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Dans son émission média, Thomas Isle et sa bande reçoivent chaque jour un invité. Aujourd'hui, Melvil Poupaud, pour la série "Dans l'ombre" avec Swann Arlaud et Karin Viard qui sera diffusée sur France 2 le 30 octobre et qui est déjà disponible sur France.tv. Elle est adaptée du thriller politique éponyme publié en 2011 et écrit par Édouard Philippe et Gilles Boyer.

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Transcription
00:00Vous écoutez Culture Média sur Europe 1 9h30 11h avec Thomas Hill et votre invité ce matin Thomas.
00:05Oui je reçois ce matin le comédien Melville Poupeau pour une série qu'on attend depuis très longtemps
00:10et qui démarre mercredi sur France 2, l'adaptation du livre « Dans l'ombre » signé de l'ancien Premier ministre
00:15et désormais candidat à la présidentielle de 2027, Édouard Philippe et de son bras droit Gilles Boyer
00:21qui sont aussi co-scénaristes d'ailleurs de la série. Ils étaient même, paraît-il, parfois présents au tournage, Melville Poupeau ?
00:28Oui, ils sont venus une fois, Édouard Philippe est venu une fois avec son fils qui est curieux de cinéma, qui est assez cinéphile.
00:34Après c'est toujours gênant quand on a un invité sur un plateau parce que pour peu qu'il soit dans votre regard
00:38ou que voilà c'est des présences extérieures qui peuvent être gênantes, du coup je pense que lui-même s'est rendu compte que ce n'était pas sa place.
00:43Oui ça met une petite pression supplémentaire.
00:44Mais par contre ce qui était intéressant pour nous c'était qu'il était investi dans l'écriture du scénario, dans les dialogues
00:48donc c'est vrai que c'est une série parfois un peu technique, assez précise, en tout cas très véridique, très vraisemblable
00:54sur le monde de la politique et sur les coulisses d'une campagne.
00:56Et moi c'est exactement ce que j'ai aimé dans cette série.
00:59Alors évidemment si tout est fictif quand on regarde cette série, on ne peut pas s'empêcher de chercher des ressemblances
01:04et alors vous Melville Poupeau, comme vous jouez un candidat de droite à la présidentielle avec une barbe teintée de blanc,
01:10on se dit ah lui ok c'est Édouard Philippe, mais en fait très vite on se rend compte que pas du tout.
01:15Bah il a plus la barbe déjà lui.
01:16Et voilà que lui il a plus la barbe et puis c'est une vraie fiction.
01:20Je crois que c'est l'intérêt de la série, c'est qu'on est au-delà de la petite anecdote ou du côté contemporain,
01:26c'est plus universel, c'est comme disait Gilles Boyer, des archétypes de la politique.
01:29D'ailleurs il y a même des résonances avec la campagne présidentielle américaine qu'il y a eu en ce moment.
01:33Je ne vais pas développer mais moi j'étais à New York cet été et j'ai suivi de près cette campagne,
01:39il y a toujours des rebondissements, en fait c'est un moment de la vie de tous les citoyens et a fortiori des équipes de campagne
01:44très exaltante, pleine de péripéties, qui est en fait feuilletonné aussi par les médias
01:48donc c'est un sujet idéal pour faire une série palpitante et avec un côté thriller dans celle-ci.
01:54Plein de tensions évidemment dans ces moments-là, puis c'est une fourmilière une campagne, on se rend compte.
01:59C'est vraiment comme si on était une souris et qu'on avait accès aux coulisses auxquelles on n'a pas accès d'habitude,
02:03donc la préparation des interviews, préparation des grands meetings, comment réagir à l'actualité,
02:09surtout dans ce monde d'aujourd'hui qui est quand même surmédiatisé avec les réseaux sociaux,
02:13est-ce qu'il faut réagir à chacun des faits divers, des polémiques, des petites phrases,
02:19donc c'est vraiment tout ça qu'on voit de l'intérieur.
02:22Et votre personnage de Paul Frankeur, il paraît qu'il est plutôt inspiré d'un ancien ministre allemand,
02:26en l'occurrence Wolfgang Schauble qui était en fauteuil roulant,
02:30et vous aussi dans la série vous êtes en fauteuil suite à un accident de voiture,
02:34mais c'est assez anecdotique dans la série, ce n'est pas du tout au centre de la série,
02:39mais ça pose quand même une vraie question sur le handicap,
02:42parce que moi je n'avais jamais vu par exemple un candidat à la présidentielle comme ça,
02:45en fauteuil roulant, haranguer la foule comme vous le faites dans un meeting,
02:49et ça c'est assez intéressant à voir.
02:51C'est ce qui m'avait fait peur au début, je m'étais dit comment je vais m'incarner,
02:54je n'avais jamais fait d'homme politique, je n'avais pas vraiment fait ce genre de rôle très autoritaire, charismatique,
03:00et je me suis dit en plus ce rôle-là difficile, mais en fauteuil roulant c'est encore plus un challenge.
03:04Une catarine supplémentaire, oui.
03:06Et bizarrement, très rapidement sur le tournage, je me suis rendu compte qu'en fait ça imposait le respect,
03:11et que ça me donnait une sorte de charisme, quelque chose d'assez inédit, de très fictionné,
03:15et pendant les meetings, le fait de ne pas pouvoir se lever, de ne pas pouvoir reporter la scène,
03:19finalement ça me donnait aussi la force de développer quelque chose de plus intérieur, de plus profond,
03:25et finalement au bout d'un moment je me suis rendu compte que j'imposais le respect,
03:28et que le vrai pouvoir il vient de l'intérieur, il ne vient pas de ses gesticulations ou de sa volonté,
03:32il vient de quelque chose qui émane de vous naturellement.
03:35Et alors votre personnage, il affronte dans une primaire de la droite d'abord une candidate qui est plus à droite que lui,
03:40qui est jouée par Karine Villard, alors on dit qu'elle s'est un peu inspirée de Rachida Dati,
03:44moi j'ai plutôt vu une ressemblance avec le style d'une Nadine Morano par exemple,
03:48en tout cas ça montre vraiment cette série quand politique, vos pires ennemis, ils sont dans votre camp, c'est ça qu'elle dit.
03:55L'intérêt de la série c'est ça, c'est les tractations, jusqu'où on peut aller,
03:58jusqu'à quelle concession on est capable de faire, à quel point on se trahit,
04:02est-ce qu'on est vraiment digne de confiance, le suspense est là-dessus,
04:06je pense pour le spectateur aussi bien que pour l'équipe, parce que c'est aussi une équipe de campagne qu'on suit,
04:11c'est pas un candidat, c'est surtout son conseiller d'ailleurs,
04:13mais aussi l'équipe de Com, Swan Harlow évidemment,
04:19Eveline Brochu qui joue ma conseillère en communication,
04:21donc c'est jusqu'à quel point on a raison de suivre cet homme-là,
04:25est-ce qu'il est aussi droit qu'il en a l'air, ou est-ce qu'il faut se méfier,
04:29est-ce qu'il a caché des choses, est-ce qu'il dit la vérité,
04:31donc ça donne lieu à beaucoup de séquences,
04:33et puis moi j'avais envie aussi que mon personnage soit trouble,
04:35que ce soit pas le super président, le super héros absolu,
04:38et qu'on l'aime du début à la fin, mais qu'on doute de lui par moments.
04:42Il est subtil, on sait pas trop d'ailleurs.
04:43Voilà c'est ça, et d'ailleurs en plus ça a développé quelque chose chez moi dont j'avais pas conscience avant,
04:47l'idée que le vrai pouvoir c'est aussi de faire confiance,
04:51c'est-à-dire qu'on dit quelque chose, et comme je dis à maman, à Swan Harlow mon conseiller,
04:55je lui dis maintenant t'en sais assez, je te dirai pas plus, c'est à toi de me faire confiance,
04:58et si t'as pas confiance tu vas ailleurs, la force de quelqu'un,
05:01et son pouvoir c'est aussi de développer cette croyance quelque part.
05:04Allez, un petit extrait du premier épisode où vous vous affrontez avec Karine Villard,
05:09tous les deux dans un restaurant.
05:10Marie-France, tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser construire ma majorité à l'Assemblée ?
05:14Nos électeurs ne veulent pas des centristes.
05:16Pas des centristes, ce sont des épongements.
05:18Oui, et en me choisissant,
05:20ils ont décidé qu'ils ne voulaient pas qu'on dévie vers les extrêmes.
05:22Oh non, s'il te plaît, arrête, et ne recommence pas avec ça.
05:25Décaler les investitures ?
05:26Tu réalises que c'est un casus belli ?
05:28Marie-France, je ne vais pas te laisser le volant et l'écrou du cagnon.
05:31Et tu le sais très bien, tu fais une grossière erreur.
05:35On se casse.
05:37Et voilà, elle s'en va.
05:39C'est la première fois, vous l'avez dit, que vous incarnez un homme politique.
05:42Melville Poupeau, moi j'ai trouvé que ça vous allait vraiment bien.
05:45Est-ce que ça vous a donné des envies ou des velléités de rejoindre la politique ?
05:50Non, moi je ne suis pas très branché politique.
05:54Je n'ai pas toujours voté, je l'avoue,
05:56parce que je n'aime pas voter pour quelqu'un en qui je ne crois pas vraiment,
05:58donc des fois je m'abstiens.
05:59Et ensuite...
06:01Voilà, ce n'est pas mon rayon.
06:02Mais vous avez découvert des choses avec ce rôle, sur tout ce qui pouvait se passer
06:05dans les bas-fonds de la politique ?
06:07Oui, beaucoup de choses, parce que je ne suis pas spécialiste.
06:09J'ai découvert aussi que c'était une façon de jouer la comédie.
06:14Sauf que moi, en tant que comédien, je suis capable de changer de rôle,
06:16alors qu'eux, ils sont obligés de rester dans le même rôle toute leur vie.
06:20Et moi, c'est ce qui m'ennuierait a priori,
06:22parce que ce que j'aime bien, c'est pouvoir faire un homme politique,
06:24de droite ou de gauche,
06:25et puis après faire un scientifique abducté par les extraterrestres,
06:29et puis après un serial killer.
06:30Enfin, je veux dire, c'est ça qui me plaît dans mon métier.
06:32Et eux, ils sont obligés d'être toujours un peu sur la même ligne.
06:34Et alors, ce n'est pas simple de porter la politique à l'écran.
06:37Beaucoup s'y sont cassés les dents avec des fictions
06:39qui sont parfois beaucoup trop caricaturales.
06:41Et là, franchement, c'est réussi, c'est fin.
06:44Votre personnage, pour une fois, ce n'est pas l'homme politique purement cynique
06:48qu'on voit dans beaucoup de fictions.
06:51Il est plus subtil que ça.
06:52Et il faut dire que c'est réalisé, cette série, par Pierre Scholler.
06:55C'est sa première série.
06:56Mais c'est à lui à qui on doit l'exercice de l'État.
06:59Vous vous en souvenez, Julien Pichenay.
07:01Avec Michel Blanc.
07:02Avec Michel Blanc, qui avait eu un César, exactement.
07:05Et c'était sur l'avis d'un cabinet ministériel.
07:07Film qui avait reçu même trois Césars au total.
07:10Et on sent, évidemment, sa patte.
07:12Ça ressemble à plusieurs longs-métrages, finalement.
07:15Bien sûr. Et ce qui est intéressant, c'est que c'est adapté d'un livre,
07:18donc des deux auteurs,
07:19mais dans le livre, ils n'avaient pas défini le parti du candidat.
07:22Et je pense que là, pour des raisons visuelles,
07:25Pierre Scholler s'est dit que ce n'était pas possible de ne pas dire
07:27quel parti de ce candidat.
07:29Donc il a choisi un parti de droite.
07:31Mais je pense qu'on peut tout à fait se retrouver,
07:32même les hommes de gauche ou de droite,
07:34dans ce personnage et dans cette campagne.
07:36Parce que ça dépasse les clivages.
07:37Et que c'est plus sur la technique, sur la politique
07:39et sur le suspense, voilà,
07:41de comment on organise une campagne.
07:43Dans l'ombre, c'est à voir mercredi 30 octobre à 21h10 sur France 2.
07:48Et les six épisodes sont d'ailleurs déjà disponibles sur la plateforme.
07:52France.tv
07:53France.tv, c'est bien ça.
07:55Restez avec nous, Melville Poupeau, pour suivre l'actu des médias dans un instant.

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