• il y a 2 mois

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Transcription
00:00Gravir un sommet de 8000 mètres avec de l'oxygène, c'est déjà un peu dur,
00:05mais gravir un sommet de 8000 mètres sans oxygène, ça devient presque surhumain.
00:10Il faut un très bon niveau physique, il faut être capable de tenir un rythme assez rapide
00:14pour être le moins longtemps possible exposé dans la zone de la mort,
00:17c'est-à-dire passer le moins de temps possible entre 7500 et 8600,
00:22parce que sinon on subit les effets du manque d'oxygène, on est en hypoxie,
00:26notre cerveau ne fonctionne plus normalement, notre physique ne fonctionne plus normalement
00:29et on se met vraiment en danger.
00:32Qu'est-ce qu'il se passe ?
00:35Petite pause.
00:38C'est dur l'altitude.
00:40Ouais.
00:42Nos corps, ils sont destroys.
00:46Alors de temps en temps, on fait des petites pauses pour mieux repartir.
00:50Pour nous, c'est une évidence de grimper sans oxygène,
00:52parce que c'est la façon la plus pure de grimper les montagnes.
00:55Si demain vous allez faire une étape du tour en vélo,
01:00vous n'allez pas prendre ni un vélo électrique ni de l'EPO.
01:03Peut-être que la comparaison n'est pas exactement bonne,
01:05mais pour nous c'était une évidence en tant qu'alpiniste de gravir ces sommets sans oxygène,
01:11qui est la façon pure et éthique aussi.
01:15Évidemment, on était sur une voie normale,
01:17il y avait aussi des cordes fixes qu'on a utilisées un certain nombre de fois,
01:21mais on a décidé de ne pas avoir de porteurs ou de sherpas avec nous,
01:25et on a décidé de ne pas avoir d'oxygène.
01:27C'est vraiment nous qui avons fait le sommet de façon autonome.
01:30L'apport d'oxygène change vraiment l'ascension.
01:33Évidemment, les effets de l'oxygène vont dépendre du débit que l'on met dans les bouteilles d'oxygène.
01:38Mais pour quelqu'un qui a un débit de 3 à 4 litres de minute,
01:41qui se trouve à 8000 mètres,
01:42c'est comme si en réalité il faisait un effort à 6000 mètres.
01:45Un autre avantage à avoir de l'oxygène,
01:49c'est que ça garde les gens au chaud.
01:51Un des dangers de ne pas avoir d'oxygène,
01:53c'est qu'on peut faire une hypoxie sévère,
01:55c'est-à-dire s'asseoir dans la neige,
01:57et puis s'endormir, tomber inconscient.
01:59Il faut vraiment être très attentif à ses sensations, à son état.
02:02Mais apparemment, une hypoxie sévère ne prévient pas.
02:06On peut se sentir, ok, je suis toujours lucide, physiquement je vais bien,
02:09et puis d'un coup, s'asseoir dans la neige,
02:11et puis tomber inconscient et s'endormir.
02:14Et s'il n'y a pas d'autres personnes qui vous voient à ce moment-là,
02:16vous restez sur la montagne.
02:18Finalement, on a plutôt fait une préparation physique
02:22à avoir de l'endurance,
02:24à être capable de tenir des longues journées,
02:27comme celle du sommet qui durait 14h30.
02:30On a plutôt habitué notre corps à tenir longtemps.
02:33On a entraîné notre corps à devenir plus performant,
02:36en étant capable de mettre de la vitesse.
02:38Parce qu'effectivement, passer le moins de temps possible
02:40au-dessus de 7000, 5000, 8000 mètres,
02:42c'est un gage de sécurité.
02:44Et si on n'est pas suffisamment entraîné,
02:47on va commencer à ralentir,
02:49on va faire du 20 mètres heure,
02:50et là, on se met vraiment en danger.
02:52Donc, arriver à tenir longtemps,
02:54mais avec un certain rythme de progression,
02:57c'était notre objectif,
02:58c'était ce qu'on avait besoin pour réussir le K2.

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