• le mois dernier
Invités cette semaine :
- Laure Lavalette, députée "Rassemblement national" du Var
- Xavier Iacovelli, sénateur "Rassemblement des démocrates progressistes et indépendant " (RDPI) des Hauts-de-Seine

Parlement Hebdo est au coeur de l'actualité politique pour vous faire vivre cette année parlementaire inédite.
Chaque vendredi c'est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions en séance ou en commission.
Cette saison, une nouvelle formule : un débat entre un député et un sénateur sur les grands sujets qui rythment la vie du Parlement.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver pour un nouveau numéro de Parlement Hebdo, l'émission qui vous fait vivre les temps forts de la semaine au Parlement.
00:16Et comme chaque semaine, nous vous proposons un débat entre un député et un sénateur.
00:20Une députée aujourd'hui, Laure Lavalette, députée Rassemblement National du Var. Bonjour.
00:25Et face à vous, Xavier Iacovelli, sénateur RDPI Renaissance des Hauts-de-Seine. Bonjour.
00:30Bonjour. Vous allez débattre tous les deux de la réforme des retraites qui, on le rappelle, a reculé l'âge de départ de 62 à 64 ans.
00:37Les députés de la Commission des Affaires Sociales ont voté cette semaine, alors de manière symbolique, pour l'abrogation de cette réforme,
00:44mais ont rejeté la proposition de loi d'abrogation du Rassemblement National qui devrait être débattue dans l'hémicycle jeudi prochain.
00:51Et puis, on parlera du trou de la Sécu qui s'est creusé cette année.
00:54Et pour le combler, le budget de la Sécurité sociale 2025 prévoit de moins bien rembourser les consultations médicales,
01:00de geler les pensions de retraite pendant six mois et d'augmenter les cotisations sociales des entreprises.
01:05Mais d'abord, l'abrogation de la réforme des retraites et l'examen en commission cette semaine de la proposition de loi du Rassemblement National. Elsa Mondingava.
01:15Une proposition de loi pour abroger la réforme des retraites et piéger la gauche.
01:23En Commission des Affaires Sociales, les députés ont vidé de sa substance le texte du Rassemblement National en supprimant ses principaux articles.
01:33Les élus de la coalition gouvernementale ont voté contre le retour de l'âge légal de départ à 62 ans et les 42 annuités.
01:41Le nouveau front populaire, lui, s'est majoritairement abstenu.
01:45C'est l'escroquerie de la gauche qui a fait sa campagne sur l'abrogation, a fait le tour des plateaux, a fait le tour des marchés en disant qu'ils étaient pour l'abrogation
01:54et ont préféré s'abstenir, ne pas participer au vote à l'exception des communistes ce matin et ainsi donner encore une fois le point à Emmanuel Macron.
02:01Avec ce texte, l'ERN souhaite embarrasser la gauche opposée à la réforme des retraites.
02:07Au NFP, on admet que le dilemme n'est pas simple à trancher.
02:11Le sujet, il est important, il s'agit de la réforme des retraites, il s'agit d'un symbole très fort pour nous qui avons combattu cette réforme,
02:17y compris à un moment où Mme Le Pen l'a combattue timidement et même nous nous l'avons clairement combattue dans l'élection législative
02:23quand Mme Le Pen, tergiversée, est pactisée avec M. Ciotti qui est pour la retraite à 65 ans.
02:28Le Rassemblement National va déposer des amendements pour réintroduire les mesures rejetées en commission,
02:34mais ces amendements risquent d'être déclarés irrecevables par la Présidente de l'Assemblée Nationale au titre de l'article 40 de la Constitution
02:43qui interdit aux députés de créer de nouvelles charges pour l'État.
02:47Laure Lavallette, si Elbron-Pivet bloque votre proposition de loi, est-ce que vous la retirerez ?
02:52J'aimerais bien qu'on fasse un petit retour dans le rétroviseur pour parler deux secondes de cette loi qui, souvenez-vous, a été imposée par 49.3 par Emmanuel Macron l'année dernière
03:01alors que personne ne la voulait. Si mon collègue sénateur a pu la voter, nous, à l'Assemblée Nationale, nous n'avons été privés du vote, souvenez-vous.
03:08Cette réforme des retraites, plus de 90% des Français n'en veulent pas. Je pense qu'ils ont bien compris un peu l'hypocrisie.
03:15Pour expliquer aux gens qui nous écoutent, Emmanuel Macron a voulu, en rallongeant l'âge de départ à la retraite,
03:20gagner deux ans de cotisation pour rentrer dans les caisses de l'État.
03:25Néanmoins, il faut savoir qu'un senior sur deux, à l'âge de 55 ans, arrive à l'âge de la retraite en étant soit en maladie, soit en invalidité, soit au chômage.
03:33Donc ce que vous avez l'impression de gagner d'un côté, finalement, vous le dépensez dans une autre caisse, que ce soit en maladie, en RSA ou en invalidité.
03:40Donc simplement, il aura volé deux ans de vie aux Français. Nous, nous pensons, mais c'est un choix, que quand vous avez travaillé toute votre vie,
03:46vous avez le droit de partir à l'âge légal de retraite, qui est 62 ans, avec 42 annuités. Il y a une progressivité.
03:52Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la niche, c'est l'abrogation, ce n'est pas exactement le projet de réforme du RN sur les retraites.
04:00Alors justement, si cette abrogation que vous proposez, du coup, la semaine prochaine par voie d'amendement,
04:05si ces amendements sont déclarés irrecevables par la présidente de l'Assemblée, est-ce que vous retirerez votre texte ?
04:10C'est sûr que ça va poser une question s'il est complètement vidé de sa substance. Mais il faudra se demander comment et par qui est-ce qu'il a été vidé de sa substance.
04:15Et quand on regarde votre petit reportage, on a un peu de mal à reconnaître... Enfin, une poule n'y trouverait pas ses poussins, quoi.
04:21C'est-à-dire que le NFP, qui s'est battu finalement à vider aussi notre texte, il ne veut pas voter pour.
04:27Finalement, il va retrouver ses alliés d'Emmanuel Macron avec qui ils ont fait alliance ce grand parti unique au moment des législatives.
04:33Je comprends un peu que les Français soient perdus.
04:35Et vous voterez pour les propositions d'abrogation qui viendront de la gauche ?
04:38On fera exactement ce que nous avons toujours fait. On a toujours voté dans l'intérêt des Français.
04:42Evidemment, si c'est raisonnable, si ce n'est pas la retraite à 55 ans.
04:46Mais si c'est l'abrogation de la retraite du projet de loi d'Elisabeth Borne, oui, ils nous le voteront.
04:50Et cette abrogation a quand même été votée en commission des affaires sociales cette semaine.
04:54Alors, c'est assez symbolique, mais on voit bien qu'il y a une majorité qui se dessine à l'Assemblée pour abroger cette réforme.
05:00Est-ce que le gouvernement Barnier doit la garder ou revenir dessus ?
05:04Mais on voit bien, effectivement, qu'il y a un double discours, à la fois dans les mots.
05:09On voit que le Rassemblement National est allié avec l'ALFI et le NFP.
05:14Et d'ailleurs, y compris, parce que je viens de noter...
05:16C'est un peu flagrant, là.
05:17Je viens de noter... Je ne vous ai pas interrompu, madame la députée.
05:19Je viens de noter, d'ailleurs, que dans vos propos, vous avez exactement les mêmes phrases et les mêmes arguments,
05:23les mêmes éléments de langage, d'ailleurs, que La France Insoumise.
05:26Emmanuel Macron a volé deux ans de vie aux Français.
05:29C'est exactement la même phrase que Jean-Luc Mélenchon et les députés de l'ALFI donnaient pendant la réforme des retraites.
05:36La réalité, c'est que plus de la moitié du déficit chaque année, c'est dû aux retraites.
05:41Donc, il faut absolument avoir cette réforme des retraites.
05:4572 milliards sont consacrés chaque année pour l'équilibre du système de retraite.
05:50Donc, on voit bien que c'est un système, aujourd'hui, qui ne s'équilibre pas.
05:53Et donc, nous avions besoin de cette retraite qui permettait également de revaloriser,
05:57et ça a été fait dernièrement, 850 000 Français, des petites pensions de retraite pour une revalorisation de leur pension de retraite.
06:05Donc, oui, cette réforme, elle était nécessaire.
06:08Elle est toujours nécessaire.
06:09L'abrogation serait un drame pour notre système de retraite par répartition.
06:14Et surtout que le Rassemblement national, aujourd'hui, veut l'abrogation, mais ne propose rien.
06:19Rien en face pour pouvoir, justement, financer notre système de retraite
06:23et faire en sorte que nous puissions toujours payer les pensions de nos retraités.
06:27Selon vous, il faut même aller plus loin que cette réforme pour garantir notre régime de retraite ?
06:32Ce qui est important, c'est qu'il faut se poser la question.
06:34Est-ce qu'on veut un système par répartition, c'est-à-dire les actifs qui financent les pensions de nos retraités ?
06:41Ou est-ce qu'on veut la capitalisation, c'est-à-dire chacun, dans son coin, met de l'argent de côté pour le moment de sa retraite ?
06:47Moi, je ne suis pas favorable à ça.
06:48Vous voyez, je reviens d'Italie.
06:50Et en Italie, c'est le système qu'ils ont mis en place.
06:52Petit à petit, la nouvelle, la capitalisation, c'est catastrophique.
06:56Parce que ceux qui n'ont pas les moyens de mettre de côté pour leur retraite,
06:59c'est des gens qui vont travailler jusqu'à 70, 72 ans,
07:02parce qu'ils n'auront pas les moyens d'avoir une pension qui est aujourd'hui,
07:06la pension minimum en Italie, elle est à 619 euros.
07:08Donc, on voit bien aujourd'hui qu'on a besoin de cette solidarité nationale.
07:12C'est un choix qui a été fait par Emmanuel Macron de maintenir cette solidarité nationale.
07:16Et moi, je la soutiens.
07:17Lors de la valette, on parlait financement.
07:19Abroger la réforme des retraites, ça coûterait 3,4 milliards d'euros dès 2025.
07:23Comment vous financez ?
07:24En fait, c'est très intéressant d'entendre Monsieur Diacobelli.
07:26Et du coup, j'ai fait un bond en arrière.
07:28Je me revois dans l'hémicycle où, effectivement, ce projet de retraite est passé complètement à côté,
07:33à la fois de la natalité et de la productivité.
07:35Et on ne peut pas parler de cette réforme des retraites sans parler ni de natalité ni de productivité.
07:40Productivité, on a besoin évidemment d'emplois à haute productivité.
07:43Et ceux-là ont été complètement sabrés par Emmanuel Macron et sa vague de désindustrialisation.
07:48Et les métiers qui ont été effectivement créés sont des métiers à très faible rentabilité.
07:55Il n'y a qu'à voir en 2022.
07:56Je crois qu'il y a énormément d'auto-entreprises, genre des livreurs Uber Eats.
08:01Et ces métiers-là, vous aurez beau pédaler très vite sur votre vélo,
08:04vous n'allez pas augmenter la productivité comme on peut le faire avec une usine, par exemple.
08:08Et de fait, notre système des retraites est né dans une France où il y avait beaucoup d'enfants,
08:15est né des Trente Glorieuses, parce qu'on a besoin, effectivement.
08:17Les bébés qui naissent maintenant cotiseront dans 20 ans.
08:20Et c'est vrai qu'on a une chute drastique de la natalité, pas uniquement en France.
08:23Vous revenez en Italie, c'est la même chose.
08:25Il faut relancer évidemment cette natalité, donner aux femmes qui le veulent la possibilité d'avoir des enfants.
08:30Mais comment vous financez à court terme une abrogation de cette réforme des retraites ?
08:34Le problème de pyramide que l'on a, et on a bien vu les coups de rabeau que François Hollande a mis...
08:38C'est un constat, madame la députée.
08:39Mais non, mais c'est un constat.
08:40On partage ce constat, mais quelles sont les solutions ?
08:43Pour l'Assemblée nationale, par exemple, on voudrait que le deuxième enfant soit une part fiscale pleine.
08:46Et vous allez voir que le désir d'enfant qui est à 2,5, c'est le plus proche du nombre d'enfants que vous avez.
08:51Madame, ça fait à long terme.
08:52Mais à court terme, 3 milliards d'euros l'année prochaine, 16 milliards d'euros en 2032.
08:56Comment vous financez votre abrogation ?
08:57Gouverner, c'est évidemment choisir.
08:59Nous, on va préférer mettre de l'argent dans les retraites et faire des économies, effectivement, dans le millefeuille territorial,
09:06dans les agences d'État, les 1 200 agences d'État qui représentent 80 milliards par an.
09:10Madame la députée...
09:11Sur la fraude, pourquoi n'avez-vous pas mis en place la carte citade biométrique ?
09:1616 milliards d'économies, par exemple, sur l'immigration.
09:19Madame la députée, juste.
09:20Je veux dire qu'un budget, c'est de l'argent.
09:23Chacun le dépense.
09:24Mais bien sûr, vous avez raison.
09:25Sauf que du coup, il faudrait aussi avoir un peu de cohérence.
09:28Parce que quand vous étiez aux portes du pouvoir, c'est-à-dire que vous pensiez,
09:31et la majorité des Français pensaient que vous pouviez avoir des responsabilités,
09:35notamment avec Jordan Bardella à Matignon,
09:37même lui était revenu sur le fait qu'on ne va pas abroger tout de suite la réforme des retraites.
09:41Il avait dit octobre-novembre.
09:42Il avait dit octobre-novembre.
09:43Il avait dit automne.
09:44Il s'était lui-même rendu compte de la catastrophe que ça pourrait être d'abroger cette réforme des retraites.
09:52Y compris dans votre texte sur l'abrogation de la réforme des retraites,
09:55il est marqué dans l'exposé des motifs qu'aujourd'hui le système n'est pas financé,
09:59n'est pas finançable.
10:00Et donc l'abrogation, aujourd'hui, serait une catastrophe pour notre pays.
10:03Et y compris et principalement pour les petits retraités
10:06qui verraient leur revalorisation de leurs pensions.
10:09850 000 pensionnés qui verraient leurs pensions diminuer.
10:15Donc la réalité, c'est que vous n'avez pas de proposition alternative.
10:18Ça ne suffit pas, M. Jacovelli, de dire ça.
10:20Ce n'est pas parce que vous le dites que c'est vrai.
10:22On a évidemment un projet.
10:23Madame la députée.
10:24On a même des mesures pour les carrières longues entre ceux qui ont commencé entre 17 et 20 ans.
10:28Et vous, on ne veut plus participer dans les 60 ans et 40 ans.
10:31Je ne peux pas laisser dire qu'on n'a pas de projet.
10:33Oui, mais moi, je ne vous ai pas interrompu.
10:34C'est ridicule.
10:35Non, mais je ne dis pas de bêtises.
10:36Vous êtes des mensonges.
10:37Pas de bêtises, mais des mensonges.
10:38Et vous les assumez.
10:39Mais par contre, on est d'accord sur le constat.
10:41On a un problème de natalité.
10:43On a un problème de démographie qui n'est pas d'ailleurs propre.
10:46Ça fait 7 ans que vous êtes là quand même.
10:48Qu'est-ce qui s'est passé pour les familles ?
10:50Vous avez vu toutes les mesures de soutien pour les familles.
10:52L'extension du complément mode de garde jusqu'à 12 ans.
10:55C'est qui ?
10:56C'est notre gouvernement ?
10:58C'est normal, ce n'est pas encore mis en place, madame.
10:59C'est au 1er janvier.
11:00C'est ce que je vous dis.
11:01Ce qui serait bien, en fait, madame la députée, c'est que quand vous assumez des choses,
11:04c'est que vous connaissiez vos dossiers.
11:06Le problème, c'est qu'on sent bien dans la période budgétaire que nous vivons
11:12qu'il n'y a pas la chef.
11:14La chef n'est pas à l'Assemblée nationale puisqu'elle est occupée dans son procès.
11:17Et donc, on voit bien que vous êtes un peu paumé au niveau des députés.
11:20On va continuer à parler des pensions de retraite.
11:22Simplement, la grande difficulté de M. Iacovelli, c'est qu'il incarne un budget.
11:25Vous avez fait, en 7 ans, 1 000 milliards de dettes.
11:28Autant de dettes que la dette de la France.
11:30On va continuer à parler des retraites.
11:33On va continuer le débat.
11:35On va parler des pensions de retraite.
11:37On parle des pensions de retraite.
11:38Alors là, on parle de l'abrogation de réforme.
11:40Immédiatement, il y a des mesures dans le budget
11:42pour geler l'indexation des retraites sur l'inflation
11:45au lieu de faire une augmentation au 1er janvier,
11:47la faire au 1er juillet, lors de la valette.
11:50Est-ce que cette mesure ne vise pas que les retraités aisés ?
11:54Non, mais nous nous battrons de toutes nos forces contre cette mesure.
11:58Là, on est en train de dire aux retraités qui nous écoutent
12:02que vous allez attendre 6 mois pour avoir la revalorisation de vos retraites
12:05puisqu'elles ne vont pas être indexées sur l'inflation.
12:08Ça rapporte à priori, d'après les amis de M. Jacobelli, 2 milliards.
12:12Mais je vais vous dire, moi, les 2 milliards,
12:14je sais très bien où est-ce qu'on va les trouver.
12:15Mais est-ce que ce n'est pas normal de faire contribuer les retraités
12:18qui ne travaillent plus alors que les salariés, en 2023,
12:21n'ont pas vu leur pouvoir d'achat beaucoup augmenter ?
12:23Est-ce que ce n'est pas normal que les retraités
12:25participent aussi un peu aux redressements des finances publiques ?
12:27Avant ça, il y a beaucoup d'économies à faire.
12:29Et non, je ne pense pas que les retraités doivent participer.
12:31Les retraités ne doivent pas être la variable d'ajustement
12:33et ne doivent pas payer les mauvais choix politiques,
12:36budgétaires, des amis de M. Jacobelli.
12:38Même les retraités aisés ?
12:39Je viens de vous le dire, 2 milliards,
12:41c'est l'augmentation de notre contribution à l'Union européenne.
12:44Moi, je pense que cette année, il n'y a pas de raison
12:46que ce soit les Français qui se serrent la ceinture.
12:48L'Union européenne peut se serrer la ceinture.
12:50Et vous voyez, c'est très net, on a deux façons
12:52de dépenser de l'argent qui seraient très différentes.
12:54Et c'est aussi ça qui fait le débat démocratique.
12:58Moi, je préfère les retraités à l'Union européenne.
13:00Xavier Jacobelli, votre position sur cette mesure
13:03qui est prévue par le gouvernement Barnier,
13:05le gel des pensions de retraite.
13:06Est-ce que vous êtes favorable à ce qu'on le cible
13:08plutôt sur les retraités aisés, pour trouver un accord ?
13:10Moi, j'étais opposé par principe à supprimer l'indexation
13:15qui devait intervenir au 1er janvier.
13:17On est intervenu avec Gabriel Attal auprès du gouvernement
13:20pour faire en sorte que cette désindexation,
13:22ce report de 6 mois, encore une fois,
13:24l'indexation n'est pas remise en cause.
13:26Elle sera revalorisée au 1er juillet
13:29plutôt que le 1er janvier.
13:31Mais on a souhaité que les minima sociaux,
13:34les petites retraites soient indexées
13:37dès le 1er janvier.
13:38Donc qu'il n'y ait pas de pertes pour ceux
13:40qui sont les plus fragiles des retraités.
13:42Et donc ça, c'est quasiment acté.
13:44En tout cas, nous, c'est ce que nous défendons.
13:46Et quand on parle des petites retraites,
13:47c'est jusqu'à quelle échelle ?
13:49Minimum vieillesse, l'allocation veuvage,
13:51tout ce qui touche aux petits revenus.
13:53C'est dans le débat parlementaire actuellement.
13:55Et effectivement, c'est une économie de 4 milliards.
13:58Le fait de décaler de 6 mois l'indexation
14:00pour les plus hauts retraités,
14:02c'est une économie de 4 milliards
14:04pour le budget de l'État.
14:05Moi, à titre personnel, je vous l'ai dit,
14:06j'étais défavorable à ça.
14:08Si on arrive à trouver un compromis,
14:10et si chacun peut faire des efforts,
14:11je pense que ça va dans le bon sens.
14:12Alors, le budget de la Sécurité sociale 2025
14:14prévoit d'autres mesures d'économie
14:16qui vont impacter le quotidien des Français,
14:19et notamment de moindre remboursement
14:21des consultations médicales.
14:23La ministre de la Santé Geneviève Dariussec
14:25s'en est expliquée cette semaine
14:27devant les sénateurs.
14:28Fabien Ricard.
14:32Les consultations chez le médecin
14:34pourraient bientôt n'être plus remboursées
14:36qu'à 60% par la Sécu,
14:38au lieu de 70%.
14:40Une augmentation de 10% du reste à charge
14:43prévu dans le budget 2025
14:45de la Sécurité sociale.
14:47Devant la Commission des affaires sociales du Sénat,
14:50la ministre de la Santé s'est voulue rassurante.
14:52Aujourd'hui, la décision n'a pas été prise.
14:55Moi, je souhaite continuer de travailler
14:57pour faire en sorte que cette diminution
15:00soit la moins importante possible,
15:03sachant que c'est un levier.
15:05Un levier pour économiser 1 milliard d'euros.
15:08Dans le scénario du gouvernement,
15:10ce seront les mutuelles
15:12qui prendront à leur charge la différence.
15:14Alors chiche, si c'est ça,
15:16qu'est-ce que vous mettez en place
15:17pour que les complémentaires santé
15:19ne répercutent pas
15:21sur des augmentations tarifaires
15:23qui ont déjà été extrêmement importantes
15:26par le passé.
15:28Parce qu'à l'heure actuelle,
15:30je ne vous crois pas quand vous dites ça.
15:32Ça va être un transfert vers les patients
15:34qui vont voir des tarifs augmentés.
15:36Cette baisse de la prise en charge
15:38ne concernerait pas les affections de longue durée
15:40ni les plus précaires,
15:42mais elle serait quand même un premier pas
15:44vers une plus grande privatisation du système de santé,
15:47redoutent les parlementaires.
15:49Réduire de 70 à 60% la part de la Sécu
15:53et dire on va transférer sur les mutuelles,
15:55on ne fait quand même pas grand-chose d'autre
15:57que de financiariser un peu plus,
15:59de privatiser un peu plus le financement
16:02et je pense que c'est quand même un problème.
16:05Malgré les inquiétudes,
16:07la nécessité de faire des économies fait consensus
16:10afin de ramener le déficit de la Sécu
16:12à 16 milliards d'euros en 2025,
16:14comme le prévoit le gouvernement,
16:16tout en assumant une augmentation
16:18des dépenses de santé de 2,8%.
16:21Xavier Yacovilli,
16:23est-ce que moins bien rembourser les consultations,
16:25ou est-ce qu'il y a une mesure inégalitaire
16:27qui va reposer sur tous les Français
16:29qui verront leur mutuelle augmenter
16:31et surtout sur les Français,
16:33les 2,5 millions de Français qui n'ont pas de mutuelle ?
16:35Je ne vais pas vous dire que je suis favorable à cette mesure
16:37puisque je viens de commettre un rapport
16:39sur les complémentaires santé
16:41et l'impact sur le pouvoir d'achat des Français
16:43en ayant un certain nombre de propositions
16:45et notamment pour contraindre les mutuelles
16:47de ne pas augmenter leurs cotisations,
16:49de limiter à 70 ans l'augmentation des mutuelles.
16:51Vous savez qu'aujourd'hui,
16:53comme on a un système par risque,
16:55plus on est âgé, plus on paye
16:57de cotisations mutuelles
16:59et donc nous, dans notre rapport
17:01avec l'actuel maintenant ministre
17:03CARERG, nous avions
17:05indiqué que nous voulions
17:07bloquer à 70 ans. Nous voulions aussi
17:09mettre en place un contrat
17:11seigneur, un contrat responsable
17:13seigneur, pour permettre
17:15d'avoir un panier de soins
17:17qui soit destiné pour les seigneurs.
17:19Tout ça va dans le sens, plutôt de faire en sorte
17:21de protéger les Français,
17:23de protéger les seigneurs sur l'aspect
17:25de la mutuelle. Aujourd'hui, 96%
17:27des Français ont une mutuelle
17:29et le problème, c'est qu'on a l'impression
17:31qu'un certain nombre de mutuelles font un peu leur gras
17:33sur les contrats
17:35individuels au détriment des contrats...
17:37Les mutuelles, à l'inverse, seraient tortes
17:39qu'elles doivent être à l'équilibre
17:41donc elles n'auront pas le choix mathématiquement,
17:43il faudra qu'elles augmentent leurs tarifs.
17:45Il faut aussi que les mutuelles comprennent que l'assurance maladie
17:47par l'augmentation des maladies longues durées
17:49a pris à sa charge
17:511 milliard d'euros ces dernières années
17:53et donc n'a transféré que 500 millions
17:55avec un certain nombre de transferts
17:57de compétences.
17:59En un mot, cette piste du gouvernement, elle va dans le mauvais sens ?
18:01Moi, aujourd'hui, je verrai comment
18:03avance le débat parlementaire,
18:05je ne suis pas favorable au déremboursement,
18:07à l'augmentation, en tout cas,
18:09de cette consultation qui sera
18:11détournée sur les mutuelles.
18:13La Valette, quelle est la position du RN sur ce sujet ?
18:15Est-ce qu'il faut moins bien rembourser les consultations médicales
18:17pour faire des économies ?
18:19Je vous étonne, on est là depuis 10 minutes et déjà, M. Jacobelli,
18:21ça fait deux fois que vous n'êtes pas d'accord avec une piste du gouvernement
18:23qui est pourtant de votre majorité.
18:25Je suis libre, vous savez, je n'ai pas d'élément de langage.
18:27Le mandat parlementaire, c'est un mandat libre.
18:29Je pense que vous faites, du coup, dans cette majorité,
18:31deux fois que vous n'êtes pas d'accord.
18:33Parce qu'en fait, on a une diversité,
18:35on peut exprimer nos points.
18:37Vous savez, nous, on n'est pas caporalisés comme chez vous.
18:39Revenons sur le fond de la mesure.
18:41L'année dernière, un Français sur trois
18:43a été empêché de se soigner
18:45parce que le reste à charge était déjà trop important.
18:47Vous imaginez bien que non.
18:49Encore une fois, les gens n'ont pas à subir
18:51ces mauvais choix politiques.
18:53Et puis, il y a un très mauvais signal qui est quand même envoyé
18:55par ce gouvernement, qui est l'augmentation de 100 millions
18:57de l'aide médicale d'État.
18:59Vous ne pouvez pas demander aux Français,
19:01avec des déremboursements,
19:03et à côté de ça, donner 100 millions supplémentaires
19:05à des gens...
19:07Ce sera gelé, finalement ?
19:09On ne sait pas trop.
19:11Le gel des crédits de l'aide médicale d'État a été annoncé.
19:13D'accord, ok, mais pourquoi ?
19:15Parce qu'on a été là.
19:17C'est aussi à ça que servent des députés d'opposition.
19:19Parce qu'effectivement, on a dit que le signal
19:21qui était envoyé nous paraissait tout à fait délétère.
19:23Vous imaginez que des gens
19:25qui sont rentrés sur notre sol, et il faut le rappeler,
19:27ont une palette de soins.
19:29J'ai eu, il n'y a pas très longtemps,
19:31une carte d'AME dans les mains.
19:33Toute la palette de soins, sauf les cures thermales
19:35et la procréation médicalement assistée, est offerte.
19:37Ce n'est pas possible. Vous ne pouvez pas expliquer.
19:39Moi, j'ai des gens sur ma circonscription
19:41qui ont des opérations, des choses que je ne fais pas
19:43parce que je n'en ai pas les moyens.
19:45C'est donc évidemment pas entendable.
19:47Mais je suis très contente que cette proposition
19:49ne vous plaise pas, M. Iacoretti.
19:51Il y a une autre piste d'économie étudiée,
19:53c'est sur les arrêts maladie.
19:55Est-ce qu'il faut moins les indemniser
19:57comme le prévoit le gouvernement ?
19:59Je pense qu'il faut qu'il y ait plus de contrôle
20:01sur les arrêts maladie.
20:03Et d'ailleurs, il y a eu une des propositions
20:05qui émanent du gouvernement ou des parlementaires
20:07et que je trouvais intéressante,
20:09c'est de limiter les arrêts maladie
20:11par téléconsultation.
20:13C'est vraiment une responsabilité du médecin
20:15sur place pour faire en sorte qu'on puisse
20:17contrôler mieux les arrêts maladie.
20:19Je pense qu'effectivement, c'est des pistes.
20:21Il y a de la fraude partout.
20:23Il y a de la fraude fiscale, il y a de la fraude sociale.
20:25Il faut lutter contre ça.
20:27Gabriel Attal, quand il était Premier ministre,
20:29avait mis en place un certain nombre de dispositifs
20:31de lutte contre la fraude.
20:33Ça fait partie des pistes de réflexion.
20:35Je pense qu'il y a aussi un élément,
20:37l'audition de la ministre de la Santé,
20:39et c'est un sujet sur lequel je porte depuis plus de deux ans
20:41avec mon collègue député Isaac Sibyl
20:43du Modem,
20:45sur la taxation comportementale
20:47et notamment obliger les industriels
20:49à diminuer le taux de sucre
20:51dans les produits
20:53parce que ça, c'est 53 milliards
20:55pour l'assurance maladie chaque année,
20:57avec toutes les maladies qui sont induites
20:59par rapport au sucre et l'empoisonnement
21:01que nous faisons, notamment de nos enfants.
21:03Alors, la valette sur les arrêts maladie,
21:05de la part des travailleurs français ?
21:07Bien sûr qu'il y a des abus.
21:09Il faut les contrôler le plus possible.
21:11Et moins indemniser ?
21:13Contrôler déjà, mais vous savez,
21:15avant de moins indemniser, il y a d'autres endroits
21:17où on peut faire des économies.
21:19Vous savez qu'on a un nombre de cartes vitales
21:21qui est bien supérieur
21:23au nombre de Français.
21:25Ça pose une vraie question.
21:27Encore une fois, on le sait,
21:29la carte biométrique, on en parle depuis longtemps.
21:31Je me demande pourquoi le gouvernement qui est en place
21:33depuis longtemps ne l'a pas mise en place.
21:35Michel Barnier en a parlé.
21:37D'accord, ça fait un moment, ça fait 7 ans
21:39que Emmanuel Macron est là, rien n'a bougé là-dessus.
21:41Et effectivement, il y a eu une volonté
21:43d'aller chercher la fraude, mais il y a eu très peu d'encaissements.
21:45Alors est-ce que c'est un manque de volonté politique ?
21:47Non mais c'est vrai, c'est factuel.
21:49Ça ne doit pas être si facile.
21:51C'est aussi factuel que les erreurs
21:53que vous avez faites sur vos éléments de langage depuis tout à l'heure.
21:55En fait, la réalité, c'est qu'on a augmenté
21:57les contrôles, il y a eu de plus en plus
21:59de recettes suite à des contrôles
22:01de fraude fiscale et sociale sous Gabriel Attal
22:03quand il était Premier ministre.
22:05Très peu par rapport à ce qui était espéré.
22:07Toujours plus que ce qu'il y avait avant.
22:09Quand on parle de rien, c'est sûr que...
22:11En fait, dans la démago,
22:13vous êtes toujours dans la surenchère.
22:15Je pense que c'est insupportable pour les Français de savoir
22:17qu'il y a des gens qui se font soigner ailleurs avec des cartes vitales
22:19qui ne leur appartiennent pas.
22:21Mettez en place plutôt la carte vitale biologique.
22:23Soutenez le gouvernement et vous verrez qu'on pourra mettre en place
22:25une autre piste.
22:27Une autre piste d'économie,
22:29ce serait, pour le gouvernement,
22:31de revenir sur certains allégements
22:33de cotisations sociales
22:35sur les salaires
22:37pour les entreprises, notamment pour faire des économies
22:39et aussi pour encourager les augmentations
22:41de bas salaires. C'est du gagnant-gagnant,
22:43Xavier Akoveli.
22:45Il y a deux choses. Il faut faire attention.
22:47Quand Gabriel Attal parlait de
22:49démilitariser
22:51les salaires
22:53des Français, c'était ça.
22:55Aujourd'hui, l'allègement de charges est principalement sur les bas salaires.
22:57Ça n'incite pas les employeurs
22:59à augmenter les salaires.
23:01Le fait de diminuer
23:03les allègements de cotisations
23:05sur les bas salaires
23:07permet d'inciter les entreprises à augmenter les salaires
23:09et donc du pouvoir d'achat supplémentaire.
23:11Après, il faut faire attention aussi que
23:13le coût du travail n'augmente pas
23:15et que ça ne se traduise pas par
23:17une suppression d'un certain nombre
23:19d'emplois et de faire en sorte que notre pays,
23:21qui est depuis la quatrième année consécutive
23:23le pays le plus attractif
23:25en termes d'investissement étranger, de création d'emplois,
23:272,2 millions d'emplois
23:29qui ont été créés depuis le début
23:31du quinquennat d'Emmanuel Macron,
23:33ne soit pas freiné
23:35par cette suppression
23:37de diminution de charges.
23:39Vous la votez, cette mesure, ou pas ?
23:41On va voir le débat parlementaire.
23:43On n'est pas encore dans le débat parlementaire budgétaire
23:45au Sénat. Laissez-moi le temps
23:47de voir ce qui sort de la cacophonie
23:49de l'Assemblée nationale et faire en sorte
23:51que le Sénat puisse travailler correctement
23:53sur les textes, comme on le fait à chaque fois.
23:55On sent que vous êtes mitigée sur cette mesure.
23:57Et vous, du côté de l'Assemblée nationale,
23:59est-ce que l'ERN est favorable à une mesure d'économie
24:01et puis une mesure de pouvoir d'achat pour augmenter les basses salaires ?
24:03On l'a toujours dit.
24:05Ça, c'est un peu petit bras.
24:07On veut augmenter les salaires dans l'entreprise
24:09jusqu'à trois fois le SMIC de 10% avec cette exonération
24:11de charges pour permettre aux entreprises qui le peuvent.
24:13En baissant encore plus les charges.
24:15C'est ça, le problème.
24:17Quand on entend, par exemple, la gauche et l'extrême-gauche,
24:19il faudrait que tout le monde augmente.
24:21On ne peut pas augmenter.
24:23Quand vous augmentez de 100 euros un salarié,
24:25vous augmentez pratiquement de 500 euros avec vos charges.
24:27Ça n'est pas possible.
24:29Il faut que l'État mette en condition
24:31cette relance économique.
24:33Il faut trouver des pistes.
24:35Pour ça, il faut aussi une sobriété normative.
24:37Je pense que là, pour le coup, on va tous être d'accord.
24:39Mais chaque année, c'est 40 milliards d'euros,
24:41les allègements de charges. C'est énorme.
24:43On est bien d'accord, mais encore une fois,
24:45vous ventilez l'argent comme vous le voulez.
24:47On n'a pas parlé d'immigration.
24:49On a parlé des économies sur l'immigration
24:51et qu'on peut réinjecter, évidemment, dans l'économie.
24:53Je pense que le triptyque énoncé par Jordan Bardella...
24:55Vous voulez trouver les 4 milliards ?
24:57Non, mais encore une fois,
24:59on vient de faire un...
25:01Vous avez sûrement suivi Jean-Philippe Tanguy
25:03avec notre contre-budget.
25:05Je pense que vous étiez d'ailleurs à la conférence de presse.
25:07Tout est listé. Les Français peuvent le trouver
25:09sur le site du Rassemblement national.
25:11Encore une fois, gouverner, c'est choisir.
25:13Et je pense qu'effectivement,
25:15il le faut faire en sorte que les TPE,
25:17qui sont le poumon de notre économie,
25:19soient préservées.
25:21Il faut aller négocier les tarifs de l'électricité,
25:23ce que les amis de M. Iacovelli
25:25n'ont pas été capables de faire,
25:27alors que c'est quand même fondamental.
25:29Il faut que nous redevenions le paradis énergétique
25:31que nous étions pour être attractifs.
25:33On n'a peut-être pas le temps d'en parler,
25:35mais quand vous parlez des 2 milliards d'emplois,
25:37malheureusement, ce ne sont pas des emplois
25:39à haute productivité.
25:41Merci à tous d'avoir suivi cette émission
25:43et à la semaine prochaine.
25:47Sous-titrage Société Radio-Canada

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