• le mois dernier
200 millions d'euros par an : c'est ce que la France perdrait chaque année au profit du Qatar. Et pour cause, la France est un paradis fiscal pour les résidents qataris. Sport, luxe, industrie, à Paris, à Cannes, ou dans la Loire : le Qatar est partout. Dans cette vidéo, on vous explique pourquoi la France s'est offerte au très cher ami qatari.
Transcription
00:00Le Qatar, c'est ça.
00:05Mais le Qatar, il est aussi en plein milieu de Paris.
00:08Sur la place de l'étoile, l'ambassade de l'émirat est la seule à avoir vu sur l'arc de triomphe.
00:12L'hôtel du Louvre, rue de Rivoli, Qatar.
00:15Le printemps Haussmann, Qatar.
00:17Le Royal Monceau, encore le Qatar.
00:20Et même dans l'arrière-pays cannois, l'émir et sa famille ont racheté ce domaine de plus de 30 hectares.
00:25Le Qatar aime les vieilles pierres, mais pas seulement.
00:28Avec l'émirat investi dans la banlieue parisienne, dans les sources d'eau de la Loire,
00:31mais aussi dans les plus grands groupes français,
00:34de LVMH à Veolia en passant par Total et la Gardère,
00:37le Qatar est partout.
00:39Mais alors pourquoi un tel intérêt pour la France ?
00:41L'influence ? Sûrement.
00:42Le rayonnement ? Probablement.
00:44Mais il y a aussi une raison beaucoup plus terre-à-terre à cet intérêt,
00:46c'est que la France est un paradis fiscal pour les Qataris.
00:49Pourquoi le Qatar et la France sont-ils si proches ?
00:51Dans cette vidéo, on revient sur la prise d'otages qui a fait naître cette amitié,
00:55mais aussi sur ce document oublié qui a scellé l'union entre nos deux pays.
01:03Le Qatar, c'est ce qu'on appelle un état confetti.
01:06Un tout petit pays, à la fois en superficie et en population,
01:09et sur ce territoire à peine plus grand que la Gironde,
01:11on compte 2,8 millions d'habitants, mais seulement 15% de Qataris.
01:15300 000 nationaux assisent sur le plus grand gisement de gaz naturel au monde,
01:18Northfield, qu'ils partagent avec l'Iran.
01:21L'émirat de la dynastie Altani, en place depuis 50 ans,
01:24contient 12% des réserves mondiales de gaz et 1,5% de celles de pétrole.
01:29C'est simple, les Qataris sont les habitants les plus riches du monde
01:32devant les luxembourgeois et les singapouriens.
01:34Mais le Qatar n'en est pas moins d'un état fragile.
01:37Déjà, c'est un nouveau-né à l'échelle des états
01:39puisqu'il n'a obtenu son indépendance qu'en 1971.
01:42Mais surtout, le Qatar entretient une relation vitale avec l'Iran,
01:46avec qui il partage son gisement gazier
01:48et qui contrôle également le détroit d'Ormuz,
01:50par lequel le Qatar exporte son gaz.
01:52Des potes avec l'Iran en relation internationale,
01:54c'est pas vraiment le choix de la tranquillité.
01:56Soutenu par la Chine et la Russie,
01:57l'Iran est l'ennemi numéro 1 de l'Arabie Saoudite,
02:00soutenu entre autres par les Etats-Unis.
02:02Un jeu d'équilibriste pour le Qatar,
02:04qui se retrouve coincé entre les deux géants du golfe.
02:06Mais depuis une vingtaine d'années,
02:07le Qatar cherche à s'émanciper de l'influence saoudienne.
02:10Il soutient notamment le mouvement islamiste des Frères Musulmans,
02:13considéré comme terroriste par ses voisins.
02:16Un soutien qui lui coûte cher.
02:18Pendant 4 ans, l'Arabie Saoudite,
02:20les Emirats Arabes Unis, Bahreïn et l'Egypte
02:22ont placé le Qatar sous embargo
02:24et rompu toutes leurs relations diplomatiques avec l'Emirat.
02:27Bref, le Qatar a beaucoup d'argent, mais il a besoin d'amis.
02:30Et ça tombe bien,
02:31le Qatar, il est plutôt du genre sociable.
02:33Cette sociabilité, elle lui vient du QIA,
02:36le fonds souverain du Qatar.
02:37Une structure chargée d'investir les bénéfices
02:39de l'exploitation des hydrocarbures,
02:41en 2024,
02:42soit autant que le PIB de la Belgique.
02:44Ce fonds, il a un seul but,
02:45assurer l'avenir du Qatar.
02:47Parce qu'aujourd'hui, certes, les affaires tournent.
02:49Le monde a besoin de gaz,
02:50et coup de chance,
02:51les deux seuls pays qui en produisent davantage,
02:53la Russie et l'Iran,
02:54sont mis au banc de l'économie mondiale.
02:56Mais demain, qui sait ?
02:57Le gaz n'est pas une ressource d'avenir,
02:59et un confetti, ça se balait facilement.
03:02Alors, comme l'assurance-vie,
03:03le Qatar n'a pas mille options.
03:05Pour se protéger, il doit posséder,
03:07et pour ne pas se protéger,
03:08il a besoin d'argent.
03:10Pour se protéger, il doit posséder,
03:11et pour ne pas mourir,
03:12il doit investir.
03:14Et en ce qui concerne la France,
03:15il y a un investissement qu'Atari,
03:16qui a tout changé.
03:17Une sortie d'argent qui a permis
03:18d'en faire rentrer beaucoup plus,
03:20et non, c'est pas le PSG.
03:21C'est une affaire digne d'un film d'espionnage,
03:23avec au casting,
03:24le colonel Kadhafi,
03:26l'émir Altani,
03:28et dans le rôle principal,
03:29un certain Nicolas Sarkozy.
03:31C'est que la France a toujours été
03:33du côté des dictateurs.
03:36Christiana,
03:37Nacia,
03:38Valentina,
03:39Valia et Snejana
03:40sont 5 infirmières bulgares.
03:42Et en 1998,
03:43elles arrivent en Libye,
03:44à l'hôpital de Benghazi.
03:46Le régime du colonel Kadhafi
03:47manque de personnel qualifié,
03:48et leur a promis un bon salaire.
03:50Mais à peine quelques mois plus tard,
03:51on découvre que plus de 400 enfants
03:53soignés dans cet hôpital
03:54ont été contaminés au VIH.
03:56Pour les familles des enfants contaminés,
03:58il n'y a pas de doute,
03:59les infirmières sont coupables.
04:01On apprendra bien plus tard
04:02que c'est en fait le régime de Kadhafi
04:03qui aurait lui-même inoculé le virus à ses enfants.
04:05Emprisonnés,
04:06torturés,
04:07les 6 accusés passeront 8 ans en détention.
04:09Après 5 procès,
04:10l'ultime délibéré tombe,
04:11les 5 infirmières et le médecin incriminé
04:13sont condamnés à mort.
04:15Mais le colonel Kadhafi est un homme magnanime
04:17qui a une idée en tête.
04:19Parce qu'en 2007,
04:20la France a un nouveau négociateur.
04:22Nicolas Sarkozy vient d'être élu
04:23président de la République.
04:25Il veut frapper un grand coup
04:26pour lancer son mandat.
04:27Sarkozy va pousser l'Union européenne
04:29à négocier avec le colonel Kadhafi.
04:31Le deal est lunaire.
04:33En l'échange de l'extradition de l'équipe médicale,
04:36l'UE accepte
04:37Article 1
04:38de payer 598 millions de dinars libyens,
04:41soit près de 461 millions de dollars.
04:43Mais aussi,
04:44Article 2
04:45la France s'engage à équiper
04:46le nouvel hôpital de Benghazi
04:48et à aider à sa mise en service.
04:50Et Article 5,
04:51l'UE s'engage à proposer un texte visant à
04:53et là la Libye fait son marché,
04:55financer l'archéologie et la restauration
04:57de l'hôpital de Benghazi.
04:59Financer l'archéologie et la restauration,
05:01fournir et monter un dispositif de surveillance
05:03des frontières libyennes,
05:04accorder des bourses d'études pour les étudiants libyens
05:07ou encore délivrer des visas Schengen
05:09pour les libyens et les libyennes.
05:10Qu'importe,
05:11l'accord est trouvé,
05:12signé,
05:13on peut sabrer le champagne.
05:14Sauf que...
05:15Sauf que l'Union européenne,
05:16elle ne peut pas sortir 461 millions de dollars comme ça.
05:18Il y a des procédures budgétaires,
05:20soumises à vérification.
05:21Bref, ça prend du temps.
05:22Mais Kadhafi veut l'argent tout de suite.
05:24Le président Sarkozy sait qu'il joue gros sur cette affaire,
05:27alors il décroche son téléphone.
05:28La conversation a été rapportée par le canard enchaîné.
05:31Sarko a téléphoné à l'émir du Qatar dans la soirée
05:33et dans la nuit,
05:34le gouverneur de la banque centrale du Qatar
05:36s'est envolé par avion spécial pour Tripoli
05:38avec en poche un chèque de 452 millions d'euros.
05:40L'UE s'est engagé à rembourser le Qatar dans les 6 mois
05:43et au matin, Kadhafi était content.
05:45Et Sarkozy aussi.
05:46Les infirmières ont été libérées, certes,
05:48mais à quel prix ?
05:49L'ancien président botte en touche.
05:51Moi, si vous me posez la question,
05:52la France a-t-elle versé 1 euro ?
05:55Ma réponse, c'est non.
05:56Mais ce n'est pas à moi
05:57de parler au nom de nos amis qataris
06:00ou au nom du colonel Kadhafi.
06:02Adressez-vous à eux.
06:03L'émiral Tani vient de faire l'affaire du siècle.
06:06Parce qu'en échange de cette faveur,
06:07le gouvernement français va signer un document
06:09tout à fait exceptionnel
06:10qui va faire de l'Hexagone l'Eldorado du Qatar.
06:13Un document qui transforme la France
06:14en un paradis fiscal pour les ressortissants qatars.
06:21Ce document, c'est celui-là.
06:22Une modification de la convention fiscale
06:24entre la France et le Qatar
06:25qui accorde un régime exceptionnel
06:27aux résidents de l'émirat.
06:28Vous allez voir, c'est pas très compliqué.
06:30De base, quand un étranger investit en France,
06:32il va être taxé deux fois.
06:34Une fois en France
06:35et une fois dans son pays d'origine.
06:36Et c'est précisément pour éviter ça
06:38que la France passe des conventions fiscales.
06:40La France est un état
06:41qui dispose d'un nombre de conventions fiscales
06:43très important, plus d'une centaine.
06:45L'idée étant de à la fois
06:46permettre aux entreprises françaises
06:48de s'installer à l'étranger
06:49et en même temps d'attirer
06:51les investisseurs étrangers en France.
06:53Mais cette convention entre la France et le Qatar,
06:55elle n'a aucun équivalent.
06:56Et ce, pour trois principales raisons.
06:581. Les Qataris sont exonérés d'impôts
07:00sur les plus-values immobilières.
07:01Quand un immeuble est vendu plus cher
07:03qu'il n'a été acheté,
07:04normalement, l'État récupère un impôt sur la différence.
07:06Mais pas quand le vendeur est Qatari.
07:08Ce qui permet d'expliquer en partie
07:09cet intérêt pour les vieilles pierres.
07:10Sauf que quand on possède beaucoup d'immeubles,
07:12en général, on doit payer l'IFI,
07:14l'impôt sur la fortune immobilière.
07:15Et vous le voyez peut-être venir.
07:172. Les Qataris sont exonérés d'impôts
07:20sur la fortune immobilière,
07:21à condition d'avoir au moins
07:22autant de titres financiers en France
07:24que d'immeubles.
07:25Autrement dit, vous avez un domaine
07:26d'une valeur de 170 millions d'euros,
07:28achetez 170 millions d'actions
07:30ou d'obligations en France
07:31et on sera quittes.
07:35Ce qui permet d'expliquer
07:36que le Qatar monte au capital
07:37des grands groupes français.
07:38Et enfin,
07:393. La France ne peut pas faire de retenue à la source.
07:41Prenons un exemple très simple.
07:43La société Qatari investit
07:45dans une société française.
07:46On l'a dit, il faut acheter des actions.
07:48La société française distribue les dividendes.
07:50Les dividendes partent au Qatar,
07:52il n'y a pas de retenue à la source.
07:53Ils arrivent au Qatar et ne sont pas imposés.
07:55Impôt payé, zéro.
07:56Et c'est la même chose
07:57quand le Qatar prête de l'argent.
07:58La société Qatari prête de l'argent
08:00à la société française.
08:01La société française doit rembourser
08:03la société Qatari.
08:05Les intérêts d'emprunt,
08:06lorsqu'ils repartent vers le Qatar,
08:07n'ont encore pas de retenue à la source.
08:09Il y a donc finalement des raisons
08:10très terre-à-terre
08:11à cette vague d'investissement
08:12du Qatar en France.
08:13Certes, il y a des questions
08:14d'influence par le sport,
08:15de diplomatie,
08:16de rayonnement international.
08:17Mais il y a aussi
08:18un vrai sujet de rentabilité.
08:20On se retrouve avec
08:21une convention dérogatoire
08:22rédigée à l'aveugle.
08:23C'est-à-dire que
08:24ceux qui rédigent
08:25n'ont pas forcément conscience
08:26des conséquences économiques.
08:28La question qu'on doit se poser après,
08:30c'est est-ce que ce calcul
08:31rapporte à l'État français ?
08:32C'est aussi bête que ça.
08:33Je n'en suis pas convaincu.
08:34En février dernier,
08:35le Qatar s'est engagé
08:36à investir 10 milliards d'euros
08:37en France d'ici 2030
08:39au cours d'une visite d'État
08:40en grande pompe.
08:41Ok, mais sur ces 10 milliards,
08:42combien seront exonérés d'impôts ?
08:43Combien rapporteront
08:44réellement à la France ?
08:45Le souci,
08:46c'est qu'on ne sait pas.
08:4715 ans après l'officialisation
08:48de cette fiscalité d'exception,
08:49on ne dispose toujours pas
08:50d'informations sur le manque à gagner
08:52que représentent ces avantages-là.
08:54En revanche, ce qu'on sait,
08:55c'est que depuis 2009
08:56et l'entrée en vigueur
08:57de cet avenant,
08:58les investissements qu'a tari
08:59en France ont été multipliés
09:00par 5.
09:01C'est que ça doit valoir le coup.
09:02Raison pour laquelle
09:03des voix s'élèvent
09:04pour demander à renégocier
09:05cette convention
09:06ou à minima
09:07pouvoir chiffrer le manque à gagner
09:08pour les finances françaises.
09:09Est-ce qu'il ne faut pas
09:13renégocier cette convention
09:14qui est purement
09:15et simplement scandaleuse ?
09:16Est-ce que cette situation
09:17peut durer ?
09:18Je ne le crois pas.
09:19Et la question se pose
09:20d'autant plus que les ingérences
09:21du Qatar dans les intérêts
09:22français et européens
09:23se sont multipliées
09:24ces dernières années.
09:25Et de l'influence
09:26à la corruption,
09:27il n'y a qu'un pas,
09:28que le Qatar n'a visiblement
09:29pas peur de franchir.
09:34Dès que vous prononcez
09:35le mot Qatar
09:36devant un politique français,
09:37ça déclenche instantanément
09:39une sorte de mini-séisme.
09:41Elle, c'est Bérangère Bronte.
09:42Elle est journaliste
09:43et dans son livre
09:44La République française du Qatar,
09:45elle détaille
09:46toutes ses collusions
09:47entre la classe politique française
09:48et l'Emirat.
09:49Toute cette classe politique,
09:50tous ces parlementaires
09:51sont allés
09:52lors de forums
09:53où les Qataris
09:54ont le secret
09:55à Doha
09:56qui consiste à vous inviter
09:57pour un week-end
09:58au chératone
09:59avec la piscine
10:00pendant 3-4 jours
10:01très agréable
10:02qui en soi
10:03ne pose pas de problème,
10:04ce n'est pas illégal.
10:05Le problème,
10:06c'est que quand on revient,
10:07il faut être en capacité
10:08de se poser toujours
10:09les questions
10:10sur la fiscalité
10:11Notre assemblée
10:12compte un groupe
10:13d'amitié parlementaire
10:14France-Qatar.
10:15Ce qui ne manque pas de celle
10:16puisqu'il n'y a pas
10:17de parlement au Qatar,
10:18seul un conseil consultatif
10:19des décisions de l'émir.
10:20Parce qu'au fond,
10:21amis ou pas,
10:22le Qatar reste
10:23une monarchie absolue
10:24où les partis politiques
10:25sont interdits
10:26et où les critiques
10:27des décisions de l'émir
10:28peuvent être condamnées
10:29à de la prison à vie.
10:30Un pays dans lequel
10:31plusieurs milliers
10:32de travailleurs migrants
10:33sont morts
10:34sur les chantiers
10:35de la coupe du monde 2022
10:36attribués par influence
10:37politique directe
10:38des propres mots
10:39de l'ex-président
10:40Ces vieilles méthodes
10:41elles sont encore
10:42parfaitement d'actualité.
10:43A en croire les révélations
10:44du QatarGate,
10:45cette tentaculaire affaire
10:46de corruption au cours
10:47de laquelle la police
10:48a saisi au total
10:491,5 millions d'euros,
10:50notamment au domicile
10:51de la vice-présidente
10:52du parlement européen
10:53Eva Kaili,
10:54une députée qui n'avait
10:55de cesse de saluer
10:56les réformes progressistes
10:57du Qatar.
10:58Et c'est ce qui fait
10:59que travailler sur le Qatar
11:00est aujourd'hui devenu
11:01très compliqué.
11:02Et d'ailleurs,
11:03en préparant cette vidéo,
11:04on s'est rendu compte
11:05que même de grands spécialistes
11:06de la région
11:07sont suspectés
11:08de travailler
11:09sous influence
11:10du Qatar.
11:11Comme Nabil El Nasseri,
11:12ici dans les studios
11:13de France Culture
11:14pour une émission de 2013
11:15intitulée
11:16L'influence du Qatar
11:17en France.
11:18En octobre 2023,
11:19le politologue a été
11:20mis en examen
11:21pour des soupçons
11:22de corruption
11:23ou de trafic d'influence
11:24au profit de puissances
11:25étrangères,
11:26et notamment le Qatar.
11:27Idem pour Rachid Mbarki,
11:28ce journaliste de BFM TV
11:29qui a reconnu
11:30avoir reçu
11:31au moins 6 000 euros
11:32pour diffuser
11:33en pleine nuit
11:34des sujets pro-Qatar.
11:35L'un des sujets
11:36portait notamment
11:37sur le procureur général
11:38proche de Rachid Haddati
11:39et visé
11:40par une information judiciaire
11:41du parquet national financier.
11:42Ou encore,
11:43très récemment,
11:44en juillet 2024,
11:45avec la mise en examen
11:46de ce député écolo,
11:47soupçonné d'avoir touché
11:485 000 euros par mois
11:49pendant un an
11:50pour diffuser
11:51des argumentaires
11:52livrés par un intermédiaire
11:53du Qatar.
11:54Bref,
11:55la liste est très longue
11:56et malgré la persistance
11:57de ces cas de corruption
11:58impliquant le Qatar,
11:59rien ne semble entamer
12:00notre hospitalité.
12:01Car aujourd'hui,
12:02l'émirat prétend
12:03un nouveau rôle,
12:04celui de médiateur
12:05du Moyen-Orient.
12:06Car le Qatar parle
12:07avec le monde.
12:08Par sa position non alignée
12:09et les bonnes relations
12:10qu'il entretient
12:11avec des infréquentables
12:12comme l'Iran,
12:13les frères musulmans
12:14ou le Hamas,
12:15le Qatar se pose aujourd'hui
12:16en négociateur indépendant.
12:17Un négociateur
12:18particulièrement prospère,
12:19assis sur cent ans de gaz,
12:21dans une crise de l'énergie
12:22qui accentue encore
12:23le rapport de force
12:24en sa faveur.
12:25L'activité des géants français
12:26de l'énergie,
12:27comme Total,
12:28premier partenaire du Qatar
12:29pour l'exploitation de Northfield,
12:30est dépendante
12:31des relations que la France
12:32entretient avec l'émirat.
12:33Idem pour les industries du luxe,
12:35de l'aviation militaire
12:37et de l'investissement
12:38pour qui les excentricités
12:39qu'Atari représente
12:40une part importante
12:41du carnet de commandes.
12:42Le Qatar s'est rendu
12:43indispensable.
12:44Et de là à dire
12:45qu'il est intouchable,
12:46il n'y a qu'un pas.

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