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Deux ans après sa prise de fonction, la présidente du Conseil, Giorgia Meloni, est parvenue à stabiliser le paysage politique italien et à afficher un « visage normal » sur la scène internationale. Les explications de notre correspondant à Rome, Francesco Maselli.

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Transcription
00:00qui sont satisfaites des résultats et des traguards
00:02que nous avons atteints en ces deux années pour l'Italie.
00:10Le paysage politique italien est passé à un bipolarisme, plus ou moins.
00:16C'est-à-dire qu'après la législature dernière,
00:20avec trois gouvernements de signes différents,
00:22Mélanie a réussi à reporter la droite au pouvoir
00:24et donc à réinstaller une sorte de dialectique entre droite et gauche,
00:28donc un clivage traditionnel.
00:30C'est intéressant d'observer que le gouvernement de Mélanie,
00:33c'est le septième gouvernement plus long de l'histoire de la République,
00:37parce que normalement les gouvernements sont très petits
00:39et sa popularité est intacte.
00:41Elle reste la première personnalité politique préférée par les Italiens
00:46et aussi en ce qui concerne les partis de gouvernement
00:49qui sont plus ou moins au même niveau qu'issus des résultats de 2022.
00:54Et même Freditalli a gagné un petit peu par rapport à son résultat
00:59donc ça veut dire que l'opinion publique a resté plus ou moins figée
01:03au résultat qui a amené Mélanie au pouvoir.
01:06Cela s'est produit aussi parce que l'opposition n'a pas réussi
01:10à structurer une proposition cohérente et vraiment alternative.
01:14Elle ne donne pas l'idée de pouvoir gagner les élections
01:17si demain on retourne aux urnes.
01:20Donc tous ces éléments font aussi que, pour l'instant,
01:22l'opinion publique reste figée à 2022, après deux ans.
01:26Après, on sait que l'opinion publique italienne peut rapidement changer d'avis
01:30et donc on rentre dans la deuxième partie de la législature.
01:33Ce sera le plus dur pour Mélanie parce qu'elle devra confirmer
01:36les attentes qu'elle a suscitées dans l'opinion publique italienne.
01:45Elle a structuré son action gouvernementale en deux volets.
01:49Deux volets économiques très mainstream, beaucoup plus qu'on pensait au début.
01:53Elle a fait des lois de budget plus ou moins cohérentes
01:57avec la situation financière italienne, qui est une situation difficile,
02:01avec un déficit qui a énormément augmenté après la pandémie.
02:05Et elle a réussi à éliminer une série de primes,
02:07notamment la prime pour les restructurations immobilières,
02:10qui avait complètement plombé le budget, le bilan public.
02:13Donc ça, ça a été un gouvernement, d'un point de vue fiscal,
02:17plus ou moins conservateur.
02:18Elle n'a pas cramé la casse, comme on pouvait imaginer au début
02:22de son expérience de gouvernement.
02:23Elle a régné certaines propositions, notamment elle n'a pas changé le système de retraite.
02:29C'est beaucoup plus difficile qu'avant de partir avant l'âge légal qui reste 67 ans.
02:34Par contre, sur la situation identitaire, sur les politiques de sécurité,
02:38elle a été beaucoup plus dure, beaucoup plus proche d'un gouvernement de droite dur.
02:43Elle a augmenté les délits, augmenté les peines.
02:45Elle a aussi un problème à niveau de surpeuplement des prisons
02:49et aussi de surpeuplement des instituts pour mineurs qui commettent des délits.
02:53Aussi, en ce qui concerne par exemple la gestation pour autrui, la GPA,
02:57elle a rendu cette pratique un délit universel.
03:01C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'Italie peut poursuivre des citoyens italiens
03:05qui vont à l'étranger, par exemple aux États-Unis, pour avoir des enfants.
03:08Donc en ça, son gouvernement a été très conservateur.
03:11Et enfin, sur l'immigration aussi, Mélanie a montré le visage dur.
03:16Elle a passé des accords, notamment avec la Tunisie, pour diminuer les départs.
03:21Elle a réussi en ce sens parce qu'en 2024,
03:23les arrivées sur les côtes italiennes ont diminué par rapport à 2023.
03:26Mais surtout, elle a inauguré les centres de détention et de répatriement en Albanie,
03:31donc externalisant la gestion de l'immigration,
03:33qui ont commencé à moitié octobre
03:35et qui donnent déjà beaucoup de problèmes à niveau journique.
03:38Pour l'instant, c'est un échec.
03:39Elle n'a pas réussi à amener énormément de migrants en Albanie.
03:42Donc le verre est à moitié vide en matière d'immigration.
03:47Georgia Melanie a compris qu'en 2022,
03:50son profil pouvait susciter des questions,
03:52notamment pour son parti, qui est un parti post-fasciste.
03:56Et donc, elle a misé énormément sur l'atlantisme.
03:58Elle a soutenu l'Ukraine, elle s'est alignée aux désidératas des Américains.
04:02Et donc, elle a montré la capacité de rester sur la position traditionnelle de l'Italie
04:07en ce qui concerne les questions internationales.
04:09Donc, atlantisme, mais aussi européisme,
04:12c'est-à-dire qu'elle a accepté de jouer un rôle de présidente
04:15accepté de jouer le jeu en Europe.
04:17Elle a noué une relation très forte avec Ursula von der Leyen.
04:21Elle a réussi à participer à certaines décisions à niveau européen,
04:27notamment la gestion de l'immigration.
04:29Le changement du pacte assis à l'immigration
04:31reflète en partie les positions de Melanie.
04:34Et aussi, même si elle n'a pas voté pour l'alliance traditionnelle en Europe
04:38entre PPE, les libéraux et les socialistes,
04:40elle a quand même réussi à avoir une vice-présidence à Bruxelles
04:44avec son ministre des Affaires européennes, Raphaël Effitthau.
04:46Donc, elle a réussi en quelque sorte à devenir un visage normal
04:51de la politique internationale,
04:52aussi parce qu'elle est la présidente du Conseil italien.
04:55L'Italie est parmi les pays fondateurs de l'Union européenne.
04:57Donc, elle a réussi à ne pas devenir une source de problématique
05:02à l'intérieur de l'Union européenne, comme l'est par exemple Victor Orban.
05:05Elle a choisi de participer au jeu mainstream européen.
05:09Après, c'était inévitable probablement pour la situation financière italienne,
05:13mais aussi pour la situation politique italienne.
05:15Désormais, en Italie, personne ne veut sortir de l'Union européenne.
05:19Personne ne met en cause la participation à l'Union européenne.

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