait pas de problème
12:50je me suis vraiment éclaté à ces années là
12:52elles étaient incroyables
12:54Et vous faites partie de cette minorité d'hommes
12:56qui lit des essais féministes
12:58la théoricienne du mansplaining
13:00qui a même peut-être un peu prédit MeToo
13:02Vous l'avez lu vous êtes féministe
13:04vous êtes woke
13:06Ah ben je sais pas si je suis woke
13:08j'aime pas trop ce terme
13:10Alors il a une signification différente aux Etats-Unis
13:12En tout cas c'est important
13:14d'avoir des perspectives qui sont pas les siennes
13:16je trouve ça hyper important
13:18mais je crois que ça c'est
13:20justement peut-être d'avoir été très tôt
13:22sans mes parents
13:24je me suis
13:26inspiré de tout ce que je pouvais
13:28la perspective des uns des autres
13:30j'ai eu des mentors, j'en ai eu beaucoup
13:32et donc ça c'est quelque chose
13:34que j'adore
13:36justement avoir d'autres perspectives
13:38Et pourquoi vous n'aimez pas le mot woke ?
13:40Non parce que c'est une connotation
13:42ça on m'a accusé de ça quand j'étais
13:44à l'opéra
13:46pour les 2 ans que j'étais à l'opéra
13:48où j'étais absolument
13:50pas soutenu par personne
13:52par aucun des grands journaux
13:54par le monde, par le Figaro, par personne
13:56et aujourd'hui c'est tout à fait normal
13:58la compagnie doit avoir une diversité
14:00etc
14:02et donc on m'a accusé d'être woke
14:04on m'a accusé d'être
14:06alors que tout simplement c'était une évidence
14:08de se mettre à la place des autres
14:10et de comprendre pourquoi
14:12l'art doit être une expérience commune
14:14dans la salle et sur la scène
14:16et quelles histoires on raconte
14:18et pourquoi
14:20ce qui se passe dans le monde aujourd'hui
14:22on est tellement loin d'avoir une empathie
14:24et de savoir se mettre à la place des autres
14:26je crois que lire ce genre de choses
14:28c'est justement très important
14:30Vous êtes américain d'adoption
14:32nous sommes à la veille des élections américaines
14:34est-ce qu'il y aurait un candidat qui vous aurait convaincu ?
14:36Oui, oui
14:38bien évidemment
14:40Harris est convaincante
14:42il n'y a pas photo
14:44et c'est très triste qu'il soit aussi proche
14:46aujourd'hui
14:48après les 4 ans qu'on a vécu
14:50déjà avec Trump au pouvoir
14:52mais peut-être qu'on a besoin d'aller encore
14:54plus bas pour pouvoir
14:56remonter et se réveiller
14:58et sincèrement j'espère pas
15:00parce qu'il y a aussi la sensation qu'on est sur le Titanic
15:02qu'il faudra vraiment se mettre à faire la fête
15:04si Trump est au pouvoir
15:06pour célébrer la vie
15:08Ah oui c'est ça, ce serait une technique en fait
15:10puisque le malheur nous accable
15:12avalons la douleur
15:14c'est peut-être juste ça, qu'il faut qu'on aille encore plus bas
15:16pour pouvoir remonter
15:18mais c'est triste quand on en arrive là
15:20Là vous êtes anxieux
15:22du résultat et de ce qui va se passer derrière
15:24Bien sûr
15:26sans compter la contestation
15:28qui va
15:30tout contester
15:32il peut y avoir des mois de procès
15:34de violences
15:36quand on a déjà vécu ça
15:38c'était hyper dur de vivre aux Etats-Unis
15:40pendant que Trump était au pouvoir
15:42je pense à tous ceux
15:44qui ont vraiment souffert
15:46les inégalités vont se creuser
15:48il y aura une espèce de
15:50récession assez rapidement
15:52et ça va être catastrophique
15:54s'il est élu
15:56Benjamin Millepied, vous me disiez tout à l'heure
15:58en évoquant l'adolescent
16:00dans la chambre qui danse
16:02sur Fred Astaire, si vous aviez eu TikTok
16:04qu'est-ce que vous auriez fait ?
16:06Ah je
16:08Je ne sais pas
16:10Vous qui aimez démocratiser
16:12la danse, c'est un bon moyen ?
16:14Oui, en fait c'est super
16:16que les gens dansent
16:18il y a un vrai sujet
16:20que les enfants continuent à danser
16:22et qu'on les mette
16:24je travaille justement là-dessus
16:26avec le Paris Danse Project
16:28parce que Solène Durie qui m'en associe
16:30nous avons un programme
16:32dans les écoles
16:34où on apporte cette conscience du corps
16:36et du mouvement aux enfants
16:38de tout âge
16:40parce que c'est justement important
16:42on a tendance à mettre les enfants derrière des bureaux
16:44et leur dire de ne plus bouger, d'obéir
16:46et la confiance en soi
16:48passe par là
16:50donc ça c'est quelque chose qui est
16:52très intéressant
16:54Benjamin Millepied, le spectacle
16:56Jeff Buckley Dances
16:58Grace, Jeff Buckley Dances
17:00c'était à la scène musicale du 5 au 10 novembre
17:02merci
17:04et bonne journée

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